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font, Habis, Sémiramis, Cléarque, Marfidie, & les Epreuves.

On ne peut nier que Madame de Gomez n'ait eu elque talent pour le genre dramatique; mais elle choififfoit mal fes fujets. Sa plume, propre à peindre des paffions délicates, étoit peut-être un peu trop foible pour tracer le caractère des Héros, & infpirer la terreur. On l'admire, lorfqu'avec finefle elle fait arracher un fecret par un Confident, & découvrir les myfteres de l'Amour; mais s'il s'agit de décrire un combat, & de peindre une ame forte, fon coloris, vif & riant par-tout ailleurs, s'affoiblit devant ces grands objets. On lui refuse l'art de conduire bien une intrigue; mais on lui accorde le mérite de l'expofition. Sa Poéfie eft aifée & naturelle, mais fouvent foible & négligée.

GONDOT, (M.) Commiffaire des Guerres, Secretaire des Maréchaux de France, des Gardes Françoises, & de M. le Maréchal de Biron, eft Auteur des Bergers de qualité, des Fêtes des environs de Paris, de la Parodie de Caftor & Pollux, & des Couronnes.

GOSSEC, (M.) l'un des Directeurs du Concert Spirituel en 1774, Auteur de la Mufique du Faux Lord, des Pêcheurs, du Double déguisement, de Toinon & Toinette, d'Hylas & Sylvie, & de Sabinus.

GOUGENOT, Dijonois, a donné la Comédie des Comédiens, & la Fidelle tromperie.

GOYSEAU, de Paris, a fait imprimer en 1723, une Tragédie d'Alexandre & Darius.

GRAFIGNY, (Françoife d'Iffembourg d'Happoncourt) naquit à Nancy vers la fin du dernier fiecle, d'un Major de la Gendarmerie du Duc de Lorraine, d'une petite niece du fameux Callot. Elle fut mariée,

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ou plutôt facrifiée à François Hugot de Grafigny, Chambellan du Duc de Lorraine, homme emporté, avec lequel elle courut plufieurs fois rifque de fa vie. Après bien des années d'une patience héroïque, elle en fut féparée juridiquement. Cet époux, indigne d'elle, finit fes jours dans une prifon, où l'avoient fait renfermer fon caractere violent & fa mauvaise conduite. Madame de Grafigny, libre de fes chaînes, vint à Paris avec Mademoiselle de Guife, destinée à M. le Maréchal de Richelieu. Elle ne prévoyoit pas la réputation qui l'attendoit dans la Capitale. Sa converfation n'annonçoit pas tout fon efprit. Les bons Juges de Paris découvrirent bientôt tout ce qu'elle étoit. Plufieurs gens d'efprit, réunis dans une fociété où elle avoit été admife, la forcerent de fournir quelque chofe pour le Recueil de ces Meffieurs; ce fut une Nouvelle Espagnole, intitulée : le Mauvais exemple produit autant de vertus que de vices. Cette bagatelle effuya des critiques: Madame de Grafigny y prépara la meilleure de toutes les réponses; fes Lettres d'une Péruvienne parurent & eurent le plus grand fuccès. Le Drame de Cenie eft un de ces Romans qu'on appelle Comédies larmoyantes. Il est écrit avec délicateffe, plein de traits finement rendus, & de choses bien fenties. Après Mélanide, c'eft la meilleure Piece que nous ayons dans le genre attendriffant, c'est-àdire, dans le fecond genre. La Fille d'Ariftide, autre Piece dans le genre de Cénie, fut moins applaudie, & méritoit moins de l'être. L'Auteur mourut à Paris en 1758, à foixante-quatre ans. Un jugement folide, un efprit modefte & docile, un cœur fenfible & bienfaifant, & un commerce doux, lui avoient fait des amis, long-temps avant qu'elle pensât à se faire des Lecteurs. Quoique modefte, elle avoit cet amourpropre louable, pere de tous les talents; une critique, une épigramme, lui caufoient un véritable chagrin; & elle l'avouoit de bonne-foi. L'Académie de Florence fe l'étoit affociée; l'Empéreur & l'Impératrice

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qui l'honoroient d'une eftime particuliere, lui faifoient fouvent des préfents. Les Lettres d'une Pé ruvienne & Cénie ont été traduites en Italien. L'Auteur du Colporteur prétend que Madame de Grafigny n'est pas l'Auteur de ces deux Ouvrages. « Elle acheta; » dit-il, le premier d'un Abbé, & un autre Abbé « plus généreux, lui donna le fecond ». C'eft une affertion qu'il feroit difficile de prouver. Zilia & Cénie font deux foeurs qui fe reflemblent trop, pour n'avoir pas été enfantées par la même mere. Madame de Grafigny eft encore l'Auteur d'un Drame intitulé Phafa.

