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de cet Auteur. Ses Comédies intitulées : le Bien perdu recouvré, les Sœurs jaloufes, les Ramoneurs, & la Magie fans magie, ne font guere plus connues que fa perfonne.

LAMERY, (M.) Comédien de Province, Auteur de la Comédie de Vingt & un.

LA MESNARDIERE, (Jules-Hippolyte Pillet de) né à Loudun, fut Médecin de Gafton, frere de Louis XIII. Il acheta depuis les Charges de Maître-d'Hôtel du Roi, & de Lecteur ordinaire de fa Chambre. Son ouvrage fur les poffeffions des Religieufes de Loudun, plut au Cardinal de Richelieu, qui lui fit du bien. Il fut reçu à l'Académie Françoise en 1655, & mourut en 1663. Outre une Tragédie d'Alinde, on lui attribue encore la Pucelle d'Orléans. Il a donné une Poëtique, qui traite particuliérement des regles du Poëme dramatique.

LA METTRIE, ( Julien-Offroy) Médecin des Gardes-Françoifes, naquit à Saint-Malo en 1709; &, en 1751, il mourut en Pruffe, où il s'étoit retiré. On a de lui plufieurs ouvrages impies & fatyriques, & une Comédie intitulée, la Faculté vengée.

LA MORELLE, ( de ) n'eft connu que par un Sonnet de Malherbe, qui fait fon éloge, & par les Paftorales d'Endymion, ou le Raviffement, & de Phyline, ou l'Amour contraire.

LA MORLIERE, (M. Charles-Jacques-Louis-Augufte Rochette de) Chevalier de l'Ordre du Christ, né à Grenoble, a donné le Roman d'Angola, plufieurs autres Romans, & les Comédies du Gouverneur, de la Créole, & de l'Amant déguisé.

LA MOTTE, ancien Auteur d'une Tragédie du Grand Magnus.

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LA MOTTE, (Antoine Houdard de) né à Paris en 1674, d'un riche Marchand Chapelier, étudia d'abord "en Droit, & quitta enfuite le Barreau pour la Poéfie. Son goût pour la déclamation & pour les Spectacles l'entraîna vers le Théatre. Dès fa premiere jeuneffe, il s'étoit plu à repréfenter les Comédies de Moliere avec d'autres enfants de fon âge. Il joignit, dans le plus haut degré, à la plus heureuse mémoire, le talent de lire, ou plutôt de réciter par cœur fes ouvrages; car dès l'âge de 35 à 40 ans, il étoit prefque aveugle. Il n'en avoit encore que vingt-un, lorfqu'on repréfenta fa premiere Piece aux Italiens. C'étoit une Farce en trois actes, mêlée de profe & de vers intitulée les Originaux. A peine fa réputation commençoit-elle à fe former dans le monde, qu'il fe retira à la Trappe; mais le célebre Abbé de Rancé le trouvant trop jeune pour foutenir les auftérités de la Regle, lui refufa l'habit, & le renvoya deux ou trois mois après. Revenu à Paris, il fe livra de nouveau au Théatre, auquel il confacra une partie de fa vie, quoiqu'il pensât fur le danger de cet amusement, comme la plupart des Cafuiftes. Il travailla d'abord pour l'Opéra ; & c'eft peut-être dans ce genre qu'il a le plus réuffi. Il eft du moins plus Poëte & meilleur Verfificateur dans fes ouvrages lyriques, que dans fes Tragédies.

La Motte, après avoir paffé toute fa vie à faire des vers, finit par les décrier. Il compare les plus grands Verfificateurs à un Charlatan qui fait paffer des grams de millet par le trou d'une aiguille, fans avoir d'autre mérite que celui de la difficulté vaincue. Pour familiarifer le Public avec fes idées, il fit un

dipe en profe, qu'il fit contrafter avec fon dipe en vers; mais ces tentatives ne fervirent qu'à faire naître des épigrammes, dont il fe confoloit en Philofophe. Il fut recherché jufqu'à la fin de fes jours pour fon efprit agréable & folide, pour fa conver

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fation pleine d'enjouement & de graces, pour fes mœurs douces, & ce mérite de caractere qui influe fouvent fur celui des écrits. On ne connoît aucun ouvrage fatyrique ni malin, forti de fa plume, pas même une feule épigramme; car on ne doit point ajouter foi à la calomnie qui lui impute les Couplets attribués à Rouffeau. Cet homme eftimable mourut à Paris en 1731, âgé de près de foixante ans, d'une fluxion de poitrine. Ses principaux ouvrages font quatre Tragédies, les Machabees, Romulus, Inès de Caftro, & Edipe; les Comédies des Originaux, de l'Amante difficile, du Calendrier des Vieillards, du Talifman, de la Matrone d'Ephefe, de Richard Minutolo, du Magnifique. Le grand fuccès que cette derniere Piece eut dans fa nouveauté, & qu'elle dut à l'efprit, à la vérité, & aux graces qui la caractérisent, s'eft toujours foutenu; & on la redonne affez fouvent. Les Opéra de la Motte, font, l'Europe Galante, Life, Amadis de Grece, Omphale, le Carnaval & la Folie, Alcyone, Marthefie, le Triomphe du Temps, Canente, la Vinisienne, Semele, Scanderberg, le Ballet des âges, le Ballet des Fées.

