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vailler, lorfque faute de nouveautés ce même Théatre languiffoit par la difette des Spectateurs. Il tâchoit d'en ramener par quelques Pieces nouvelles qu'il ne fe donnoit pas le temps de perfectionner. I compofoit fouvent en fociété avec deux ou trois amis, tels que Riccoboni & Dominique, &c. Dans huit jours il fournissoit une Piece aux Comédiens & fur-tout une Parodie, genre où il a prefque toujours réuffi. On a fait ces quatre Vers sous fon por

trait.

Comédien fenfé, Parodiste plaifant,

En traits fins & légers Romagnéfi fertile,
Couvrit les plats Auteurs d'un ridicule utile.
Qu'on doit le regretter dans le fiecle préfent!

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Les Pieces que Romagnéfi a données, font Arlequin au Sabat, la Critique des Comédiens de Marfeille le Retour de la Tragédie, le Temple de la Vérité, Samfon, le Petit-Maître amoureux, la Feinte inutile le Bailli arbitre, la Rufe d'Amour, l'Amant Prothée, le Superftitieux, Arlequin Hulla, les Ombres parlantes, Arlequin Amadis, la Fille arbitre, Alcione, les Oracles: avec Niveau, le Temple du goût avec Davefnes, les Freres ingrats ou le Prodigue puni: avec Laffichard, l'Amour Cenfeur des Théatres avec Dominique, l'Italien François l'Ile de la Folie, Arlequin Bellerophon, la Bonne Femme, Alcefte, les Payfans de qualité, les Débuts, Baioco & Serpilla, Dom Micot & Lefbina, le feu d'Artifice ou la Piece fans dénouement, Héfione, la Foire des Poëtes, l'ifle du Divorce, la Silphide, Pyrame & Thisbé, les Terres auftrales, Bolus, Arlequin Roland, Arlequin Phaeton, Arle quin Amadis : avec Riccoboni le fils, les Amufe ments à la mode, le Bouquet, les Ennuis du Carnaval, le Conte de Fées, Achille & Déidamie,

les

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Indes chantantes, les Sauvages, les Compliments, Caftor & Pollux, Atys, la Confpiration manquée, la Querelle du Tragique & du Comique, l'Echo du Public avec Dominique & Riccoboni le fils, les Comédiens Efclaves, Arlequin toujours Arlequin, Arcagambis, l'Occafion, Médée & Jafon, la Suite des Comédiens Efclaves, l'Amant à la mode, la Revue des Théatres, les Enfants trouvés ou le Sultan poli par l'Amour, la Méchante femme avec Duvigeon, la Partie de Campagne: avec Procope, les Fées avec le même & Baurans, Pygmalion avec le Pelletier, les Pélerines de Cythere: avec Ponteau, Arlequin Atys avec M. Fufelier, le Retour de tendreffe. Des raifons d'amitié engagerent Romagnéfi à mettre le nom de M. Fufelier le fils, à cette derniere Comédie qui eft toute de lui.

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Romagnéfi eft, dans fes Ouvrages, ce qu'il étoit fur le Théatre, Acteur intelligent dans tous les rôles, & excellent dans ceux de fon genre. Né avec un efprit fin, plaifant & jufte, inftruit des principes de tous les genres dramatiques, il auroit réuffi dans plufieurs, s'il s'y fût borné & férieufement appliqué. Ses Comédies font de deux efpeces : dans celles qui ont les mœurs pour objet, il a fu donner à la marche de l'action cette fimple aifance, qui femble l'ouvrage de la nature, & à fes caracteres, leur air, leurs traits, leur phyfionomie. Les autres ne font à proprement parler » que des divertiffements fur toutes fortes de fujets; mais on trouve un fel fin,

une

plaifanterie, tantôt douce, enjouée, tantôt piquante quelquefois amere, en un mot du vrai comique, & quelques bouffonneries affez divertiffantes dans les dernieres. Son ftyle a le tour de fon efprit, libre, ailé, net. C'est par tout celui de la chofe, plutôt que de l'Auteur. On pourroit lui reprocher d'avoir composé un trop grand nombre de ces Ouvrages qui n'ont en quelque forte aucun but, & de n'avoir

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point employé fon talent à fe rendre plus utile à fes compatriotes. Peut-être que fa fortune ne lui permettoit pas d'abandonner le Théatre, ou que fon zele, pour l'intérêt de fa Troupe, l'a porté à lui facrifier ceux de fa gloire.

ROMAIN, (Nicolas ) compofa, dans les premieres années de l'autre fiecle, Salmée & Maurice.

ROMAN, (M. l'Abbé) a donné en 1762, la traduction d'une Tragédie Allemande de la Mort d'Adam.

RONSARD, le pere de la Poéfie Françoife, a fait représenter le Plutus d'Ariftophane, traduit en François.

