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aux plaifirs de l'efprit, & à ceux de l'amour. Il y compofa la Tragédie de Tiglis, qui eut quelque fuccès. Cette Piece offre des fituations nobles & tou chantes, & beaucoup d'intelligence de l'art dramatique; il ne lui manque, ainfi qu'à les autres ouvrages, qu'un coloris plus brillant. Morand donna enfuite Childeric, Piece extrêmement compliquée, mais pleine de traits de force & de génie, & faite fur le modele d'Héraclius. L'Efprit de divorce vint après; c'eft une des meilleures Pieces de notre Poëte.

Morand ne fut heureux ni en littérature, ni en mariage, ni au jeu, ni en bonnes fortunes. Quoiqu'il eût éprouvé fouvent en fa vie les dangers d'aimer fans délicateffe & fans choix, il les bravoit toujours avec la même intrépidité. Il tomba malade dans les derniers jours du mois de Juillet 1757. On lui fit une opération cruelle, qu'il fouffrit avec une conftance héroïque. Il ne fut pas néceffaire d'ufer de détours & de ménagements, pour lui annoncer que fa derniere heure approchoit ; il le dit lui-même de fang-froid, & prit toutes les mefures que la Religion & la raifon prefcrivent à un galant homme, & à un Chrétien. Il difpofa, en faveur d'un neveu & d'une niece d'un bien dont il n'avoit pu jouir lui-même. Un trait bien marqué du malheur qui le pourfuivoit, c'eft que toutes fes dettes fe trouvoient acquittées à la fin de cette même année; & qu'au premier de Janvier de la fuivante, il touchoit le premier quartier des cinq mille livres de rente qui lui reftoient. Cette circonstance ne l'affligeoir point; il fit fon teftament avec une préfence, ou plutôt une gaieté d'esprit finguliere. I fe rappella celui de Crifpin dans le Légataire Univerfel, & le parodia, donnant aux Item des inflexions de voix différentes & comiques, qui faifoient rire tous les Affiftants. Lorsqu'il eut mis ordre à fes affaires, il s'entretint familiérement.

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avec deux ou trois de fes amis, leur parlant de vers, de profe, & de nouvelles. Lorsqu'on lui apprit la victoire remportée le 26 Juillet fur le Duc de Cumberland par le Maréchal d'Estrées il fe reffouvint du vers de Mithridate, & dit :

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Et mes derniers regards ont vu fuir les Anglois.

Il mourut avec cet enjouement philofophique. Outre les Pieces déja nommées, il avoit encore fait les Mufes, Mégare, l'Enlèvement imprévu, la Vengeance trompée, les Amours des grands hommes, Léandre & Héro.

MORANDET, (M.) ci-devant Secretaire des Commandements de Madame la Comteffe de Toulouse eft Auteur du Qui-pro-quo.

MOREAU, (Jean-Baptifte) né à Angers en 1656. D'enfant de Choeur de cette Cathédrale, il devint Maître de Mufique à Langres, enfuite à Dijon, & vint à Paris, mal dans les affaires, & très - mal vêtu. Il trouva le moyen d'entrer à la Toillette de la Dauphine, Victoire de Baviere; eut la hardieffe de la tirer par la manche, & lui demanda la permiffion de chanter devant elle un air de fa compofition. La Princeffe rit, & la lui accorda. Moreau lui fit tant de plaifir, qu'elle en parla au Roi, qui voulut le voir l'entendre, & dans la fuite l'employa à plufieurs Divertiffements. Il fit la mufique d'Efther & d'Athalie, & celle des Chœurs de la Tragédie de Jonathas, par Duché. Il fut en 1694, Intendant de la Mufique des Etats de Languedoc, Charge qu'il vendit bientôt. Il fut lié avec le Poëte Lainez, dont il mit les Chanfons en mufique; & il mourut à Paris, âgé de foixante-dix

huit-ans.

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MOREL, Auteur d'une Tragédie de Timoclée.

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MORISSOT a fait imprimer à Marseille, Pierre & Pérette, ou le Galant Jardinier.

MOUFFLE, (Pierre) Confeiller du Roi, Lieutenant-Particulier de Magny, & Bailli de Sainte-Claire, eft Auteur d'une Tragi-Comédie du Fils exilé, ou le Martyre de Saint-Clair.

MOULINGHEN, (L. C.) a compofé en Province la mufique des Deux contrats, du Mari Sylphe, d'Horiphefme, du Vieillard amoureux, des Rufes de l'Amour, de Sylvain.

MOULON, (George-Matthieu de) ancien Maître des Requêtes, Banquier Expéditionnaire en Cour de Rome, de l'Académie de Nancy, la Patrie, né en 1708, réputé Auteur d'une Comédie de l'Amour Diable.

