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le Viol puni, la Cloifon, Se défier des apparences, la Journée difficile, On ne badine point avec l'Amour, la Chofe impoffible, la Reffemblance, l'Occafion fait le Larron, le Sage dans fa retraite, la Fidélité difficile, le Fou incommode, avec les Intermedes des Melons & de la Femme têtue, des Bignets, du Malade imaginaire, de la Relique, & de l'Ecolier magicien; ces quatre Volumes ont paru en 1770.

LISEMORE, (Milord de) a mis en Mufique le Maître d'Ecole avec Mlle. de R. aujourd'hui Mde. D.

L'ISLE, (Louis-François de la Drevetiere de ) né en Dauphiné, & mort à Paris en 1756, a mené une vie obfcure; ce qui eft caufe qu'avec beaucoup de talent pour le genre dramatique, il a été peu connu des gens du monde, qu'il fuyoit. Ses Pieces, dont plufieurs lui font honneur, font Arlequin Sauvage, Timon le Mifanthrope, le Banquet des fept Sages, le Banquet ridicule, le Faucon, les Oies de Bocace, le Berger d'Amphrife, Arlequin Aftrologue, Arlequin GrandMogol, le Valet Auteur, les Caprices du cœur & de l'efprit, Danaus, Abdilly.

LONGCHAMP, (la Demoiselle Pitel) fœur de la Raifin, & Souffleufe de la Comédie Françoife, Auteur de Titapouf.

LONGCHAMP M. l'Abbé de ) Malagrida, Tragédie.

LONGEPIERRE, (Hilaire-Bernard du Roqueleyne, Seigneur de) né à Dijon, d'une famille noble, fut Secretaire des Commandements de Duc de Berry, & eut quelque réputation comme Poëte & comme Traducteur. Il fe fit un nom dans le genre dramatique par trois Tragédies, Médée, Electre & Séfoftris. La premiere, quoiqu'inégale & remplie de déclamations,

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eft fort fupérieure à la Médée de Corneille, & a été confervée au Théatre. Ces trois Pieces font dans le goût de Sophocle & d'Euripide. Une froide & malheureuse intrigue d'amour ne défigure point ces fujets terribles; mais Longepierre, connoiffant peu notre Théatre, & ne travaillant que très-foiblement fes vers, n'égala pas fes modeles dans la beauté de l'élocution, qui fait un des grands mérites des Poëtes dramatiques. Il ne prit prefque d'eux, que la prolixité des lieux communs, & le vuide d'action & d'intrigue. Les défauts l'emportent tellement fur les beautés qu'il avoit empruntées de la Grece, qu'on fut forcé d'avouer, à la représentation de fon Electre, que c'étoit une ftatue de Praxitele, défigurée par un Moderne. Rouffeau fit des Couplets contre lui; & les Détracteurs de l'antiquité fe fervirent très-mal-à-propos de la copie, pour déprifer les originaux.

Longepierre, fi grand admirateur des Anciens qu'il imitoit & traduifoit fi mal, ne s'attacha, dit-on, à la Poéfie Françoife, que par les confeils de fon pere. Jamais obéiffance filiale ne fut plus déplacée. On dit auffi que cet Auteur auroit voulu retirer tous les Exemplaires de fes Traductions, pour les fupprimer & en effacer à jamais le fouvenir. Il fentoit apparemment la vérité de cette Epigramme du grand Rousseau.

Longepierre le Translateur,

De l'antiquité zélateur,

Reffemble à ces premiers Fideles
Qui combattoient jusqu'au trépas,
Pour des vérités immortelles
Qu'eux-mêmes ne comprenoient pas.

L'ORME, (M. de) ancien Moufquetaire, la Mort

de Goret.

LOSME DE MONTCHENAY, (Jacques de ) fils d'un Procureur au Parlement de Paris, mourut au mois de

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Juin 1740, âgé de foixante-quinze ans. Il s'étoit dif tingué par plufieurs imitations de Martial, qui font eftimées. Ses Comédies font intitulées la Caufe des femmes, la Critique de cette Piece, le Grand Sophi, le Phénix, & les Souhaits.

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LOUVART, Auteur d'une Piece intitulée Urgande.

LOUVET, Auteur d'une Tragédie de la Mort
Alexandre.

LULLY, (Jean-Baptifte) Muficien, naquit à Florence en 1633. Ce fut un de nos Officiers qui l'engagea à venir en France, où il fe fit rechercher pour le goût avec lequel il jouoit du Violon. Mademoifelle de Montpenfier l'attacha à fon fervice; & Louis XIV lui marqua l'estime qu'il faifoit de fon mérite, en lui donnant l'infpection fur fes Violons. On en créa même une nouvelle Troupe en fa faveur, qu'on nomma les petits Violons, par oppofition à la bande des vingt-quatre, la plus célebre alors de toute l'Europe.

