ce trait d'aisance théatrale', qui lui a fait tant d'honneur, D'autres Acteurs voulurent l'imiter depuis, mais toujours infru&ueufement, comme tant de chofes qui, n'étant que l'effet du moment, ne fauroient être répétées avec quelque fuccès, dès qu'elles paroiffent préparées avec affectation.

Un bon Acteur débutoit par le rôle du Comie d'Effex. Une forte cabale étoit acharnée à l'interrompre, chaque fois qu'il alloit parler; mais, à la feconde Scene, à peine la Ducheffe avoit-elle achevé de lui dire, en parlant du courroux de la Reine :

Ne vous aveuglez point par trop de confiance.

C'eft par fon ordre exprès, qu'on s'informe, on s'inftruit.

Que cet Acteur fans fe déconcerter du brouhaha réitéré, prit l'Actrice par la main, la conduifit fiérement au bord de la Scene; & après une petite pause pour fixer l'attention générale lui dit avec cette affurance modefte qu'infpire le talent, comme il y a effectivement dans le rôle du Comte :

L'orage, quel qu'il foit, ne fera que du bruit;

La menace en eft vaine & touche peu mon ame.

La cabale, frappée & de l'application & de la présence d'efprit de l'Acteur, fe trouva défarmée tout

d'un coup? finit par l'écouter attentivement, & ren

dit juftice à fes talents.

COURTISANNES, (les) Comédie en trois Actes, en Vers, par M. Paliffot, lue en 1775.

Ꭰ

DESERTEUR. (le) Les Parifiens ne laiffent échapper aucune occafion de faire éclater leur amour pour

leurs Majeftés. Le jour de l'ouverture des Spectacles, qui avoient été fermés à la mort de Louis XV, au moment où Monte-au-Ciel, dans l'Opéra Comique du Déferteur, chante VIVE LE ROI, tout le Parterre répéta ces mots avec acclamation, ainfi que les Loges; & un Acteur ajouta, VIVE LA REINE; ce qui fut encore répété d'une voix unanime. Au Théatre François le Public ne manqua pas de faire l'application du dernier vers de la Tragédie d'Hiraclius.

Montrez Héraclius au Peuple qui l'attend.

DEUX PERES, (les) Comédie imprimée à Copenhague, & jouée fur le Théatre de la Cour de Danemarck; par M. Rouhier, 1770.

E

ÉCOLE DES FEMMES. (l') La Dlle. de Brie avoit joué d'original, le rôle d'Agnés, dans cette Comédie. Ses camarades, la voyant vieillir, lui confeillerent de céder ce rôle à une Actrice plus jeune; mais dès que celle-ci parut fur le Théatre, le Parterre demanda la Dlle. de Brie avec tant d'instance, qu'on fut obligé de l'aller chercher. Elle vint jouer le rôle, en habit de ville, & fut fi applaudie, qu'elle continua à le jouer jusqu'à l'âge de foixantecinq ans. On fit ces Vers à cette occafion :

Il faut qu'elle ait été charmante ;
Puifqu'aujourd'hui, malgré ses ans,

A peine des attraits naissants

Egalent fa beauté mourante.

EGOISTE, (') Comédie - Ballet, en quatre Actes, en Vers, par un Anonyme, imprimée en 1774.

ESCLAVE, (l') ou le MARIN GÉNÉREUX, inter

mede en un A&te, rédigé de l'Italien, par un Ano

nyme, 1773.

F

FAUSSE PEUR (la) Comédie en un A&te, mêlée d'Ariettes, par M. M..... Mufique de M. d'Arcis le fils, aux Italiens, 1774.

FÊTE A L'IN-PROMPTU, (la) par M. d'Orvigny; Piece jouée à Compiegne, & imprimée en 1773.

FÊTE DE COLETTE, (la) Divertiffement Pantomime en un Acte, par M. Arnould, 1773.

FLEUR D'AGATHON, (la) Drame par M. Dolgiband de la Grange, 1773.

