LAUREL, (M. l'Abbé) a traduit de l'Anglois en François, le Joueur.

LAURÈS, (M. le Chevalier Antoine de) né à Gignac, Diocese de Montpellier, fils du Doyen des Confeillers de la Cour des Aides de cette Ville, a compofé la Statue, la Fête de Cythere, Zémide, Thomire.

LAUS DE BOSSY, (Louis) né à Paris: le Quipro-quo, ou la Méprife, l'In-promptu de Bouy Oronoko ou le Prince Negre.

LAUTEL, (M. de) Auteur de Finfin & Lirette, du Forgeron, du Départ interrompu, de la Georgienne, des Deux Commeres, de la Fête de Pluton, du Provincial aux Boulevards, de la Maifon mal gardée, du Naufrage d'Arlequin, & d'un compliment de clô

ture.

LE BEAU, (Jean-Louis) né à Paris en 1721, mort en 1966, frere de M. Charles le Beau, ancien Secretaire de l'Académie des Infcriptions & BellesLettres, fuccéda à son frere dans la Chaire de Rhétorique du College des Graffins, où il compofa le Parnaffe réformé, Comédie de College.

LE BEAU DE Schosnes, ( M.) né à Paris, de l'Académie de Nîmes, a fait Thalie corrigée, & Mélézinde.

LE BIGRE, Auteur d'Adolphe, & du Fils mal

heureux.

LE BLANC, (M. l'Abbé Jean-Bernard) Hiftoriographe des Bâtiments du Roi, connu par fes Lettres fur les Anglois, a donné au Théatre Abenfaïd.

LE BLANC (M.) Manco-Capac, les Druides;

Heureux evenement.

LE BRETON, (Gabriel) Seigneur de la Fond, né à Nevers au commencement du feizieme fięcle, avoit été dans fa jeunefle, Avocat au Parlement de Paris, où l'on croit qu'il compofa les Tragédies d'Adonis, de Didon, de Dorothée, de Tobie, de Carite, & une Comédie du Ramoneur.

LE BRUN, né à Paris en 1680, fils d'un Tréforier de France, fit fes études au College des Jéfuites voyagea en Angleterre, en Hollande, en Italie, & mourut à Paris en 1743. Dans un Volume de fa compofition, intitulé Theatre lyrique, on trouve sept Pieces qu'il avoit faites pour être mifes en mufique; favoir, Arion, Europe, Fréderic, Hippocrate amoureux, Mélufine, Sémélé, & Zoroaftre. On lui donne auffi une Comédie intitulée l'Etranger.

LE CAMUS, (Antoine) Médecin, Affocié des Académies de la Rochelle, d'Amiens & de Châlons né à Paris en 1722, & mort en 176.., parmi plufieurs ouvrages de différents genres, a laiffé une Comédie intitulée l'Amour & l'Amitié, qui n'a pas été représentée.

LE CLAIR, (Jean-Marie) naquit à Lyon en 1697, d'Antoine le Clair, Muficien de Louis XIV, & de Benoîte Ferriere. La premiere anecdote de fa vie n'eft pas la moins intéreffante , pour prouver que la Nature eft fouvent contrariée dans les difpofitions par le hafard, ou par le caprice des parents en effet, foit obéiffance, foit inclination le Clair parut d'abord pencher vers la danse; ce fut à Rouen, qu'il fit fes premiers effais en ce -genre. Le grand Dupré y étoit ; &, par une circonftance non moins bizarre, il joua du Violon pour faire danfer le Clair. Ils furent réciproquement très

LEC

LEC peu fatisfaits; & tous deux fe rendirent juftice. Dès le même inftant, ils réfolurent de changer de place; Dupré quitta l'Orchestre pour amener au Théatre cette nobleffe élégante, cette précision, ces graces, qui ont fi long-temps charmé les yeux, & dont l'heureux enfemble ne s'eft trouvé depuis que dans le fieur Veftris, fon Eleve, qui a confervé l'honneur d'un genre qui appartient purement à la Nation. Le Clair quitta, de fon côté, le Théatre pour l'Orchestre, & ouvrit bientôt à l'harmonie une nouvelle carriere.

