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RIC

RIC médie, ou plutôt pour dégoûter leur patrie de la farce miférable, qui ofoit s'y présenter fous ce nom, furent moins heureux qu'ils ne l'avoient efpéré. En vain Riccoboni avoit - il traduit dans fa langue une bonne partie des pieces de Moliere; la Comédie à mafques triomphoit toujours, & refta, comme il le dit dans fon hiftoire du Théatre Italien, la feule maîtreffe du Champ de bataille. Ce dégoût, auquel fa femme n'étoit pas moins fenfible, leur fit accepter avec plaifir l'offre qui leur fut faite en 1716, de `venir à Paris établir leur Troupe fur le même Théatre que la Police mécontente avoit fermé fur la fin du fiecle précédent à une autre Troupe Italienne. Ce ne fut pas fans avoir bien à combattre que ce nouvel établiffement put fe confolider à Paris. Scaramouche, à la honte de cette Ville, avoit long-temps balancé les fuccès de Moliere; mais il eft des caprices qu'il ne faut qu'interrompre pour en faire fentir le ridicule; & c'est ce qui étoit arrivé à l'égard des Farces étrangeres, dont le public étoit déshabitué. On rendit juftice aux talents de Riccoboni, & de la Demoiselle Flaminia; & voici le portrait qu'on fit de cette derniere, dans des Lettres Hiftoriques fur les Spectacles.

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« Flaminia, époufe de Lélio, eft bien faite, mais "fort maigre. C'est une femme de beaucoup d'éf» prit & grande Comédienne. Une preuve de fon » efprit, c'eft qu'elle eft des Académies de Rome,

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de Ferrare, de Boulogne & de Venife. Elle a » plufieurs belles connoifiances acquifes; mais celle » de fon mérite femble ne lui être pas échappée. » Elle joue fes rôles en perfection on ne peut pas » mieux entrer qu'elle dans les fentiments qu'ils exi"gent. Elle eft non feulement très-habile pour ex» primer fes fentiments; mais elle peut encore par » fon efprit en produire autant de convenables qu'il » lui plaît.. Comme il n'eft point d'Acteurs

Tome III.

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» parfaits, Flaminia n'eft pas fans défauts. Par exem»ple, elle a la voix aigre, & par conféquent défa"gréable; & je voudrois qu'elle pût fe défaire d'un » air de capacité qui ne plaît pas, &c. »

La lecture du Mercator & du Rudens de Plaute infpira à Mlle. Flaminia, l'idée d'une Comédie intitulée le Naufrage. Le fuccès n'en fut point heureux. Trois ans après elle s'affocia avec Delifle, déja célebre par fon Arlequin Sauvage; mais la Tragi-Comédie qu'ils donnerent enfemble fous le titre d'Abdilly, Roi de Grenade, n'eut qu'une représentation. Dégoûtée par cette double chûte, la Dlle. Flaminia ne s'occupa plus que de fa retraite, qu'elle fit avec fon mari en 1733, & dans laquelle elle a paffé 39 ans dans le filence & dans la pratique des vertus qui l'ont conduite à une mort douce & chrétienne, arrivée le 30 Décembre 1771.

RICCOBONI, (François) fils des deux précédents, né à Mantoue en 1707, débuta au Théatre Italien en 1726 dans la Surprife de l'Amour, par le rôle de Lélio. Il fe retira avec fon pere; mais le public eut la fatisfaction de le revoir, & l'a toujours vu depuis avec plaifir, jufqu'à l'année 1750, qu'il quitta une feconde fois. Il reparut cependant encore en 1758. François Riccoboni, qui, comme fon pere, avoit pris au Théatre le nom de Lélio, a fait depuis plufieurs Pieces feul, telles que les Effets de Eclipfe, Zephire & Flore, le Sincere à contre-temps, la Parodie d'Hippolyte & Aricie, les Heureufes fourberies, la Parodie de Phaeton, le Prince de Surêne, la Rancune, le Prétendu, les Caquets, Quand parlera-t-elle les Boffus Rivaux, & vingt-trois autres en fociété avec Dominique & Romagnéfi, qu'on peut voir à l'article de ces deux Auteurs. Il a auffi composé un Ouvrage fur fon Art, après lequel il

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vécut dans une efpece de retraite philofophique, jufqu'à fa mort arrivée en 1772.

RICCOBONI, (Madame Marie Laboras de Me zieres, épouse de François) eft née à Paris, & a été une Actrice très-agréable, qui a débuté avec fuccès au Théatre Italien, par le rôle de Lucile, dans la Surprise de l'Amour en 1734, & s'eft retirée en 1761. On prétend qu'elle a compofé les Scenes Françoifes du Prince de Salerne, & les deux premiers actes de la Comédie des Caquets. Mais ce qui fait fur-tout la grande réputation de Madame Riccoboni, ce font les Romans excellents qu'elle a donnés depuis qu'elle a quitté le Théatre. On a d'elle auffi les traductions de plufieurs Pieces Angloifes, intitulées l'Enfant trouvé, la Façon de le fixer, la Fauffe dé licatesse, la Femme jalouse, Il est possédé.

