LAN LAN grands talents ne fuppofent pas toujours, mais qu'ils ne remplacent jamais. On a dit de la Noue, que ce fut par néceffité & contre fon gré, qu'il prit le parti de fe faire Comédien. Une place de Précepteur qu'il manqua E chez feu Monfieur de Brou, mort Garde des = Sceaux de France, dont il devoit élever le fils décida la Noue à prendre le parti du Théatre. L'on pourroit dire auffi, que ce fut contre le gré de la Nature, que la Noue fe fit Comédien. Il avoit une figure ingrate, une voix rauque & fans timbre, un air ignoble, nulle chaleur ; & de toutes les parties qu'on a droit d'exiger d'un bon Acteur, il n'avoit que celle d'une intelligence fupérieure. Mon vifage eft ingrat pour exprimer la joie », difoit la Noue, dans l'Epoux par fupercherie, & ne le difoit jamais qu'avec de grands applaudiffements; parce qu'il affectoit de l'appliquer à fa figure, qui en effet n'annonçoit rien moins que de la gaieté, quoiqu'il fût d'ailleurs très-bien rendre tous les autres fentiments de l'ame. On voit en la Noue un Acteur Qui fait encor mieux un ouvrage. LANY, (le fieur Jean- Barthelemy) Maître & Compofiteur des Ballets de l'Académie Royale de Mufique, & l'un des grands Danfeurs de l'Opéra pour la Danfe forte & légere. LANY, (Mlle.) aujourd'hui Mde. Gelin, fœur du précédent, dont la Danfe a été caractérisée par les yers fuivants. Tome III. a LA PERUSE, (Jean de) né à Angoulême, ou à Poitiers, & mort en 1555, a laiffé une Tragédie de Médée. LA PINNELLIERE, (de) né à Angers, a donné une Tragédie d'Hippolyte. LA PLACE, (M. Pierre-Antoine de ) né à Calais, ancien Secretaire de l'Académie d'Arras, ci-devant Auteur du Mercure de France, de plufieurs Romans, du Théatre Anglois, &c. a compolé Venife fauvée Jeanne d'Angleterre, Adele de Ponthieu, l'Epouse à la mode, Rénio & Alinde. LA PORTE, (M. l'Abbé Jofeph de) né à Belfort, en Alface, a fait jouer dans des Colleges, l'Enfant gáté, l'Antiquaire, une Paftorale & Saint Symphorien. LARCHER, ancienne Chanteufe dans les Choeurs de l'Opéra, qui feroit peu connue fans ce Quatrain : Larcher, quand dans les Chœurs on ne fait que paroître, Et pour te rendre ici l'hommage qui t'est dû, Il faudroit de plus près t'entendre & te connoître, LARCHER, M.) né à Dijon, le même qui a écrit contre M. de Voltaire a traduit du Grec la Tragédie d'Electre. LARGILLIERE, fils du célebre Peintre de ce nom d'abord Confeiller au Châtelet, enfuite Commiffaire des Guerres au Neuf-Briffach, où il eft mort en 1742, a donné l'Amante retrouvée, Aly & Zémire, & Polichinel, Comie de Panfier. LA RIBADIERE ( M. de) né à Paris, a donné les Aveux indifcrets, les Saurs rivales, les Deux Coufines, la Réconciliation Villageoife. LA RIVEY, (Jean de) Champenois, a laiffé au Théatre les Jaloux, le Laquais, le Morfondu, les Efprits, les Ecoliers, la Veuve, On lui attribue encore la Nephelococugie. Il est le premier qui ait compofé des Pieces de pure invention, & des Comédies en profe. LA RIVEY, (Pierre) né à Troyes: la Conftance, la Fidelle, & les Tromperies. LA RIVIERE, (le Marquis de) a fait les paroles de l'Opéra d'Isbé. LARRIVÉE, (M.) Baffe-taille de l'Opéra, où il joue les premiers rôles dans ce genre. LARRIVÉE, (Mlle. le Mier, épouse de M.) trèsbonne Actrice de l'Opéra. LA ROQUE, (Saint G,... de) de Clermont en Beauvoifis, a compofé une des Pastorales intitulées la Chafte Bergere. LA ROQUE, (Antoine