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»en me confultant, que je fois affez le maître de mes >> fentiments , pour vous fortifier dans les vôtres ? » Avez-vous perdu l'idée de ce que je fuis à votre » égard? N'eft-ce pas infulter à mon malheur, que » de me forcer à l'approuver ? Et ne mériteriez-vous » pas, que pour vous punir de votre injustice, je me » rangeaffe du parti du monde contre vous-même ? » Je fais que vous ne doutez pas de la part que je » prends à tout ce qui peut faire votre bonheur; » mais ignorez-vous que vous ne pourrez parvenir » à celui où vous afpirez, qu'aux dépens du mien » propre, & fans qu'il m'en coûte mon repos ? Ne » devez-vous pas craindre qu'à force de m'intéreffer » à ce que vous faites, je ne tâche de vous en dif» fuader? & pouvez-vous fagement vous confier à » un homme qui ne fauroit agir de bonne-foi, fans » trahir fes intérêts? Vous le favez; depuis que vous >> renoncez au monde, mes intérêts deviennent bien » différents des vôtres. A quelle extrémité me ré» duifez-vous donc , pour répondre à la bonne » opinion que vous avez de moi! & qu'il m'en » coûte cher de vous avoir perfuadée de ma fincé» rité ! Il faut que je me détache de moi-même » pour me conformer à vos intentions; il faut que » j'étouffe tout fentiment de fenfibilité & de déli» cateffe; il faut enfin que je vous tienne un lan»gage tout opposé aux mouvements de mon cœur, » & que je m'immole pour vous plaire. Jamais la » raison n'a tant pris fur la nature. Mettez donc » à ce facrifice tout le prix qu'il mérite C'est le » plus grand que j'aie fait, & que je puiffe faire de

» ma vie ».

M. le Comte d'Albert fait envisager à Mlle. Maupin les raisons qui pourroient la retenir dans le monde; mais il ne lui diffimule pas que des raifons plus fortes encore l'appellent à la retraite. Il finit par l'affermir dans fa refolution ; & j'ofe dire que jamais Directeur fpirituel ne s'eft mieux exprimé fur les chofes du falut.

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MAZIERES, Auteur d'une ancienne Piece; donnée en 1566, fous le titre de Bergerie fpirituelle.

MÉLIGLOSSE, eft le nom fous lequel Charles Bauter, Parifien, a donné la Mort de Roger, & la Rodomontade.

MENARD, (François) Auteur d'une Piece intitulée la Paftorale.

MÉNESSON, mort à Paris, en 1742, dans un âge fort avancé, eft Auteur des paroles de Manio la Fée des Plaifirs de la paix, & d'Ajax.

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MENTELLE, (M.) a fait en fociété avec M. des Effaris, l'Amour Libérateur.

MERCIER, (Louis - Sébastien) né à Paris le 6 Juin 1740. Après avoir publié plufieurs ouvrages en divers genres, qui lui ont acquis de la réputation, il a commencé à travailler pour le Théatre en 1769, & a donné fucceffivement Jenneval ou le Barnevels François, le Déferteur, Olynde & Sophonie, l'Indigent, le Faux ami, Jean Hennuyer, Evêque de Lifieux. Ce dernier a été imprimé fous le nom de M. de Voltaire; & l'Auteur a joui quelque temps de la méprife. Ses autres Drames ont été traduits en Italien & en Allemand, & repréfentés fur prefque tous les Théatres de Province, où ils ont beaucoup réuffi. On les a joués chez l'Etranger; & le fuccès a été le même. L'Auteur eftimant que le Public eft le véritable Juge des productions théatrales, lui a préfenté fes Pieces, au lieu de les donner aux Comédiens. Il a cependant deux Pieces reçues au Théatre de la Capitale; l'une eft Natalie, Drame en quatre Actes; & l'autre la Brouette du Vinaigrier, Comédie en trois actes.

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MER

MES Toutes les Pieces de M. Mercier ont un but moral bien caractérisé. On y trouve l'éloquence de l'ame, de la force, de la chaleur, de la Philofophie, & une peinture des bonnes moeurs. Il ne s'eft point rendu imitateur; & l'on peut dire que fon genre lui appartient. Il a compofé un ouvrage fur le Théatre, très- confidérable, dans lequel il foutient que l'ancien fyftême dramatique doit néceffairement changer, pour le plaifir; l'inftruction & l'utilité publique.

