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59. L'Oraifon nommée (Poftcommunion) ou Adcomplendum; ] expreffement marquée dans les Conftitutions des Apôtres,& dans S. Auguftin en E.exliv. fa lettre à S. Paulin, où il dit que » l'A on de » graces fe fait après qu'on a participé à ce grand » Sacrement, & qu'elle eft comme la conclusion » de tout le reste.

nov. edit.

Moine de

60. Ite, miffa eft; ] où, felon les Conftitutions Apoftoliques, Ite in pace (a): toutes formules imitées, au fentiment de quelques Doctes, de l'Illicet des Romains, & du Laois aphefis des Grecs, & par conféquent tres-anciennes. Voyez au Chapitre 1. Remarque 1. ce que nous avons dit fur ces mots Illicet & Laois aphefis,qui reffemblent fort en effet à notre Ite, miffa eft. Bien Ce plus, le Docte Génébrard parle de l'Illicet en parTrieur de S. ticulier, comme de l'équivalent de l'Ite, miffa est: Denys de la lequel même, felon cet Auteur, étoit pareilleParis, puis ment la formule des Romains: enforte que ces termes, Ite, miffa eft, paroiflent avoir été en ufafi du xvi. ge dès l'origine de l'Eglife. Tertullien femble y fiecle, en fa faire en effet allufion, lorfque, pour exprimer le Foque c. 7. renvoy ou congé des fideles à la fin de la Messe, il dit, poft tranfacta Solennia, dimissa plebe.Et de L de anima, même S. Cyprien. Qui feftinans ad spectaculum, dimiffus & athuc gerens fecum, ut adfolet, EuchaL. de Spec- riftiam, dit ce Pere, en parlant de ceux qui courent aux fpectacles au fortir de la Meffe, & encore tout chargez de l'Eucaristie, qu'ils avoient

Chartre à

Archevêque

d'Aix, fur la

Liturgie Apo

c. 9.

tat. n. 7.

(a) Paroles qui fe difoient il n'y a pas longtemps, felon l'ufage de l'Eglife de N. D. de Beaune, au Diocese d'Autun, à la fin de tous les Offices des derniers jours de la Semaine fainte; ce qui fans doute n'étoit qu'un refte de ce qui le pratiquoit autrefois. tous les autres jours de l'année.

coutume d'emporter dans leurs maisons, pour pouvoir enfuite en ufer à leur dévotion. Ingreßus es in Ecclefiam, dit auffi le Traducteur de faint Chryfoftome, ne eas, nifi dimittaris.

:

re.

nus.

61. La bénédiction du Prêtre. ] Voicy ce qui en eft porté dans les Conftitutions Apoftoliques, L. 8. c. 15. Que le Diacre dife, Inclinez-vous & recevez la « bénédiction: qu'enfuite l'Evêque prie, en difant,ce Dieu Toutpuiffant,beniffe ceux qui fe profternent devant vous. « Il eft auffi obfervé dans l'Ordre Romain, que le Pontife defcendant de l'Autel pour s'en retourner à la Sacriftie, tout le monde lui lui demandoit la bénédiction en ces termes : Monfieur, ayez la bonté de nous donner votre béné-Jube,Dom diction:& que le Pontife répondoit: Que le Sei-ne,benedicegneur lui-même vous beniffe b. Enfin on ne fauroit Benedicat prefque mettre en doute que la pratique de vos Domidonner ainfi au peuple la bénédiction après le Sacrifice, ne foit auffi ancienne que l'Eglife même, qui, felon toutes les apparences, l'a tirée du Rit Judaïque (prefcrit au Livre des Nombres, chap. 6. v. 23. & marqué dans l'Ecclefiaftique, Aaron & à chap. 50. v. 22.); fuivant lequel le Grand fes fils, C'eft. Pontife defcendant de l'Autel, élevoit les mains infi fur toute l'affemblée, en difant, Que le Seigneuries enfans vous beniffe. Telle eft encore notre formule d'au-f d'Ifrael, jourd'hui, Que le Seigneur Toutpuissant vous beniffe, Queleseic. d la même auffi que celle de l'Ordre Ro-gneur vous“ main, rapportée plus haut, Que le Seigneur vous a Benedicat beniffe. Bien davantage, s'il eft plaufible, com- vos omnipome le prétend Janfenius, Evêque de Gande, que e fur le Chale Grand-Prêtre, en donnant la bénédiction au pitre ro. de l'Ecclefiaftipeuple dans l'ancienne Loy, prît la précaution que, v. 22. d'étendre fes mains vers les quatre côtez du temple, pour répandre généralement cette bé

c" Dites

que vous benirez"

vous direz "

beniffe,&c.

tens Deus.

