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les bonnes fources. Il eft vrai que tous fes Ouvrages dramatiques ne font pas de la même force; qu'il s'écarte quelquefois des bornes fages & religieufes qu'il fembloit s'être prefcrites, & qu'il retombe fouvent dans le mauvais goût de fon fiecle. Il a fuivi la route de fes Contemporains, fur-tout dans fes Tragi-Comédies, qui ne font prefque que des Romans mal conftruits, chargés de personnages épifodiques, de combats, de traveftiffements, de reconnoiffances. Les intrigues y font prefque toujours fondées fur des déguifements, des rufes, des méprifes. L'amour y est traité fuivant les regles d'Amadis tantôt ce font de longs entretiens, des narrations plus longues encore; & tantôt des Scenes entieres, ou même des actes tout-à-fait étrangers au fujet. L'unité de lieu, de temps & d'action, n'y eft prefque jamais bien obfervée; & le ftyle eft plein d'irrégularités & d'inégalités. Des Vers aifés, coulants, naturels, font fuivis de Vers durs, fecs, barbares ou burlesques. Des expreffions trop libres répugnent aux bonnes mœurs; & c'est principalement là le défaut du fiecle de Rotrou. Ce Poëte fe contentoit fouvent de traduire ce qu'il empruntoit des Anciens, fans rien changer, ni aux caracteres, ni à la conduite, ni à la catastrophe. Enfin, la reffource qu'il étoit obligé de chercher dans fes Ouvrages lui a fait faire un grand nombre de petites Comédies, fur lesquelles il y auroit de-l'injuftice de le juger. Elles prouvent feulement, combien il est facile à un homme d'efprit de fe contenter de choses médiocres, lorfque des foins plus preffants lui font oublier celui de fa gloire.

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Rotrou, qui connoiffoit fa paffion pour le jeu favoit s'en défier. Lorfque les Comédiens lui envoyoient le produit de fes Pieces, il jetoit fon argent fur fon bûcher; & la difficulté de le trouver le mettoit à l'abri des rifques de tout perdre à la fois.

ROUHIER

ROU

ROU ROUHIER, (M.) a fait imprimer ou jouer en fociété, la Veuve, Bagatelle, Laurette, Zima, la Soirée de Village, Caftille & Fanni, les Deux Peres, les Amours Villageois, le Marquis de Solanges, le Bal.

ROUILLET, (Claude) né à Baune, ancien Régent du College de Bourgogne à Paris, a compofé Philanire.

ROUSSEAU, (Jean-Baptifte, dit le Grand) naquit à Paris dans une famille obscure en 1670. Il fut de l'Académie des Belles-Lettres, & mourut expatrié à Bruxelles en 1741. Ses Pieces de Théatre font les plus foibles de fes Ouvrages. Elles font intitulées le Café, Jafon, le Flatteur, Vénus & Adonis, le Capricieux, la Ceinture magique, la Mandragore, les Aieux chimériques, la Dupe de lui-même, & l'Androgyne ou l'Hypocondre.

ÉPITAPHE DU GRAND ROUSSEAU.

Ci-gît l'illuftre & malheureux Rouffeau.
Le Brabant fut fa tombe, & Paris fon berceau.
Voici l'abrégé de fa vie,

Qui fut trop longue de moitié;
Il fut trente ans digne d'envie,
Et trente ans digne de pitié.

ROUSSEAU, (M. Pierre) né à Toulouse, a donné la Rivale fuivante, l'Année merveilleufe, la Mort de Bucéphale, la Rufe inutile, l'Etourdi corrigé, les Méprifes, l'Esprit du jour ; & la Coquette fans le favoir, avec M. Favart. Il eft actuellement à Bouillon, à la tête du Journal Encyclopédique, qu'il a créé, ainfi que le Journal Politique.

ROUSSEAU, (M. Jean-Jacques) Citoyen de Geneve, Auteur de la petite Comédie de l'Amant de lui-même, ou Narciffe, & du joli Intermede du Tome 111. F f

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Devin de Village, dont il a fait les paroles & la Mufique.

ROUSSEL, Auteur d'une Comédie en cinq Actes, en vers gafcons, intitulée Grizoulet ou Lou-Jaloux Atropat, 1694.

ROUSSELET, Cornédien, a donné à l'Opéra-Comique, en 1742, la Capricieufe raisonnable.