RICHEBOURG, (Madame la Grange de) eft réputée être l'Auteur du Caprice de l'Amour & de la Dupe de foi-même.

RICHELIEU, (le Cardinal de) a ey part, diton, à Europe, Mirame, &c.

RICHEMONT BANCHEREAU, né à Saumur en 1612", Avocat au Parlement, a donné l'Espérance glorieufe, & les Paffions égarées.

RICHER (Henry) né au Bourg de Longueif, auprès de Dieppe, Avocat au Parlement de Rouen mort à Paris en 1748, âgé de foixante-trois ans. Parmi plufieurs Ouvrages eftimés dans différents genres, tels que des Fables, &c. il a auffi compofé deux Tragédies, Sabinus & Coriolan.

RIEUSSET, (Martin) Auteur d'une Comédie inti tulée, la Populace émue.

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RIVAUDEAU, ( André du ) Gentilhomme du BasPoitou, a fait une Tragédie d'Aman.

RIUPEROUX, (Théodore) naquit à Montauban en 1664. Son goût pour les beaux Arts, fon talent pour la Poéfie, la Tragédie de Méléagre, qu'il fit dans fa premiere jeuneffe, & la grande connoiffance qu'il avoit des Médailles, lui acquirent l'eftime & l'amitié de M. Foucault, Intendant de Montauban; & ce fut en partie par les confeils de ce Magiftrat qu'il abjura la Religion Calviniste, & qu'il prit l'habit eccléfiaftique. M. Foucault le mena à Paris, & le préfenta au Pere de la Chaife, Confeffeur de Louis XIV, à qui il dédia un Poëme François, intitulé l'Ame des Bétes, qu'il lui préfenta avec fon traité des Médailles. Ce Jéfuite fut fi content du traité & du Poëme, qu'il le nomma à un Canonicat de Forcalquier; mais M. de Barbezieux lui fit quitter l'état Eccléfiaftique, & lui donna une place de Commiffaire des Guerres. Il mourut à Paris en l'année 1706. Ses autres Tragédies font Annibal, Valerien, Aggrippa, Hypermnestre. Il est Auteur des Vaudevilles des Comédies de Dancourt.

Riuperoux a été Secretaire du Marquis de Créqui. Ce Seigneur, qui devoit jouer chez le Roi, avoit mille louis qu'il deftinoit pour cela; & comme il craignoit de ne pouvoir pas les garder pour cette occafion, il les mit entre les mains de Riuperoux avec ordre de ne les lui donner que quand il feroit queftion d'aller jouer. Riuperoux les joua lui-même & les perdit.

Barbezieux ayant dépouillé Riuperoux de l'habit eccléfiaftique au milieu d'un repas, perfuadé fans doute qu'il n'étoit pas appellé à cet état, Gacon compofa fur cette aventure l'Epigramme fuivante.

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Brigue, obtient dans l'épée un poste bien renté
Et Barbezieux , par cette grace,

Délivre en même temps l'Eglife & le Parnaffe
D'une grande incommodité.

ROBBE, (Jacques) né à Soiffons en 1643, fort verfé dans la Géographie, dont il a fait un traité, & mort à Paris en 1721, a publié fous le nom de Barquebois qui eft fon Anagramme, une Piece intitulée l'Intérelje.

ROBELIN, (Jean) natif de Bourgogne, a donné en 1584 une Tragédie de la Thébaïde.

ROBERT, Auteur peu connu d'une Tragédie imprimée en 1711, fous le titre de la Mort d'Anthiochus.

ROBIN, (Pafchal) Sieur Dufour, Angevin, Auteur en 1572, de la Tragédie d'Arfinoė.

ROCHARD DE BOUILLAC, (M.) né à Paris, Acteur retiré du Théatre Italien, où il fut reçu en 1740, pour les rôles d'Amoureux & pour le Chant. Il avoit paru auparavant à l'Opéra.

Rochard, en chantant, fûr de plaire,
Nous prouve bien fenfiblement,
Que la voix eft moins néceffaire,
Que goût & le fentiment.

ROCHOIS, (Marie le) née à Caen, vers l'an 1650, a été la plus parfaite Actrice, pour la déclamation, les fons, les entrailles & l'intelligence, qui ait paru à l'Opéra. Reçue, pour la beauté de fa voix, en 1678, elle commença à fe faire connoître dans le rôle d'Aréchufe, & dans Proferpine en 1680. Taille

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