ROSELLY, (Raiffouche Montel, dit) débuta au Théatre François en 1742, par le rôle d'Andronic, dans la Tragédie de ce nom, fut reçu la même année, & mourut en 1750. Voyez PÉNÉLOPE

Qu'il faut être excellent Acteur,
Rofelly, pour être fans peine,

Homme droit dans Ariftomene,

Dans Cénie, un fourbe, un trompeur !

ROSIDOR, Comédien, Auteur de Cyrus & des Amours de Merlin.

ROSIERS, (Beaulieu de) a fait imprimer le Galimatias.

ROSIMOND, (Claude la Rofe, fieur de) Comédien de la Troupe du Marais, a donné l'Avocat

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fans étude, le Duel fantafque, le Valet étourdi, le Feftin de Pierre, les Trompeurs trompés, la Dupe amoureuse, le Quiproquo. On lui attribue le Soldat poltron, & le Volontaire. On croit qu'il compofa une Vie des Saints, fous le nom de Jean-Baptifte Dumefnil, qui vraisemblablement étoit fon nom de famille. Il mourut fubitement en 1686, & fut enterré, dit le Pere Lebrun, dans fon traité des Spectacles, fans Clergé, fans luminaire & fans Prieres, dans un cimetiere de Saint-Sulpice, où l'on met les enfants morts fans baptême.

Rosoy, M. de) a donné à la Comédie Italienne, Henri IV ou la Bataille d'Yvri, Drame en trois actes, en Profe, avee des Ariettes, en 1774. Il a fait jouer à Touloufe la Tragédie de Richard III, & a fait imprimer les Décius François, & Azor, ou les Péruviens.

ROTROU, (Jean) né à Dreux en 1609, fut Lieutenant-Particulier, Affeffeur-Criminel, & Commiffaire Examinateur, au Comté & Bailliage de cette Ville, où il faifoit fon féjour ordinaire. Il mourut d'une fievre pourpreufe & épidémique en 1650, n'ayant pas voulu quitter Dreux, où il penfoit que fa préfence étoit néceffaire dans ces circonftances. Rotrou fe diftingua du commun des Poêtes de fon temps; & le Cardinal de Richelieu l'avoit choisi pour être l'un des cinq Auteurs qu'il faifoit travailler. Il ne fut pas de l'Académie Françoile, parce qu'on n'y admettoit que ceux qui avoient leur demeure fixe à Paris. Les Pieces de cet Auteur, dont nous avons connoiffance, font la Bague de l'oubli, Doriftée & Cléagénor, l'Hypocondre, l'Heureufe conftance, les Occafions perdues, les Ménechmes, Célimene ou Ama rillis, Heureux Naufrage, Alphrede, Céliane, Agéfilas, Diane, l'Innocente infidélité, Philandre, Amélie Clorinde, les Deux Pucelles, Hercule mourant, Laure

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perfécutée, la Pelerine amoureuse, Antigone, les Captifs, les Sofies, Chryfante, Iphigénie, Clarice, Bélifaire, Célie ou le Vice-Roi de Naples, la Saur généreufe, le Véritable St. Geneft, Dom Alvare de Lune, Dom Bernard de Cabrere, Cofroes, Venceslas, Florimonde, & Dom Lope de Cardone.

Ce grand nombre de Pieces marque la prodigieufe facilité de leur Auteur, qui a commencé à écrire à vingt ans, & eft mort à trente-neuf. Les Maîtres de l'Art, & Corneille en particulier, en faifoient une eftime finguliere. Il eft le premier qui ait travaillé à rendre la Tragédie raisonnable, & à introduire une pratique plus réguliere au Théatre. Il a été depuis furpaffé par Corneille; mais il a fait voir dans plufieurs de les productions, qu'il eût été le Poëte le plus digne d'être comparé à ce grand homme, fi fa trop grande facilité ne lui avoit pas fait adopter fans choix, tous les fujets qui fe préfentoient à fon imagination. On peut auffi attribuer la foibleffe d'un grand nombre de fes Pieces à la précipitation avec laquelle il les compofoit : il aimoit le jeu; & cette paffion le mettoit fouvent dans l'embarras; il falloit promptement s'en retirer par une Comédie nouvelle, qui réparoit une partie de fes pertes. Il n'eft cependant pas vrai, comme l'ont prétendu quelques perfonnes, que Venceslas foit la feule Piece de Rotrou, qui mérite de refter au Théatre, & que toutes les autres fe reffentent de l'ignorance & du mauvais goût de fon temps. Antigone eft, fans contredit, la plus estimable de fes Tragédies. Hercule mourant, Bélifaire Iphigénie, Cofroés, ne font pas fort au-deffous de Venceslas. On y trouve de l'élévation dans les penfées, des idées neuves, grandes & hardies; & la conduite de toutes fes Pieces n'annonce ni mauvais goût, ni ignorance. Comme Corneille, Racine & Moliere, Rotrou alloit puifer chez les Grecs, les Romains, les Italiens & les Efpagnols; c'étoit connoître

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