l'Abbé de court diner, ou qui s'attend à l'écuelle d'autrui, dîne fouvent par cœur ; les Joueur & le Chaf-feur, ou la Balle va au Joueur; l'Avocat Chanfonnier, ou il fait bon battre les glorieux; l'Hiftoire, ou promettre & tenir font deux; le Bal, ou il donne des verges pour le fouetter; le Peintre en cul-de-fac, ou néceffité n'a point de Loi ; la Vefte brodée, ou il ne faut pas toujours croire ce que l'on voit; le Boiteux ou l'occafion fait le larron; le Bavard, ou trop parler nuit; le Chien de la Foire, ou promettre & tenir font deux; le Veuf, ou il n'y a point d'éternelles douleurs; le Diftrait, ou l'on ne fauroit penfer à tout; les Pleurs d'Homere, ou qui fe fent morveux fe mouche; le Petit-Maître par Philofophie, ou que chacun fafle fon métier, & les vaches feront bien gardées; le Chanteur Italien, ou à l'impoffible nul n'eft tenu; le Petit Poucet, ou ce que Dieu garde eft bien gardé; l'Auteur avantageux, ou il ne faut pas petter plus haut que le cul; le Boudoir, ou il bat les buiffons, & les autres prennent les oiseaux; le Pari, ou l'on ne fauroit tirer de l'huile d'un mur; la Médaille d'Othon, ou ce qui eft bon à prendre, eft bon à rendre; l'Homme qui craint d'aimer, ou chat échaudé craint l'eau froide; la Rose rouge, ou qui dit ce qu'il fait, qui donne ce qu'il a, qui fait ce qu'il peut, n'eft pas obligé à davantage; l'Auteur & l'Amateur, ou plus de bruit que de befogne; la Veuve avare, ou à trompeur trompeur & demi; la Permiffion de chasse, ou à laver la tête d'un Maure, on perd fa leffive; les Epoux malheureux, ou le diable n'est pas toujours à la porte d'un pauvre homme; l'Ecrivain des Charniers, ou il fe fert de la patte du chat pour tirer les marrons du feu ; le Suiffe de porte & le Portrait, ou face d'homme porte vertu; l'Etranger ou l'entente eft au difeur; le Lievre, ou il faut gratter les gens où il leur démange; les Bons, ou aux derniers les bons; l'Avocat confultant, ou un bon averti en vaut deux; les Défefpérés de l'Opéra, ou beaucoup

de paroles & peu d'effets; le Bon mari, ou entre deux felles le cul à terre; la Corbeille de mariage, ou Dame touchée, Dame jouée; l'Officier du gobelet, ou Dieu vous garde d'un homme qui n'a qu'une affaire; la Recommandation, ou avec les honnêtes gens il n'y a rien à perdre; le Faux Empoifonnement, ou plus de peur que de mal; l'Importun, ou à quelque chofe malheur eft bon; le Chien de Jupiter, ou il eft plus heureux que fage; l'Ambassadeur, ou Charbonnier doit être maître chez lui; le Prince Woursbeurg, ou gros Jean qui remontre à fon Curé; le Bou, ou il ne faut point dire fontaine, je ne boirai pas de ton eau; la Robe de chambre, ou elle eft comme l'anguille de Melun; le Sot & les Frippons, ou il ne faut pas fe confeffer au Renard; la Sonette, ou plus de bruit que de befogne; le Trompeur favorable, ou la tricherie revient à fon maître; la Guinguette, ou tout chemin mene à Rome; l'Amateur du Tragique, ou il faut battre le fer tandis qu'il eft chaud; le Médecin gourmand, ou qui fe fait brebis le loup le mange; le Seigneur amoureux, ou il vaut mieux tard que jamais; la Marchande de Cerifes, ou il faut amadouer la poule pour avoir les pouffins; la Dent, ou qui mal veut, mal lui arrive; l'Ane dans le potager, ou il faut qu'une porte foit ouverte ou fermée; le Marchand de bijoux, ou avec les frippons il n'y a rien à gagner; le Mari, ou qui fe fent morveux fe mouche; la Perruque, ou il faut ménager la chevre & les choux; l'Habit neuf, ou on fait par force ce qu'on ne fait pas par amitié; le Sot ami, on mieux vaut un ennemi, qu'un fot ami; l'Amant malgré lui, ou il ne faut pas badiner avec le feu; le Comédien bourgeois, ou a beau prêcher, qui n'a cœur de bien faire; Ja Maladie fuppofée, ou faute de parler, on meurt fans confeffion; le Patagon, ou c'eft la montagne qui enfante une fouris; le Petit-Maître, ou tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute; Toujours tout de même, ou quand on est bien, il faut s'y tenir

les Contretemps, ou ce que femme veut, Dieu le veut; les Amants indifcrets, ou trop parler nuit; les Comperes, ou on ne fait pas toujours ce qu'on refufes le Sac d'avoine, ou tant de tués que de bleffés, il n'y a perfonne de mort; la Chanfon, ou pour réuffir tous moyens font bons; le Chat perdu, ou enfermer le loup dans la bergerie; l'Atteftation, ou avec la perfévérance, on iroit au bout du monde ; la Plainte ridicule, ou......; la Comédie fans Alteurs, ou qui compte fans fon hôte compte deux fois; les Braconniers, ou fin contre fin n'eft pas bon à faire doublure; l'Aubergifte, ou ce n'eft pas pour lui que le four chauffe; les Ennuis de la Campagne, ou pour s'amufer, il ne faut pas être difficile; les Auteurs Tragiques, ou il ne faut pas condamner les gens fans les entendre; la Dévote, ou qui refuse muse; le Curé, ou fe fervir de la patte du chat, pour tirer les marrons du feu ; le Frere Côme, ou il ne faut pas vendre la peau de l'Ours avant qu'il foit mort.

