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prend lui-même,au deuxième Livre de fes Retra tations, chap. 2. Au lieu que jufqu'alors l'Offrande s'étoit faite en filence, comme cela s'obferve encore le Samedy-faint.

39.Sufcipe fancte Pater,omnipotens,æterne Deus, banc immaculatam Hoftiam. Offerimus tibi, Domine,Calicem falutaris. In fpiritu humilitatis. Veni fanctificator. Sufcipe fanita Trinitas, hanc Obla-. tionem, &c.]Toutes formules d'Oblation,introduites en diverfes Eglifes, vers l'onzième fiecle. L'Auteur du Micrologue, qui vivoit en ce temslà, parle du Veni fanctificator & du Sufcipe fanta Trinitas, comme de prieres déja ufitées en fon fiecle.

40. Et fur tout & bien avant toutes celles-là, l'Oraison appellée Secrete, ] dont fans doute faint Juftin fait mention, en rapportant les prieres que le Pontife récitoit fur le pain & le vin offerts par les fideles. Car nous n'entendons par la Se crete, que la priere où le Prêtre commence à fanctifier les dons par l'oblation qu'il en fait à L. 8. c. 16. Dieu. Les Conftitutions des Apôtres parlent auffi d'une priere qui fe faifoit à voix baffe, immédiatement avant la Préface : ce qui eft précifement l'endroit de la Secrete, dont ces Conftitutions marquent icy la récitation à voix baffe & * Orans per fans chant * ; à la diftinction de la Préface, qui fe le Pontifex récite au contraire à voix haute & avec chant. Enfin S. Auguftin femble expreffement marquer cette Oraifon, lorfqu'il dit qu'après la priere on doit avertir les fideles d'élever leurs cœurs: Poft Orationem, admonemini ( furfum habere cor). Car c'eft justement après la Secrete, que le Prêtre fait cet avertiffement, en difant Surfum corda.

cum Sacerdotibus.

41. Le lavement des mains, ] dont parle S. Cy

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Lavabo inter

dès ce tems

rille de Jerufalem *, non feulement comme pra- *ainfi que de
tiqué par l'Evêque, mais auffi par tous les Prê- ces paroles,
tres qui entouroient l'Autel (a). Et en effet on innocentes ma-
n'auroit pas moins affecté de proprieté & de net, mus meas, qui
teté à l'Autel, je dis même dès les premiers à accompa
temps, qu'aux tables communes & aux repas or- gnoient cet-
dinaires. Or on fait que jamais les Juifs ne man-
geoient fans avoir lavé les mains. C'étoit même
une tradition parmi eux. Du moins les Prêtres ne V. Math. If
pouvoient-ils s'approcher de l'Autel fans s'être & Marc. 7.
auparavant lavez. Il y avoit pour cela à la porte

te action.

du temple,un baffin de fonte, auffi appellé Mer,
à caufe de la grande quantité d'eau qu'il conte-
noit (b). Les Païens avoient pareillement cou-
tume de laver leurs mains avant que de com-
mencer le facrifice. Illotis manibus facra tractare V. Aulular.
eft nefas, dit Héfiode. Nunc lavabo ut rem divi- Act.4. Scen
nam faciam, dit Euclio dans Plaute.

42. Fruits nouveaux qui étoient apportez fur
Autel.] Comme il paroît par le Concile de Con-
ftantinople de l'an 692. appellé Quini-fexte (c) ou
in Trulio (d); qui pour les raifons marquées au

(a),, Vous avez vû, dit ce Pere aux nouveaux baptifez, que le Diacre présentoit au Prêtre de l'eau pour laver fes mains, & à tous les autres qui étoient autour" de luy. Catech. s.

.

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(b) V. Exod. 30. It. 3. Reg. 7. 2. Paral. 4. Le Catdinal Bona prétend que les Benitiers qui font à l'entrée de nos Eglifes, ont fuccédé à ce baffin.

(c) Comme qui diroit quint-fixiéme ou cing-fixieme, à caufe du cinquiéme & fixiéme Concile ecumenique dont celuy-cy n'eft proprement que le fupplément, fur tout pour les Canons de difcipline. On l'appelle auffi en Grec pour la même raifon, Penthecte.

(d) Du nom du Dôme ou grand Sallon du Palais Imperial, où ce Concile fut affemblé. Et même le Palais entier étoit de là auf appellé Trullus; comme nous

2.

Canon 28.défend à l'avenir la diftribution de ces fruits avec l'Eucaristic. Maintenant que dès les premiers temps, ces fruits ayent été mis fur l'Autel à l'heure du Sacrifice, c'eft de quoy le troifié me & le quatriéme Canon des Apôtres rendent un témoignage pofitif.

43. Per quem hac omnia, Domine, femper bona ereas, fanctificas, vivificas, benedicis & præftas noL. 8.c. 46. bis. ] Paroles, ce femble, imitées d'un endroit des Conftitutions Apoftoliques, contenant le même fens en fubftance; & expreffement marquées à la fin du Ganon de la Meffe, dans le Sacramentaire du Pape Gelafe, & encore plus expreffement le Jeudy-faint à l'endroit de la bénédiction des faintes Huiles, & le jour de l'Afcenfion à la bénediction des Feves:

44. Le Pater] dont S. Jerôme & le Pape faint Gregoire font remonter la récitation à la Messe, jufqu'au temps des Apôtres.

