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pofiteur, & des paroles & de la mufique de Daphnis & Alcimadure. Le jargon Languedocien, qu'il avoit parlé dans fon enfance, & qui eft presque auffi favorable au chant & aux idées tendres & galantes, que la Langue Italienne, fut une nouveauté piquante à l'Opéra. Cependant quelques femmes du plus haut rang l'ayant follicité de remettre, s'il étoit poffible, cet Acte en François, il l'entreprit, & l'acheva luimême. Ce que cette efpece de Traduction a de fingulier, c'eft qu'elle eft fi çonforme à l'original, qu'il ne fallut que placer dans la partition déja gravée, au deffous des vers Languedociens, les vers François qui les représentoient.

Les derniers ouvrages de Mondonville, confidéré comme Muficien, font les Fêtes de Paphos, l'A&te charmant de Pfyché, & l'Opéra de Thésée de Quinault, remis avec de la nouvelle mufique. Le Public n'a point accueilli ce changement.

Mondorge, ( Antoine Gauthier de): Maître de la Chambre aux deniers du Roi, de l'Académie de Lyon, étoit né dans cette Ville en 1707. On doit le compter parmi le petit nombre d'hommes favorifés de la fortune, qui ont cultivé les Lettres avec quelque fuccès. Peut-être devroit-on plutôt le compter parmi les Amateurs que parmi les Auteurs, quoiqu'il ait donné quelques ouvrages. Il y a plus de trente ans, qu'il compofa les Fêtes d'Hébé, plus connues fous le nom des Talents lyriques. Il eut le bonheur de rencontrer pour Muficien le grand Rameau; & quoique fes paroles n'euffent, ni toutes les graces de Quinault, ni toute la fineffe de la Motte, elles fourniffoient un affez beau Canevas au génie du Muficien. Avec un homme tel que Rameau, il n'étoit guere poffible qu'un ouvrage, même médiocre, n'eût qu'un médiocre fuccès. Les Fêtes d'Hébé furent affez bien reçues on ne fauroit nier qu'elles ne méritaffent, certains égards, le, fuccès qu'elles obtinrent. Le Tome 111.

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MON MON fujet étoit heureusement choifi; & l'on trouve, de temps en temps, quelques détails dignes du fujet. Ce qu'il faut remarquer fur-tout, c'eft que cet Opéra eft un des premiers où l'on ait effayé de venger cette espece de Poëme du reproche de fadeur & de foibleffe, que les bons Juges lui ont fait fouvent, avec quelque raison. L'acte de Tyrtée ne roule point fur ces lieux communs de Morale lubrique réchauffés par les fons de Lully, & cenfurés par le fage Defpréaux. La harangue de ce Libérateur des Spartiates eft du ton le plus noble; c'eft vraiment une harangue militaire. Il vaudroit bien mieux transporter de pareils fujets fur la scene lyrique, que d'aller, dit le grand Rousseau :

Développer, en des fcenes dolentes,

Du doux Quinault les Pandectes galantes.

comme

On doit favoir gré à Mondorge, de s'être affranchi, l'un des premiers, de cet ufage ridicule, qui avoit fi fort rétreci les idées des faifeurs d'Opéra, & qui bornoit leur Dictionnaire à une douzaine de mots poftiches, combinés & reffaffés jufqu'au dégoût, en cent manieres différentes. Mondorge s'écarta avec fuccès de la route commune ; mais il auroit fallu , pour accréditer cette innovation, plus de verve & de chaleur poétique. Les Talents lyriques attirerent à leur Auteur quelques mauvaifes Epigrammes. Il cou

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dans le temps, une Chanfon fur un air fort connu, où on le tournoit en ridicule, fur fon ouvrage, & même fur fon nom, en affectant de l'appeller Gauthier-Garguille. Il paroît que les mauvais jeux de mots commençoient à régner alors. A préfent c'est l'efprit du jour ; & la maladie des Calembourgs gagne à la fois les gens de Lettres & les gens du Monde.

L'Opéra de fociété, autre ouvrage lyrique de Mondorge, n'étoit pas un fujet auffi heureux que les Talents lytiques, & ne fut pas fi bien accueilli.

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Cet Auteur, mort à Paris en 1968, aimoit les Arts, & encourageoit les Artiftes. C'étoit un homme de bonne compagnie, & qui auroit pu fe faire un nom dans la Littérature, s'il avoit dérobé, en faveur des Mufes, quelques moments aux affaires & aux plaifirs.

MONDORY, ancien Comédien, & très-bon Acteur dans les rôles de Roi, étoit né à Orléans, & parut au Théatre du Marais. Ayant eu une attaque d'apoplexie en jouant le rôle d'Hérode, dans la Mariamne de Triftan, il fut obligé de fe retirer, & mourut peu de temps après.

MONGIN, Auteur des Promenades de Paris.

MONICAULT, ancien Conful de France à Petersbourg & à Dantzick, donna au Théatre Italien, le Dedain affecté.

