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Comédies en profe; favoir, la Femme Docteur, le Saint déniché, les Quakres François, ou les Nouveaux trembleurs. On y remarque un fel & une gaieté trèspropres à faire fentir le ridicule des travers qu'il attaque. Il eft facile de concevoir, par ces Pieces, que ce Jéfuite eût pu fe diftinguer dans le genre dramatique, fi fon état lui eût permis de s'y exercer.

BOULANGER DE CHALUSSAY, Contemporain de Moliere, a fait deux Pieces de Theatre, Elomire hypocondre, & l'Abjuration du Marquifat.

BOULLANGER, (Claude-François-Félix) Seigneur de Rivery, Membre de l'Académie d'Amiens, fa Patrie, & Lieutenant civil au Bailliage de cette ville, naquit en 1724. Il exerça, pendant quelque temps la profeffion d'Avocat à Paris; mais fa paffion dominante étoit l'étude des Belles-Lettres & de la Philofophie. Il ne put les cultiver long-temps; la mort l'enleva en 1758, à 34 ans. Ses principaux ouvrages font un Traité fur la caufe & les phénomenes de l'Electricité, des Recherches hiftoriques & critiques fur quelques anciens Spectacles, & particuliérement fur les Mimes & les Pantomimes; des Fables & Contes en vers, dont quelques-uns font de fon invention, & les autres font empruntés de Phedre, de Gai & de Gellert. Il n'a fait, dans le genre dramatique, qu'une Comédie imprimée fous le titre de Momus Philofophe, & la Paltorale de Daphnis & Amathée.

BOUNIN, (Gabriel) Lieutenant-Général de Châteauroux en Berry, Maître des Requêtes de fon Alteffe Royale le Duc d'Alençon, & enfuite de l'Hôtel du Roi, a publié vers le milieu du feizieme fiecle la Paftorale, la Sultane, la Defaite de la Piaffe, & Alectriomachie.

BOURGEOIS a donné en 1545 une Piece intitulée les Amours d'Eroftrate.

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BOU BOURGEOIS, Muficien né dans le Hainault, & mort à Paris au mois de Janvier 1750, âgé d'environ 75. ans, avoit une Haute-contre très-agréable, qui le fit recevoir à l'Opéra, pour lequel il compofa la Mufique du Ballet des Amours déguifés, & celle des Plaifirs de la Paix. Il a donné auffi un Livre de Cantates, & mis en Mufique un Ballet pour le divertiffement de M. le Duc de Bourbon étant Surintendant de fa Mufique.

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BOURGUOIN, (Simon) Valet de Chambre de Louis XII, eft l'Auteur d'une Moralité qui a pour titre : l'Homme juste & l'Homme mondain.

BOURLIER a fait paroître, en 1566, une traduction en profe de fix Comédies de Térence.

BOURGNEUF, (M. l'Abbé) autrefois Jéfuite, puis Vicaire de la Paroiffe Saint-Laurent à Paris, & aujourd'hui Curé de Villejuif, a fait jouer à Tours une Paftorale intitulée Daphnis.

BOURSAL, (de) Auteur de l'Esclave couronné, TragiComédie du commencement du dix-feptieme fiecle.

BOURSAULT, ( Edme ) né à Muffi-l'Evêque en Bourgogne, en 1638, eft mort à Paris en 1701. Îl ne fit point d'études, & ne fut jamais le latin. Il ne parloit que le Patois Bourguignon, lorfqu'il vint à Paris en 1651. La lecture des bons Livres, & fes difpofitions heureuses, le mirent bientôt en état de parler & d'écrire élégamment en François. Ayant fait, par ordre de Louis XIV, un Livre intitulé: De la véritable Etude des Souverains le Roi en fut fi content, qu'il l'auroit nommé fousPrécepteur de Monfeigneur, fi Bourfault eût pofféde la langue latine. La Ducheffe d'Angoulême, veuve d'un fils naturel du Roi Charles IX, l'ayant pris pour fon Secretaire, on l'engagea à faire en vers, tous les

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huit jours, une Gazette qui lui mérita une penfion de deux mille livres. Louis XIV & fa Cour s'en amufoient beaucoup ; mais ayant lâché quelque trait de fatyre contre les Francifcains en général, & les Capucins en particulier, on lui impofa filence. Le Confeffeur de la Reine, Cordelier Efpagnol, fit fupprimer la Gazette & la penfion, & l'auroit fait mettre à la Baftille, fans le crédit de fes Protecteurs. Bourfault mourut à Montluçon en 1701, laiffant plufieurs Pieces de Théatre, & d'autres ouvrages. Les prin cipales font Elope à la Cour, Elope à la Ville, le Mercure galant, ou la Comédie fans titre, le Médecin galant, le Mort vivant, le Portrait du Peintre, les Cadenats, les Yeux de Philis changés en Aftres, les Nicandres, Germanicus, Marie Stuard, Phaeton, les Mots à la mode, Méléagre, la Fête de la Seine. On a encore de lui quelques Romans, le Marquis de Chavigny, le Prince de Condé, qui ne manquent pas de chaleur: Artemife & Policante; Ne pas croire ce qu'on voit. On a des Lettres de refpect, d'obligation & d'amour, connues fous le nom de Lettres à Babet ; de nouvelles Lettres, accompagnées de Fables, de Contes, d'Epigrammes, de Remarques, de bons mots.

