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SCU de Corneille, qu'il faut remonter, pour fe former une idée jufte des talents de Scudéry. Né avec une imagination vive, ardente, élevée, mais trop féconde, il fe livroit fans goût à la facilité d'écrire, qu'il regardoit comme un effet du génie. De là, ces plans fi étendus, ces intrigues fi compliquées, ces incidents fi multipliés, ces détails fi minutieux & fi prolixes. Mais ces défauts font compenfés par des traits pleins d'efprit, des tours pleins de hardieffe, des fituations heureuses & intéreffantes, & beaucoup de variété, foit dans les penfées, foit dans la façon de les rendre. Il traite également bien les détails de l'Art militaire, de la navigation, des Sciences & des Arts. Au tableau des beautés de la Nature, fuccede la mâle éloquence des grandes paffions. Ces talents. auroient été plus heureux dans un fiecle d'un goût plus épuré. Son ftyle eft ordinairement lâche & diffus; mais quelquefois il eft fort énergique. Beaucoup de Vers à fentences, & des réflexions heureufes entrelacent une multitude de Vers profaïques. Un mérite d'autant plus grand, qu'il étoit plus rare autrefois, c'est que tous fes perfonnages font de la plus exacte décence. Ceux que l'on veut rendre odieux, ne le deviennent que par déférence pour les avis d'un confident ambitieux, traître ou fcélérat fur lequel on fait retomber les fuites funeftes de fes confeils. C'eft à l'aide de cette machine, mais qui reparoît trop fouvent, que l'Auteur prétend excufer, pallier, diminuer les crimes ou les fauffes démarches de fes Héros. Quant aux fentiments qu'il leur prête, il les avoit puifés dans le métier des armes, dans ce qu'on appelloit alors la compagnie agréable, & plus encore dans la lecture des Romans & du Théatre Efpagnol. Comme il étoit rempli d'hiftoires fingulieres, d'aventures romanefques de traits extraordinaires, & d'idées gigantefques, fur le point d'honfur l'héroïfme, fur les procédés généreux,

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il regardoit comme le chef d'œuvre de l'Art, de nouer intrigues fur intrigues, & de peindre fes héros d'une grandeur démefurée. Il les met toujours aux prifes ou avec des rivaux redoutables, ou avec la mort même: & les moyens qu'il emploie pour les tirer du danger, ne font, très-fouvent, rien moins que vraisemblables. Les traits qui caractérisent Scudéry, & que nous appellons aujourd'hui des écarts d'une imagination folle, étoient mieux accueillis autrefois; on n'avoit point d'idée d'une plus grande perfection; d'ailleurs, chaque fiecle a un goût dominant. C'eft ainfi que nous nous laiffons prendre aujourd'hui au vernis de la verfification, & fouvent au faux éclat du jargon métaphysique.

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SEDAINE, M. Jean Michel) a pris d'abord, à la tête de fes Œuvres, le titre de Maître Maçon : il est aujourd'hui Secretaire de l'Académie d'Architecture. Cet Auteur a travaillé pour tous les Théatres, & a donné à l'Opéra, la Reine de Golconde ; à la Comédie Françoife, le Philofophe fans le favoir, & la Gageure imprévue ; à la Comédie Italienne, Anacréon, le Roi & le Fermier, Rose & Colas, l'Anneau perdu & retrouvé, les Sabots le Déferteur, Thémire, le Faucon, le Magnifique; à l'Opéra Comique, le Diable-à-quatre, Blaife le Savetier, l'Huitre & les Plaideurs, les Troqueurs dupés, le Jardinier & fon Seigneur, On ne s'avife jamais de tout. Il a fait imprimer une Piece intitulée In-promptu de Thalie. On connoît de lui un Drame en cinq Actes en Profe, qui peut être intitulé Paris fauvé.

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SEGRAIS, (Jean Renaud de ) de l'Académie Françoife, fut attaché auprès de Mlle. de Montpenfier, en qualité de Gentilhomme ordinaire ; mais, étant tombé dans fa difgrace, il fe retira à Caen, fa Patrie, où il fit un mariage avantageux

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avec une de fes parentes, & mourut en 1701, âgé de 71 ans, laiffant des Ouvrages eftimés, parmi lefquels on compte le Roman de Zaïde : mais pour ne parler que de fes Pieces de Théatre, nous nommerons Hippolyte, l'Amour guéri par le temps, & la Paftorale d'Atys.

SÉGUINEAU, de Paris, Avocat en Parlement, étoit un homme d'efprit & de Lettres, qui eft mort âgé d'environ quarante-cinq ans en 1722, des fuites d'une chûte qu'il fit fur le Pont-neuf, où il fe caffa la jambe. Il compofa, en fociété avec Pralard, la Tragédie d'Egifte. On lui attribue auffi l'Opéra de Pirithoüs, donné fous le nom de La Serre.

