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Dans les Œuvres de la Belle Cordiere, imprimées à Lyon en 1555, & réimprimées dans la même Ville en 1762, on trouve une Piece très-ingénieuse la meilleure de toutes, intitulée Débat de Folie & d'Amour.

LABEDOYERE, (M. Marguerite-Hugues-CharlesMarie Huchet de fils du Procureur-Général du Parlement de Rennes, a compofé l'Indolente,

LA BORDE, (M. de) ci-devant Valet-de-chambre du Roi, né à Paris, a fait la Mufique de Gilles, garçon Peintre des Bons amis, d'Annette & Lubin, 'Ifmene & Ifménias, d'Alix & Alexis, du Dormeur éveillé, de Thétis & Pélée, de Zénis & Almazis, d'Amphion, de la Cinquantaine, d'Amadis, ďAdele de Ponthieu, de l'Anneau perdu & retrouvé, de la Meûniere de Gentilly, des Amours de Goneffe, du Chat perdu, du Revenant, de la Mandragore, du Coup de fufil, de la Chercheufe d'efprit, de Fanny, Candide, du Roffignol, de Colette & Mathurin, du Billet de Mariage, de Jeannot & Colin, & du Projet.

LA BORDE MONTIBERT, Soldat dans la Colonelle du Régiment de Rohan, a fait en fociété avec le neyeu de la Motte Houdard, l'Amant généreux.

LA BROSSE a donné en 1591, une Traduction de l'Amynte du Taffe.

LABRUERE, (Charles-Antoine le Clerc de) étoit, dit-on, des environs de Senlis. Ses Effais pour le Théatre furent fuivis de l'Hiftoire de Charlemagne. Il eut le privilege du Mercure avec Fuzelier. Il accompagna M. le Duc de Nivernois dans fon ambasfade de Rome, & mourut en 1754, chargé des affaires de France dans cette Cour, à l'âge de trenteneuf ans. Ses ouvrages dramatiques font les Mécon

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tents, les Voyages de l'Amour, Dardanus, le Prince de Noify, & Erigone.

On doit préfumer que Labruere étudia fon génie & le genre qui lui étoit propre. Sa petite Comédie des Mécontents, quoique bien écrite, paroît lui avoir ôté le deffein d'en faire d'autres. Il fentit que la morale de Thalie devoit être débitée par les Ris; qu'elle devoit inftruire, mais fur-tout amufer; & on voit qu'il étoit né férieux. Le genre lyrique parut lui offrir plus de facilité du moins il s'y livra plus conftamment, & y réussit mieux. Une Poéfie délicate & naturelle caractérise tous fes Opéra. Il a fu être énergique fans être dur, & ingénieux fans s'écarter de l'expreffion du fentiment.

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LA CALPRENEDE, (Gauthier de Coftes de) Gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, né dans le Diocefe de Cahors, vint à Paris en 1632, & plut à la Cour par la gaieté de fon caractere, & l'enjouement de fon efprit. Il contoit plaisamment; & la Reine l'ayant entendu, lui accorda une penfion. Il compofa le Roman de Silvandre; de l'argent qu'il en tira il fe fit faire un habit; & lorsqu'on lui demandoit le nom de l'étoffe, il répondoit : « C'eft du Silvandre ». La Calprenede fut Officier dans les Gardes Françoifes, & mourut au Grand-Andelyfur-Seine, en '1663. Outre Silvandre, il avoit encore fait les Romans de Caffandre, de Cléopâtre, & de Pharamond. On dit que le Grand Condé fe plaifoit à lui fournir des Epifodes. Ses Tragédies font la Mort de Mithridate, Bradamante, le Comte d'Effex, la Mort des enfants de Brute, Clariente; Jeanne Reine d'Angleterre ; la Suite de Mariamne, Phalente Hermenegilde, Bélifaire, Edouard.

Le Cardinal de Richelieu, ayant eu la patience d'entendre lire une de ces Pieces, dit qu'elle n'étoit

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pas mauvaise, mais que les vers en étoient lâches : Comment lâches! s'écria le rimeur Gascon; Ca» dédis, il n'y a rien de lâche dans la maifon de la » Calprenede ».

Cet Auteur s'eft plus acquis de réputation par fes Romans, que par les ouvrages dramatiques; & quoique Boileau ait dit :

Tout eft humeur Gafconne en un Auteur Galcon;
Calprenede & Juba parlent du même ton.

Son Roman de Cléopâtre eft encore un des meilleurs affurément que nous ayons. Heureux, s'il fe fût borné à ce genre, pour lequel il fembloit né! Tous fes personnages, dans fes Pieces de Théatre fe reffentent de ce goût romanefque. Il leur met dans la bouche plus de pointes que de fentiment. Cependant fon Comte d'Effex, le chef-d'œuvre de fes Tragédies, a quelque mérite; & Boyer n'a pas rougi non feulement de l'imiter dans fa Piece du même titre, mais de copier entiérement une grande partie de fes vers.

