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pour le confulter, ils le trouvoient toujours prêt à leur donner les avis, la feule chofe qu'il eut à donner.

L'Abbé Boyer étoit malheureux ; mais il favoit s'en dédommager par fon amour propre. On ne fait lequel des deux doit le plus furprendre, ou fon aveuglement fur les défauts effentiels de fes ouvrages, ou l'acharnement ridicule de Racine & de Boileau contre cet Auteur. Cette perfécution, fi peu convenable à ces grands hommes, n'avançoit que de quelques jours la chûte des Pieces de leur adverfaire; tandis que celui-ci, qui s'en faifoit honneur, & fe perfuadoit que cette brigue étoit caufe de fes difgraces, demeuroit opiniâtrement dans l'erreur. On ne peut néanmoins lui refufer de l'imagination; mais il en faifoit mauvais ufage. Il choififfoit des plans bizarrement compliqués & des Personnages équivoques, qui n'avoient aucun caractere, cherchant le sublime où il ne falloit du naturel auffi eft-il tombé dans un galimaque thias inintelligible peut-être à lui même, & dans des difcours bas, fi fréquemment répétés, qu'on eft tenté de croire que c'est le hazard qui a jeté dans fes Poëmes quelques vers heureux qu'on y rencontre. Les plus connus font Porcie, Ariftodeme, la Sœur généreufe, Porus, Ulyffe dans l'Ile de Circé, Tiridate, Clotilde, Frédéric, la Mort de Démétrius, Polycrite, Oropafte, Alexandre, les Amours de Jupiter & de Semelé, la Fête de Vénus, le Jeune Marius, Celimene, Polycrate, Athalanie, le Fils fuppofé, Lifimene, le Comte d'Effex, Démarate, Agamemnon, Artaxerxe, Jephté, Judith, l'Opéra de Méduse.

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BRACK (Pierre de) n'eft connu que par une Paftorale d'Aminte.

BRASSAC, (le Chevalier de) ancien Ecuyer de M. le Prince de Dombes, Colonel d'une Brigade de Carabiniers, & Brigadier de Cavalerie, enfuite Maréchal-de-Camp, mort depuis peu d'années, étoir

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Auteur de la Mufique de l'Empire de l'Amour, de Léandre & Héro, & de l'Acte de Linus.

BRÉCOURT, (Guillaume Marcoureau, fieur de) embraffa de très-bonne heure, le parti de la Comédie, & la joua quelques années en Province dans différentes Troupes, & enfin dans celle de Moliere. Il fuivit ce dernier à Paris, lorsqu'il s'y vint établir en 1658; mais Brécourt ayant eu le malheur de tuer un Cocher fur la route de Fontainebleau, fut obligé de fe fauver; & il fe retira en Hollande, où il s'engagea dans une troupe Françoise, qui appartenoit au Prince d'Orange. Pendant le féjour de Brécourt en ce pays, le hafard voulut que la Cour de France, pour certaines raifons d'Etat, vouloit faire enlever un particulier qui s'étoit réfugié en Hollande. Brécourt, qui ne cherchoit que les occafions qui pouvoient lui faciliter fon retour dans fa Patrie, s'offrit, & promit d'exécuter ce qu'on lui demandoit. Mais cette entreprise ayant manqué, Brécourt jugea bien que fa vie n'étoit pas en sûreté ; & fur le champ il revint en France. Le Roi, informé de la bonne volonté dont il avoit donné des preuves, lui accorda fa grace, & lui permit de rentrer dans la Troupe de Moliere.

Brecourt avoit beaucoup de valeur : on en rapporte un trait qui mérite d'être cité. En l'année 1658, ce Comédien étant à la chaffe du Roi à Fontainebleau , joua une affez longue fcene avec un Sanglier qui l'atteignit à la botte, & le teint longtemps: mais lui ayant enfoncé fon épée jufqu'à la garde, il mit ce furieux animal hors d'état de le faire craindre. Le Roi eut la bonté de lui demander s'il n'étoit point bleffé, & de lui dire qu'il n'avoit jamais vu donner un fi vigoureux coup d'épée.

Auteur & Acteur du Théatre François, Brécourt repréfentoit avec plus de fuccès qu'il ne compofoit. Il excelloit dans les rôles de Roi & de Héros dans les Tragédies, & dans ceux à manteau dans les Pieces

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Ċomiques. Son jeu étoit tellement animé, qu'il fe rompit une veine en jouant dans fa Comédie de Timon, qu'il vouloit faire réuffir au moins par l'action. Il mourut de cet accident en 1685. Ses autres Fieces dramatiques font l'Ombre de Moliere, l'Infante Salicoque, la Feinte Mort de Jodelet, la Noce de Village, les Regals des Coufins & Coufines, le Jaloux invifible. Il y a quelques traits comiques dans ces Pieces; mais ces traits femés de loin en loin, ne racherent pas le défaut d'invention, & la groffiéreté des plaifanteries.