Les autres Pieces de fociété, faites par M. de Carmontel, imprimées ou non imprimées, font le Mari Médecin, les Liaisons du jour, les Hommes à la mode le Billet perdu, les Faux inconftants; le Souper, ou le Mariage à la mode; les Acteurs de fociété, les Bonnes amies, le Chat perdu & retrouvé, l'Amant embarrasse, le Roman, le Prifonnier, le Novice, l'Heureux déguifement, l'In-promptu de Nanterre, les Billets de Bal. les Bonnes gens, le Petit Don Quichotte, le Bal de Province, les Boffus, les Jours gras, Gille Peintre en papier noir, Gille Isabelle & revenant, Gille antique Gille amateur, le Fat de village, Dibutade, le Bouquet enchanté, le Sculpteur, le Bailli avare, la Jambe caffée, la Reine de Navarre, l'Entêté, l'Amante de fon mari, l'Amant Prédicateur, la Courtifanne amoureufe, Hirzée, Albert & Cécile, le Teftament fingulier, la Veuve finguliere, le Tréfor, la Devinereffe, Jupiter, Bauf gras, l'Infidélité fuppofée.

Il y a dans les Proverbes de M. de Carmontel (où il joue parfaitement lui-même les rôles principaux) des

ridicules bien faifis, beaucoup d'efprit, d'imagination; de vérité, d'enjouement, de morale même; ce font des plaifanteries de fociété très-agréables, & dont quelques-unes pourroient être jouées avec fuccès fur le Théatre.

CAROLET, fils d'un Procureur à la Chambre des Comptes, & mort vers 1740, a donné aux Italiens, les Aventures de la rue Quincampoix, la Parodie de Médée & Jafon, & beaucoup d'Opéra faits feul ou en fociété, tels que le Médecin malgré lui, l'Allure, Tirefias aux Quinge-Vingts, les Petites Maifons, l'Ile du mariage, les Audiences de Thalie, le Pere rival, le Rival de lui-même, le Racoleur, les Amours des Indes, le Déguisement poftiche, les François au Sérail, le Mariage en l'air, Pierrot Cadmus, le Palais de la fortune, la Cendre chaude, la Noce interrompue, la Fontaine de Jouvence, la Guitare enchantée, 1Ouvrage d'une mi→ l'Entêtement des Spectacles, Brioche vengeur de Tiréfias, Inès & Mariamne aux Champs Elifées, les Eaux de Paffy, le Réveil de l'Opéra-Comique, la Lanterne véridique, le Parterre merveilleux, la Mere jaloufe, le Cheveu, le Retour de l'Opéra-Comique au Fauxbourg Saint-Germain, le Quartier d'hiver, la Mie Margot, le Quiproquo, l'Intrigue inutile, l'Amour peyfen, la Fée Brochure, Momus Oculifte, la Princeffe de Golconde, les Amants embarraffés, &c.

CARVILLE, (la Demoiselle) Danfeufe célebre de l'Opéra pour la danfe grave, morte il y a quelques années, a mérité les vers fuivants :

Que Carville fait bien connoître
Par fa grace & fes pas charmants,
Jufqu'à quel point vont les talents,
Avec les leçons d'un grand Maître !

(M. Dupré.)

CASTERA, (Louis-Adrien du Perron de) Réfident

du

du Roi à Varfovie, mort en 1752, dans fa quarantecinquieme année, a compofé beaucoup d'ouvrages, dont nous ne citerons que ceux qu'il a faits pour le Théatre; favoir, le Phénix, ou la Fidélité mise à l'épreuve, & les Stratagêmes de l'Amour.

CASTRES, (M.) a donné le divertiffement de la Fête de la Paix, & les Surprifes, ou le Rival confident.

CATINON, (Mlle. Foulquier, dite ) aujourd'hui Madame Riviere, débuta à la Comédie Italienne par le rôle d'Angélique, dans la Mere confidente; enfuite par celui de Silvia de la Double inconftance, dans lequel elle n'eut pas un fuccès moins complet & moins mérité par la décence de fon maintien, & les graces naturelles de fa déclamation: elle joignoit à ce talent celui de la danfe, qu'elle poffédoit dans un degré fupérieur.

CAVAILLON, (Serizanis de) Confeiller, Aumônier du Roi, Docteur de Paris, Chanoine Théologal de la Sainte Eglife d'Aix, a fait imprimer dans cette Ville une Tragédie facrée, intitulée Théophile, ou la victoire de l'Amour divin fur l'Amour profane.

:

CAUX, (Gillet de Montlebert de) Ecuyer, naquit à Ligneris, Village de la Généralité d'Alençon; il defcendoit de Pierre Corneille par fa mere. Après avoir fait fes études dans fa Province, il vint à Paris, où il fut Contrôleur Général des Fermes du Roi : & mourut fubitement, âgé d'environ cinquante ans, en 1733Il n'a fait que les deux Tragédies de Marius, & Lifimachus; encore cette derniere a-t-elle été achevée & mife au Théatre par fon fils.

D

с

CAZANOVE, (M.) a donné au Théatre en 1752, en fociété avec M. Prévôt, les Thessaliennes.

Tome III.

G