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après, il fut nommé Secretaire d'Ambaffade. Il com- : pofa en Suiffe fa premiere Comédie, intitulée le Curieux impertinent, fujet tiré de Dom-Quichotte, qu'il fit enfuite jouer à Paris avec applaudiffement. M. le Duc d'Orléans, Régent, l'envoya en 1717 en Angleterre, où il fut chargé, pendant fept ans, des affaires de France, & où il fe maria avec une jeune Angloife. Après la mort de ce Prince, qui le deftinoit au département des Affaires Etrangeres, Deftouches fe retira dans une Terre qu'il acheta près de Melun. C'eft dans cette folitude, qu'il compofa toutes les Pieces qu'il a données depuis le Philofophe marié. Il venoit de temps en temps à Paris apporter une Piece aux Comédiens, & repartoit pour fa Campagne, la veille de la premiere représentation. Plein de candeur & de franchise, il fe fit eftimer de tout : le monde, par son exacte probité. Il étoit bon citoyen, bon mari, bon pere, bon ami. Il mourut dans fa . Terre en 1754, à foixante-quatorze ans. Il avoit été reçu de l'Académie Françoise en 1723. Le Recueil de fes Œuvres a été imprimé à l'Imprimerie Royale. Outre les deux Pieces qu'on vient de nommer Deftouches a fait l'Ingrat, l'Irréfolu, le Médifant, le Triple Mariage, l'Obftacle imprévu, l'Envieux, les Philofophes amoureux, le Glorieux, la Fauffe Agnès, le Tambour Nocturne, le Diffipateur, l'Ambitieux & l'Indifcrette, la Belle orgueilleufe, l'Amour ufe, les Amours de Ragonde, l'Homme fingulier, la Force du naturel, le Jeune homme à l'épreuve, la Fauffe veuve ; le Trefor caché, & plufieurs Divertiffements & Scenes détachées.

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La jufteffe du Dialogue, une verfification facile, abondante, un comique noble, un comique noble, une richeffe immenfe de morale, un jugement le fruit du génie, cette élégante fimplicité que l'on admire dans Térence, cette attention à fuir tout ce qui fent le faux bel-efprit, le précieux, le recherché, le con

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tourné; par-tout, la nature, le vrai & l'honnête, voilà ce qui doit placer Deftouches entre Moliere & Regnard: il n'a pas la force comique, vis comica du premier, ni la gaieté vive du fecond; mais il réunit, à un certain degré, les qualités effentielles de l'un & de l'autre. Plus adroit, plus heureux dans ses dénouements, que Moliere; plus moral, plus décent que Regnard, il ne perd jamais de vue cette fage maxime de la bonne Comédie, « corriger les hommes » en les amusant. » Ce qu'on peut lui reprocher, c'est della monotonie dans la coupe de fes Pieces, & dans les contraftes; un ftyle quelquefois diffus & peu foigné; trop de fageffe & de régularité. La raifon demande des embelliffements; elle a befoin d'être excitée par des faillies. Ces faillies, à les juger rigoureufement, font, pour l'ordinaire, frivoles & déplacées; mais elles réveillent l'attention, & ramenent avec plus de plaisir à la vérité.

DESTOUCHES, ( André-Cardinal) l'un des meil leurs Muficiens François qui aient paru fous le regne de Louis XIV, fut nommé Surintendant de la. Mufique du Roi, & Infpecteur Général de l'Académie Royale de Mufique, avec une penfion de 4000 livres. Il dut cette fortune & fa réputation à fon Opéra d'Iffe, qui parut, pour la premiere fois à Trianon, & dont Louis XIV fut fi content, qu'il dit à Deftouches, qu'il étoit le feul qui ne lui eûr point fait regretter Lully. Ce qu'il y a ici de fingulier, c'eft que Deftouches ignoroit la compofition, lorfqu'il fit cette belle Piece, & qu'il fut obligé d'avoir recours à des Muficiens pour fes Baffes, & pour écrire fes Chants; mais il apprit les regles dans la fuite. Outre l'Opéra d'é, qui eft fon chefd'œuvre on a encore de lui neuf autres Opéra ; favoir, Amadis de Grece, Marthefie, Omphale, le Carnaval & la Folie, Callirhoé, Télémaque, Semiramis, les Eléments, avec Lalande, & les Strata

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gemes de l'Amour, Ce Muficien eft mort à Paris en 1749, âgé de 75 ans.

DÉZAIDES, Auteur de la Mufique de Julie, de l'Erreur d'un moment, & du Stratagéme découvert.

DIDEROT, (M. Denis,) né à Langres, Auteur du Fils naturel, & du Pere de famille.

DIEUDE, (M. Honoré) Avocat, la Faule pré

vention.

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DIJON a fait le Valet des deux Maîtres.

DISCRET. Alizon fleurie, les Noces de Vaugirard.

DISSON, (M.) né à Dijon, l'Amante ingénieufe, l'Héritier généreux, la Magie inutile, les Fétes de Cenade.

