페이지 이미지
PDF
ePub
[blocks in formation]

» dire l'avoir vu débuter. Il y a fi long-temps qu'il » paroît fur le Théatre, qu'il eft, pour ainfi dire théatrifié. Il a du talent; & il en eft fi fier & fi » vain, qu'il s'imagine qu'un Perfonnage tel que » lui est au deffus d'un homme. Savez-vous ce que » fait ce fuperbe Héros de couliffe? Il rêve qu'il se » meurt, & qu'il voit toutes les divinités de l'Olympe » affemblées pour décider de ce qu'elles doivent faire » d'un mortel de fon importance. Il entend Mercure » qui expofe au Confeil des Dieux, que ce fameux » Comédien, après avoir eu l'honneur de représenter fi » souvent, fur la scene, Jupiter & les autres principaux » immortels, ne doit pas être affujetti au fort commun » à tous les humains, & qu'il mérite d'être reçu » dans la Troupe célefte. Momus applaudit au fenti»ment de Mercure; mais quelques autres Dieux & » quelques Déeffes fe révoltent contre la propofition » d'une apothéofe fi nouvelle; & Jupiter, pour les » mettre tous d'accord, change le vieux Comédien » en une figure de décoration ».

Le Portrait de Baron a été gravé; & voici quatre vers que le grand Rouffeau fit pour être mis au bas :

Du vrai, du pathétique il a fixé le ton.

De fon art enchanteur l'illufion divine

Prêtoit un nouveau luftre aux beautés de Racine,
Un voile aux défauts de Pradon.

BARRAN, (Henri de) a donné l'Homme juftifié par la Foi, Tragi-Comédie.

BARTHE, (M.) né à Marseille, de l'Académie des Belles-Lettres de la même ville, connu par plufieurs ouvrages de Poëfie fort eftimés, & par trois Comédies, qui font l'Amateur, les Fauffes Infidélités, & la Mere jaloufe, où l'on trouve de l'efprit, de la gaieté, des fcenes d'un bon Comique, avec beaucoup de facilité & de précision dans le Dialogue.

Tome III.

C

BAU

BAS Bassecour, (Claude) natif de Ham en Hainault, a fait une Tragi- Comédie Taftorale, intitulée

Milas.

BASTIDE, (Jean-François de) né à Marseille en 1724, petit neveu de l'Abbé Pellegrin, connu par beaucoup de Romans, a fait pour le Théatre le Défenchantement inefpéré, le Jeune homme, les Deux talents, l'Epreuve de la probité, les Caracteres de la Mufique, les Etrennes, Gefoncour & Clémentine.

BATISTIN , (Jean-Baptifte Stux) Muficien, Allemand d'origine, né à Florence, a fait les Opéra de Méléagre, de Manto la Fée, & de Polydore.

BAUGE, (Daniel-Paul Chapufeau de ) né à Lyon, étoit fils d'un Miniftre de la Religion prétendue réformée, & avoit même été Proteftant. En abjurant les erreurs de Calvin, il prit le petit collet, dans l'efpérance d'obtenir quelque bénéfice; mais cette route lui paroiffant longue & incertaine, il abandonna l'habit eccléfiaftique & les Mufes, fe maria; & par le crédit de la famille de fa femme, il fut admis dans plufieurs fous-Fermes, qui lui produifirent une fortune affez confidérable, pour lui faciliter l'acquifition d'une Charge de Secretaire du Roi. Il eft Auteur de l'Opéra de Coronis, & mourut vers l'an 1739.

BAURANS, ne à Toulouse, mort en 1764, âgé d'environ 54 ans, a compofé fur des airs Italiens, la Servante Maitreffe, & le Maître de Mufique.

BAUSSAIS, (le Chevalier de) a donné la Cydipe.

BAUVIN, M. Jean-Grégoire) Avocat, ancien Profeffeur à l'Ecole Royale Militaire, de la Société 'Littéraire d'Arras, fa Patrie, né en 1714, a travaillé à l'Obfervateur avec M. Marmontel, au Mercure, &c.

[blocks in formation]

Il n'a fait, pour le Théatre, que la Tragédie des Chérufques.

[ocr errors]

BEAUBOURG (M. Pierre Tronchon de) avoit époufé la Fille de la Demoiselle Beauval, grande Comédienne. Il fuccéda à Baron, quand celui-ci fe retira en 1691, & fut goûté du Public, quoique fujet à confondre les plus beaux endroits d'une Piece avec les moindres, qu'il déclamoit avec un égal enthoufiafme ce qu'il corrigeoit cependant par beaucoup d'ame. Il quitta le Théatre en 1718, & mourut à Paris âgé de foixante-trois ans dans de grands fentiments de piété. Sa femme qui s'étoit retirée dans le même temps que lui, jouoit les Confidentes Tragiques,

[ocr errors]

BEAUBREUIL (Jean de ) étoit Avocat au Préfidial de Limoges, & a fait des Poéfies Latines & Françoifes. Nous avons auffi de lui une Tragédie de Régulus.

