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goût pour la Comédie l'attacha à une Troupe qui couroit la Province. Il vint enfuite à Paris, & joua avec le plus grand fuccès à l'Hôtel de Bourgogne. On a prétendu qu'il étoit mort en 1667, âgé de foixante-fept ans, des violents efforts qu'il fit en jouant le rôle d'Orefte, dans l'Andromaque de Racine. II. avoit compofé la Tragédie de la Mort d'Afdrubal.

Montfleury étoit à l'article de la mort, lorfqu'un inconau, qui, à ce que difoit Mile. Defmarres, fon arriere petite-fille, lui avoit annoncé chez un Marchand de Galon, qu'il étoit très-mal, entra dans la chambre du malade, & demanda du vin pour boire avec lui. On le lui refufa; le Confeffeur le prit pour um Soncier les Médecin le regarda comme un Charlatan. Cet inconnu fortit, & dit fur le feuil de la porte: « Ken fuis fâché; j'aurois tiré ce pauvre Montfleusy d'affaire; mais il ne paffera pas minuit ; ce " qui arriva ».

Montfleury avoit époufé Jeanne de la Chalpe, veuve de Pierre Rouffeau, Ecuyer, fieur Duclos, Comédien du Roi.. Nous rapporterons fur fon mariage deux circonftances affez fingulieres L'une; que le Cardinal de Richelieu voulut que la Noce fe fit à Roel; l'auce, que Montfleury étoit fi fort emêté de. fa profeffion, qu'il voulut qu'on joignît à fon nom de famille, celui de Montfleury, & qu'on n'y mit point d'autre qualité, que celles de Comédien du Roi.

MONTFLEURY, ◊ Antoine-Jacob de) fils du pré cédent, né à Paris en 1640, & mort à Aixen 1685, fe fit recevoir Avocat, & fut choifi par Colbert, pour aller en Provence, négocier une affaire importante & délicates, dont il s'acquitta au gré de ce Miniftre. Ses Pieces, quoiqu'un peu libres, ont prefque routes vété reçues favorablement : leurs titres font, le Mariage de rien, le Mari fans femme, Trafibule,

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MON l'In-promptu de l'Hôtel de Condé, l'Ecole des jaloux, ou la Fauffe Turque, l'Ecole des filles, la Femme juge & partie, le Procès de la Femme juge & partie, le Gentilhomme de Beauce, la Fille Capitaine, AmbiguComique, le Comédien Poëte, avec la Sœur ridicule Trigaudin, Crifpin Gentilhomme, la Dame Médecin, & la Dupe de foi-même. On lui attribue les Bius raifonnables.

On ne peut refufer à Montfleury de l'efprit, du naturel & de la vivacité dans le Dialogue, de la facilité dans l'expreffion, une très-grande connoiffance dramatique mais il s'eft permis trop de licence dans le choix de fes fujets, & dans la maniere de les trakter. Il y répete, jufqu'au dégoût, une expreffion que la décence a profcrite de toutes nos Comédies modernes ; il y fait du lien le plus refpectable de la fociété, l'éternel fujet de fes plaifanteries: ce font prefque tous des maris joués, trompés & moqués. C'eft à Montfleury que Boileau fair allufion dans ces vers de l'art Poétique :

Mais pour un faux plaifant à groffiere équivoque,
Qui, pour me divertir, n'a que la faleté,

Qu'il s'en aille, s'il veut, fur des trétaux monté,
Amufant le Pont Neuf de fes Sornettes fades,
Aux Laquais affemblés jouer fes mascarades:

D'ailleurs il choque fouvent la vraisemblance. Il a puifé chez les Efpagnols une grande partie de fest fujets, & n'en a point banni le merveilleux. A ces défauts près, le Mari fans femme, la Femme juge® & parties, la Fille Capitaine, font d'agréables Comédies d'intrigue. J'appuierai peu fur les difpofitions de l'Aus Didon fembloit en anteur pour le genre Tragique : noncer de favorables; mais ce n'eft pas fur un feul ouvrage de cette nature, qu'on peut juger du génie d'un Poëte; fur tout, fi l'on a été trente ans à re

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toucher ce même ouvrage, comme on en connoît qui fondent pourtant là-deffus toute leur réputation. Chapelain fit autrefois, par hafard, une affez belle Ode. On repréfente fouvent la Pénélope de l'Abbé Geneft; cependant il feroit abfurde de le placer à côté des Corneille, des Racine, des Crébillon, des Voltaire, & même des Campiftron.

