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LE MAURE, (Mlle.) une des plus belles voix qui aient été entendues à l'Opéra, a quitté le Théatre en 1727, & y reparut en 1730. Elle s'eft encore retirée plufieurs fois, & eft toujours revenue au grand contentement du Public. Mais il en eft privé, fans efpérance, depuis 1750.

LE MIER, (Mlle.) aujourd'hui Madame Larrivée, une des premieres Actrices de l'Opéra, où elle joue depuis plufieurs années.

Le Mier, tel eft votre pouvoir,

Que c'en eft affez, pour se rendre,
De vous entendre, fans vous voir,
Ou de vous voir, fans vous entendre.

LEMIERRE, (M. Antoine Marin) né à Paris, après avoir été couronné plufieurs fois à l'Académie Françoife, pour des Ouvrages de Poéfie, s'eft principalement appliqué au genre Tragique, & a fait les Pieces fuivantes: Hypermneftre, Thérée, Idoménée, Artaxerxe, Barnweldt, Guillaume Tell, la Veuve du Malabar.

LE MONNIER, (M.) de Paris, Secretaire de M. de Maillebois, a fait le Maître en Droit, les Pélerins de la Courtille, le Cadi dupé, la Matrone Chinoife Renaud d'Aft, la Meuniere de Gentilly, l'Union de l'Amour & des Arts.

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LE MONNIER, (M. l'Abbé) a donné une bonne. traduction des Comédies de Térence.

LE NOBLE, ( Euftache Teneliere) né à Troyes en 1643, d'une famille diftinguée, s'éleva par fon efprit, à la charge de Procureur Général du Parlement de Metz. Il jouiffoit d'une réputation brillante, & d'une fortune avantageufe, lorfqu'il fut accufé d'avoir fait, à fon profit, de faux actes. Il fut mis en prifon au Châtelet, & condamné à

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faire amende honorable, & à un bannissement de neuf ans. Le Noble appella de cette Sentence qui n'étoit que trop jufte; & il fut transféré à la Conciergerie. Gabrielle Perreau, connue fous le nom de la Belle Epiciere, étoit alors dans cette prison, où fon mari l'avoit fait mettre pour les défordres. Le Noble la connut, l'aima, & fe chargea d'être fon Avocat ; cette femme ne fut pas infenfible. Une figure prévenante, beaucoup d'efprit, une imagination vive, une facilité extrême de parler & d'écrire, tout dans le Noble annonçoit un homme aimable. Les deux Amants en vinrent bientôt aux dernieres foibleffes. La belle Epiciere demanda à être enfermée dans un Couvent , pour y accoucher fecrétement entre les mains d'une Sage-Femme, que le Noble y fit entrer comme Penfionnaire. Le fruit de fes défordres parut bientôt au jour; & elle fut transférée dans un autre Couvent, d'où elle trouva le moyen de fe fauver. Le Noble s'évada auffi quelque temps après de la Conciergerie, pour rejoindre fa maîtreffe. Ils vécurent ensemble quelque temps; mais ils changeoient fouvent de quartier & de nom, de peur de furprise. Pendant cette vie errante, elle accoucha de nouveau. Le Noble fut repris & mis en prifon, où il fut condamné comme fauffaire, à faire une amende honorable dans la Chambre du Châtelet, & à un banniffement de neuf ans. Son Amante fut jugée; & par l'Arrêt, le Noble fut chargé de trois enfants déclarés bâtards. Malgré ce nouvel incident, il obtint la permiffion de revenir en France, à condition de ne point exercer de charge de judicature. Les malheurs de le Noble ne l'avoient point corrigé il fut déréglé & diffipateur toute fa vie, qu'il termina dans la mifere, en 1711, âgé de foixantehuit ans. Il fallut que la Charité de la Paroiffe de Saint-Severin fit enterrer cet homme, qui avoit fait gagner plus de cent mille écus à fes Imprimeurs. On a de lui un grand nombre d'Ouvrages, recueillis en

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vingt Volumes. On pourroit les divifer en trois claffes; dans la premiere, on placeroit les ouvrages férieux; dans la feconde, les ouvrages romanefques ; & dans la troifieme, les ouvrages Poétiques, parmi lefquels on doit compter quatre Pieces de Théatre; favoir Efope, les Deux Arlequins, Thaleftris, & le Fourbe.

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LE PAGE (le fieur) une des belles baffestailles de l'Opéra, où il a chanté plus de vingt ans, & qu'il a quitté depuis plufieurs années penfion.

Quand tu viens des Dieux ou des Rois
Annoncer les ordres fuprêmes,

Le Page, aux accents de ta voix,

On croiroit les entendre eux-mêmes.

L'ÉPINE, Auteur du Mariage d'Orphée.

avec

LE PRÉVOT, (M.) Garde du Roi de Pologne ; Duc de Lorraine & de Bar, a fait représenter en 1758, devant ce Prince, les Trois Rivaux, & la Nouvelle réconciliation. Il avoit donné à Paris, aux Italiens, les Thessaliennes, ou Arlequin au Sabar.