de) né à Marseille, Chevalier de Saint-Louis, ancien Gendarme de la Garde du Roi, blessé d'un boulet de canon à la Bataille de Malplaquet, fut chargé du Mercure de France, & donna à l'Opéra, Médée & Jafon, & Théonée. LA RUE, (le Pere Charles) Jéfuite, né à Paris en 1643, mort dans la même Ville, âgé de foixantedouze ans, connu par les beaux Panégyriques & d'excellentes Pieces Latines, a laiffé Lifimachus & Scylla. LA RUETTE, (M.) débuta à l'Opéra-Comique en 1752, & y joua les rôles de Pere, de Tuteur, &c. Il fuivit la Troupe au Théatre Italien, lors de la réunion de ces deux Spectacles. La Mufique du Médecin de l'Amour, de l'lvrogne corrrigé, du Docteur Sangrado, du Dépit généreux, du Guy de Chêne, de l'Heureux déguisement, des Deux Comperes, eft de fa compofition. LA RUETTE, (Mlle. Vilette, épouse de M.) avoit d'abord joué à l'Opéra-Comique, débuté enfuite à l'Opéra, & fut reçue à la Comédie Italienne pour les rôles d'Amoureufe, qu'elle rend avec beaucoup de fuccès. LA SALLE, (M. le Marquis de) Auteur de l'Amant Corfaire. LA SANTE, (le Pere Gilles-Anne-Xavier de) Jefuite, né près de Rhédon en Bretagne, en 1684, & mort vers l'an 1763, a donné le Fils indocile. LA SELLE, Ulyffe & Circé. LA SELVE, Auteur des Amours infortunés de Léandre d'Héro. DILA SERRE, ( Jean Puget de ) né à Toulouse vers J'an 1600, & mort en 1666, fut Garde de la Bibliotheque de Monfieur, frere de Louis XIII, Hiftoriographe de France, Confeiller d'Etat, & a beaucoup & mal écrit en vers & en profe; mais il fe connoiffoit lui-même ; car ayant affifté à un fort mauvais difcours, il alla, comme dans une espece de transport, embraffer l'Orateur, en s'écriant: « Ah! Monfieur, » depuis vingt-ans j'ai bien débité du galimathias; » mais vous venez d'en dire plus en une heure, que " je n'en ai écrit en toute ma vie », La Serre fe vantoit d'un avantage inconnu aux autres Auteurs. « C'eft, difoit-il, d'avoir fu tirer de » l'argent de mes ouvrages, tout mauvais qu'ils font, » tandis que les autres meurent de faim avec de » bonnes productions ». Lorsqu'on lui reprochoit la promptitude de fon travail, il répondoit qu'il étoit toujours preffé, lorfqu'il s'agiffoit de gagner de l'argent; & qu'il préféroit les Piftoles qui le faifoient vivre, à la chimere d'une vaine gloire, avec laquelle il feroit mort de mifere. Nous avons de lui Pyrame, Pandofte, Scipion, ou le Sac de Carthage, Thomas Morus, Climene, ou le Triomphe de la Vertu, SainteCatherine, & Thésée. LA SERRE, (Jean-Louis-Ignace de) fieur de Langlade, Cenfeur Royal, Gentilhomme du Quercy, mort à Paris en 1756, âgé de plus de quatre-vingtquatorze ans, a laiffé Polixene & Pyrrhus, Diomede, Polydore, Pirithoüs, Pyrame & Thisbé, Tarfis & Zélie, la Paftorale héroïque, & Nitétis, outre une partie de Scanderberg, & une Tragédie dArtaxare qu'on attribue auffi à l'Abbé Pellegrin. LA TAILLE DE BONDAROY, (Jean) Gentilhomme de Beauce, né au Village de Bondaroy, près de Pithiviers, mourut en 1608, à l'âge de foixante-onze ans. Ses Pieces de Théatre font Saul furieux, les Corrivaux, le Négromant, le Prince néceffaire, le Combat de fortune & de pauvreté, la Famine, le Cour tifan retiré, la Mort de Pâris & d'Enone. LA TAILLE DE BONDAROY, (Jacques) frere du précédent, né au même lieu, en 1542, mort de la pefte à l'âge de vingt-un ans, a donné la Mort de Daire, Alexandre, Aihamant, Niobe & Progné. |