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paroît le plus juftifier le fuccès, font la Surprife de Amour, le Legs & le Préjugé vaincu, au Théatre François; & au Théatre Italien, la Surprife de l'Amour, la Double inconftance, & l'Epreuve. Les autres font intitulées l'Amour & la Vérité, Arlequin poli par l'Amour, le Prince travefti, la Fauffe fuivante, rifle des efclaves, l'Héritier de Village, le Triomphe de Plutus, la Nouvelle Colonie, le Jeu de l'Amour & du Hafard, le Triomphe de l'Amour, l'Ecole des meres, l'Heureux ftratagême, la Méprife, la Mere confidente, les Fauffes Confidences, la Joie imprévue, les Sinceres, l'Epreuve, la Difpute, la Tragédie d'Annibal, le Dénouement imprévu, l'Ile de la raifon, la Réunion des Amours, les Serments indifcrets, le PetitMaître corrigé, le Pere prudent & équitable, l'Amante frivole, le Chemin de la fortune, la Femme fidelle Félicie, & les Acteurs de bonne foi.

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Marivaux eft mort à Paris en 1763, âgé de foixante-quinze ans. Cet Auteur voyant que fes prédéceffeurs avoient épuifé tous les fujets des Comédies de caractere, s'eft livré à la compofition des Pieces d'intrigue; & dans ce genre, qui peut être varié à l'infini, ne voulant avoir d'autre modele que luimême, il s'eft frayé une route nouvelle. Il a imaginé d'introduire la Métaphyfique fur la fcene, & d'ana lyfer le cœur humain dans des differtations tendrement épigrammatiques. Auffi le Canevas de fes Comédies n'eft-il ordinairement qu'une petite toile fort légere, dont l'ingénieufe broderie, ornée de traits plaifants, de penfées jolies, de fituations neuves, de réparties agréables, de fines faillies, exprime ce que les replis du cœur ont de plus fecret, ce que les rafinements de l'efprit ont de plus délicat. Ne croyez cependant pas que cette fubtilité métaphyfiquement comique, foit le feul caractere diftinctif de fon Théa tre; ce qui y regne principalement est un fonds de Philofophie, dont les idées développées avec fineffe,

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filées avec art, & adroitement accommodées à la scene, ont toutes pour but le bien général de l'humanité. Quoiqu'on reproche à Marivaux de trop differter fur le fentiment, ce n'eft cependant pas le fentiment qui domine dans la plupart de fes Comédies; mais lorsqu'elles manquent d'un certain intérêt de cœur, il y a prefque toujours un intérêt d'efprit qui le remplace. Peut-être qu'un peu plus de précision y jetteroit plus de chaleur; & que fi le ftyle en étoit moins ingénieux, il feroit plus naturel. Concluez donc que les défauts qu'on remarque dans les Euvres dramatiques de Marivaux, ne viennent que d'une furabondance d'efprit, qui fait tort à la délicateffe de fon goût : tels font ces Dialogues fi fpirituels & fi ennuyeux, entre des interlocuteurs qui regorgent d'efprit & manquent de fens, qui épuifent une idée & jouent fur le mot, pour égayer ridiculement un tiffu de fcenes métaphyfiques; ces triftes Analyses du fentiment, qui ne peignent ni les mœurs ni le ridicule des hommes; ces réflexions fubtiles qui fuffoquent les Spectateurs; ces métaphores, toujours neuves à la vérité, mais fouvent hardies, quelquefois hafardées; ces expreffions détournées, qui n'ont de piquant que la fingularité de leur affociation. « Ce que j'ai traduit d'après vos yeux » des Amants fur le pavé..... des coeurs hors de » condition... des yeux qui violeroient l'hofpi» talité..... &c, &c », font des façons de parler qu'on défapprouve avec peine, comme certains criminels qu'on ne condamne qu'à regret.

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Pourquoi faut-il que l'eftime de l'Auteur pour les Ecrivains Modernes l'ait détourné de la lecture des anciens? Il y auroit puifé, comme dans la véritable fource, ce goût qui donne la perfection aux ouvrages d'efprit; & fi Plaute, Térence, & Ariftophane n'euffent pas été fes guides dans une carriere où il n'en vouloit point d'autre que lui-même, ils auroient du moins pu quelquefois l'empêcher de

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s'égarer. Les autres lui auroient appris qu'on peut bien fe frayer de nouvelles routes dans tous les genres mais jamais fe former un langage nouveau; qu'il faut penfer d'après foi même, & parler comme tout le monde.

Perfuadé que la fubtilité épigrammatique de fom efprit, & la fingularité de fon ftyle, plairoient affez, fans le fecours de la verfification, Marivaux a écrit en profe prefque toutes fes Comédies; fes fuccès lui firent des partifans; & il eut bientôt des imitateurs. Une foule d'Auteurs fubalternes s'embarrafferent dans un labyrinthe de phrases, qui devint à la mode. Heu reufement qu'ils n'avoient ni l'efprit ni le mérite de leur chef, & que ne copiant que fes défauts, ils n'offroient dans leurs écrits qu'un jargon précieufement ridicule. Mille cris s'éleverent pour le profcrire ; & l'on convint qu'il ne feroit fouffert défor mais, que dans les ouvrages de Marivaux, où il s'est, pour ainfi dire, identifié avec les graces de fon génie.

