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& y réuffiffoit affez bien : il en donna une marque finguliere, ayant plus de foixante ans. Ce fut une jolie pantoufle qu'il vit fur la boutique d'un Cordonnier, qui le rendit tout-à-coup éperduement amoureux d'une Demoiselle qu'il n'avoit jamais vue, qu'il découvrit enfin, & dont il fut affez heureux pour obtenir la main, par le moyen de l'oncle de la Demoiselle, grand buveur de profeffion comme lui, qui à l'aide de cinq ou fix douzaines de bouteilles de vin, qui furent bues tête à tête dans le confeil, parla fi éloquemment & fi pathétiquement à fa foeur, mere de la Demoiselle, qu'elle accorda fa fille à Thévenard.

THEVENAU, reçu aux Italiens en 1717, comme Chanteur & comme Acteur mourut à Fontainebleau en 1732. Il étoit né à Paris en 1695, & fils du Limonadier de la Comédie Italienne. Sa figure étoit agréable, & fa voix plus gracieufe qu'étendue. H chantoit avec goût, & jouoit avec vérité. Quelques années avant fa mort, il étoit devenu l'idole du public, qui ne l'avoit d'abord goûté que médiocrement. Sa grande réputation commença par le rôle du Joueur, qu'il rendit avec un trèsgrand fuccès, dans la Parodie de l'Intermede Italien connu fous le nom de Baioco. Il foutint fa réputation dans le Triomphe de l'intérét, dans la Critique, & dans les autres Pieces qu'il joua depuis. On fit courir plufieurs Anecdotes fur la mort, qui n'eut cependant d'autre cause qu'un abcès qu'il avoit au foie; & elle fuivit l'opération de l'empieme, qui lui fut faite par M. de la Foffe, en préfence de M. Maréchal, & de beaucoup d'autres perfonnes qui ont certifié la vérité de ce fait. I joignoit aux talents de la déclamation & de la danfe, celui de la peinture, & excelloit pour le portrait; il en a fur tout fait un de Dominique occupé à compofer l'Agnès de Chaillot, qui mérite d'être eftimé.

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THIBAULT, (M. Timothée-François) ancien Lientenant-Général du Bailliage de Nancy, Lieutenant de Police, Procureur Général au Bureau fouverain de Feneftrange, de l'Académie de Nancy, fa Pamie, a fait jouer & imprimer dans cette Ville la Femme jaloufe.

THIBOUVILLE, ( M. Henri- Lambert d'Erbigny, Marquis de ancien Meftre de Camp du Régiment de la Reine, Dragons, a donné la Tragédie de Thelamire, & deux Comédies proverbes, intitulées Qui ne rifque rien n'a rien, & Plus heureux que fage, Pieces en trois actes, en Vers, jouées en fociété, & imprimées en 1771.

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THOMASSIN, ( Antonio Vincentini) excellent Arlequin du nouveau Théatre Italien, né à Vicence dans l'Etat de Venife, vint à Paris en 1716, & y mourut en 1739, à l'âge de cinquante-fept ans, trèsregretté du public. Sa femme, Marguerite Rufca, connue fous le nom de Violette, jouoit les rôles de Suivantes. Parmi plufieurs enfants qu'ils ont laiffés & qui ont paru fur le même Théatre, la plus connue eft Madame de Heffe, époufe du célebre Acteur de

ce nom.

THULAUX, (M.) né à Nantes en 1741, a fait jouer, fur un Théatre de fociété, les Libertins dupés.

THULLIN, Auteur de la Prodigieufe reconnoiffance de Daphnis & de Cloris.

TIPHAIGNE, (Michel ) né à Chartres, a fait imprimer une Comédie des Enfants.

TORCHES, (l'Abbé de) a traduit, de l'Italien,

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PAminte du Taffe, la Phylis de Scyre, & le Bergen fidele.

TORLEZ, Maître de Mufique de Clermont en Auvergne, a composé une Pastorale intitulée le Dépars du Guerrier Amant.

TOUSTAIN, (Charles) Sieur de la Mazurie, Lieutenant - Général à Falaife, lieu de fa naiffance, a donné en 1576 une Tragédie d'Agamemnon.

TOUSTAIN (Ville) on attribue à cet Auteur, très-peu connu, quatre Pieces imprimées vers 1620', dont voici les titres: Tragi- Comédie des Enfants de Turlupin, Efther, la Tragédie de la Naiffance ou création du Monde, & la Tragédie de Samfon.

TRASIBULE, Auteur, Pfeudonyme d'une Comédie intitulée le Pape malade & tirant à fa fin.

TRAVERSIER, (M. Jean-Claude) né à Paris en 1742, a fait imprimer une Tragédie de Panthée, & jouer en fociété le Triomphe de Mathurin, OpéraComique; & au College de la Fleche, le Soldat venu à propos, Drame en Vers libres, avec un Prologue.