Mouqué ou MoUqUai, (Jean) de Boulogne, Auteur de l'Amour dépiumée, Paftorale fatyrique. L'anagramme de fon nom eft, où manquai-je ?

MOURET, (Jean-Jofeph) né à Avignon en 1682; fe fit connoître dès l'âge de vingt ans, par des morceaux de mufique, qui le mirent bientôt en grande réputation. Il étoit Directeur du Concert Spirituel, Intendant de la mufique de Madame la Ducheffe du Maine, Muficien de la Chambre du Roi, & Compofiteur de la mufique de la Comédie Italienne. Outre quantité de Divertiffements, d'Airs, de Sonates, de Cantates, &c. il a fait la mufique des Opéra intitulés les Fêtes de Thalie, Ariane & Théfée, Pirithoüs, les Amours des Dieux, le Ballet des fens, les Graces le Temple de Gnide, les Amours de Ragonde. Il mourut à Charenton, près de Paris, en 1738. Le malheur qu'il eut de perdre en moins d'un an, fes trois Places, lui avoit dérangé l'efprit, & avancé la fin de fes jours.

MOU

MUR

MOUSTOU, (M.) a donné la Bohémienne, & le

Volage.

MORET, (Antoine de) a traduit en François les Comédies de Térence.

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NADAL,

ADAL, (Auguftin) né à Poitiers, vint de bonne heure à Paris, où fes talents lui firent des Protecteurs, & fon caractere liant des amis. Le Duc d'Aumont, premier Gentilhomme de la Chambre, & Gouverneur de la Province du Boulonnois, lui procura le Secretariat de cette Province. Son efprit & fes liaisons avec les gens de Lettres, foutenus par la protection de ce Seigneur, lui valurent, en 1706, une Place dans l'Académie des Infcriptions & BellesLettres. Il accompagna, en 1712, en qualité de Secretaire, ce même Duc d'Aumont, Plénipotentiaire auprès de la Reine Anne, pour la Paix d'Utrecht. Ses fervices furent récompensés par l'Abbaye de Doudeauville. Il mourut dans fa Patrie, en 1741, âgé de quatre-vingt-deux ans. Ses ouvrages ont été recueillis en plufieurs Volumes, dont le dernier contient fes Pieces de Théatre; favoir, Saül, Hérode, Anthiochus, ou les Machabées, Mariamne, Ofarphis, ou Moyfe, & Arlequin au Parnaffe. Les quatre premieres de ces Tragédies furent jouées; mais elles n'eurent qu'un fuccès éphémere. La derniere fut arrêtée, comme on alloit la reprefenter. La verfification, affez bonne en plufieurs endroits, eft quelquefois embarraffée & louche; il y a quelques morceaux trop empoulés. Plus de force & de précifion dans certains fentiments, en auroient relevé la beauté,

NER

NAI NAIGEON, (M.) n'eft connu au Théatre que par la Comédie des Chinois, qu'on lui attribue.

NANCEL,(Pierre) Auteur des Tragédies de Débora, de Dina, & de Jofué, imprimées en un Volume fous le titre de Théatre Sacré.

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NANTEUIL d'abord Comédien de la Reine enfuite de l'Electeur d'Hanovre, a donné le Comte de Roquefeuille, les Brouilleries Nocturnes, l'Amour fenzinelle, le Docteur extravagant, & l'Amante invifible. On lui attribue encore le Campagnard dupė.

NAQUET, (M. Pierre) né à Paris en 1729, eft Auteur des Eaux de Passy, ou les Coquettes à la mode, du Peintre, de l'Heureux retour, Divertiffement; de l'Embarras du gele, Divertiffement; de la Magie fans magie, Divertiffement. Tout cela n'a été donné qu'en Province.

NAU, (M.) a fait jouer fur des Théatres de fociété & en Province, le Départ de l'Opéra-Comique Elope au Village, Iphis, la Grande métamorphofe ou l'Année merveilleufe, Pieces imprimées.

NAVIERE, (Charles) paffe pour l'Auteur d'une Tragi-Comédie de Philandre.

NÉEL, Avocat au Confeil, n'eft connu que par l'Illufion grotesque.

NEVEU. Voyez DESROCHES.

NÉRÉE, (R. J.) Auteur du Triomphe de la Ligue. On a déja parlé de cette Piece à l'article de Matthieu', auquel quelques perfonnes l'attribuent. Pour l'intelligence de cet Ouvrage, il est néceffaire de favoir que les noms des Acteurs font déguisés sous des anas

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