Lully a fait plufieurs innovations dans la Mufique, qui lui ont toutes réuffi. Avant lui, la Baffe & les parties du milieu n'étoient qu'un fimple accompagnement; & l'on ne confidéroit que le Chant du deffus, dans les Pieces de Voilon; mais Lully a fait chanter les parties auffi agréablement que le deffus. Il y a introduit des Fugues admirables, a étendu l'Empire de l'harmonie, & a trouvé des mouvements nouveaux, & jufques-là inconnus à tous les Maîtres. Il a fait entrer, dans les Concerts, jufqu'aux Tambours & aux Tymbales. Avec de faux accords & des diffonnances écueils ordinaires où les plus habiles échouoient, Lully a fu composer les plus beaux endroits de fes ouvrages, par l'art qu'il a eu de les préparer, de les placer, & de les fauver. Enfin il

,

LUL

LUL falloit un Lully pour donner en France la perfection aux Opéra, le plus grand effort & le chef d'œuvre de la Mufique. Le caractere de la compofition de cet Artiste admirable, est une variété merveilleuse, une mélodie, & une harmonie qui enchantent. Ses chants font fi naturels & fi infinuants, qu'on les retient tous pour peu qu'on ait de goût & de difpofition.

Lully mourut à Paris en 1687, à cinquante-quatre ans, pour s'être frappé rudement le bout du pied, en battant la mesure avec fa canne. Le mauvais germe que la débauche avoit mis dans fon fang, fit empirer le mal. Déchiré de remords, il fe fit mettre fur la cendre, la corde au cou, fit amende honorable, & chanta les larmes aux yeux: Il faut mourir, Pecheur, &c.

Lully formoit lui-même ses Musiciens & fes Acteurs. Son oreille étoit fi fine, que, d'un bout du Théatre à l'autre, il diftinguoit le Violon qui jouoit faux. Dans fon premier mouvement de colere, il brifoit l'inftrument fur le dos du Muficien. La répétition faite, il l'appelloit, lui payoit fon inftrument plus qu'il ne valoit, & l'emmenoit dîner avec lui. Il avoit l'enthousiasme du talent, fans lequel on réuffit toujours foiblement. I favoit ce qu'il valoit, & le faifoit peut-être trop fentir

aux autres.

Perfonne n'apportoit dans la fociété plus de gaieté que lui, mais de cette gaieté qui dégénéroit quelquefois en poliffonnerie. Moliere le regardoit comme un excellent Pantomime, & lui difoit affez [fouvent : » Lully, fais-nous rire ». Sénecé, dont nous avons quelques Poéfies, a tracé le Portrait de ce Muficien, dans une lettre qu'il feignit d'écrire des Champs-Elyfées, peu de temps après la mort de Lully. Voici ce portrait,

« Sur une espece de brancard, compofé groffiére»ment de plufieurs branches de lauriers, parut porté

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"par douze Satyres, un petit homme d'affez mauvaise » mine, & d'un extérieur fort négligé. De petits yeux »bordés de rouge, qu'on voyoit à peine, & qui » avoient peine à voir, brilloient en lui d'un feu fom»bre, qui marquoit tout ensemble beaucoup d'efprit » & de malignité. Un caractere de plaifanterie étoit » répandu fur fon visage; & certain air d'inquiétude » régnoit dans toute fa perfonne. Enfin, fa figure en»tiere refpiroit la bizarrerie; & quand nous n'aurions » pas été fuffifamment inftruits de ce qu'il étoit, fur » la foi de fa phyfionomie, nous l'aurions pris fans » peine pour un Musicien ».

Nous avons de Lully, les Opéra intitulés Cadmus, Alcefte, Théfée, Atys, Pfyché, lfis, Bellerophon, Proferpine, Perfée, Phaeton, Amadis, Roland, Armide, les Fêtes de l'Amour & de Bacchus, Acis & Galathée, le Carnaval, Achille & Polixene, le Triomphe de l'Amour, l'Idille de la paix, l'Eglogue de Versailles, le Temple de la paix. Lully a encore fait la Mufique d'environ vingt Ballets pour le Roi, comme ceux des Mufes, de l'Amour déguifé, de la Princesse d'Elide, &c. C'est encore de lui qu'eft la Mufique de l'Amour Médecin, de Pourceaugnac, du Bourgeois Gentilhomme, &c. On a auffi de ce Muficien, des fuites de Symphonies, des Trio de Violons, & plufieurs Motets à grands Choeurs. Lully épousa la fille de Lambert, célebre Muficien François. Il en eut plufieurs fils, qui marcherent de loin fur les traces de leur pere.

Dans l'Epître adreffée à M. de Seignelay, Boileau entend parler de Lully par ces vers:

En vain, par fa grimace, un bouffon odieux,
A table nous fait rire & divertit nos yeux;
Ses bons mots ont besoin de farine & de plâtre.
Prenez-le, tête-à-tête, ôtez-lui fon Théatre;
Ce n'eft plus qu'un cœur bas, un coquin ténébreux ;
Son vifage effuyé n'a plus rien que d'affreux.

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