TRIAL, (Jean-Claude) Directeur de l'Acadé mie royale de Mufique, & digne de cette place par fes talents, étoit né à Avignon, & eft mort à Paris, dans fa trente-feptieme année, le 23 Juin 1771. On voit que fa carriere a été terminée de bonne heure; ce qui nous refte de lui annonce qu'il auroit pu en parcourir une glorieufe, s'il avoit vécu plus longtemps. Indépendamment de plufieurs Ouvrages de Mufique qu'il a faits pour le Prince de Conti, auquel il a été attaché en qualité de Muficien, il eft. encore Auteur de la Mufique d'Efope à Cythere, de

TRI

TRI la Chercheufe d'Efprit, des divertiffements de la Provençale, & de plufieurs autres dans différents Opéra ; du Prologue & des deux premiers actes de l'Opéra · de Sylvie; de l'acte de Théonis avec M. le Berton, & de l'acte de Flore, feul.

Dans la place de Directeur de l'Académie Royale de Mufique, Trial fe comporta de maniere à fe concilier également l'eftime de fes confreres, & l'attachement des inférieurs. Le gouvernement de l'Opéra eft une adminiftration pénible & embarraffante : il faut que le Directeur d'une machine fi compliquée fache en régler tous les refforts, diffiper les obftacles qui nuiroient à leur jeu, fatisfaire le goût, & quelquefois les caprices d'un public inconftant; ramener à un point d'union & de concorde très-rare, une foule de talents divers, & fouvent rivaux, entretenir l'émulation, fans exciter la jaloufie, diftribuer les récompenses avec égalité, ménager les punitions, borner les prétentions des uns en les flattant, réduire l'indépendance des autres en paroiffant l'approuver; établir enfin, dans le régime intérieur de cette vaste entreprise, autant d'harmonie qu'il en regne dans l'Orchestre; tels étoient les devoirs dont Trial s'acquittoit parfaitement. Il avoit époufé Mlle. Victoire Gobé, connue par fon efprit, & qui fut également goûtée à l'Opéra - Comique, à l'Opéra, & à la Comédie Italienne.

TRIBOLET, (Chrétien) Capitaine d'Infanterie, né en 1661, mort en 1700, a composé un Opéra de Scylla.

TRISTAN, (François) furnommé l'Hermite, né au Château de Souliers, dans la Province de la Marche, en 1601, comptoit parmi fes aïeux, le fameux Pierre l'Hermite, Auteur de la premiere Croifade. Placé auprès du Marquis de Verneuil,

TRI

TRI bâtard de Henri IV, il eut le malheur de tuer un Garde-du-Corps, avec lequel il fe battit en duel. Il paffa en Angleterre, & de-là vint en Poitou, où Scévole de Sainte-Marthe le prit chez lui. C'eft dans cette école, qu'il puifa le goût des Lettres. Le Maréchal d'Humieres l'ayant vu à Bordeaux, le préfenta à Louis XIII, qui lui accorda fa grace; & Gafton d'Orléans le prit pour un de fes Gentilshommes ordinaires. Le jeu, les femmes & les Vers remplirent fes jours; mais ces paflions ne firent pas fa fortune. Il fut toujours pauvre; & fi l'on en croit Boileau, il paffoit l'été fans linge & l'hiver fans manteau. Ce Poëte mourut en 1655, à 54 ans, après avoir mené une vie agitée, & remplie d'événements dont il a fait connoître une grande partie dans fon Page difgracié, Roman qu'on peut regarder comme fes Mémoires. Triftan s'eft fur-tout diftingué par fes Pieces dramatiques. Elles eurent toutes, de fon temps, beaucoup de fuccès; mais il n'y a que la Tragédie de Mariamne, qui foutienne aujourd'hui la réputation de fon Auteur. Ses autres Œuvres de Théatre, font Panthée, la Chûte de Phaeton, la Mort de Crifpe, la Folie du Sage, la Mort de Séneque, Amarillis, le Parafite, & la Mort du Grand Ofman. On lui attribue encore deux Tragédies, intitulées Bajazet & Selim.

Quoique de meilleurs Ouvrages aient fait entiérement oublier les Pieces dè cet Auteur, il y en a quelques-unes auxquelles on rendra toujours juftice. Mariamne, fur-tout, & la Mort de Crifpe, feront honneur aux talents de ce Poëte. Il n'a point, comme prefque tous les Auteurs de fon temps, défiguré l'amour par un mauffade jargon de la galanterie, quoiqu'il ne foit pas tout-à-fait exempt d'équivoques & de jeux de mots. Il a peint cette paffion d'une maniere forte & tragique. C'eft un mérite dans un temps où la contagion des mauvais Romans avoit gagné toutes les parties de la Littérature. Les Vers de Triftan sont

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