[ocr errors]

BEAUCHAMP, (Pierre François - Godard de) né à Paris, mourut dans cette Ville, en 1761, âgé de 72 ans. On a de lui les Amours d'Ifmene & Ifménias, traduction libre du Roman grec d'Eustatius, excellent Grammairien & Auteur des fameux Commentaires grecs fur Homere. Dans les recherches fur les Theatres de France, Beauchamp ne s'eft pas borné à compiler les titres des Pieces; il y a joint des particularités fur la vie de quelques Comédiens François; mais il a oublié plufieurs Anecdotes intéreffantes, dont il auroit pu orner fon ouvrage, On auroit fouhaité qu'il eût développé le goût de nos ancêtres pour les Spectacles, l'art & les progrès des Théatres Tragique & Comique depuis Jodelle; le génie de nos Poëtes & leurs manieres d'imiter les anciens. Ses Pieces de Théatre font le Parvenu, la Soubrette, Arlequin amoureux par enchantement, le Jaloux, le Portrait, les Effets du dépie, les Amants

BEA

BEA réunis, le Braffelet, la Mere rivale, la Fausse inconfle Ballet des Tuileries.

zance,

BEAUCHATEAU, ancien Comédien de l'Hôtel de Bourgogne, entendant un jour la Meffe à NotreDame, vit une femme toute en pleurs auprès d'un pilier de l'Eglife. Il lui demanda le fujet de fon chagrin; elle fit d'abord quelques difficultés de lui répondre, mais fur les inftances du Comédien, elle lui apprit qu'elle étoit venue à Paris pour le jugement d'un procès qui avoit duré beaucoup plus de temps qu'elle ne l'avoit prévu, & que ne pouvant avoir des nouvelles de fon pays, il ne lui reftoit aucune reffource; qu'elle n'ofoit retourner dans la chambre qu'elle avoit louée, parce qu'il lui étoit impoffible de payer le terme qu'elle devoit. Beauchâteau, touché. de ce récit, la retira dans fa maison, lui donna un lit & fa table. Un pareil traitement engagea cette femme à fe faire connoître de plus en plus à fon bienfaiteur. Elle dit, entr'autres chofes, qu'elle avoit eu une fœur qui étoit morte dans un Couvent, où elle avoit expié par une pénitence auftere, le malheur de s'être rendue

la paffion d'un Préfident; qu'elle en avoit eu une fille; mais qu'on ne favoit ce que cet enfant étoit devenu. La femme de Beauchâteau, qui étoit préfente, fe fentit toute émue à ce difcours; fes yeux fe remplirent de larmes; & cédant aux mouvements de fa tendreffe, elle fe jeta aux pieds de cette perfonne, & l'appella cent fois fa chere tante. En effet la Demoiselle Beauchâteau étoit cette fille, le fruit de la féduction du Préfident & de la foibleffe de celle dont on venoit de parler.

[ocr errors]

Beauchâteau, A&teur de la Troupe de l'Hôtel de Bourgogne, eut un fils qui, dès l'âge de huit ans, fe rendit célebre par différentes petites Pieces de vers qu'il compofa pour plufieurs perfonnes de la Cour, & pour d'autres qu'on raffembla en un volume in-49. fous le titre fuivant: La Mufe naiffante

BEA

BEA

du jeune Beauchâteau, ou la Lyre du jeune Apollon. Le jeune Beauchâteau, à l'âge de quatorze ans, quitta fes parents, & paffa en Angleterre, où il abjura la Religion Catholique; enfuite il s'embarqua pour aller en Perfe; & depuis on n'a pas eu de fes nouvelles.

BEAUJOYEULX, (Balthafar de) Valet de chambre du Roi Henri III & de la Reine fa mere compofa les paroles du Ballet Comique de la Reine.

BEAUMANOIR, (le Pere de) Jéfuite, Profeffeur de Rhétorique au College d'Aix en Provence, eft Auteur d'une Piece intitulée le Génie tutélaire.

BEAUMARCHAIS, (M. Carron de) né à Paris, a compofé trois Comédies, dont deux feulement, favoir Eugénie & les Deux Amis, ont été repréfentées; la troifieme, intitulée le Barbier de Séville, ne l'a point été pour les raifons qu'on peut lire dans les Mémoires curieux que cet homme, infiniment célebre, a faits lui-même pour fon procès fingulier avec Madame Goezman. Nous rapporterons ici le jugement porté par M. Paliffot fur cet Auteur, comme Poëte dramatique.

» On n'a encore que deux Drames de cet Auteur; "ils font écrits en profe guindée, & partagés en » cinq actes. M. de Beaumarchais, perfuadé que la » perfection est l'ouvrage du temps, & qu'à bien des » égards, notre art dramatique eft encore dans l'en» fance, paroît s'occuper uniquement de fes progrès, » & des moyens de plaire, que Moliere a eu, felon » lui, le malheur de négliger.

» Il a furpaffé M. Diderot, par l'attention fcru»puleufe, avec laquelle il décrit le lieu de la Scene, » & jufqu'à l'ameublement dont il convient de le » décorer. Il a la bonté de noter, avec le même foin, » les différentes inflexions de voix, les geftes, les

« 이전계속 »