ΒΟΙ Sans murmurer contre la Parque, ΒΟΙ On fait qu'en fes derniers moments Il n'aimoit pas les compliments. Parfait, l'ainé, héritier des ouvrages de Boindin, les donna au public en 1753, en 2 volumes. On trouve, dans le premier, quàtre Comédies en profe; favoir, les Trois gafcons, compofée avec la Motte, le Bal d'Auteuil, le Port de mer avec la Motte, le Petit-Maître de Robe. On a encore de lui un mémoire très-circonftancié & très-calomnieux, dans lequel il accufe, après la Motte, Saurin, & Malaffaire, Négociant, d'avoir comploté la manœuvre qui fit condamner le célebre & malheureux Rouffeau. 40 ans, Voici comme on peint Boindin dans le Temple du goût. Un raisonneur, avec un fauffet aigre, Crioit Meffieurs, je fuis ce Juge integre, Les mœurs de Boindin étoient auffi pures, que peu vent l'être celles d'un Athée. Son cœur étoit généreux, mais il joignit à ces vertus la présomption & l'opiniâtreté qui en eft la fuite, une humeur bizarre & un caractere infociable. Cependant il fe plaifoit à donner de bons avis aux jeunes Auteurs, les aidoit à mettre leurs ouvrages en état de paroître, leur gardoit le fecret, & les difpenfoit de la reconnoiffance, liberté dont plufieurs profitoient volontiers. On peut fe rappeller de l'avoir vu, durant bien des années, fréquenter journellement certain Café très-connu. Son goût, fon érudition, lorfqu'il parloit Littérature ou fcience, fe faifoient aifément remarquer. Mais les jeunes gens, contre lefquels il difputoit plus aifément encore, avoient, felon leur méthode, peu d'égards pour fon âge; & lui-même l'oublioit quelquefois. Il eut, comme M. de Fontenelle > une enfance infirme, & une vieilleffe robufte. Les ouvrages de Boindin ne font ni affez nombreux, ni affez étendus, ni fur-tout affez fupérieurs, pour lui mériter un rang diftingué parmi nos bons Comiques. On préfume, toutefois, qu'il eût pu s'avancer plus loin dans cette carriere, fi lui-même n'eût volontairement interrompu fa courfe. Sa petite Comédie du Bal d'Auteuil, qui eft entiérement à lui, offre beaucoup d'enjouement & de vivacité. Elle eft dans le genre de Dancourt; & Boindin imite jufqu'à fa maniere de dialoguer. On trouve dans les Trois Gafcons, & dans le Port de mer, des fineffes que Dancourt n'y eût peut-être pas mifes; mais on fait que la Motte avoit mis la main à ces deux Pieces, & que ces fortes de traits caractérisent ordinairement les fiennes. Enfin, pour apprécier en peu de mots le mérite littéraire de Boindin, c'est moins un homme de talent, qu'un homme d'efprit, qui remplace par l'étude & le travail les difpofitions que la nature lui a refufées. Il eût renoncé moins facilement à la paffion d'écrire, fi un penchant décidé, marque effentielle du génie, le'ût entraîné dans la carriere des Lettres. Corneille ayant quitté, pour quelque temps, le genre dramatique, mit en vers le Livre de l'Imitation. BOISFRANC, Auteur de la Comédie intitulée les Bains de la Porte Saint-Bernard. BOISMORTIER, connu par un grand nombre de Symphonies, a mis en Mufique les Voyages de l'Amour, Don-Quichotte, Daphnis & Chloé. BOISROBERT, (François le Métel de ) né à Caen en 1592, fils d'un Procureur de la Cour des Aides de Rouen, frere de Douville, étoit Abbé de Châtillon-fur Seine, fut Confeiller d'Etat, & l'un des quarante de l'Académie Françoife. Il fe pouffa par fon efprit, & la faveur du Cardinal de Richelieu, auquelil avoit eu l'art de plaire par fon génie naturellement tourné à la plaifanterie. Il mourut à Paris le 30 Mars 1662, âgé de foixante-dix ans. Il a donné diverses Poéfies, des chanfons, des lettres, & une vingtaine de Pieces de Théatre; favoir, Pirande & Lifimene, les Rivaux amis, Alphedre, les Deux Alcandres, Palene facrifiée, le Couronnement de Darie, Didon, l'Inconnue la Jaloufe d'elle-même, la Folle gageure, les Trois Orontes, Caffandre, la Belle Plaideufe, les Généreux Ennemis, la Belle invifible, les Coups d'Amour & de fortune, Théodore, l'Amant ridicule, & les Apparences trompeules. On lui attribue Don Bernard de Cabrere, Périandre & la Vérité menteuse. BOISSIN, (Jean) de Gattardon compofa d'abord des Pieces Saintes, telles que le Martyre de Sainte-Catherine, de Saint-Eustache, de Saint-Vincent; enfuite il fit Andromede, Méléagre & les Urnes vivantes. Ce Poëte eft un des plus barbares dont nous ayons encore parlé Ses Pieces font, à proprement parler, l'enfance de l'art; elles n'offrent qu'un Spectacle bizarre & monftrueux : tout y eft détaché & fans liaifon; on n'y trouve pas même l'apparence d'unité. Perfée, Andromede, Méléagre, & les autres Héros de la Fable, y citent l'autorité de Démofthene, de Ciceron, de Pline, &c. Ses Pieces fur le martyre de Saint-Vincent & de Sainte Catherine, font affreufes & dégoûtantes; & il eft étonnant qu'on ait jamais pu prendre plaifir à ces horreurs, qui n'ont pas même le plaifant de la Farce. 