SEILLANS, (de) Provençal, mort en 1758, est Auteur de la Gageure de Village.

SEINE, (Mlle. Marie Dupré de) épouse du célebre Acteur Dufrene, débuta à la Comédie Françoife, & fut reçue en 1724 pour les premiers rôles, dans le genre. Tragique & Comique. Elle quitta le Théatre en 1736, à caufe de fa mauvaise fanté, & mourut en 17 59.

SENNETERRE, (M. le Comte de ) paffe pour l'Auteur des Jeux Olympiques, petit Opéra non imprimé.

SERAN DE LATOUR, ( M. l'Abbé ) eft réputé l'Auteur d'une Tragédie de Califte ou la Belle Pénitente,

SERRE, (Jean de ) eft le premier Comédien connu de notre Nation. Il excelloit dans la Farce, comme le témoigne fon Epitaphe faite par Marot.

SERVANDONI D'HANNITAIRE, (Jean-Nicolas) Tome 111.

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SEV neveu du célebre Architecte Servandoni, est né à Grenoble en 1718. Après y avoir fait fes études, il vint à Paris avec le petit collet, pour étudier en Sordébonne; mais à la veille d'entrer au Séminaire, goûté de l'état eccléfiaftique, il tourna fes vues du côté d'une profeffion toute oppofée, & prit le parti du Théatre en 1743. Il alla s'exercer en ce nouveau genre, dans quelques Troupes de Province: enfuite

débuta à Paris à la Comédie Françoife, dans les Rôles de l'Avare, d'Arnolphe, & autres de cette espece; mais au moment qu'on se disposoit à le fixer dans la Capitale, il partit pour Bruxelles; & cette Cour lui confia la direction de fon Spectacle, qu'il mit fur le ton le plus brillant, & où il fit des établiffements qui l'ont foutenu jufqu'à préfent dans tout fon éclat. Il y a demeuré vingt-deux ans fous la protection du Prince Charles de Lorraine de qui il a une penfion. Il est venu depuis s'établir à Paris, pour y jouir du fruit de les travaux. Il eft Auteur des Obfervations fur l'Art du Comédien, Ouvrage dans lequel il y a de bonnes remarques & beaucoup d'Anecdotes.

SEVIGNY, (F. L. de) a fait imprimer à Rouen, vers l'an 1684, une Comédie en un acte, en Vers, intitulée Philippin Sentinelle; & l'on en connoit une autre de lui, qui n'eft que manufcrite, fous le titre du Nonchalant.

SIBILET, n'eft connu que par une Tragédie d'lphigénie.

SIMON (Claude-François) Imprimeur & Libraire de Paris, a fait imprimer une Piece intitulée Minos & a donné enfuite les Confidences réciproques.

SODI, (M.) de l'Orchestre de la Comédie

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Italienne, a fait la Mufique des Troqueurs dupés.

SOMAISE, (Antoine Bodeau de) vivoit du temps de Moliere, dont il fe déclara l'ennemi; il l'attaqua dans toutes fes Préfaces, & fit contre lui les Véritables précieufes, le Procès des précieufes; il mit en Vers les Précieufes ridicules.

SORET, (Nicolas ) né à Rheims dans le dernier frecle, a donné la Ceciliade, & l'Election divine de St. Nicolas.

SOUBRI, (M.) de Lyon, Auteur d'une Tragédie de Valdemar.

STAAL, (Madame ) Auteur de fes agréables Mémoires; & de deux Pieces dramatiques, l'Enjouement & la Mode, ou les Ridicules du jour.

STICOTTI, (Antoine Fabio) ancien Acteur de la Comédie Italienne, où il débuta en 1729, & fe retira en 1759. Il joua les rôles de Payfan, de Pierrot, & autres de ce genre; & l'on fit fur lui ces quatre Vers.

Cher Sticotti, je crois fans peine,
Quand je te vois jouer Pierrot,
Que, fi tu fais fi bien le fot,

Tu ne le fais que fur la Scene.

Sticotti eft mort depuis quelques années, ayant donné au Théatre Cybelle amoureufe: Roland; les Fêtes finceres, l'In-promptu des Acteurs, les Ennuis de Thalie, avec Pannard; les François au PortMahon, avec M. Lachaffaigne; les Faux Devins, avec Brunet; le Carnaval d'Eté, & Amadis, avec M. de Morambert.

SUBLIGNY, Comédien, & pere de la Dlle. Subligny, fameuse Danfeufe de l'Opéra, donna une

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