DOMINIQUE, (Pierre-François Biancolelli) plus connu fous le premier nom, & fils du célebre Do-. minique, fameux Arlequin de l'ancienne Troupe Italienne, naquit à Paris en 1681. M. Barbeau, Avocat au Parlement, fon parrain, prit foin de fon éduca tion, & lui fit faire fes études au College des Jéfuites. Au fortir de fes Claffes, il fe lia avec Pafcariel, Acteur de l'ancienne Troupe Italienne, & qui couroit les Provinces avec une Troupe. Dominique, (car c'est toujours fous ce nom qu'il a été connu,) fuivit Pafcariel à Toulouse, & débuta dans cette Ville par le rôle d'Arlequin, où il fut très-applaudi. De Touloufe, Dominique vint à Montpellier, où il époufa la fille de Pafcariel, dont il étoit devenu amoureux à Paris, & pour laquelle il avoit embraffé la profeffion de Comédien.

Au bout de quelque temps, Dominique quitta Pafcariel; &, fuivi de fa femme, il paffa en Italie,

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où il joua dans les principales Villes, comme Venife Milan, Parme, Mantoue, Gênes, &c; enfuite revint en France, & fe mit dans une Troupe qui étoit établie à Marseille. De-là il paffa à Lyon, & y joua jufqu'en 1710, qu'il fut appellé à Paris par le fieur & la Dame Saint-Edme, qui avoient le nouveau Bail de l'Opéra-Comique. Il brilla beaucoup dans ce Spectacle, & y joua de Foire en Foire, jufqu'en 1713, qu'il retourna en Province, & parcourut fucceffivement les Villes de Marfeille & d'Avignon. De retour à Paris, il entra à l'Opéra-Comique, jufques après › la Foire Saint-Laurent en 1717 ; & il débuta enfin fur le Théatre des nouveaux Comédiens Italiens > où il fut reçu par ordre de M. le Duc d'Orléans Régent.

Les Pieces que Dominique a compofées feul, ou en fociété avec Romagnéfy, Riccoboni pere & fils, le Grand & autres font la Femme fidelle, l'Ecole : galante, le Prince généreux, Arlequin gentilhomme par hafard, la Fauffe belle-mere, les Salinieres, le Procès des Comédiens, Edipe travefti, le Triomphe d'Arlequin, ou le Pélerinage de la Foire, les Amours de Vincennes, Artémire, les Etrennes, Arlequin Romulus, Arlequin foldat, le Bois de Boulogne, le Triomphe de la folie, la Difpute de Melpomene & de Thalie le-Mariage d' Arlequin & de Silvia, le Retour de Fontainebleau, la Folle raisonnable, Arlequin Tancrede les Quatre femblables, la Métempficofe d'Arlequin, le Jugement de Pâris, la Défolation des deux Comédies, le Procès des Théatres, la Foire renaiffante, Agnès de Chaillot, le Départ des Comédiens Italiens, Mauvais Ménage, le Cahos, les Comédiens efclaves, la Parodie de Pirame & Thisbé, celle de Médée & Jafon, l'ifle de la Folie, l'Amant à la mode, les Enfants-Trouvés, Arlequin Roland, Arlequin Hulla, la Revue des Théatres, Arlequin Bellerophon, la Bonne femme, la Parodie d'Alcefte, les Payfans de qualité, les Débuts, Dom-Micco & Lesbine, le Feu

le

DOR

DON d'artifice, la Parodie d'Héfione, la Foire des Poëtes, 'Ifle du divorce, la Silphide, Bolus, Arlequin Phaeton, Arlequin Amadis, la Comédie du Village, la Méchante femme. Il y a de plus de Dominique quelques Opéra - Comiques, & quatre ou cinq Pieces qui n'ont pas été imprimées, telles que Pafquin & Marforio, médecins des mœurs, les Terres Auftrales, les E trennes, &c.

DONEAU: (François) la Cocue imaginaire.

DORAT, (Claude-Jofeph) né à Paris, a donné la Comédie de la Feinte par Amour, & les Tragédies de Zulica, de Théagene & Chariclée, de Régulus, & d'Adélaïde de Hongrie, qui avoit paru imprimée en profe, fous le titre des Deux Reines.

DORIMOND, Comédien de la Troupe du Marais, étoit Auteur & Acteur. Les Pieces qu'il a compofées, font le Festin de Pierre, l'Amani de fa femme, les Amours de Tripolin, l'Ecole des Cocus, la Femme induftrieufe, l'Inconftance punie, Rofelie, & l'Avare dupé. On lui attribue encore la Dame d'intrigue, & le Médecin dérobé.

DORNEVAL, né à Paris, où il eft mort peu riche en 1766, dans un âge très-avancé, s'occupant de la découverte de la Pierre philofophale, s'étoit appliqué pendant fa jeuneffe à un autre genre de travail, à des Opéra-Comiques. Il a donné seul, ou en fociété avec le Sage & Fuzelier, Arlequin Traitant le Jugement de Paris, Arlequin Gentilhomme malgré lui, Arlequin Roi des Ogres, la Queue de vérité, les Arrêts d'Amour, la Penelope Françoife, Achmet & Almanzine, les Pélerins de la Mecque, les Trois Commeres. Il eft de plus Auteur des Comédies du Jeune Vieillard, de la Force de l'Amour & de la Foire des Fées, avec le Sage,

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