2 2 2 BOISSY, (Louis de ) naquit à Vic en Auvergne 1694. Après avoir porté quelque temps le petit collet s'adonna au Théatre. L'Académie Françoife fe l'affocia en 1751. Quatre ans après, il eut le Privilege du Mercure de France; & il mourut en 1758. Il a donné au Théatre François la Rivale d'elle-même FImpatient, le Babillard, la Mort d'Alcefte, Alcefte & Admete, le François à Londres, l'Impertinent malgré lui, où les Amours mal affortis, le Badinage, ou le Dernier jour de l'abfence, la Confidente d'elle-même, ou les Deux nieces, le Pouvoir de la Sympathie, les Dehors trompeurs, où l'Homine du jour, l'Hommé indépendant, l'Embarras du choix, la Fête d'Auteuil, l'Epoux par fupercherie, le Médecin par occafion, la Folie du jour, le Sage étourdi, le Duc de Surrey, la Péruvienhe. Au Théatre Italien, Melpomene vengée, le Triomphe de l'intérêt, le Je ne fais quoi, la Critique, la Vie eft un fange, les Etrennes, ou la Bagatelle, la Surprise de la haine, l'Apologie du fiecle, ou Momus corrigé, les Billets doux, les Amours anonymes, le Comte de Neuilly, la ***, le Rival favorable, les Talents à la mode; le Mari garçon, Pamélà en France ou la Vertu mieux éprouvée, le Plagiaire, les Valets Maile Retour de la paix, la Comete, le Prix du filence, la Frivolité. tres, A l'Opéra-Comique, la France galante, le Triomphe de l'ignorance, Zéphire & la Lune, Margeon & Kalife, ou le Muet par amour, le Droit du Seigneur. On lui a attribué Don Ramire & Zaïde, avec M. de la Chazette. On ne peut fans injuftice refufer à Boiffy un efprit brillant, un imagination vive, une verfification légere, un coloris gracieux, un talent rare pour le dialogue, & une connoiffance parfaite des ridicules du fiecle; mais on ne trouve pas toujours dans fes Comédies un plan bien imaginé, ni une intrigue bien conduite; il favoit composer une Scene, & non une Piece entiere ; femblable à cet Artifte d'Horace qui rendoit parfaitement avec le ciseau toutes les par→ ties ifolées du corps humain, & ne favoit pas faire une Statue. Tous fes Drames ne doivent cependant pas être compris dans cette critique générale. Quelques Pieces que nous avons de lui prouvent qu'il obfervoit quelquefois les regles du Théatre; fes caracteres ont communément peu de naturel & de vérité; parce qu'il ne les peignoit que d'après fon imagination, & qu'elle ne lui préfentoit que des êtres chimériques. On feroit tenté de croire qu'il ne fe fentoit pas affez de force pour traiter certains fujets importants, & dignes de la cenfure théatrale; car fes moralités ne roulent ordinairement que fur les ridicules des Abbés, des gens nobles, des Financiers, des Petits-Maîtres, des Gafcons, &c. Pour remplir le vuide d'un Acte ou d'une Scene, il avoit recours à des Portraits qui plaisent, à la vérité, par le ton & là vivacité des couleurs, mais dont l'affemblage ne peut jamais former un grand tableau. Son efprit lui eût fourni les moyens de remplir plus glorieufement fa carriere, s'il fe fût donné la peine d'étudier les hommes, & d'approfondir les principes de fon art : il auroit fortifié fes talents naturels ; & en étendant les bornes de fon génie, il ne fe feroit pas vu réduit à la foible reffource du portrait & de la nouvelle du jour, qui font la bafe de toutes fes Euvres dramatiques. On peut donc dire qu'il a travaillé trente ans pour le Théatre fans le connoître; qu'il a compofé de jolis ouvrages, & n'a laiffé aucun chef-d'œuvre. BOISTELLES D'UVELLES, (Jean-Baptiste-Robert) de l'Académie d'Amiens fa Patrie, & Tréforier de France de la même ville, eft Auteur d'une Tragédie Antoine & Cleopátre, & de celle d'Irene. |