qua

nédiction fur tout le monde ; & qu'ainfi, il décrivit deux lignes qui fe traversoient l'une l'autre : voilà encore juftement l'action qui accompagne ces paroles de la fin de la Meffe, Benedicat vos omnipotens Deus,tout-à-fait indépendante de celle qui fe fait communément pour représenter la Croix du Sauveur, & par conféquent fort antérieure à ce que nous appellons le Signe de la Croix dans l'Eglife. Il eft vrai, que comme cette bénédiction de la Loy de Moïfe, faite des tre côtez du Temple', defigne & exprime parfaitement une Croix, compolée, comme l'on fait de deux lignes, dont l'une coupe l'autre à angles droits, elle a auffi infenfiblement paffé, au fentiment du même Janfenius, de l'Eglife Judaïque dans l'Eglife Chrétienne, où elle s'eft même tout auffitôt réunie & confondue avec la figure de la Croix de Notre-Seigneur , qui l'a, pour ainfi dire, confacrée & fait entrer lous le titre & avec toute l'efficace & la vertu de ce Signe falutaire de notre Rédemption, dans la plupart dcs actions des Chrétiens, où elle a auffi toujours retenu depuis fon ancien nom de Bénédic tion, pris de la bénédiction même ou priere qu'el accompagnoit. C'est-à-dire, cela préfuppofé, que les premiers Chrétiens, frappez de la reffemblance & de la conformité de la figure de laCroix de Jefus-Chrift, avec l'ancienne maniere de faire la bénédiction, ont été tout naturellement & comme infenfiblement portez à continuer cette action, non plus par rapport aux quatre parties du monde, comme lorfqu'il s'agiffoit de benir le peuple fous la Loy de Moïfe; mais pour mar quer & figurer les quatre branches ou extrémitez de la Croix, ou plutôt les deux morceaux de

le

bois qui la compofoient, en les réprésentant l'un dans la longueur depuis le front jufqu'à l'eftomac, & l'autre dans fa largeur d'une épaule à l'autre ; par où ils faifoient une perpetuelle commémoration du Myftere de la Paffion du Fils de Dieu. » Il refulte du chap. 50. v. 22. de l'Ecclefiaftique (allegué plus haut), dit Janfenius, que les Prêtres avoient coutume de benir le « peuple après le Sacrifice; & de plus, qu'en le « beniffant, ils élevoient les mains fur lui, en « les portant, comme il le prétend, de haut en « bas, & de gauche à droite, vers les quatre par- « ties du monde; ce qui formoit un figne de « Croix tout visible, & exprimoit clairement le « Myftere de la Croix de Jefus-Chrift: coutume « qui a paffé de la Synagogue dans l'Eglife & y a « été confervée jufqu'à prefent ; en forte qu'il eft « étrange qu'il y ait des Hérétiques qui en faffent « le fujet de leurs railleries & de leur mépris. « Notandum ex hoc loco*, morem Sacerdotibus fuisse ⋆ C'est-à-di• benedicere populo,peractoSacrificio.Item,quod in be re, l'endroit de l'Ecclefiaf nedictione populi,mos illis fuerit elevandi manus fuas rique, où il fuper populum,quod dicitur ab illis fieri folitum mo- cft marqué vendo manus in quatuor mundi partes, furfum fci- prêtre élelicet & deorfum, finiftrorfum & dextrorfum, cum vant les aperto Crucis Chrifti Myfterio. Qui mos ex veteri obfervatione,etiam in Ecclefiam derivatus eft & re- plc. rentus hactenus, ut mirum fit ab Hæreticis quibufdam rideri & contemni. L'Auteur du Traité de la Meffe de Paroiffe, imprimé à Paris en 1684. adjoute que c'étoit aufli en cette maniere, c'eftà-dire, en portant la main en haut, en bas, à « gauche & à droite & par conféquent en faifant « une Croix, que le Fils de Dieu beniffoit les pe- « tits enfans qu'on lui préfentoit, & que les Juifs

que le Grand

mains,beniffoit le peu

*en formant

» n'en étoient pas furpris, parce que c'étoit l'ordinaire. Que ce fut encore ainfi qu'il benit fon » Eglife lorfqu'il monta au Ciel; & qu'enfin les leSigne de la " Apôtres, à fon exemple & par fon ordre, ont Croix,dit S. introduit cette fainte coutume dans l'Eglife. Jerome " en fon Com- Salmeron & Scortia regardent auffi comme fort mentaire fur vrai-femblable, que le Fils de Dieu, en beniffant de Chap. 66 le pain de l'Eucaristie, lui ait pareillement im

le

d'Ifaie.

primé ce Signe. Ce n'eft donc pas fans quelque fondement, que Janfenius & l'Auteur du Traité de la Meffe de Paroiffe, croyent que N. S. en beniffant les enfans qu'on lui offrit,& encore en beniffant fes Apôtres, lorfqu'il fe fépara d'eux, étendit la main vers les quate côtez, & pa" conféquent en forme de Croix, fuivant la pratique alors ufitée; parce que, comme ces enfans, auffi-bien que les Apôtres, étoient en effet plufieurs, & peutêtre affez écartez les uns des autres, il étoit néceffaire que le Fils de Dieu portât fa main vers differens endroits. Mais qu'il l'ait pareillement étendue des quatre côtez, pour benir un pain feul & unique, lorfqu'il inftitua fon Sacrement, c'eft ce qu'il est difficile de paffer à Salmeron & à Scortia. Les Moines de la Congrégation de Bursfeld obfervoient encore, felon leur Cérémonial imprimé au commencement du fiecle dernier, de donner la bénédiction à la fin de la Mefle, vers l'Orient, le Midy, l'Occident & le Septentrion ; & par conféquent en forme de Croix.

Avec cela, la bénédiction qui fe donne communément aujourd'hui à la fin de la Meffe, avec ces paroles, Benedicat vos omnipotens Deus, accompagnées du Signe de la Croix, n'a pas troué par tout le même accès. Elle n'eft encore ade

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