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LA CAZE, Auteur de l'Incefte fuppofé,& de Cameft mort vers le milieu du dernier fiecle.

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LA CHAPELLE, (Jean de ) né à Bourges en 1655, d'une famille noble, fut Secretaire des Commandements du Prince de Conti. Louis XIV, inftruit de fon talent pour les affaires, l'employa quelque temps en Suiffe, où il ne tarda pas à faire connoître fes difpofitions pour la politique & les intérêts des Princes, fur lefquels il a compofé plufieurs Lettres. Il fut reçu à l'Académie Françoise & mourut âgé de foixante-huit ans. On a de lui les Tragédies de Zaïde, de Cléopâtre, de Téléphonte, d'Ajax, dans lesquelles il faifoit toujours des fcenes brillantes pour Baron. Ce Auteur fut

un

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LAC

LAC un de ceux qui tâcherent d'imiter Racine; « car Ra» cine, dit un homme d'efprit, forma fans le vou¬ » loir, une école comme les grands Peintres; mais » ce fut un Raphaël, qui ne fit point de Jules-Ro. "main". Les Pieces de la Chapelle, fort au deffous de leur modele, eurent pourtant quelque fuccès ainfi que fa petite Comédie des Carroffes d'Orléans.

LA CHAPELLE, (la Saur de) Religieufe, a fait imprimer à Autun l'Illuftre Philofophe, ou l'Hiftoire de Sainte-Catherine d'Alexandrie, Tragédie.

LA CHASSAIGNE, (M. de) du Languedoc, a fait feul ou en fociété, les François au Port-Mahon, & le Calendrier des Vieillards.

LA CHAUSSÉE, (Pierre - Claude Nivelle de) naquit à Paris en 169, d'une famille qui s'étoit enrichie dans la Finance. Il fit fes premieres Claffes au College des Jéfuites de Louis-le-Grand; la Rhétorique & la Philofophie au Pleffis. Né dans le fein de la fortune, il eut le courage de fe livrer à l'amour de l'étude. La Motte ayant fait paroître fon fyftême de la Poéfie en Profe, la Chauffée donna fon Epître à Clio. Animé par le fuccès de ce petit Poëme, il fe livra au Théatre. Les lauriers qu'il y cueillit, lui mériterent une place à l'Académie Françoife, où il fut reçu en 1736. Son discours de remerciement, moitié profe, moitié vers, fut applaudi. Cet Académicien mourut en 1754, âgé de foixante-deux ans. Les Pieces que nous avons de lui font la Fauffe antipathie, la Critique, le Préjugé à la mode, l'Ecole des amis Maximien, Mélanide, Amour pour Amour, Pamela l'Ecole des meres, le Rival de lui-même, la Gouver nante, l'Amour Caftillan, l'Ecole de la jeunele, l'Homme de fortune, la Rancune officieuse, le Retour imprévu, le Vieillard amoureux, les Tyrinthiens, la Princeffe de Sidon, & le Rapatriage.

Tome 111.

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Si les Auteurs fe peignent dans leurs écrits, la Chauffée devoit être un homme aimable, & un honnête homme. Quant à fon mérite dramatique, ce Poëte a de la raifon, de la nobleffe, du fentiment & du pathétique. Il s'eft exercé avec fuccès dans un genre qu'on avoit perdu de vue, mais dont il n'est pas l'inventeur. Je mettrois à la tête de fes Comédies l'Ecole des meres ; & le premier de fes Drames romanefques feroit à mon goût, Mélanide. Maximien à des beautés, ainfi que le Préjugé à la mode, qui eft extrêmement intéreffant; mais après ces quatre Pieces, je ne vois plus guere que des ouvrages médiocres, fouillés d'un mauvais goût de Roman, qui déprime beaucoup le talent de la Chauffée. Rien de vrai, rien de naturel, point de ces plans heureux, qui fe développent fans peine, & qui nous offrent une action qui attache fans fatiguer.

Cependant le genre qui diftingue cet Auteur, a eu des Adverfaires ardents, des Sectateurs zélés, des Imitateurs illuftres; &, ce qui prouve encore plus en fa faveur, il s'eft fait fouvent applaudir du Public. Il eft difficile que toute une nation ait tort d'avoir du plaifir; le borner à un feul genre, c'eft adopter une fleur dans un riche parterre, & faire inhumainement arracher toutes les autres; c'eft reffembler à ce Philofophe, qui ne voyoit qu'une couleur dans toute la nature. L'admirable Moliere, & ceux qui l'ont fuivi de près ou de loin, fe font attachés à peindre nos ridicules; & fans doute le comble de l'art eft de nous divertir par cette peinture d'autres fe font bornés à conduire, à dialoguer vivement une intrigue plaifante; quelques-uns à développer le fentiment dans tout fon naturel; quelques autres à y porter la Métaphysique la plus déliée, & quelquefois la plus abftraite.

Le genre de la Chauffée tient en partie de tous les précédents, il y joignit le pathétique; ce qui valut à fes Pieces le furnom de Comédies larmoyan

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