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Brécourt, qui, comme nous l'avons dit étoit également grand Acteur dans le Tragique & dans le Comique, après avoir joué dans Bérénice, repréfentoit Colin dans fa petite Comédie de la Noce du Village. Indépendamment de ces rôles, il jouoit fupérieurement ceux de l'Avare, de Pourceaugnac, &c; mais cet homme, confommé dans la repréfentation l'étoit peu dans la compofition. Nous n'avons de lui que de petites Comédies, dont la verfification eft très-foible. La plupart de fes fujets font mal conduits. On ne remarque aucun caractere; ce qu'il peut y avoir de paflable, ne doit être attribué qu'à la connoiffance qu'il avoit du Théatre, & à fon habitude journaliere. En un mot ce Comédien excellent ne fut jamais qu'un mauvais Auteur.

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BRIT, (M.) né à Dijon, fils d'un célebre Avocat de cette ville a donné au Théatre François l'Ecole amoureuse, le Concert, la Double extravagance, le Jaloux, le Faux généreux, la Fause confiance, l'Epreuve indiferette, le Mariage par dépit, les Deux Sœurs; & en Société avec MM. Godard d'Aucourt & Villaret, le Quartier d'hiver. Il a fait jouer auffi à la Cċmédie Italienne l'Entété les Deux Amis, ou le Vieux Coquet; & à l'Opéra-Comique, le Déguisement Paftoral & le Parnaffe moderne.

Ses Comédies, en général, font écrites avec une

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élégante facilité, dialoguées avec beaucoup de naturel & de jufteffe ; & la liaison, la progreffion des Scenes annoncent une grande connoiffance de l'art dramatique. Il fait, avec eiprit, faire fortir d'une fituation, des traits de plaifanterie, des peintures de mœurs; il fait amufer, intérefler dans des Scenes entieres, par des -Portraits vrais, des attitudes ridicules, des touches de pinceau agréables & variées.

Nous croyons que nos Lecteurs verront ici volontiers le jugement que M. Paliffot, très-bon Juge en cette parte de notre Littérature, a porté de cet Auteur, dans fes Mémoires Littéraires, relativement au Théatre.

« Il feroit à fouhaiter, dit-il, que M. Bret ne se » fût jamais écarté, par complaifance pour le goût » du fiecle, des vrais principes qu'il a fur fon art. "La Double extravagance, Piece d'intrigue, & l'un » de fes premiers ouvrages, étoit dans le bon genre » comique; mais depuis il femble que cet Auteur » ait cru devoir faire violence à fes propres talents, » en faveur du genre férieux, qui prenoit de jour » en jour plus de crédit fur nos Théatres. Ce n'eft » pas que M. Bret foit tombé dans les excès monf> trueux où nous avons vu fe précipiter quelques » Dramatiques modernes. Si l'on trouve dans fon » Faux généreux des fituations pathétiques, elles ne » produilent que cette émotion naturelle & douce » que les Maîtres de l'art fe font quelquefois per"mis d'exciter dans leurs meilleures Comédies. Mais » en général, M. Bret eft devenu, dans la plupart » de les Pieces, trop réservé fur le Comique, comme » s'il eût craint qu'il ne fût pas poffible de ramener » la nation au bon goût. On pourroit auffi lui re» procher de n'avoir pas toujours affez travaillé fes vers; mais cette negligence fe fait moins fentir dans » le ftyle familier de la Comédie, que dans tour » autre genre de Poéfie ».

BRETOG, (Jean) fieur de Saint-Sauvur, né à

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Digne, n'eft connu parmi les Auteurs dramatiques, que par une Piece intitulée l'Amour d'un Serviteur envers fa Maitree, imprimée en 1561,

BRIDARD, Auteur de la Paftorale d'Uranie.

BRIE, (de) Auteur peu connu, quoiqu'il ait traduit quelques Odes d'Horace, & que Rouffeau ait fait quatre Epigrammes contre lui. Il étoit fils d'un Chapelier de Paris, & mourut en 1713, laiffant une Tragédie des Héraclides, & une Comédie du Lourdaut,

BRILLANT, (Mademoiselle Marie le Maignan) Epoufe du fieur Buro de l'Orchestre de l'Opéra, a débuté au Théatre François le 16 Juillet 1750, par Lucinde dans l'Homme à bonnes fortunes, & Agathe dans les Folies amoureuses, & fut reçue à la fin de la même année, Elle avoit paru à l'Opéra-Comique avec beaucoup d'applaudiffements. Il y a déja plufieurs années qu'elle a quitté le Théatre,

Brillant brille autant par fon jeu,
Que par les graces & fes charmes ;
Qui la voit lui résiste peu;

Et qui l'entend, lui rend les armes.

BRINON, (Pierre) Confeiller au Parlement de Normandie, n'eft connu que par deux Pieces, l'Ephéfienne, & Baptifte, ou la Calomnie. Il vivoit au commencement du fiecle dernier; & on lui a encore attribué une Tragédie de Jepthé, donnée en 1615.

BRISSET, (Roland) fieur du Sauvage, Avocat, né à Tours dans le feizieme fiecle, eft Auteur des Tragédies de Thyefte, de Baptifte, d'Agamemnon, d'Hercule furieux, & d'Octavie. On lui attribue encore la Dieromene & les Traverfes de l'Amour.

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