페이지 이미지
PDF
ePub
[blocks in formation]

nous font restées, font les Efbaïs & Céfar: on lui attribue encore la Maubertine.

Le Théatre de Grevin n'eft pas la partie la plus confidérable de fes Ouvrages. Cet Aùteur s'est exercé dans plus d'un genre; il a fur-tout réuffi dans les Poéfies galantes; c'est l'Anacréon de fon fiecle; mais plus propre à chanter les Amours, qu'à peindre les Héros; il a échoué, quand il a voulu chauffer le Cothurne. Sa Tragédie de Céfar eft peu digne de lui; on y remarque un goût d'antithefes & de jeux de mots déteftables, des hyperboles extravagantes & ridicules. Son pinceau n'étoit pas fait pour les grands Tableaux. Ses Comédies lui font plus d'honneur: bien différent de ces Auteurs qui cherchent à furprendre, plutôt qu'à égayer le Spectateur par des intrigues efpagnoles & des aventures romanefques, Grevin a peint les mœurs de tous les temps. La Scene de fes Pieces eft à la Place Maubert, comme il nous l'apprend dans les Prologues. Pour la conduite, il a fuivi pas à pas les Latins; on ne connoiffoit alors rien de mieux; il a fur-tout faifi le goût de Plaute. On y trouve fa gaieté, fa fécondité d'expreffions, fa touche comique; mais on defireroit qu'il eût auffi imité la vivacité de fon Dialogue, & qu'il eût eu plus d'égard à l'honnêteté & à la décence: on ne peut affez s'étonner que des Pieces auffi libres aient été jouées dans des Colleges de l'Univerfité.

GRIGNETTE, (Bénigne ) Avocat, a donné en 1646, une Tragédie intitulée : la Mort de Germanicus.

GRINGOIRE, (Pierre) le Jeu du Prince des Sots.

GROSSEPIERRE, ancien Auteur d'une Tragédie de la Franciade.

GROUCHY, (Nicolas) fieur de la Cour, Auteur d'une Piece intitulée Béatitude, &c.

GUE

GUE GUERIN, (Robert) connu au Théatre fous le nom de Gros-Guillaume, étoit un ancien Farceur de l'Hôtel de Bourgogne, & avoit été auparavant Boulanger. Il joua pendant cinquante ans. C'étoit un ivrogne, gros, gras & ventru, qui ne venoit fur la fcene, que garotté de deux ceintures, l'une au deffous du nombril, & l'autre auprès de la poitrine, qui le mettoient en tel état, qu'on l'eût pris pour un tonneau. Il ne portoit point de mafque, contre l'ufage de ce temps-là; mais il fe couvroit le vifage de farine; en forte que, remuant un peu les levres, il blanchiffoit tout d'un-coup ceux qui lui parloient. La gravelle dont il étoit atteint, venoit quelquefois attaquer fi cruellement fur le Théatre, qu'il en verfoit des larmes; & ces traits de douleurs imprimés fur fon vifage, faifoient fouvent partie de la farce. Avec un fi cruel mal, il ne laiffa cependant pas que de vivre quatre vingts ans.

le

GUÉRIN DE BOUSCAL, (Gugon) Languedocien, fils d'un Notaire, fut Avocat au Confeil, mourut en 1657, & a laiffé la Mort de Brutus, Dom-Quichotte, Cléomene, la Suite de Dom-Quichotte, le Fils défavoué, Sancho-Pança, la Mort d'Agis, & l'Amant libéral.

On peut dire que Boufcal avoit du génie, de l'ame, & même de l'efprit; trois qualités bien rares dans un même fujet. Guérin n'en poffédoit aucune au fuprême degré ; mais auffi étoit-il exempt de l'extravagance ridicule qu'on reproche aux meilleurs Auteurs de fon temps. Il n'y a guere que deux ou trois de fes Pieces, où le bon goût foit facrifié à celui du fiecle.

GUERIN, (Nicolas-Armand-Martial) fils du Comédien Guérin Détriché, & de la veuve de Moliere, né en 1677, & mort en 1707, a fait Myrtil & Mélicerte, la Pfyché de Village, & un Opéra de Mélicerte.

[blocks in formation]

GUÉRIN DE FRÉMICOURT, (M.) Auteur des Jumeaux, a eu part aux Enforcelés.

GUERSENS, (Ch. Julien de ) né à Gilors en 1543, Avocat au Parlement de Bretagne, ensuite Sénéchal de Rennes, & mort en 1583, a composé une Eglogue fous le titre de Bergerie, & plufieurs Pieces qui ont paru fous le nom de Mlle. Neveu, dont il étoit amoureux, entr'autres, celles de Panthée & de Tobie.