MONSIGNY, (M.) Maître-d'Hôtel ordinaire de M. le Duc d'Orléans, a fait la mufique des Aveux indifcrets, du Maître en Droit, du Cadi dupé, d'On ne s'avife jamais de tout, du Roi & le Fermier, dé Rofe & Colas; d'Aline, Reine de Golconde; de l'Ifle Sonante, du Déferteur, du Faucon, de la Belle Arfene, du Rendez-vous bien employé.

MONTAGNAC, ( M. Louis-Laurent-Jofeph de) Ca pitaine au Régiment de Riom, né en Languedoe en 1731, a fait imprimer la Fille de feize ans, où la Capricieuse.

I

MONTANDRÉ, Auteur peu connu de l'Adieu du

Tróne.

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MONTAUBAN, (Jacques Pouffet, Ecuyer, fieur de) Avocat célebre au Parlement de Paris & Echevin de cette Ville, mourut en 1685.

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Œuvres dramatiques comprennent Zénobie, les Charmes de Félicie, Séleucus, Indégonde le Comte de Hollande, Pantagruel, les Aventures de Panurge. On lui attribue auffi une Tragédie de Thyefte. Il étoit lié avec Defpréaux, Racine & Chapelle ; & l'on croit qu'il travailla à la Comédie des Plaideurs. Parmi les Plaidoyers de Montauban, la Cause célebre du gueux de Vernon lui acquit beaucoup de réputation.

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MONT-CHRÉTIEN, (Antoine de) fieur de Vafteville, étoit fils d'un Apothicaire de Falaife, & demeura orphelin fort jeune. Quelques aventures qui lui font arrivées font voir que la bravoure n'eft point incompatible avec les Lettres. Un jour ayant pris querelle avec le Baron de Genonville, qui étoit accompagné de deux personnes il fe battit contre tous les trois, & fut laiffé pour mort fur la place. Cependant il en revint & obtint 12000 livres de dommages & intérêts. Il fuivit les Huguenots à la guerre, & fe trouva au Siege de la Rochelle. Il fut foupçonné, de faire de la fauffe monnoie, & l'on voulut l'arrêter; mais comme il étoit brave jufqu'à l'intrépidité, il fe défendit en défefpéré, tua trois hommes, & ne put être abattu qu'à coups de fufil. Les ouvrages qu'il a composés pour le Théatre, font Sophonisbe, ou la Carthaginoife, la Conftance, ou les Lacenes, David, ou l'Adultere, Hector, Aman, ou la Vanité ; l'Ecoffoife, ou la Bergere.

Cet Auteur parut avoir choifir Garnier pour fon modele: c'est à-peu-près la même marche & le même goût. Comme Garnier, il met peu d'intrigue dans fes Pieces, & n'a prefque aucune fituation. Son Dialogue eft vif & coupé ; chaque Interlocuteur y répond par une Sentence; & il est noyé dans de longs monologues. Son ftyle eft cependant moins empoulé, & plus pur que celui de Garnier; on y

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remarque néanmoins quelquefois un mauvais goût d'antithefes & de jeux de mots. Ce qui diftingue fur-tout Montchrétien, c'eft l'éloquence vive & animée qui regne dans les déclamations d'ailleurs trop longues, dont fes Pieces font remplies. Les figures les plus frappantes & les plus hardies y font femées avec profufion. Il n'a manqué à cet Auteur, que l'art. d'amener des fituations, & de mettre en œuvre ces beaux morceaux, épars çà & là, fans choix & fans goût, & dont la continuité même eft fatigante. Ses Choeurs font pleins de la plus excellente morale. Les matieres les plus importantes y font traitées avec feu, & quelquefois d'une maniere fublime. L'ufage que ce Poëte a fait de fes talents, eft digne d'éloge: l'Ecriture Sainte lui a fourni la matiere de plufieurs ouvrages. Outre les Pieces dont nous avons parlé, on a de lui un Poëme de Susanne, qui vaut mieux, en fon genre, que fes Pieces dramatiques. La Bergerie qui termine le Théatre de Montchrétien, fait voir: que cer Auteur avoit plus d'un talent, & qu'il favoit defcendre, quand il vouloit, de la majefté tragique. La profe de cet ouvrage eft agréable & légere, remplie d'idées ingénieufes & riantes.

MONTÉCLAIR, (Michel) Muficien, né à Chaumont en Baffigny, mourut dans une Campagne près de Paris, en 1737, âgé de foixante-onze ans. Il avoit été enfant de Choeur à la Cathédrale de Langres, & fut le premier qui joua dans l'Orchestre de l'Opéra de la contre-Baffe. Outre plufieurs morceaux de mufique, il a encore fait celle des Opéra des Fêtes de l'Eté, & de Jephté.

MONTFLEURY, Comédien de la Troupe du Roi, étoit Gentilhomme. Il naquit au Pays d'Anjou, & s'appelloit Zacharie Jacob; le nom de Montfleury n'eft qu'un furnom qu'il prit pour n'être pas reconnu. Il avoit été Page chez le Duc de Guife; mais fon

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