Il manqua toujours à le Clair cette portion de génie, qui fert à cacher l'art lui-même, de maniere qu'il devienne prefque infenfible dans la jouiffance de l'effet. On peut porter le même jugement de la plupart de fes Opéra : ils font fort au deffous de fes modeles, quant à la partie du Chant, & non moins inférieurs à fes contemporains dans la partie inftrumentale. On avoue que, pour acquérir dans ce genre une jufte réputation, il fe trouva placé dans des circonstances très-difficiles. L'expreffion noble & pathétique de Lully étoit encore dans toutes les ames; & MM Rebel & Francœur la ramènoient avec fuccès fur la scene, en y joignant de nouvelles graces, qu'ils ont depuis variées fans ceffe ; mais fans renoncer jamais au caractere agréable qui rendra toujours cette expreffion précieufe aux connoiffeurs délicats. Rameau, de fon côté, s'ouvroit une carriere immense: peu content d'avoir recueilli tous les tréfors épars de fes anciens Maîtres, il fembloit détober jusqu'à l'avenir, en créant un nouveau genre fi près de la perfection, qu'il peut être regardé à la fois, comme le premier & le dernier modele de la Nation. Nous devons encore à l'enthoufiafme qu'il a tranfmis, des Eleves qui, par leur fuccès, ajoutent à fa gloire, & que la Nature a formés, fans doute, pour perpétuer nos plaifirs. Le Clair, moins heureux, n'eut jamais cet amour propre actif, d'où

naiffent les grands fuccès en tous genres; plus fait pour s'aflervir aux regles, que pour favoir les franchir quelquefois, & les foumettre à l'effor indépendant du génie, il fe contenta de perfectionner toute fa vie, les ouvrages par lefquels il s'étoit diftingué, & qui tous fe reffentent un peu du travail. Il existe cependant un morceau de lui, communément appellé le Tombeau de le Clair, ouvrage de la plus grande maniere, du plus heureux entemble, plein de beautés nobles, poëtiques, & ( ce qui est fupérieur encore décélant une ame très-fenfible. Ce morceau devoit être exécuté en grande Symphonie à la Meffe que l'on fe propofoit de faire célèbrer aux Feuillants pour l'Auteur. Sa cendre ne devoit point être privée d'un tribut fi honorable, & fi propre à encourager les talents. En voyant ces palmes fur le tombeau de le Clair, on fe rappellera avec douleur, que des mains cruelles l'ont enlevé aux Arts à l'âge de foixante-fept ans. La nuit du 22 Octobre, il fut affaffiné comme il rentroit chez lui, & mourut fans secours. Il fembloit à l'abri d'un pareil malheur, par la médiocrité de fa fortune, qui ne pouvoit tenter l'avarice d'aucun affaffin. Les Opéra qu'il a mis en mufique, font Scylla & Glaucus, Apollon & Climene.

LE CLERC, (Michel,) Avocat au Parlement, né à Albi en 1622, de l'Académie Françoise, mourut en 1691. Ses Pieces de Théatre font Virginie, Iphigénie. On lui attribue encore Orefte & Orontée.

Il eft conftant que, fi cet Auteur s'étoit entiérement livré au genre dramatique, il auroit plus de réputation. Il avoit du feu, de l'imagination, & de l'ordre. Son génie fage & réglé ne lui faifoit pas enfanter des chefs-d'œuvre; mais il favoit éviter ces fautes groffieres que l'on voit fi fouvent dans les Ouvrages de fes Contemporains. D'ailleurs Corneille étoit alors dans fon plus haut degré de gloire; perfonne n'ofoit

fe livrer à fon génie, & jouter contre ce terrible Rival. Cette crainte émouffoit l'efprit; on travailloit pourtant; mais on ne réuffiffoit jamais. Le Clerc devenu trop fage par cet exemple, s'adonna au Barreau, où fon éloquence lui fit plus d'admirateurs, que fes Pieces de Théatre.

LÉCLUSE, autrefois excellent Acteur de l'OpéraComique, aujoud'hui très-bon Dentiste.

LE Coco, (Thomas) Prieur de la Trinité de Falaife & de notre-Dame de Guibray, le Meurtre d'Abel.

LE COCQ, Comédien de Province, dont on raconte le trait fuivant. Il jouoit dans Iphigénie le rôle d'Achille, qu'il avoit même très bien rendu pendant toute la Piece, lorfqu'au dernier couplet du cinquieme acte, la mémoire lui manqua abfolument après ce vers:

Le Prêtre deviendra ma premiere victime.

Mais, loin de s'interrompre pour écouter le Souffleur, & de perdre par-là l'effet affuré d'une fortie brillante, il continua avec la même impétuofité jufqu'à la fin, en déclamant, à tort & à travers, des mots fans fuite, & fans favoir du tout ce qu'il difoit; de façon qu'il trouva moyen de terminer fa tirade avec tant de véhémence & d'éclat, qu'il fut applaudi comme s'il eût admirablement dit les plus beaux vers de Racine.

LE COMTE, Auteur d'une Piece intitulée Dorimene.

LE COUVREUR, (Adrienne) fille d'un Chapelier de Filmes, en Champagne, naquit en 1695. Etant venue à Paris, le Comédien le Grand lui donna les