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hommage plus digne du Chef de la Juftice, ni qui puiffe vous être plus agréable, qu'en vous offrant le Recueil des Ouvrages de votre illuftre Prédéceffeur, dont vous avez été l'Ami & le Collegue, & dont la mémoire vous eft chere. Cet efprit de juftice, cette bonté de cœur, ces mœurs qui font le caractere propre du Magiftrat vertueux, & qui expriment le vôtre & celui de M. d'Aguesseau, furent les folides fondements de l'amitié qui vous unifoit. En rempliffant avec vous les fonctions importantes du Miniftere public, il goûta la fenfible fatisfaction de les partager avec le petitIII Difc. fils de ce grand Homme*, en qui (pour nous fervir de fes expressions ) le Ciel avoit joint l'éclat de la réputation à celui de la naiffance, & avec le fils de ce Magiftrat refpectable auquel il avoit d'abord été associé dans les mêmes fonc tions **, & dont il a tracé le portrait en ces

page 38.

* GUILLAUME DE LAMOIGNON, Premier Préfident du Parlement. **CHRETIEN-FRANÇOIS DE LAMOIGNON, d'abord Avocat-Général, & enfuite Préfident à Mortier du Parlement.

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curiale, page

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termes fi énergiques: Regner par la parole dans XII Mera le Barreau, & par la raison dans le Sénat, avoit été le partage glorieux de fa vie. Heureux Fils! Heureux Pere! Après avoir fait revivre en lui l'illuftre Chef de cette Compagnie, dont il renouvelloit tous les jours la mémoire par ses paroles, & encore plus par fes exemples, il avoit eu auffi la confolation de renaître dans deux Enfants, fucceffeurs de fes Vertus autant que de fes Dignités. Que pourrions – nous ajouter, MONSEIGNEUR, à des Éloges fi remplis de fentiment? Heureux de pouvoir fervir à les tranfmettre à la postérité. Vous êtes devenu plus particulierement notre Protecteur en fuccédant à M. d'Agueffeau dans la premiere Dignité du Royaume : il s'intéref foit aux fuccès de notre Art, à l'honneur de l'Imprimerie de France, à fa réputation dans les Pays Etrangers. Elle eft redevable à vos bontés & à celles d'un Fils amateur des Lettres & des Sciences, des progrès qu'elle fait tous les

jours. Nous nous flattons que ce Recueil, entrepris fous votre autorité, en nous acquittant de ce que nous devions aux vœux empreffés du Public, & à la mémoire de M. d'Agueffeau, fera auffi la preuve & le gage de la reconnoiffance, de la vénération, & du respect trèsprofond avec lequel nous fommes,

MONSEIGNEUR,

DE VOTRE GRANDEUR,

Les très-humbles & très

obéiffants ferviteurs,

Les LIBRAIRES Affociés.

AVERTISSEMENT

AVERTISSEMENT

SUR LES DISCOURS

CONTENUS DANS CE VOLUME.

E Public a déja porté fon jugement fur les Difcours de M, le Chancelier d'Agueffeau. Ceux qui ont paru en 1756 ont fait fur les Lecteurs la même impreffion qu'ils avoient faite autrefois fur les Auditeurs, On a été étonné & comme transporté à la vue d'un genre d'Ouvrages où l'on trouve les charmes de l'Imagination, les richeffes de la Science, la force & l'autorité de

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la Raifon; où les traits les plus brillants semblent se rassembler pour former un grand corps de Lumiere; où l'ame élevée au - deffus d'ellemême, goûte les délices pures de la Vérité, & se fent pénétrée par l'amour de la Justice. On diroit que c'est la Vertu qui parle aux hommes par la bouche de Ciceron, & qui combat le vice avec les armes de Démosthène.

On reconnoît à ces caracteres le grand Orateur, & le vrai Philofophe. Tous les Ecrits de M. le Chancelier d'Agueffeau portent l'empreinte de ces deux qualités unies dans fa perfonne; & c'est ainfi que fans le vouloir, il s'y est peint lui-même, beaucoup mieux que nous ne le pourrions faire, fi nous ofions placer ici fon Eloge.

De grands traits de reffemblance nous conduiroient à le comparer au célebre Chancelier de l'Hôpital, & à faire un parallele de leurs talents & de leurs travaux, de leur amour pour l'Etat, des Loix dont la France leur eft redevable, & de la gloire qu'ils fe font acquise, même dans les Pays Etrangers. Une telle entre

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