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au commencement de l'autre fiecle, & a laiffé les Tragédies de Gafton de Foix, de Méroué, de Polixene, de Panthée, de Saül, d'Alban, de Genevre & de la Mort d'Henri IV.

Cet Auteur, qui fe reffent plus qu'aucun autre de l'enfance du Théatre, n'entend ni l'art de nouer une intrigue, ni celui de filer un Dialogue. Les actes ne font prefque compofés que de monologues éternels, dont la lecture eft cependant quelquefois agréable. Des pensées naïves, exprimées d'un ftyle ampoulé & hyperbolique, forment un mélange réjouiffant; mais ce plaifir eft celui que donne une Farce. Sans chercher dans les Hiftoires anciennes les Héros de fes Tragédies, il a choifi dans nos annales des exemples qui nous touchent de plus près, & ne s'eft pas borné à peindre les vertus de nos Héros ; il a retracé fur la fcene les crimes & les malheurs de nos Rois. Il a même ofé toucher à la Religion, & traiter un point fi délicat, avec une liberté qui feroit réprimée de nos jours. Il ne craignit point de s'élever en plein Théatre, contre un Pontife qui, oubliant qu'il étoit miniftre de paix, portoit dans la même main l'encenfoir & le glaive.

BILLARD, (M.) né à Nanci, avoit composé une Comédie du Suborneur, dont nous avons parlé dans le Supplément, Tome II, à l'article du Comte d'Effex.

BINET, (Claude) Auteur du feizieme fiecle, a compofé une Tragédie de Médée.

BISSON, (Jeanne) de la Coudraye, a fait imprimer une Tragédie de Saint Jean-Baptifte.

BISSONI, (Jean) qui rempliffoit le rôle de Scapin & avoit été amené par Lélio en 1716, naquit Bologne, ville d'Italie. Vers l'âge de 15 ans, il s'étoit engagé avec un Opérateur, & l'avoit fuivi de ville en ville, débitant fes drogues & jouant

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de petits rôles dans les Farces que cet Opérateur don noit au Public. Au bout de quelque temps, Biffoni auffi favant que fon Maître, devint fon affocié, & bientôt fon rival dans fa profeffion; l'altercation qui furvint entr'eux les fépara. Scapin passa à Milan; mais il y trouva un autre Opérateur très-accrédité; de forte qu'il n'étrenna pas. Point de débit, point d'argent, pas même de quoi fournir à la dépense de la nour riture. Le pauvre Scapin fentit vivement tout le malheur de fa fituation; mais loin de s'en laiffer abattre, il eut recours à un tratagême qui lui réuffit. Hs'étala dans une place voifine de celle de l'Opérateur qui étoit en vogue; & après avoir vanté, avec tout l'emphase néceffaite, l'excellence de fes remedes, il ajouta qu'ils étoient trop connus pour en faire le détail, puifque les fiens & ceux de l'Opérateur fon voifin étoient les mêmes, étant lui-même le fils de cet Opérateur, mais qu'ayant eu le malheur de tomber dans fa difgrace par quelques efpiégleries de jeuneffe ce pere l'avoit chaffé de chez lui, & avoit la durete de le méconnoître. Ce difcours fut d'abord rapporté à l'Opérateur; & Biffoni profitant de la premiere im preffion qu'il avoit faite fur le peuple, courut d'un air repentant, & le vifage baigné de larmes, fe jeter aux genoux de l'Opérateur, en l'appellant fon pere, & lui demandant pardon de fes fautes paflées.

Il eft facile de croire que l'Opérateur foutint le ca ractere que Biffoni lui avoit donné. Il traita celui-cit de fourbe & de coquin, & protefta que, bien loin d'ê tre fon fils, il ne le connoiffoit même pas. Plus l'Opérateur marquoit de colere & d'indignation contre Biffoni, plus le peuple s'intéreffoit en fa faveur. La plus grande partie des Spectateurs fut même fi touchée, qu'après avoir acheté fes drogues, elle lui fit encore des préfents. Biffoni, content du fuccès de fa fourberie, & craignant des éclairciffements qui n'auk roient pas été à fon avantage, fe hâta de quitter Mi lan. Soit par caprice ou par raifon, Biffoni abandonna Tome III.

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peu de temps après le métier d'Opérateur, & entra dans une Troupe de Comédiens pour le Perfonnage de Scapin, enfuite il paffa, en qualité de Maitre-d'Hotel, au service de M. Albergotti, fit un voyage en France avec lui, retourna en Italie, & en fut ramené par Lélio, qui avoit été charge de former la Troupe des Comédiens Italiens de M. le Duc d Orléans, avec laquelle il revint à Paris en 1716, où fon talent fut peu goûté. Il continua cependant de remplir fon emploi jufqu'à fa mort, qui arriva le 9 Mai 1723. Il n'étoit âgé que de 45 ans. Après avoir renoncé à fa profeffion, il fit un teftament, par lequel il laiffa tous les effets à Riccoboni pere, dont il avoit reçu beaucoup de fervices, tant en France qu'en Italie.

