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de Payfan eft fi agréablement deffiné. On trouve dans l'Almanach des Théatres un Quatrain qui dit encore plus que nous à cet égard; le voici:

Quand je te vois d'un Roi faire le personnage,
Paulin, je crois être à la Cour;

Quand je te vois, une autre jour,

Faire le Payfan, je crois être au Village.

Honnête-homme & bon Citoyen, d'une fociété paifible, égale & douce, Paulin vécut garçon, fut aimé de tous les égaux, & mourut le 19 Janvier 1770, âgé de 53 ou 54 ans. Sa maladie lui laiffa le temps de mourir en Chrétien; & il fut enterré à SaintSulpice, fa Paroifle.

PÉCHANTRÉ, (Nicolas de) naquit à Toulouse en 1638, d'un Chirurgien de cette Ville. Il s'ap pliqua à la Poéfie & fut couronné plufieurs fois aux Jeux Floraux. Il fe crut digne auffi des lauriers du Théatre, & vint à Paris pour travailler dans ce genre. La premiere Piece qu'il donna au Public, fut la Tragédie de Géta. Elle reçut des applaudiffements qui l'enhardirent à en faire la Dédicace à Monfeigneur. Cet heureux fuccès l'encouragea à continuer. Il donna deux autres Tragédies, Jugurtha & la Mort de Néron. 11 fit auffi, pour le College d'Harcourt, les Tragédies de Jofeph vendu par fes freres, & du Sacrifice d'Abraham. Il venoit d'achever l'Opéra d'Amphion & Parthenopée, à la réserve du Prologue, lorfqu'il mourut à Paris en 1708. Il avoit exercé la Médecine pendant quelque temps, avant que de venir dans cette Capitale.

PÉCOURT, célebre Danfeur de l'Opéra, mort à Paris, en 1729, âgé de foixante-dix-huit ans, eut la Direction des Ballets de ce Spectacle après la mort

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de Beauchamps, & les composa avec un génie admirable.

Le Comte de C..., Amant non aimé de Ninon de Lenclos, ne put jamais parvenir à lui plaire; & Pécourt lui fut toujours préféré. Un jour ce Danseur avoit un habit qui reffembloit affez à de nouveaux uniformes. Le Comte lui demanda ironiquement, fous quels Drapeaux il alloit porter fes fervices, & à quel Corps il étoit attaché? « Monseigneur, réτέ »pondit Pécourt, je commande un Corps où vous » fervez depuis long-temps ».

PÉDAULT, Auteur inconnu, auquel on attribue une Tragédie de la Décollation de Saint Jean-Baptiste.

PELISSIER, nom d'une célebre Actrice de l'Opéra de Paris, qui, après y avoir chanté pendant quelque temps, le quitta pour celui de Rouen, dont elle avoit épousé l'Entrepreneur. Elle revint cinq ou fix ans après, paroître de nouveau dans la Capitale, où elle a toujours continué avec fuccès jusqu'à sa mort arrivée en 1749, à l'âge de quarante-deux ans.

Cette Actrice représentant la Reine des Sirenes, dans le Ballet des fens, reçut ces vers :

Péliffier, flatteuse Sirene,

Non, jamais au Théatre on n'a mieux exprimé

Le plaifir, la douleur, la tendreffe & la haîne.

En toi, jufqu'à la mort, tout paroît animé.

On diroit, à te voir, dans les flots de Neptune,

T'élancer, voler au trépas,

Qu'un Triton à bonne fortune

Va te recevoir dans fes bras.

PELLEGRIN, (l'Abbé Simon-Joseph) né à Mar

feille,

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PEL

PEL feille, entra dans l'Ordre des Religieux Servites, & demeura long-temps parmi eux. Ennuyé de ce féjour autant que de fon genre de vie, il s'embarqua fur un Vaiffeau en qualité d'Aumônier, & fit une ou deux courfes. De retour en 1703 de fes caravanes, il compofa une Epître au Roi fur les glorieux fuccès de les armes, qui remporta le prix de l'Académie Françoise, en 1704. Avec cette Epître, l'Auteur avoit envoyé une Ode fur le même fujet, qui balança pendant quelque temps les fuffrages de l'Académie; de forte qu'il eut le plaifir d'être le rival de lui-même. Cette fingularité le fit connoître à la Cour. Madame de Maintenon le reçut en homme de mérite, & lui obtint un Bref de tranflation dans l'Ordre de Cluni. L'Abbé Pellegrin étoit un homme fans fortune; & fixé à Paris fans autre revenu que fes ouvrages, & le prix de quelques Académies, il multiplia les fruits de fon travail. On le vit ouvrir une manufacture d'Epigrammes, de Madrigaux, d'Epithalames, de Compliments, qu'il vendoit plus ou moins, felon le nombre des vers & leur différente mefure. On jugea avec raifon, qu'un homme qui faifoit aisément tant de vers, n'en pouvoit guere faire de bons; & le débit diminua. Il travailla alors pour les différents Théatres de Paris, & fur-tout pour celui de l'Opéra-Comique. Ce genre d'ouvrage n'étant nullement digne d'un Prêtre, le Cardinal de Noailles lui propofa de renoncer à la Meffe ou à l'Opéra. L'Abbé Pellegrin voulut garder ce qui le faifoit vivre; & le Cardinal l'interdit.