GRANDCHAMP, Auteur d'une Tragédie d'Omphale.

GRANDVAL, (Nicolas Racot) Muficien-Organiste, & Auteur du Poëme de Cartouche, étoit né à Paris en 1676, ,y mourut en 1753. Ses Pieces de Théatre font le Quartier d'hiver, le Valet Aftrologue, Perfiffler Agathe, le Camp de Porché-Fontaine.

GRANDVAL, (Charles François) fils du précédent, & célebre Comédien, qui débuta en 1729 au Théatre François, par le rôle d'Andronic, & par celui de Mélicerte, dans Ino & Mélicerte. Il a rempli longtemps les premiers rôles; & tout le monde a connu fes talents fupérieurs pour ceux de Petit Maître du bon ton. Il a quitté le Théatre, y eft rentré, & l'a enfin quitté tout-à-fait.

Prince, Amant, Petit-Maître, on vous voit tour-à-tour,
Grandval, des Spectateurs emporter les fuffrages;
Vous feul favez donner, fous ces trois perfonnages,
Des leçons de grandeur, dé sageffe & d'amour.

M. Grandval a fait des Pieces poliffonnes, intitulées:
Eunuque, ou la Fidele infidélité; Agathe, ou la
Chafte Princeffe les Deux Biscuits, Léandre Nanette
Sirop-au-cul, le Tempérament.

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GRA GRANDVAL, (Mde. Dupré) époufe du précédent, fille d'un Horloger de la rue Dauphine, débuta à la Comédie Françoife, par le rôle d'Atalide, dans Bajazet, & joua dans les principaux rôles Comiques avec les plus grands applaudiffements. Elle quitta le Théatre en 1760.

Grandval, de plaire toujours sûre,
Enchante par fon feul regard;
Elle doit beaucoup à fon art,

Mais plus encore à la nature.

GRANGIER, (Balthafar) Confeiller & Aumônier du Roi, & Abbé de Saint-Barthelemi de Noyon, a compofé les Comédies du Paradis, de l'Enfer, & du Purgatoire, du Dante, mises en rimes Françoises.

GRAVE, (M. le Vicomte de) né à Narbonne, a donné la Tragédie de Varron.

GRAVELLE (M. l'Evêque de) l'Amant déguisé.

GREBAN. (Arnoul & Simon) Ces deux Auteurs étoient de Compiegne, & freres. Arnoul fut Chanoine du Mans, & Simon, Secretaire du Comte du Maine. Ce font les premiers qui firent repréfenter des Mysteres; celui des Actes des Apôtres parut en

1450.

GRENAILLE, (François) fieur de Châteaunieres; né à Uzerche dans le Limofin, en 1616, Auteur de la Mort de Crifpe, ou l'Innocent malheureux.

GRENET, Maître de Mufique de l'Opéra, a fait celle du Triomphe de l'harmonie, & d'Apollon Berger Admete.

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GRE GRENIER, (M) a eu part à la mufique de l'acte de Théonis.

GRESSET, (M. Jean-Baptifte-Louis) né à Amiens, de l'Académie Françoife, & diftingué dans le genre dramatique par fes Pieces d'Edouard III, de Sidney, & du Méchant.

On dit que les remords d'avoir travaillé pour le Théatre, ont fait fupprimer à M. Greffet, & livrer aux flammes plufieurs Pieces dont il auroit pu enrichir le recueil de fes Œuvres. On doit préfumer qu'elles en étoient dignes, du moins, quant au ftyle; car je penfe qu'il feroit difficile à ce Poëte, de mal verfifier. Il n'en eft pas toujours ainfi du plan d'une Piece de Théatre; de la marche, de l'effet qu'elle doit produire, du choix du fujet & du caractere; en un mot, de ce qui conftitue le Poëme dramatique en général; car. dans cette partie, M. Greffet me paroît n'avoir réuffi que médiocrement; il fuffit, pour s'en convaincre, de relire fes trois Pieces. Mais dans tous fes ouvrages de Poéfie, fa verfification eft naturelle, pleine d'harmonie, fertile en images, riche en épithetes, fans toutefois en être furchargée. L'Auteur connoît toute la force des termes, & leur vraie place; il eft fécond fans être prolixe; & chez lui notre Langue a acquis de nouveaux tours, & notre Poéfie un nouveau genre.

GRÉTRY, (M.) Auteur de la mufique du Huron, de Lucile, du Tableau parlant, de Silvain, des Deux Avares, de Zémire & Azor, de l'Ami de la Maifon, de l'Amitié à l'épreuve, du Magnifique, de la Rofiere, de Céphale & Procris, 'Ifabelle & Gertrude.

GREVIN, (Jacques) né à Clermont en Beauvoifis, en 1538. Il fut Médecin de la Ducheffe de Savoie, & mourut à Turin en 1570. Ses Pieces de Théatre qui

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