Il y a dans les Machabées de M. de la Motte, quelques endroits admirables, empruntés des Livres Saints. Romulus étincelle auffi de quelques beautés. Il n'y a aucun bien à dire d'Edipe. Au refte, nulle de ces Tragédies, pas même Inès, ne fera mise à côté de nos bons Ouvrages dramatiques; & leur Auteur eft bien loin des Corneille, des Racine, des Crébillon, des Voltaire. Il a effayé, en quelque forte, tous les genres de Tragique, le fublime dans les Machabées, l'héroïque dans Romulus, le pathétique dans Inès, & le fimple dans Edipe; mais il manque par tout de pureté, de clarté, de force, de nobleffe & d'élégance. De toutes fes Comédies, il n'y en a qu'une qui fe foit confervée au Théatre: c'eft le Magnifique, Piece charmante en deux actes, en profe. Jamais Conte de

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la Fontaine n'a été fi bien mis en action: c'est un modele de délicateffe & de goût. Les autres Contes métamorphofés en Comédies, font bien inférieurs à celui-ci, quoiqu'on y trouve de très-jolies choses.

La Motte eft, après Quinault, celui qui a le mieux faifi le véritable efprit de l'Opéra. Il l'avoit approfondi, & plus d'une raison fait regretter qu'il n'ait rien écrit fur cette matiere; mais il jugeoit que cette reffource, fi fouvent employée pour foutenir fes autres Poéfies, qui réellement en avoient befoin, étoit inutile dans un genre où il fentoit toute fa fupériorité. Le nombre de fes Opéra eft confidérable; & tous ont eu du fuccès; mais l'Europe Galante, Iffé, le Carnaval & la Folie, Amadis de Grece, Omphale, mériteront toujours les plus grands éloges. Il eft à remarquer que l'Europe Galante & Le font deux chefs-d'œuvre dans leur genre, &, qui plus eft, deux modeles qui n'ont encore pu être bien imités. L'Auteur a mis dans fes vers cette molle élégance, cette douceur d'expreffion fi effentielle à ce genre. Ces petites penfées fines, ces petits riens tournés en Madrigaux, que nous aimons tant à l'Opéra, & qui nous déplairoient ailleurs, font répandus dans toutes fes Scenes, fans trop de profufion. Ses Pieces n'ont qu'un défaut ; elles fe reffemblent toutes par le fond. On trouve, dans chacune, deux Rivaux & deux Rivales; cette uniformité de conduite eft défagréable. Si j'avois à donner la palme, elle feroit pour é. Cette Paftorale n'eft, d'un bout à l'autre, qu'un tiffu de beautés dans ce genre. Le vrai triomphe de la Motte eft donc le Théatre lyrique peut-être même fes fuccès dans ce genre euffent-ils été plus nombreux, s'ils ne dépendoient pas du concours de deux talents réunis. Peu né pour la grande Poéfie, il avoit dans l'efprit cette tournure agréable, qui embellit les chofes les plus communes; cette imagination

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qui s'abaiffe plus aifément qu'elle ne s'éleve. De là le mérite de fes Opéra, d'une grande partie de fes Fables, & de tout ce qu'il a imité d'Anacréon. Voilà le cercle d'où la Motte ne devoit point fortir; voilà fa Patrie : hors de-là, c'est un étranger qui défigure la langue du Pays où il fe trouve, & qui ole en attaquer les ufages, uniquement parce qu'ils gênenţ La conduite.

La Motte a donc facrifié un talent réel à ceux qu'il n'avoit pas; élégant, pur, ingénieux, fubtil même dans fa profe, fur-tout lorfqu'il l'emploie à défendre fes vers, ou à combattre la Poéfie; qu'il veut prouver qu'il eft Poëte, ou qu'on doit l'être comme lui; il pouvoit fe contenter de le paroître à certains égards, & donner un libre effor au génie qui lui traçoit une route opposée; nous euffions eu alors, au lieu de Poéfies métaphyfiques, d'excellents Traités de morale en profe, l'Hiftoire écrite en Philofophe, des Differtations, je ne dis pas plus ingénieufes, mais moins paradoxales. Nous euffions peu perdu, & beaucoup gagné; & notre Auteur n'en eût été que plus grand, & à nos regards & à ceux de la postérité. On doit cependant l'avouer, indépendamment de ce qu'il auroit pu faire, ce qu'il a fait mérite un rang diftingué parmi les bons Ecrivains de notre fiecle. Il ne faut pas, comme à Démétrius de Phalere lui élever 360 ftatues; mais s'il en avoit une, ce feroit une trèsgrande injuftice de l'abattre.

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La Motte avoit une mémoire qui tenoit du prodige. Un jour M. de ***, qui avoit alors au plus 24 à 25 ans, lui lut une Tragédie qu'il avoit compofée. Après l'avoir écoutée jufqu'à la fin : « Votre » Piece eft belle, lui dit la Motte; & j'ofe vous » répondre d'avance du fuccès. Une feule chofe » me fait peine, c'eft que vous donnez dans le pla"giat je puis vous citer en preuve la deuxieme » fcene de l'acte quatrieme ». Le jeune Poëte fit

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