Roy, (Pierre-Charles) naquit à Paris en 1683. Il fut d'abord Confeiller au Châtelet, Tréforier de la Chancellerie, près la Cour des Aides de Clermont de l'Académie des Belles-Lettres, & enfuite Chevalier de l'Ordre de Saint-Michel. Le Ballet des Eléments, celui des Sens, & la Tragédie de Callirhoé, l'ont rendu célebre fur la Scene lyrique. Le mérite de fe diftinguer dans une carriere ouverte par Quinault, & dans laquelle ce Poëte du fentiment & des graces n'avoit pas encore eu de Rivaux, affure au Poëte Roy une place honorable dans l'eftime des vrais connoiffeurs. Peu de perfonnes ignorent ce morceau de Poéfie majeftueufe, par lequel commence le Prologue du Ballet des Eléments.

Les temps font arrivés ; ceffez, trifte cahos; &c.

Quoique nous n'ayons d'abord cité que ces trois Opéra, on trouvera dans prefque tous ceux qu'il a donnés, des preuves fenfibles du talent qui l'appelloit à ce genre de compofition, d'autant plus eftimable, peut-être, que l'on a femblé plus long-temps en méconnoître toute la difficulté. Ses autres Ouvrages ont pour titre: Philomele, Bradamante, Hyppodamie, Créufe, Ariane & Théfée, Sémiramis, les Stratagêmes de l'Amour, les Graces, le Ballet de la Paix, le Temple de Gnide, les Auguftales, la Félicité, les Quatre Parties du Monde, l'Année galante,

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les Fêtes de Thétis, où fe trouve Titon & l'Aurore, & le Bal Militaire. Il a auffi compofé deux Comédies: favoir, les Captifs, & les Anonymes.

Le Théatre lyrique n'étoit pas encore négligé du temps de Roy, comme il l'eft de nos jours. Le Poëme de Thétis & Pélée avoit pu exciter fon émulation. La Motte étoit un concurrent digne de lui inspirer le même fentiment, & s'étoit illuftré plus d'une fois dans cette carriere. Roy avoit plus de recherche & de fineffe; La Motte plus de naturel (dans ce genre-là feulement) & plus de délicateffe. L'un, nourri de la lecture d'Ovide, s'étoit rendu familier les plus heureux détails de la Mythologie, & favoit s'approprier, avec art, les penfées de fon modele: l'autre, perfuadé que l'efprit fuppléoit à tout, négligeoit les Anciens, qu'il connoiffoit peu, prenoit fon effor de lui-même, & prouvoit, contre fon intention, que le bel efprit peut contrefaire avec affez de fuccès, mais qu'il ne donne jamais le talent & le génie. On ne croit pas que la Poftérité accorde à la Motte le nom de Poëte, quoiqu'il ait fait beaucoup de vers. Roy, au contraire, à ne l'envilager que par fes Ouvrages lyriques, avoit d'heureux accès de Poéfie. C'étoit d'ailleurs un très-bon Littérateur ? capable de puifer dans les fources, & attaché au parti des Anciens, foit par goût, foit par antipathie pour la Motte leur détracteur.

Roy s'étant pris de querelle auprès de l'Opéra, avec un Fiacre, un jour qu'on jouoit un de fes Ouvrages, le Fiacre lui donna, dit-on, quelques coups de fouet; fur quoi on fit cette Epigramme.

Roy, malgré fa brillante escorte,
A l'Opéra, près de la porte,

A coups de fouet fut écorché :

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ROYER, (Jofeph-Nicolas-Pancrace) originaire de Bourgogne, né en Savoie, fils d'un Gentilhomme & naturalifé François. Ce Muficien, homme poli & d'un caractere aimable s'étoit fait connoître d'abord par la maniere favante & délicate dont il touchoit l'Orgue & le Claveffin. Il parut enfuite dans la carriere de l'Opéra. Il obtint la place de Maître de Mufique des Enfants de France en 1747. Il eut la direction du Concert fpirituel, la charge de Compofiteur de Mufique de la Chambre du Roi ; & Sa Majefté le nomma Infpecteur général de l'Opéra. Il mourut en 1755, dans la cinquantieme année de fon âge. Outre un grand nombre de Pieces de Claveffin eftimées, nous avons trois Opéra de Royer, Pyrrhus Zaïde & le Pouvoir de l'Amour. Il a auffi fait l'Acte d'Amadis dans les Fragments, & Pandore, qui n'a pas encore été représentée.

ROZET, (Madame) en fociété avec Madame Chaumont, a donné l'Heureufe rencontre.

SAB

SABATHIER,

SAB

ABATHIER, (M. l'Abbé) né à Caftres, Auteur d'un Ouvrage qui a fait beaucoup de bruit, intitulé les trois fiecles de notre Littérature, avoit fait repréfenter à Toulouse en 1763, une Comédie fous le titre des Eaux de Bagneres.

SABINE, (M.) a donné Harny, le Prix des talents.

> avec MM. Valois &

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