FOLIE DU JOUR, (la) Opéra Bouffon, par M. Dolgiband de la Grange, qui en a auffi fait la mufique, 1773.

GÉNIE DES DAMES

G

(le) Comédie Italienne en quatre Actes avec Spectacle & divertiffements

1773.

GEORGE & MOLLY, Drame en trois Actes, mêlé d'Ariettes, imprimé en 1773.

GLORIEUX. (le) Un Acteur débutant par le rôle du Glorieux s'embarraffa tellement dans le tapis, en fortant avec Lifimon à la fin du fecond Acte qu'il fe laiffa tomber. Jufques-là, il n'y avoit rien qui ne pût bien arriver à tout autre ; mais ce qu'il y eut de plaifant, c'eft qu'incontinent après, Pasquin, refté feul fur la Scene, fe trouva dans le cas de dire ce Vers de fon rôle :

Voila mon Glorieux bien tombé,...

L'application de ce Vers produifit d'autant plus d'effet, qu'il s'y trouva un rapport fingulier avec l'Acteur, qui, outre fa chûte physique, avoit peu réuffi dans fon début.

H

HENRI IV, Drame en trois Actes, en Profe, avec des Ariettes, par M. de Rofoy, musique de M. Martini, aux Italiens, 1774.

HÉROS FRANÇOIS, (les) ou le SIEGE DE SAINT-JEAN DE LONE, Drame Héroïque en trois Actes, en Profe, par M. Duffieux, imprimé en 1774.

HOMME A LA MODE, (l') ou les BANQUEROUTIERS, Comédie en deux Actes, en Prose, par M. P. de Deg. 1773.

HORACES, (les) Lorfque Mlle. Duclos, jouant le rôle de Camille dans les Horaces, fe laiffa tomber fur la Scene après fon imprécation, par la précipitation avec laquelle elle vouloit fuir fon frere, un Acteur intelligent, jouant le rôle d'Horace, n'auroit, fans doute, pas manqué de faifir cette occafion pour la poignarder dans fa chûte même; au lieu de faire comme le fieur Baubourg, qui ôta fon chapeau d'une main, & lui préfenta l'autre fort civilement pour aller un inftant après l'affaffiner froidement dans la couliffe. La fingularité de cet accident bien faifi, eût corrigé, peut-être, l'atrocité de l'action, & la faute même du Poëte.

I

JALOUX HONTEUX DE DUFRENY, (le) ajoutez, retouché par M. Collé, & réduit à trois Actes.

JEAN

JEAN SANS TERRE, ou la CLÉMENCE DE PHI LIPPE AUGUSTE, Tragédie, 1774.

JUGE, (le) Drame en trois actes, en Profe, par M. Mercier, imprimé en 1774.

IN-PROMPTU DU SENTIMENT, (l') Comédie en un acte, en Profe, à l'occafion du Mariage de M. le Comte d'Artois, par un anonyme, 1773.

IPHIGÉNIE EN AULIDE, Tragédie de Racine, réduite à trois actes, & coupée en Opéra, par M. du Rolley, mufique de M. Gluck, 1774.

ISMENOR, Ballet Héroïque en trois actes, par M. des Fontaines, mufique de Rodolphe, représenté à la Cour, pour le Mariage de M. le Comte d'Artois, 1773.

M

MAGNIFIQUE, (le) Piece en trois actes, en Profe; mêlée d'Ariettes, par M. Sedaine, mufique de M. Grétry, aux Italiens, 1773.

MALAGRIDA, Tragédie, ajoutez, par M. de Longschamps.

MANON LESCAUT, ou la COURTISANNE VERTUEUSE, pour fervir de fuite au Théatre de fociété, par M. D.... 1773.

MARQUIS DE SALANGES, (le) Drame en un acte, en Profe, par M. Rouhier, joué à Valenciennes en 1772.

MÉTROMANIE. Dans cette Piece, Lifette, comme l'on fait, ouvre la Scene, un rôle à la main, avec le Valet, à qui elle dit:

Témoin ce rôle encor, qu'il faut que j'étudie.
Tome III.