MONTFORT, Auteur d'une Tragédie de Séfoftris.

MONTGAUDIER: Natalie, Tragé die.

MONTIGNAC, (M. de) a fait jouer en Province Clarice, ou les Rufes de l'Amour; Horiphefme, ou les Bergers, le Bouquet de M. le Maréchal de Richelieu, & plufieurs Compliments mêlés de Scenes & de Vaudevilles.

MONTIGNY, (M. Jean-Charles Bidault de ) né à Paris, eft Auteur de la Petite Sémiramis, & de l'Ecole des Officiers.

MONTLÉON, a fait trois Tragédies, Hector, Amphitrite, & Thyefte.

Montléon n'étoit pas Poëte par nature, mais par frénéfie. Son imagination déréglée n'a produit que des ouvrages monftrueux. On ne peut les lire fans frémiffement & fans indignation; c'eft l'indécence la plus effrénée, jointes aux idées les plus noires & Tes plus lugubres.

MONTLUC, (Adrien de) Prince de Chabanois, Comte de Cramail, né en 1568, eft Auteur d'une Comédie des Proverbes,

MONTMÉNY, (Louis-André de) Comédien, fils du célebre le Sage, eft mort jeune, regretté de fa Troupe, où il jouoit les rôles férieux & ceux de Payfan.

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MON Le Sage n'approuva point le choix que fon fils avoit fait de monter fur le Théatre, & ceffa de le voir; mais flatté de la gloire qu'il acquéroit tous les jours par fes talents, il fut entraîné au Spectacle, joignit fon fuffrage à ceux du Public, vit fon fils, verfa des larmes, l'embraffa, & lui rendit fon amitié.

MONTREUX, (Nicolas de) connu fous le nom d'Olenix du Mont-Sacré, qui eft l'anagramme de fon nom, né au Mans, vers 1560, & fils d'un ancien Maître des Requêtes de la Maifon du Duc d'Orléans, commença à fe faire connoître par des Romans, & enfuite par des Pieces de Théatre; favoir, Cyrus le jeune la Joyeuse, Annibal, Atlette, Diane, Cléopâtre, Ifabelle, Arimene, Sophonisbe, & Jofeph. On lui attribue encore Camma, la Décevante, Paris & Enone.

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Le fujet de la Tragédie d'lfabelle, par Montreux, eft tiré du Poëme de l'Ariofte. Rodomont, plus Rodomont encore dans cette Piece, que dans l'original, confie à Sicambras, fon Officier, la violente paffion qu'il a conçue pour Ifabelle, fa captive. Cette Princeffe, conftante à la mémoire de Zerbin, qui a péri en défendant, contre Madricard, les armes de Roland, refufe opiniâtrément d'écouter fon barbare vainqueur, qui lui dit:

Je veux avoir de vous ce que la loi de Mars
Me permet de ravir, feule loi des Soudars.

ISABELLE.

Un plaifir fi léger vous fera peu durable.

RODOMON T.

Nul plaifir n'eft léger qui nous eft fecourable.

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Oui bien, quand on ne peut vivre fans jouir d'elle.

Montreux travailloit avec une facilité qui fit fon malheur; car il compofa beaucoup, & ne fit rien de paffable. On ne vit jamais tant de Poëtes, & fi peu de bons ouvrages que de fon temps. Le plus grand nombre n'avoit pas les premieres notions du genre dramatique.. Sans confulter ni leurs forces, ni les Maîtres de lArt, ils croyoient pouvoir entrer dans cette carriere. C'étoit le bel-air du temps; c'est encore celui du nôtre.

MONVEL, acteur de la Comédie Françoise, reçu en) 1772, a donné à la Comédie Italienne, Julie, l'Erreur d'un moment ou la Suite de Julie, & le Stratageme découvert.

MORAINE, né à Angers, Auteur du Mariage fait Par crainte

MORAMBERT, (M. Antoine-Jacques Labbet de) Profeffeur de Mufique à Paris, né dans cette Ville en 1721, a donné le Carnaval d'Eté, Amadis, Barbacole, ou le Manufcrit volė.

MORAN, (le Pere) Jésuite à Lyon, a donné une Tragédie intitulée Néon.

MORAND, (Pierre de ), né à Arles en 1700, d'une famille noble, fit paroître de bonne heure beaucoup de goût pour la Poefte. Il voulut joindre les plaisirs de l'Hymen à ceux d'Apollon; mais ayant rencontré une belle-mere, qui étoit une Furie, il abandonna fa femme & fes. biens, & vint à Paris, où, il. fe livra

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