45. Ces paroles, panem noftrum quotidianum da nobis hodie, entendues par plusieurs Peres, au fens de l'Eucaristie& de la Communion journaliere.] Par exemple S. Cyrille de Jerufalem appelle le pain de l'Eucaristie, le véritable pai fuperfubftan

voyons qu'on nomme encore préfentement à Arles, en langage du païs, le Palais de la Trouille ou Tronillane, l'ancien Palais de l'Empereur Conftantin. J'avois cru de même,que le Dôme qui s'éleve audeffus de la croisée des plus belles Eglifes modernes, donnoit le nom à toute l'Eglife même ; & qu'on difoit le Dôme de Milan,leDome de Florence, pour dire, l'Eglife de Milan, l'Eglife de Florence,&c Mais M. l'Abbé Chaftellain m'apprend qu'il n'eft point du tout vray qu'on dife Dôme de Milan,Dome de Florence, à caufe du Dôine de ces Eglifes: Dôme par toute l'Italie & par toute l'Allemagne, ajoute cet Abbé, guific cathédrale ; & ce domo là eft l'ablatif de domus,

tiel;

tiel; parce qu'il fortifie la substance de notre ame, ajoutant » qu'il n'arrive point à ce pain, ce qui arrive aux viandes communes; mais qu'il eft di- ce ftribué par toute notre substance pour l'utilité сс de l'ame & du corps. « Panem noftrum fuper,tan-ce tialem,porte l'Evangile de S. Mathieu; au moins felon notre Vulgate,nôtre pain fur-fubftantiel, c'eft. c. 6. 11. à-dire,qui eft audeffus de toute fubftance. Quoiqu'à vrai dire, cet endroit femble fignifier à la lettre, le pain néceffaire chaque jour à notre fubfiftance,la nourriture ordinaire & journaliere dont nous avons befoin pour nous fubftanter ; panem noftrum fuperfubftantialem.

46.L'Oraifon (Libera nos quafumus)] continue toute entiere dans ce qui fe trouve de plus anciens Sacramentaires.

47 Libera nos à malo ] C'est-à-dire, de toutes fortes de maux; interprétant l'ablatif malo non du malin efprit, mais du mal en général.

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48. Ab omnibus malis, præteritis, prafentibus &futuris. ] Expreffion, ce femble, copiée d'après S. Jerôme,qui dit que dans la priere (fans doute de præteritis l'Oraifon Dominicale) nous devons demander & de pratenpardon à Dieu de toutes nos fautes prefentes, tibus venia paflées & à venir.

& de futuris

rogare.

49. La fraction du pain néceffaire pour la diftribution.] N'étant pas poffible en effet de partager un pain à plufieurs, fans le rompre ou le couper & le mettre en morceaux. Aufli le Fils de Dieu, voulant donner fon Corps à fes Apôtres; fous le Symbole du pain, rompit ce pain, fuivant la coutume des Juifs (a) de partager ainfi le pain (a) Marquée en plufieurs endroits de l'Ecriture; ue Difcipajufques-là, que rompre le pain veut tantôt dire, donner lis fuis. du pain, comme en cet endroit d'ifaïe (c. 58.), Frange Math. 26. Tome I.

I

Accepit Jepanesa &

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benedixit ac fregit.dedit

26.

fans le couper (4). Ce que les Apôtres obferverent toujours auffi dans la fuite; jufques-là que, pour marquer qu'ils perfeveroient dans la partiAct.11.42 cipation de l'Eucaristie, S. Luc dit dans la fration du pain. Enfin, l'Eglife a toujours continué depuis à rompre le pain de l'Eucaristie, & à le reduire en petits morceaux & en parcelles (b), pour le diftribuer enfuite (c). Après cela il fait beau voir le Miniftre Chamier nous venir reprocher que nous ne rendons que des raifons allégoriques de la fraction. Mais qu'elle hardieffe à Luther & à d'autres Sectaires, d'avancer que l'Eglife a aboli cette pratique !

4 Rom. 16.

16. 20. 2.

où ce baifer

un bifer de

ço. Le baifer de paix ] fouvent recommandé 16.1 Cor dans les Epitres des Apôtres a,& fi fréquemment Cor. 13.12. pratiqué parmy les Chrétiens. S. Juftin, S.Cy1. Petrille de Jerufalem & d'autres anciens Peres, eft appellé marquent expreffément le baifer par lequel on dans leGrec, fe falue à la Meffe. Il eft vray que ce bailer fe charité d'a- donnoit autrefois avant l'Offrande; fans doute à caufe de ces paroles de Jefus-Chrift d; » Si faiCatech. efurienti panem tuum ; & cet autre de Jeremie (c, 4.). Parvuli petierunt panem, & non erat qui frangeret eis: & tantôt, prendre de la nourriture & manger, recevoir l'Eucaristic, qui eft le fens de ces paroles des Actes des Apôtres (c. 20.), Cùm conveniffemus ad frangendum punem.

mour.

b Apol.

Mit

d Math. 5.

23.

(a) Ce qui leur étoit aifé, se servant alors de petits pains longs & minces, comme on les fait encore en plufieurs pais. V. fur cela les Mœurs des Ifraelites, de M. l'Abbé Fleury.

(b) Particula; ainfi s'appellent encore à present les petites Hofties.

(c),, On le partage & on le met en morceaux pour ,, le diftribuer, dit S. Auguftin, en fa Lettre 149 à S. ,, Paulin.,, On divife le Sacrement,pour pouvoir le don ner aux fideles à la Communion, dit Geoffroy Bouf

"

fard.

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