Pour le former une idée jufte du génie drama tique de Bourfault, il faut oublier les premieres faillies d'un jeune homme, qui commence à donner des Comédies dans un âge, où l'on fait à peine qu'il y a des regles du Théatre. On fe contentera de remarquer dans ces foibles effais, quelques étincelles d'un efprit facile, mais qui ignore prefque jufqu'à la langue dans laquelle il veut écrire. Tout le monde fait que Bourfault devoit tout à la nature, & prefque rien à l'éducation. On s'en étoit tenu à lui apprendre à lire dans fon enfance ; & il arriva à Paris, fans avoir aucune connoiffance des Lettres, ne parlant même que le Patois de fon pays. Bientôt il imita", fans les connoître, fans les entendre, les Auteurs grecs Tome III.

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& Latins. La nature fut fon premier Maître ; elle luiapprit à parler fon langage, le même que parloient les Ecrivains célebres de la Grece & de Rome. Ce génie heureux fe plioit à tous les genres ; & chaque genre en particulier lui valut des fuccès. Ses Tragédies décelent une ame ferme, élevée & capable de manier les plus grandes paffions. Ses Comédies font une critique agréable des ridicules propres de tous les états, de tous les rangs, de tous les âges, de tous les temps; il les faifit dans le vrai, & les représente avec toutes leurs nuances, & fous toutes leurs faces. Il va du férieux au comique, du comique à la morale, & de la morale il revient à la plaifanterie, fans s'éloigner des regles du goût. Je parle ici de fes bonnes Pieces; car dans les autres, il joue fouvent fur le mot; mais fans faire tort à la penfée, qui eft toujours exprimée avec force, ou avec un naturel élégant & badin. Ses vers font, en général, nombreux & bien cadencés. Son ftyle, analogue au fujet, & d'une correction qui va prefque jufqu'au fcrupule, mais fans affe&tation des Législateurs de notre langue.

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BOUSSU (Pierre de) né à Tournai, & Auteur d'une Tragédie de Méléagre.

BOUTEILLER, (M) n'a travaillé que pour les Théatres forains, les Boulevards & la Province. Ses Pieces qui font en très-grand nombre, ont pour titre : Acanthe & Cidippe, la Toilette, le Sellier d' Amboife, le Savetier & le Financier, le Pâté d'anguille, le Goût du Siecle; Julien & Babet, ou le Magifter fuppofe; Céphis & Lindor, ou le Tonnerre; Zirphis & Mélida, ou le Premier Marin; les Boffus, Alain & Rofette, les trois Gafcons, Alexis & Louifon; le Tréfor, ou Avare corrigé ; l'Ile de la Raifon, le Laboureur devenu Gentilhomme, Prologue pour une Fête donnée à Ily; Elife, ou l'Ami comme il y en a peu.

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BOUVARD, né à Paris & originaire de Lyon, entra très-jeune à l'Opéra pour remplir les rôles de deffus, Il avoit alors la voix fi étendue, qu'on affure que jamais on en a oui de pareille: mais elle mua lorfqu'il eut atteint l'âge de feize ans, & il fut obligé de quitter l'Opéra. Depuis ce temps-là, fes rôles n'ont été chantés que par des femmes. Bouvard passa quelque temps à Rome, pour fe perfectionner dans la Mufique, & a donné, à fon retour, celle de l'Opéra de Médus, & une partie de celui de Caffandre,

BOUVOT, (Antoine Girard) né à Langres vers le commencement du dix-feptieme fiecle, a laiffé une Tragédie de Judith ou l'Amour de la Patrie.

BOYER, (M.) eft Auteur de la Mufique des Etrennes de l'Amour.

BOYER, Claude) Prêtre natif d'Alby, vint affez jeune à Paris, dans l'intention de s'adonner à l'éloquence; mais ayant prêché dans cette ville avec peu de fuccès, il fe livra à la Poéfie ; & ce fut celle du Théatre qui l'occupa prefque uniquement, Il y travailla pendant 50 ans, fans que jamais la médiocrité du fuccès l'ait rebuté, toujours content de lui-même, & rarement du Public, Cer Auteur avoit beaucoup d'efprit, & fes différents ouvrages font animés d'un feu qui ne fut point affoibli par l'âge; mais il n'avoit aucune connoiffance du fond de l'art qu'il pratiquoit; & manquoit également de goût & de fens; fon ftyle eft prefque toujours enflé, fon langage peu correct, & fes vers ordinairement très-durs.

En 1666, l'Abbé Boyer fut reçu à l'Académie Frangoife le difcours qu'il y prononça eft médiocre ; il mourut le 22 Juillet 1698. L'aimable vivacité de fa Province ne s'eft point démentie en lui jufqu'à l'âge de quatre vingts ans, Si de jeunes Auteurs alloient

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