LE PRIEUR, (Jean Duprier, dit) Maréchal-desLogis du Roi de Sicile, René le Bon, donna vers l'an 1440, le Myftere du Roi à venir, divifé en trois journées, à plus de cent perfonnages.

LE PRIEUR, (M.) Auteur d'une Comédie de Candide.

LE ROUX a fait imprimer, en 1722, une Comédie en trois Actes, en vers, intitulée le Triomphe de· Amour, ou Don Pedroe de Caftille.

LE SAGE, (Alain René) né à Ruys, en Bretagne, en 1677, mourut en 1747, à Boulogne-fur-Mer,

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chez un de fes fils, Chanoine de cette Ville, chez lequel il s'étoit retiré. Il fe fit connoître par des Traductions, enfuite par des Romans de caractere, tels que le Diable Boîteux, Giblas, Gufman d'Alfarache, le Bachelier de Salamanque, &c. Il eft le premier qui ait donné une espece de forme au genre de l'Opéra-Comique; & il en a composé un grand nombre feul ou en fociété, favoir, Arlequin Roi de Sérendib, Arlequin Mahomet, Colombine Arlequin, la Ceinture de Vénus, Télémaque, les Eaux de Merlin, Arlequin Orphée le cadet, la Princesse de Carifme, le Régiment de la Calotte, Robinfon, le Jeune Vieillard, la Rage d'Amour, les Pèlerins de la Mecque, Achmet & Almanzine, la Reine de Baroftan, le Rival dangereux, les Deux Freres, l'Hiftoire de l'Opéra-Comique la Sauvageffe, le Mari préféré &c. &c. Ses autres Pieces de Théatre font, le Traître puni, Dom Félix de Mendoce, le Point-d'honneur ou l'Arbitre des différents, Céfar Urfin, Crifpin rival de fon Maître, la Tontine, Turcaret, la Critique de Turcaret, la Force de l'Amour, la Foire des Fées, les Amanis jaloux. Le Sage, malgré tous fes talents, n'a jamais été favorifé de la fortune; un goût décidé pour l'indépendance lui fit toujours négliger les moyens de s'avancer. Voyez MONTMÉNY.

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Ce n'eft point fur les premiers effais de le Sage, qu'on doit juger de fon génie pour le genre Théatral. Il y paroît tel que peut & doit être un Traducteur de Drames Efpagnols, long, diffus dans le style, outré dans les caracteres, guindé dans les idées. romanefque dans les fentiments, obscur & embarrassé dans les incidents & dans les intrigues. Il n'a réuffi fur notre Théatre, qu'en quittant ce goût étranger fi contraire à celui de fa Nation, qu'il a depuis fi bien faifi. Avec quelle fineffe il fait relever & faire fentir un ridicule ! Ici, c'eft une penfée vive, un trait faillant, qui part avec rapidité, frappe en pas

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fant, & pique fans bleffer. Là, c'eft une comparaifon plaifante, une réflexion maligne, un incident qui ajoute, au mérite de la surprise celui de faire rire. Le ftyle eft pur, fimple, clair; l'expreffion coulante & aifée; le Dialogue vif & animé. On eft furpris qu'un fuccès décidé n'ait pu retenir notre Auteur dans cette carriere; mais un genre plus aifé, & peut-être plus lucratif, l'appelloit au Théatre de la Foire, auquel il fe livra uniquement. A ce nom feul, combien de perfonnes perdront l'eftime qu'ils avoient conçue pour l'Auteur de Turcaret? Je fais de quel oil on regarde encore aujourd'hui ce Spectacle; parce qu'on fe plaît toujours à le confidérer dans ces productions informes & obfcenes où il fe traînoit ignominieusement. Le Sage étoit bien capable de l'arracher au mépris, & de détruire ces préjugés défavorables. Avec un nouveau nom, il donna à ce Théatre un caractere particulier; & l'on peut le regarder également comme l'inventeur du genre & du titre de l'Opéra-Comique. Une intrigue fimple, des fcenes piquantes, de la variété, de la gaieté, & furtout, beaucoup de naturel; voilà le Spectacle dont cet Auteur eft le pere. L'intrigue y eft toujours dépouillée de ces liaisons languiffantes, qui fe trouvent prefque néceffairement dans les meilleures Comédies. Le fujet fe développe d'abord; l'action prend une marche rapide; quelques événements de choix fe fuccedent, & conduifent les Spectateurs à un dénouement plus ou moins heureux, mais toujours plaifant. Un intérêt, fouvent très-vif, fe trouve répandu fur un incident, une aventure, des embarras, qui, à un autre Spectacle, pourroient paroître froids, puériles, ou ridicules. La précision dans le fond des chofes, la naïveté dans la façon de les préfenter, la facilité d'un ftyle qui n'eft ni élevé ni rempant ; voilà le mérite du créateur de ce nouveau genre. Le goût des habits, le jeu des Acteurs, les charmes d'une représentation agréable, ont rendu l'Opéra

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