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Voilà en effet, dit-on, lê vrai caractere de Lully, qui réuffiffoit parfaitement dans des contes obfcenes, & qui n'avoit point de converfation hors des matieres concernant l'ordure & l'intérêt.

Defpréaux foutenoit que Lully avoit énervé la Mufi que; que la fienne amolliffoit les ames, & que, s'il excelloit, c'étoit fur-tout dans le Mode Lydien.

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Mode

Lully eft enterré dans l'Eglife des Petits-Peres, où fa veuve lui a fait élever un maufolée magnifique. Les vers qu'on lit, à ce fujet, dans les Œuvres de Pavillon, n'honorent pas la mémoire du Muficien. Sur ce tombeau de marbre blanc, eft représentée la Mort, tenant d'une main un flambeau renverfé, & de l'autre, foutenant un rideau au deffus du buste de Lully.

O mort qui cachez tout dans vos demeures fombres,
Vous par qui les plus grands Héros,

Sous prétexte d'un plein repos,

Se trouvent obfcurcis dans d'éternelles ombres :
Pourquoi, par un fafte nouveau,
Nous rappeller la fcandaleuse Histoire
D'un libertin indigne de mémoire,
Peut-être même indigne du tombeau?

S'eft-il jamais rien vu d'un fi mauvais exemple ?
L'opprobre des mortels triomphe dans un Temple,
Où l'on rend à genoux fes vœux au Roi des Cieux.
Ah! cachez pour jamais ce fpectacle odieux.

Laiffez tomber, fans plus attendre,
Sur ce bufte honteux votre fatal rideau ;
Et ne montrez que le flambeau

Qui devoit avoir mis l'original en cendre.

Lully abrégea fes jours par fon travail & par une vie peu réglée. Lorsqu'il étoit à l'extrêmité & abandonné des Médecins, M. le Chevalier de Lorraine le vint voir, & lui marqua la tendre affection qu'il avoit pour lui, par plufieurs affurances d'amitié, « Oh ! oui

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» vraiment, lui dit la femme de Lully; vous êtes "fort de fes amis; c'eft vous qui l'avez enivré le » dernier, & qui êtes cause de fa mort ». Lully prit auffi-tôt la parole: «Tais-toi, tais-toi, dit-il, ma » chere femme; M. le Chevalier m'a enivré le der"nier; & fi j'en réchappe, ce fera lui qui m'enivrera i le premier ».

On donna à Lully un Prologue d'Opéra, que l'on trouvoit excellent la perfonne qui le lui préfenta, le pria de vouloir bien l'examiner devant elle. Lorfque Lully fut au bout, la perfonne lui demanda s'il n'y trouvoit rien à redire. « Je n'y trouve » qu'une lettre de trop, répondit-il; c'eft qu'au » lieu qu'il y a fin du Prologue, il devoit y avoir, » Fi du Prologue » !

Le Cardinal d'Eftrées étant à Rome, & louant Corelli fur la belle compofition de fes Sonates: c'eft, Monfeigneur, lui répondit le Muficien, que j'ai bien étudié Lully.

cette

Lully s'étant, comme on l'a dit, bleffé au petit doigt du pied, en battant la mesure avec fa canne, bleffure, qu'on négligea d'abord, devint fi confidérable, que fon Médecin lui confeilla de fe faire couper le doigt. On retarda l'opération; & le mal gagna bientôt la jambe. Son Confeffeur, qui le vit en danger, lui dit, qu'à moins de jeter au feu ce qu'il avoit noté de fon Opéra nouveau, pour montrer qu'il fe repentoit de tous fes Opéra, il n'y avoit point d'abfolution.à efpérer. Il le fit; & le Confeffeur se retira. M. le Duc vint le voir, & lui dit : « Quoi! » tu as jeté au feu ton Opéra ? Que tu es fou, d'en » croire un Janfénifte qui rêvoit! Paix, Monfeigneur, » paix, lui répondit Lully à l'oreille: Je favois » bien ce que je faifois; j'en avois une feconde » copie ».

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LULLY, (Louis) fils ainé du précédent, a compofé feul, la mufique de l'Opéra d'Orphée, & en fociété avec fon frere, celle de Zephyre & Flore; avec Marais, Alcide; & avec Colaffe, les Saifons,

LULLY, (Jean) frere du précédent, a éu part à la mufique de Zéphyre & Flore, & de plufieurs Divertiffements, tels que Vénus, Apollon & Daphné, le Triomphe de la raison.

LUSSE, (M. de) a fait la mufique de l'OpéraComique de l'Amant Statue.

LYONNOIS, (la Demoiselle) étoit une des premieres Danfeufes du Théatre de l'Opéra, qu'elle a quitté avec la pension de 1000 livres.