MARLET, (l'Abbé) a mis en mufique une Paftorale de Jefus Naissant.

MARMONTEL, (M Jean-François) né dans le Limofin en 1722, de l'Académie Françoise, a donné au Théatre Denys le Tyran, Ariftomene, Cléopâtre, les Héraclides, Egyptus, la Guirlande, Acante & Céphife, Lifis & Délie, les Sibarites, Hercule mourant, Céphale & Procris, la Bergere des Alpes le Huron, Lucile, Silvain, Zimire & Azor, l'Ami de la Maifon, Annette & Lubin. Ses Contes Moraux ouvrage fi connu, fi eftimé, ont fourni des fujets de Comédies pour tous les Théatres.

MARTEL, Auteur peu connu d'une Comédie intitulée l'Illumination.

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MAROLLES, (l'Abbé de) a traduit dans notre langue les Comédies de Plaute en 1658.

MARTIGNAC a traduit en François trois Comédies de Térence, l'Eunuque, l'Héautontimorumenos, & l'Hécyre.

MARTIN a fait la mufique du Bal Militaire.

MARTINI, (M.) a compofé la mufique de l'Amoureux de quinze ans, & du Fermier cru fourd.

MASCRÉ, Avocat en Parlement, a compofé en 1671 la Profarite, ou l'Ennemi de la Vertu, Comédie en cinq actes, dont il ne refte que des Fragments.

MASCRIER, (l'Abbé) mort depuis plufieurs années, a compofé le Caprice & la Refource, Prologue en vers, joué en 1732, avant la Saur ridicule, Comédie de Montfleury.

MASSIP, Auteur de l'Opéra des Fêtes Nouvelles.

MATHEAU ou MATHO, Muficien, né en Bre tagne, & mort à Versailles en 1746, dans la quatrevingt-fixieme année de fon âge. Il fut élevé Page de la Mufique du Roi, & avoit une haute-taille affez foible, mais qu'il conduifoit avec beaucoup d'art & de goût. Louis XIV lui donna la place de Maître de Mufique de Madame la Ducheffe de Bourgogne, mere de Louis XV. Matheau eut auffi l'honneur de montrer la mufique à ce Prince. Il avoit la charge de Maitre de mufique des Enfants de France, avant Royer, & a fait l'Opéra d'Arion, & le Ballet des Tuileries.

MATHIEU, (Pierre) naquit à Porentru, près de la Suiffe, en 1563. Il fut d'abord Principal du Col

MAU

MAT lege de Vercel, en Franche-Comté; enfuite étant venu à Lyon il fut reçu Avocat au Préfidial de cette Ville. Il quitta Lyon pour aller à Paris, où il travailla à l'Hiftoire de France; ce qui lui fit obtenir la Place d'Hiftoriographe, avec une penfion. Ayant fuivi Louis XIII au Siege de Montauban, il fut atteint de la maladie qui régnoit alors dans le Camp; & s'étant fait tranfporter à Toulouse, il y mourut en 1621. Nous avons de cet Auteur, Clitemneftre, Efther, Aman, Vafthi, la Guifade ou le Triomphe de la Ligue.

MATHON, (M. Alexis) né à Lille en Flandre, Auteur d'une Tragédie d'Andrifcus.

MATHON DE LA COUR, (M. Charles - Jofeph) né à Lyon en 1738, a traduit l'Opéra Italien d'Or phée & Eurydice.

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MAUCOMBLE, (Jean-François-Dieu-Donné) Officier dans le Régiment de Ségur, naquit à Metz en 1735, de M. Maucomble, Trésorier des Ponts & Chauffées de cette Généralité. Il quitta de bonne heure l'état militaire, pour fe livrer tout entier à l'étude des Belles Lettres. Il s'y enhardit au point d'entreprendre une Tragédie; c'étoit le sujet d'Attila, manqué par le grand Corneille, qu'il prétendoit remettre fur la fcene; mais il eut la fageffe peu commune à cet âge, de laiffer ce coup d'effai dans fon porte-feuille. Peut-être eût-il dû en ufer de même, à J'égard d'un autre ouvrage dramatique qu'il a fait imprimer depuis fous ce titre les Amanis défefpérés, ou la Comteffe d'Olinval, Drame en cinq actes. Cette Tragédie Bourgeoife, plus horrible encore que Béverley, étoit le fruit de l'efpece d'enthoufiafme que lui avoit infpiré le goût nouveau qui s'introduit fur la Scene Françoife. M. Maucomble avoit fait quelques Romans, & eft mort jeune en 1768.

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