BLAINVILLE, (le fieur Fromentin dit,) né à Gonefle, près Paris, étoit Maître de Penfion dans cette ville, lorfqu'il débuta au Théatre François, par le rôle de Grand-Prêtre dans Athalie, & continua par Palamede dans Electre, & Lufignan dans Zaïre. Il fut reçu en 1758, joua les rôles de pere, & quitta le Théatre plufieurs années après.

BLAISE, Symphoniste pour le Baffon dans l'Orcheftre de la Comédie Italienne, a compoté jusqu'à fa mort, arrivée il y a peu d'années, beaucoup de Mufique vocale & inftrumentale pour ce Théatre, & en particulier celle d'Ifabelle & Gertrude,

BLAISEBOIS, Auteur d'une Tragédie de Sainte

Reine.

BLAMBOUSAULT, né dans le feizieme fiecle, eft 'Auteur de l'Inftabilité des Félicités amoureufes, Tragédie Paftorale, & de la Goutte, Tragédie imitée de Lucien.

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BLAMONT (François Collin de) né à Versailles en 1690, de l'Ordre de Saint-Michel, Surintendant de la Mufique du Roi, & Maître de celle de fa Chambre, mérita ces diftinctions par fes talents. C'est lui qui a mis en Mufique les Fêtes Grecques & RomaiEndymion, la Fête de Diane, les Caracteres de PAmour, le Caprice d'Erato, les Amours du Printemps, Zephire & Flore, les Fêtes de Thétis, & Jupiter vainqueur des Titans; ce dernier avec M. Bury fon neveu. Colin de Blamont eft mort en 1760.

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BLANCHET, (Pierre) né à Poitiers en 1459, fuivit le Palais dans fa jeuneffe, reçut l'ordre de Prêtrife, & mourut à Poitiers en 1519. C'est lui qui eft l'Auteur de l'Avocat Patelin.

BLAVET, célebre Muficien, né à Besançon, en 1700, excelloit à jouer de la flûte traverfiere. L'embouchure la mieux nourrie & la plus nette, les fons les mieux filés, un égal fuccès dans le tendre & dans le voluptueux voilà ce que les connoiffeurs admiroient en lui, lorfque M. le Duc de Lévis l'amena à Paris, en 1723. Il entra à l'Opéra, & y fit les délices des oreilles fenfibles. Le Prince de Carignan fut le premier qui fe l'attacha, en lui accordant un logement & une penfion. Il paffa enfuite au fervice du Comte de Clermont, Prince du Sang; & il fut, jusqu'à fa mort, Surintendant de la Mufique de ce Prince. Cet illuftre Muficien réuniffoit la pratique & la théorie de fon art. On a de lui plufieurs morceaux de Mufique vocale & inftrumentale, très-bien accueillis des connoiffeurs. Il mit en Mufique les Jeux Olympiques, le Jaloux corrigé, & la Fête de Cythere. Blavet illuftra fes talents par fes vertus : fes mœurs étoient honnêtes fon caractere tranquille, fa probité fcrupuleufe. Il a été pendant plus de trente ans Ordinaire de la Mufique du Roi, & eft mort en 1768. On lit dans le Poëme de M. Dulard, intitulé la Grandeur de Dicu

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dans les merveilles de la nature, les vers fuivants à l'honneur de ce Muficien:

O toi qui, mieux qu'Orphée, eus fléchi Proferpine,
Blavet, de tes concerts telle eft donc l'origine;
De là naiffent ces fons qui charment tout Paris,
Toujours redemandés & toujours applaudis.
Pan, ce Dieu fabuleux, ne fit jamais entendre
Des accords fi touchants, une plainte auffi tendre,
Quand fon coeur regrettoit, encore plus enflammé
L'objet de fon amour en roseau transformé.

BLAIN DE SAINMORE, (M. Adrien-Michel-Hya cinthe) né à Paris, Auteur de plufieurs Héroïdes, & de la Tragédie d'Orphanis. Il a eu part aux Commentaires fur Racine, publiés par M. Luneau de BoisGermain.

BLONDY, l'un des plus grands Danfeurs qui aient paru à l'Opéra, étoit neveu & éleve du fameux Beauchamps, Compofiteur des Ballets de Louis XIV. Il fuccéda à Pécourt, pour la compofition des Ballets de l'Opéra, & s'en eft acquitté avec applaudiffement jufqu'en 1747, qu'il moutut le 13 Août, âgé d'environ

70 ans.

BOINDIN, (Nicolas) né à Paris en 1676, d'un Procureur du Roi au Bureau des Finances, entra dans les Moufquetaires en 1696. La foibleffe de fon tempérament ne pouvant résister à la fatigue du fervice, il quitta les armes, pour goûter le repos du cabinet; il fut reçu en 1706 de l'Académie des Infcriptions & Belles-Lettres, & l'auroit été de l'Académie Françoife, fi la profeffion publique qu'il faifoit d'une efpece d'Athéïlme, ne lui eût donné l'exclufion. Il fut incommodé fur la fin de fes jours d'une fiftule qui l'emporta le 30 Novembre 17519 à l'âge de 75 ans. On lui refufa les honneurs de la fépulture. Il fut enterré le len- . demain, fans pompe, à trois heures du matin. Un Belefprit lui fit cette Epitaphe épigrammatique :

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