LYONNOIS, frere de la précédente, ci-devant excellent Danfeur, & aujourd'hui un des Académiciens de l'Académie de Danfe de l'Opéra, s'eft retiré à Saint-Germain-en-Laye, avec une penfion de 1200 livres.

MAC

MACEY,

MAG

ACEY, (le Frere Claude) Hermite, a fait l'Enfant-Jefus, ou la Naissance de Jéfus en Béthlèem.

MACHARTI, (l'Abbé) mort depuis plusieurs années, a compofé une Parodie de Phaeton.

MACORT, Auteur d'une Pastorale, de Sylvanire.

MAGNON, (Jean) étoit né à Tournus,,petite ville du Mâconnois, & fut dans fa jeunesse Avocat au Préfidial de Lyon. Il avoit de l'efprit & de l'imagi

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nation mais fes difcours & fes ouvrages étoient fort libres. Il fut affaffiné à Paris fur le Pont-Neuf, en 1662, en fortant de fouper d'une maison où il alloit souvent.

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Si une vanité fans bornes & une extrême fécondité font des titres fuffifants pour mériter celui de bon Auteur, nul autre dit Brofette, n'y peut mieux prétendre que Magnon. Il nous apprend lui-même, dans l'avis au Lecteur, qui précede Jeanne de Naples, que peu de perfonnes ont eu de plus belles difpofitions que lui pour la Poéfie. Ses Tragédies lui ont prefque moins coûté de peine à compofer, qu'on en prend à les lire. L'entrée du Roi & de la Reine dans Paris, Couvrage de 752 vers, ne lui a coûté que dix heures de travail. Il projette, ajoute-t-il, un ouvrage de deux cent mille vers, intitulé la Science Universelle. On lui demandoit un jour quand fon Poëme feroit achevé? « Il fera bientôt fait, dit-il; je n'ai plus » que cent mille vers à faire »; & il le difoit férieufement. Pour entreprendre cet ouvrage, il avoit renoncé aux Pieces profanes du Théatre, ne voulant plus rien écrire, difoit-il, qui le fit ou rougir devant les hommes, ou repentir devant Dieu. Il fe juftifie même de l'impreffion de fa Tragédie de Jeanne, Reine de Naples, fur ce qu'elle avoit été faite & repréfentée avant qu'il eût pris la réfolution .de confacrer fa plume à des ouvrages plus relevés & plus utiles. Cependant il donna encore Zénobie; & nous n'avons pas fa Science Univerfelle. Ses autres Pieces font Artaxerxe, Jofaphat, Sejanus, Tamerlan, le Mariage d'Orondate & de Statira, & les Amants difcrets.

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MAILHOL, (M. Gabriel) né à Carcaffonne donné la Comédie des Femmes, Paros, les Lacédémoniennes, le Prix de la Beauté, Ramir, & la Capricicufe.

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MAILLÉ DE MALLE, (M.) a donné, aux Danfeurs de Corde, le Médecin de vapeurs, & en Province, Barberousse, l'Amour Magifter, la Poupée, la Lanterne magique, Tout à la pointe de l'épée.

MAILLARD, (Carè dit) Acteur Forain, débuta à la Foire Saint-Germain en 1711, par le rôle de Scaramouche. Il courut depuis la Province, & n'a point été reçu à Paris. Un jour que cet Acteur étoit à la Foire Saint-Laurent, dans la boutique de Dubois le Limonadier, la Dame Maillard, fa femme, qui faifoit fi parfaitement le rôle de Colombine, avant Mademoiselle de l'lfle, paffa pour aller au Théatre, & le falua. On demanda à Maillard, s'il connoifloit cette jolie Actrice? « Eh! cadedis, répondit-il, en affectant l'accent gas» con, fi je la connois » !

Au gré de mes defirs,

J'ai goûté dans fes bras mille & mille plaifirs.

« Touchez-là, lui dit un particulier qui ne le connoif» foit pas; je puis vous en dire autant ». Maillard quitta le ton plaifant, pour apprendre au trop véridique indifcret, qu'il parloit devant le mari de cette Actrice. « Ma foi, reprit l'autre, je fuis fâché d'avoir » été fi fincere; mais je ne fais point me rétracter » d'un fait certain ». Maillard voulut tirer raison de cette apologie. Son adverfaire le bleffa, le défarma, & l'ayant lui-même conduit chez un Chirurgien, il le quitta, en lui difant : « Mon très» cher, fouvenez-vous que la Fontaine, en parlant » du cocuage, a dit :

Quand on le fait, c'eft peu de chose:

Quand on l'ignore, ce n'eft rien.

MAINFRAY, (Pierre) né à Rouen, vers la fin du feizieme fiecle, a fait Hercule, Aftiages, Cyrus sriomphant, la Rhodienne, & la Chaffe Royale.

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