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Commerce de France en Hollande, Auteur des Tragédies de Cromwel & de Gustave Vasa.

DUCLOS, (Marie-Anne de Château-Neuf, dite) célebre Actrice de la Comédie Françoife, où elle a joué, pendant plus de quarante ans, les rôles de Princeffe & de Reine; elle étoit de Paris, & a pris le nom de Duclos, qu'avoit porté fon grand-pere, Acteur de l'Hôtel de Bourgogne. Elle s'étoit mariée avec Duchemin fils, Comédien, & plaida en caffation de mariage.

On difoit à Mademoiselle Duclos : « Je parie, Ma» demoiselle, que vous ne favez pas votre Credo. » Ah! ah! dit-elle, je ne fais pas mon Credo ! Je vais » vous le réciter: Pater nofter, qui........ Aidez-moi ; » je ne me souviens plus du reste ».

DUCLOS, (Charles Peneau) Hiftoriographe de France, Cenfeur Royal, Secretaire perpétuel de l'Académie Françoife, & Vétéran de celle des Infcriptions & Belles-Lettres, de la Société Royale de Londres, & de l'Académie de Berlin, né à Dinant, en Bretagne, a compofé pour l'Opéra, les Caracteres de la Folie. Duclos eft mort en 1772.

DUCROISY, (Philibert Gaffaud) Gentilhomme du pays de Beauce, étoit avec diftinction, à la tête d'une Troupe de Comédiens de Province, lorsqu'il fe joignit à celle de Moliere, qui, peu de temps après, vint à Paris. Ducroify fut un des meilleurs Acteurs de la Troupe du Palais Royal; & ce fut pour lui que Moliere compofa le rôle du Tartuffe, que Ducroify joua au gré de l'Auteur & des Spectateurs. Plufieurs années après la mort de Moliere, Ducroify étant goutteux, fe retira à Conflans-Sainte-Honorine, qui eft un Bourg près de Paris, où il avoit une maifon. Ses amis l'y alloient voir; & il y vécut en fort honnête homme, fe faifant eftimer de tout le monde, & entr'autres de

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fon Curé, qui le regardoit comme un de fes meilleurs Paroiffiens. Il y mourut; & le Curé en fut fi fort touché, que, n'ayant pas le courage de l'enterrer, il pria un Prêtre de les amis de faire la cérémonie à fa place.

DUCROS, (Simon) Auteur d'une Philis de Scyre.

DU DOYER, (M.) a donné le 2 Juillet 1774, au Théatre François, le Vindicatif, Drame en cinq actes, en vers libres.

DUFAUT, Auteur de la Comédie de l'Indécis.

DUFAYOT, (L.) Auteur de la Nouvelle Stratonice.

DUFOUR, Libraire à Paris, a donné les Rufes de l'Amour, & les Deux Rivaux.

DUFRESNE, (Abraham-Alexis Quinault) est né d'une famille attachée au Théatre depuis long-temps, & qui a fourni d'excellents fujets à la Scene Françoife. Son pere avoit débuté avec fuccès en 1695, & s'étoit retiré en 1717. Dufresne étoit extrêmement jeune, quand il parut, pour la premiere fois, fur le Théatre. Il débuta le 7 Octobre 1712, par le rôle d'Orefte, dans cette admirable Piece d'Electre, où Crébillon a déployé fon génie véritablement tragique. Une taille noble & haute, des yeux éloquents, un organe enchanteur, n'étoient pas les feuls avantages qui contribuerent aux fuccès & à la gloire de Dufrefne; les leçons de Ponteuil, & fa propre intelligence, acheverent de perfectionner en lui ce que la Nature avoit commencé. Depuis la retraite du célebre Baron, le vrai goût de la déclamation s'étoit absolument perdu; ce Comédien, homme de génie, avoit frayé une route qui fut abandonnée par fes fucceffeurs; foit qu'ils défefpéraffent d'imiter la noble & touchante fimplicité de fon jeu, foit que, dans prefque tous les genres,

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il y ait des hommes dont les yeux foibles & facilement trompés, ne favent pas diftinguer les colifichets de l'art des beautés de la Nature. C'étoit à ces beautés, fans affectation, que Beaubourg & quelques autres avoient fubftitué une déclamation bourfoufflée, ils prenoient, pour la chaleur du fentiment, des convulfions emphatiques. Baron s'étoit contenté de faire gémir Melpomene; ils s'attachoient, pour ainfi dire, à la faire hurler. Le feul Ponteuil, ayant fenti le ridicule d'une déclamation fi peu naturelle, s'étoit oppofé au torrent; & ce fut lui qui préferva le jeune Dufresne d'un défaut que l'expérience de l'âge auroit pu lui faire contracter. L'Eleve furpaffa fon Maître; c'étoit avoir bien profité de fes leçons.

Dufrefne difoit modeftement, en parlant de lui: «< on » me croit heureux : erreur populaire. Je préférerois à » mon état celui d'un Gentilhomme qui mangeroit » tranquillement douze mille livres de rente dans fon >> vieux Château ».

