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LA POÉSIE LYRIQUE EN FRANCE

DES ORIGINES A 1914

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LONDON & TORONTO

J. M. DENT & SONS LTD.
PARIS: J. M. DENT ET FILS
NEW YORK: E. P. DUTTON & CO.

Les feuilles qui tombent, Poésie.
En marge de la vie, Poésie.

841

N 753 prv

All rights reserved.

PRINTED IN BELGIUM.

AVANT-PROPOS

Ce livre est le résultat de plusieurs années de recherches. Je le présente au public avec d'autant plus de modestie que le sujet en est vaste.

Comme il ne serait sans doute pas inutile de préciser en quelques lignes le but que je me suis proposé, qu'on me permette de dire que j'ai d'abord voulu donner de la poésie lyrique française une idée d'ensemble aussi claire que possible, en dessiner la courbe au cours des siècles, faire voir comment les époques et les oeuvres ont réagi les unes sur les autres et par quelles étapes la poésie lyrique a passé pour en arriver aux petits groupements qui se disputaient une place au soleil à la veille de 1914.

Pour cela je n'ai pas hésité à puiser largement dans les travaux des maîtres de la critique, des Sainte-Beuve, des Brunetière, des Faguet, des Lanson, des Gourmont, et de beaucoup d'autres dont j'ai reproduit l'opinion lorsqu'elle m'a paru juste et les jugements quand ils m'ont semblé définitifs. De plus, j'ai multiplié les citations parce qu'à mon sens, elles sont indispensables pour éclairer la critique. Enfin, j'ai indiqué dans une bibliographie détaillée les œuvres qu'il faudrait consulter pour pousser l'étude plus avant. J'ai voulu ainsi placer entre les mains des jeunes gens qui étudient la littérature française une documentation commode qui leur faciliterait la tâche.

Mais j'ai eu encore un autre but. J'ai souvent remarqué que les jeunes Anglais qui séjournent quelque peu en Normandie ne manquent jamais de vanter les omelettes de Mine Poulard. Cela est fort bien. Mais au pied de l'auberge de cette honorable dame s'étendent les sables mouvants qui ont inspiré à Victor Hugo son admirable page de l'enlisement. Mes jeunes amis ne parlent point de cela. Or, nous avons en France, dans les oeuvres de nos poètes, de Rutebeuf à Paul Fort, des choses qui ont leur saveur aussi. Elles méritent qu'on les goûte avec un peu plus d'attention. Il n'est pas nécessaire d'être un Stevenson pour adorer Villon, ni un Edmund Gosse pour admirer Hugo, ni un Arthur Symons pour aimer Verlaine. Nous ne pouvons que gagner les uns et les autres à nous mieux connaître, car nous verrons qu'au fond, que nous soyons Anglais ou Français, nous avons sur la vie des idées et des illusions qui ne diffèrent aucunement. Nos joies sont pareilles, nos déboires se ressemblent. Je voudrais que l'on sût comment en France, à travers les siècles, on a essayé d'exprimer ces idées, comment on a chanté ces joies et ces illusions, comment on a pleuré sur ces déboires, et

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