MERMET, (Claude) Notaire Ducal de SaintRambert, en Savoie, vint s'établir à Lyon, où il donna la Traduction de la Tragédie de Sophonisbe de George Triffin.

Cet Auteur a été plus connu par fes Epigrammes, que par cette Traduction. C'eft de lui qu'eft ce Quatrain, qui nous a été conservé par Duverdier.

Les amis de l'heure préfente

Ont le naturel du Mélon:

Il en faut effayer cinquante

Avant d'en rencontrer un bon.

MÉRAUT, (M) Auteur de la mufique de la Reffource Comique & du Retour de tendreffe.

MEREY, (M) a donné, foit aux Boulevards, foit en fociété, Thérefe & l'Espérance, la Soirée des Porcherons, l'Hôtel garni, le Compliment du jour de l'An, Avant fouper, ou la Coquette corrigée, la Mode &

le Goût.

MERVILLE: (M.) les Ennemis réconciliés.

MESMES, (Jean-Pierre) a traduit une Piece de l'Ariofte, intitulée les Suppofis.

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MESSINE (M. Collet de) Sara, ou la Fermiere Ecoffoife.

METTRIE, le même dont nous avons déja parlé, fous le nom de la METTRIE; mais nous donnerons un peu plus d'étendue à cet article. Son goût pour la Médecine engagea fes parents à l'envoyer en Hollande, étudier fous Boerrhaave. Il vint enfuite à Paris, où le Duc de Grammont, Golonel des Gardes Françoifes, le fit Médecin de fon Régiment. Il compofa une Hiftoire Naturelle de l'Ame, qui ne refpire que le matérialisme. Ce Livre fouleva les honnêtes gens contre lui; & la mort de fon Protecteur lui fit perdre fa place. Il tourna enfuite fes armes contre fes Confreres, qui, outrés des fatyres qu'il faifoit contre eux, l'obligerent de fe retirer à Leyde, où il publia fon Homme Machine. Pourfuivi en Hollande, il fe réfugia à Berlin, où le Roi de Pruffe le fit fon Lecteur, membre de fon Académie. Il y vécut tranquille jufqu'à fa mort, arrivée en 1751. Parmi plufieurs ouvrages contre les Médecins, il fit imprimer en 1747, une Comédie en trois actes, en profe, intitulée la Faculté vengée. Pour l'intelligence de cet ouvrage, je vais placer ici les vrais noms des Acteurs, à côté de celui des Perfonnages.

PERSONNAGES.

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NOMS DES ACTEURS.

Du MOULIN.

FALCONNET.

&

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MARCOT.

Don-Quichotte.

DIONIS.

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La Faculté fe raffemble dans l'intention d'ordonner du châtiment que doit fubir Chat-Huant, pour la fatyre qu'il a ofé faire contre elle; celui-ci arrive incognitò à Paris, & veut aller lui-même se défendre; Valere, fon ami, l'en diffuade. Les Médecins ont diverfes affemblées pour juger Chat-Huant; cela fournit des fcenes, qui, quoique très-longues, font fort plaifantes, par le caractere de chaque Médecin, qui y eft fi bien développé, qu'on les reconnoît ailément. Ils discutent long-temps fans rien conclure. Enfin Pluton arrive pour les mettre d'accord; on le choifit pour préfider à l'Affemblée. Chat-Huant, déguifé en Avocat Chinois, plaide lui-même fa caufe; Pluton le condamne à l'exil, & lui dit : « Votre femme ne vous » suivra pas dans votre exil; c'eft l'ordre que je » donne ».

CHAT- HUAN T.

« Tant il eft vrai, qu'à quelque chofe malheur eft » bon ! Ma foi, vive Pluton, & vive fon jugement! Combien je vois de maris qui voudroient être exilés » à pareil prix » ?

C'eft ainfi que fe termine cette Piece affez bien écrite, & qui eft, fans doute, la fatyre la plus amere que l'on ait jamais faite contre les Médecins. On y montre, dans tout fon. jour, leur charlatanisme, leur mauvaise foi, leur ignorance, & fur- tout le genre d'efprit & de foupleffe de chacun des Acteurs qui font introduits fur la scene.

Tome 111.

Y

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