La défense de dire la Meffe lui auroit été beaucoup plus fenfible, fi fes Protecteurs ne lui avoient procuré une penfion fur le Mercure, auquel il travailla pour la partie des Spectacles. Ce Poëte auroit mérité d'être plus riche: une grande partie de ce qu'il retiroit de fes travaux, paffoit à fa famille, pour laquelle il fe refufoit quelquefois le néceffaire. Il Tome 111. Bb

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étoit d'ailleurs plein de droiture & de bonnes mœurs, d'une candeur, d'une fimplicité & d'une modeftie admirables. Son extérieur étoit très - négligé, & fa langue fort embarraffée; de-là l'efpece de mépris dans lequel il étoit tombé. Lorsqu'il mourut en 1745 à quatre-vingt-deux ans, un Satyrique lui fit une Epitaphe qui n'eft qu'une paraphrase languiffante de ces deux vers connus :

Le matin Catholique, & le foir Idolâtre,

Il dine de l'Autel, & foupe du Théatre.

On a de lui des Cantiques fpirituels fur les points les plus importants de la Religion & de la Morale. Il a traduit en vers François les Œuvres d'Horace dont on ne parleroit pas, fans la jolie Epigramme que fit la Monnoye, en voyant le texte du Poëte Latin à côté de cette verfion :

On devroit, foit dit entre nous •

A deux Divinités offrir tes deux Horaces;
Le Latin à Vénus, la Déeffe des Graces,
Et le François à son époux.

Nous avons d'autres ouvrages qui affurent à Pellegrin un rang fur le Parnaffe: tels font fa Comédie du Nouveau Monde, fon Opéra de Jephté, la Tragédie de Pélopée. On compte encore parmi fes Pie ces Dramatiques Hippolyte & Aricie, Polydore, Mé. dée & Jafon; le Pere intereffé, ou la Fauffe inconftance; Arlequin rival de Bacchus, le Pied de nez, le Divorce de l'Amour & de la Raifon, le Paftor Fido, l'Inconftance, la Mort d'Alife, l'Ecole de l'Hymen, Télémaque; Renaud ou la Suite d'Armide; Catilina, Télégone, Orion, la Princeffe d'Elide; on lui attri bue les Caracteres de l'Amour, & tous les ouvrages de Mlle. Barbier. Il a auffi compofé plufieurs OpéraComiques, qu'il faifoit paroître, ainfi que d'autres Pieces de Theatre, fous le nom de fon frere, qu'on appelloit le Chevalier Pellegrin.

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Parmi diverfes Epitaphes de l'Abbé Pellegrin, faites après la mort de ce Poëte, nous rapporterons celles qui ont paru les meilleures. Il avoit beaucoup écrit, fans jamais laiffer échapper aucun trait de fatyre, comme on peut le voir par ce Quatrain:

Poëte, Prêtre, & Provençal,
Avec une plume féconde,

N'avoir ni dit, ni fait de mal,

Tel fut l'Auteur du Nouveau Monde.

AUTRE.

Pellegrin rarement s'applique

A faire Sermons en trois points :
Trois Théatres font tous les foins
De ce Prêtre Tragi-Comique ;
Tantôt, par fes nobles travaux,
I fournit de Farces la Foire ;
Tantôt, il pourchaffe la gloire,
Jufqu'au Théatre des Quinaults
A l'Opéra fa Muse éclate.

Il brille donc en trois endroits
Volontiers je comparerois
Pellegrin à la triple Hécate.

AUTRE.

Enfin l'Auteur du Nouveau Monde
Vient de partir pour l'autre Monde ;

Mufe, tous vos projets font ici fuperflus :

Paffants, dites pour lui ce qu'il ne difoit plus.

PELLETIER

Pater, Ave.

(M.) a donné au Théatre Italien

Zélie & Zélindor, & a fait imprimer une Tragédie

de Balthafar.

PERREAU, (M.) a fait imprimer un Drame in titulé Clarice.

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