GUEULLETTE, (Thomas-Simon) Avocat au Parlement, Confeiller du Roi, Subftitut du Procureur de Sa Majesté au Châtelet, né à Paris en 1683, mort en 1766, étoit fils de Thomas Gueullette, mort en 1738, Doyen des Procureurs au Châtelet, à l'âge de quatre vingt-neuf ans. Il commença fes études chez les Jéfuites, & les finit au College de la Marche, où il fit de très-bonnes humanités. La vivacité de fon efprit, & fon penchant pour les Lettres, fe développerent dès fa premiere jeunesse. Sans avoir eu, dans la Littérature, une exiftence très-marquée, on ne peut lui refuser fans injuftice, de le mettre au rang de ceux à qui Jes Lettres ont eu véritablement quelque obligation. Peu d'Auteurs ont donné plus d'ouvrages au Public, tels que les Mille & un quart-d'heure, les Sultans de Guzarate, &c. Mais nous ne devons parler ici que de ce qu'il a fait pour le Théatre; favoir, les Comédiens par hafard, Arlequin Pluton, le Trefor fuppofé, PAmour Précepteur, l'Horofcope accompli. Dans le Théatre Italien de Louis Riccoboni, il y a plufieurs Pieces Italiennes traduites en François, à côté de l'Italien, par Gueullette, qui poffédoit très-bien, & parloit facilement cette derniere Langue. Ces Pieces font la Vie eft un fonge, la Grifelde, la Statue de P'honneur, & beaucoup de canevas de Comédies Italiennes, pareillement traduits, que l'on diftribuoit à la porte du Parterre. Gueullette a encore fourni aux freres Parfait, Auteurs de l'Hiftoire du Théatre

[blocks in formation]

François, un très-grand nombre d'anecdotes, de matériaux & de faits finguliers, qu'il fe propofoit de mettre lui-même en œuvre, mais dont il crut faire un meilleur ufage, en les abandonnant à l'Historien de nos Spectacles.

GUIBERT, (Madame ) née à Versailles en 1725, parmi plufieurs petites Pieces de Poéfies diverfes, fait imprimer les Drames fuivants : la Coquette corrigée, le Rendez-vous, les Filles à marier.

GUICHARD, (Henri) Contrôleur des Bâtiments du Roi, a fait l'Opéra d'Ulysse & Pénélope.

GUICHARD, (M. Jean-Baptifte) Auteur des Apprêts de Noces de l'Amant Statue, du Bucheron, & des Réunions ou le Bon pere de famille.

GUILLEMARD, (M.) Secretaire de l'Intendance de Marine en Bretagne, a traduit de l'Anglois Caton d'Utique.

GUIMONT DE LA TOUCHE, (Claude) né en 1729, mort en 1760, étoit fils du Procureur du Roi à Château-Roux. Il avoit été Jéfuite pendant quelques années, & s'y étoit nourri des Tragiques Grecs; ce fut-là la foule vocation qu'il s'y fentit. Il fe retira de cet Ordre, le plutôt qu'il lui fut poffible. Il n'aimoit point ces Religieux; il le difoit; & c'eft le premier Ex- Jéfuite, à qui j'en aie entendu dire du mal. Dans ce temps-là, c'étoit une imprudence. Son pere l'avoit envoyé à Paris pour y faire fon Droit; il y fit une Tragédie. Son pere le fut, & lui écrivit, l'Eté d'auparavant qu'elle fût jouée, que, fi fa Piece réuffiffoit, & marquoit du génie, il aimoit affez la gloire & les Lettres, pour lui donner le moyen de refter dans la Capitale ; & qu'il lui feroit quinze cents liv. de pension. Dans le cas contraire, il lui ordonnoit,

[blocks in formation]

avec tendreffe, de revenir à Château - Roux, où il l'établiroit, & le marieroit.

On a critiqué, & l'on critique encore fa verification. On a peut-être raifon à quelques égards; mais l'on ne fauroit pourtant lui refufer de la force; &, fans doute, il fût venu à bout, par la fuite, de faire des vers moins durs, & plus corrects. D'ailleurs, quoi qu'on en dife, le ftyle fera toujours la derniere partie du Poëme Dramatique. L'invention & la combinaifon du fujet, le caractere des perfonnages, & la chaleur du Dialogue en feront toujours les premie& les fignes certains qui marqueront l'homme

res,

de génie.

GUIS, (M. Jean-Baptifte) né à Marseille, a fait imprimer Abaillard & Heloife, & la Tragédie de Terée.

GUY DE SAINT-PAUL, Recteur de l'Univerfité de Paris, donna en 1574, une Tragédie de Néron.

GUYÓT DE MERVILLE, (Michel) né à Versailles en 1696, eft un des Ecrivains dont la vie privée eft la moins connue. Il ne fortit de fon obfcurité, que pour préfenter aux Comédiens trois Tragédies, qu'on n'a pas jugé à propos d'inférer dans le Recueil de fes Œuvres. Elles furent rejetées avec dédain. Il en fut indigné; & ce premier accueil ne s'effaça jamais de fa mémoire. Il donna plufieurs Pieces au Théatre François; mais ni fes chûtes, ni fes fuccès, ne púrent le réconcilier avec ceux des Acteurs dont il croyoit avoir à fe plaindre.

Les applaudiffements que le Public donna à quelques-unes de fes Pieces, & fur-tout, au Confentement forcé, Comédie en un acte, qu'on regardera toujours comme un chef-d'œuvre dans fox genre, auroient dû faire seffer toute cette querelle: mais de nouveaux

« 이전계속 »