Dufrefne étoit fi glorieux, qu'il parloit à peine à fes Domestiques; & lorfqu'il étoit queftion de payer un Fiacre ou un Porteur de Chaife, il fe contentoit de faire un figne, ou de dire d'un air dédaigneux : Qu'on paie ce malheureux.

On dit que Dufrefne avoit gardé trois ans, fur le ciel de fon lit, la Comédie du Glorieux, fans vouloir apprendre ce chef-d'œuvre de l'Auteur; & que Deftouches fut obligé de changer le dénouement, parce qu'auparavant le caractere principal ne fe corrigeant point, l'Acteur fentoit une jufte répugnance à le jouer de cette façon. Ce n'eft pas la premiere fois que le Comédien a rectifié l'ouvrage du Poëte.

DUFRESNY, (Charles Riviere) mort en 1724, est Auteur de l'Opéra de Campagne, de l'Union des deux

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Opéra, des Adieux des Officiers, des Mal-affartis, du Départ des Comédiens Italiens, d'Attendez-moi-fousL'Orme, des Chinois, de la Baquette de Vulcain, de la Foire Saint-Germain, des Momies d'Egypte, de Pafquin & Marforio, Médecins des mœurs; des Fées, ou des Contes de ma mere l'Oie; du Negligent, du Chevalier joueur, de la Noce interrompue, de la Malade fans maladie; de l'Esprit de contradiétion, ou le Double veuvage; du Faux honnête-homme, du Faux inftinet, du Jaloux honteux, de la Joueuse, du Lot fuppofé de la Réconciliation Normande, du Dédit, du Mariage fait & rompu, du Faux fincere, du Bailli Marquis, des Dominos, du Portrait, de Sancho- Pança, & de l'Amant mafqué. On a brûlé à fa mort l'Epreuve, le Superftitieux, le Valet Maître, & les Vapeurs.

Les Ouvrages dramatiques de Dufrefny se reffentent de la liberté qui régnoit fur le Théatre où elles furent représentées. Les regles n'y font admises qu'autant qu'elles ne gênent ni l'Auteur, ni la variété du Spectacle. Les fuccès de notre Poëte au Théatre furent beaucoup plus rares que fes tentatives. L'Eprit de contradiction, & le Lot fuppofé font prefque les feules Pieces qu'il ait vu réuffir de fon vivant. Quelques autres ont repris faveur après la mort, & font encore applaudies de nos jours; mais toutes, en général, offrent un Dialogue vif, ingénieux & naturel; de l'efprit fans affectation, & qui ne paroît rien coûter à l'Auteur; enfin du comique dans la chofe, plus que dans les mots. Sa profe a toute la vivacité des vers; fes vers ont quelquefois tout le naturel de la profe. Il met dans fon ftyle & dans le choix de fes fujets, une décence d'autant plus louable, que jufqu'alors elle avoit été négligée par les plus grands modeles. Original dans fes tours d'expreffion, & le plus fouvent dans fes idées, il fait jeter dans fes Pieces des caracteres faillants, neufs & d'intrigue; on voit même qu'il pouvoit réuffir dans celles qui exigent un caractere

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DUF dominant. D'un autre côté, prefque toutes fes Comédies offrent plus d'invention que de conduite; des plans peu réguliers, des dénouements trop brufqués. Contemporain de l'émule de Moliere, il n'imite ni Moliere, ni Regnard; mais il ne doit être comparé ni à l'un, ni à l'autre; il a même été furpaffé par quelques-uns de fes fucceffeurs. Ainfi, en le plaçant dans la Claffe de ces derniers, il faut laiffer, entr'eux & lui, la diftance que le plus ou le moins de travail met entre ceux qui naiffent avec de talents égaux.

On connoît Dufrefny comme Auteur Comique. Il faut faire connoître fa naiffance & fon caractere. Son grand-pere étoit fils d'une Jardiniere d'Anet, que l'on nommoit la Belle Jardiniere. C'eft celle-là même qui avoit eu l'honneur de plaire à Henri IV. Dufrefny, auffi peu ambitieux que fon pere & fon aïeul, ne s'est jamais prévalu de l'avantage de fon origine. Louis XIV ne l'ignoroit pas ; & c'étoit un des motifs de la bienveillance que ce Monarque a toujours confervée pour lui.

Dufrefny avoit reçu de la nature beaucoup de goût pour tous les Arts, Peinture, Sculpture, Architecture, Jardinage. Il avoit un talent naturel & particulier pour la mufique & pour le deffein. Les airs de fes Chanfons de caractere, qui font gravés à la fin du Recueil de fes Œuvres, font de fa composition. Cependant il n'eut jamais de principe de mufique; & il étoit obligé, lorfqu'il avoit compofé un air, de le venir chanter à Grandval, qui avoit la bonté de le lui noter. Il eft fàcheux qu'il nous en refte fi peu de fa façon, puifqu'il convient, dans un de fes Mercures, d'en avoir fait plus de cent.

Il n'étoit pas moins furprenant du côté du deffein. Il n'avoit, il eft vrai, aucune pratique du crayon du pinceau, ni de la plume; mais il s'étoit fait à lui-même un équivalent de tout celaen prenant,

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