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pas là; mais qu'il faifoit la cérémonie tout du long; qu'il commençoit par mettre fes prétendus Catécumenes en priere, en leur difant, Orate Catechumeni; qu'enfuite, il les recommandoit aux Fideles,là-préfens ( en idée), Omnes pro Catechumenis Deum obfecremur ; qu'après, il comman doit à ces fantômes de Catécumenes de fe lever Surgite Catéchumeni ; qu'il leur faifoit incliner la tête, leur impofoit les mains (qui portoient fur rien), & puis les renvoyoit, Exite Cathecumeni in pace. Après quoy,fans doute, il recommençoit fon manege fur les Energuménes, fur les Compétens & fur les Pénitens, ce qui rendoit la cé rémonie complete ; en forte que celebrare Catechumenis miffam, n'eft point icy précisément, dénoncer le renvoy aux Catécumenes, en leur difant, Foris Catechumeni, ce qui n'eût pas été capable de fatisfaire la fotte vanité de ce Solitaire ; mais c'eft faire encore les prieres & les bénédictions, en un mot toute la cérémonie du renvoy.

Ce renvoy étoit folennel & dénoncé à voix haute. En voicy les formules. Foris Catechumeni, hors d'icy Catécumenes. Si quis eft CatechumenoOrd. Rom, rum, recedat foras; s'il y a icy quelque Catécumene, qu'il s'en aille. Quotquot eftis Catechumeni, recedite tous tant que vous êtes icy de Catécume nes, retirez-vous. Ne quis Catechumenus fuperfit; qu'aucun Catécumene ne refte. Catechumeni exConft.Apoft eunto in pace; que les Catécumenes s'en aillent en VIII. c.6.7. paix. Exite Energumeni; fortez, vous Energumenes. Exite Illuminandi,ou, qui Baptifmum petitis; fortez Compétens. Exite qui in pœnitentia eftis ; S. Greg fortez, Pénitens. Si quis non communicat,det locum; que celui qui ne communique point avec les Fi

Dial. 1. 1.
G. 23.

deles

deles (a), (foit Catécumene ou Pénitent du fecond ou troifiéme degré ) qu'il fe retire. Procul,o, Æneid. procul este profani, difoient les Païens, comme nous l'avons déja obfervé plus haut. « Loin d'icy profanes; fortez, vous qui n'êtes point ini-c tiez dans les myfteres & les cérémonies. Procul ite nocentes,fi cui corde nefas tacitum, dit Stace, « L. 3. Sylv. Carm. 3.

Il eft refté dans l'Eglife des veftiges de ce renvoy, qu'on dénonce encore au Prône (b) les Dimanches avant le Sacrifice,à ceux qui font privez de la participation des faints Myfteres & des prieres publiques. Il eft vray que c'eft s'y prendre un peu tard, que de faire cette proclamation après l'Offrande, à laquelle on fait on fait que ces

chez De

(a) C'est-à-dire, qui n'eft point admis à prier avec les Fideles, & non, qui ne communie pas; comme traduit La réponse icy l'Auteur du Traité des mots de Meffe & de Commu- à ce Traité a nion, imprimé à Paris, chez Coignard en 1689. Autre- été impriment, & fi cette acception avoit lieu, il s'enfuivroit mée à Paris que les Pénitens du quatrième rang, qui ne partici- laule ea poient point à l'Eucaristie, auroient auffi été exclus du 1694. Sacrifice, auquel on fait toutefois qu'ils affiftoient avec les autres Fideles, reftant & fe tenant dans l'Eglife avec eux, après le renvoy des Catécumenes, d'où même ils étoient appelez Confiftans, fuivant ce que nous avons dit plus haut. Cette interprétation, Si quelqu'un ne communie pas, qu'il faffe place à ceux qui doivent communier, n'eft donc pas foutenable; & évidemment, il ne s'agit dans cette formule, Si quis non communi cat, det locum, que d'une communion de prieres, feulement exclufive des Catécumenes & des Pénitens, qui ne pouvoient communiquer, c'est-à-dire, participer aux prieres des Fideles..

(b) Ainfi dit du mot latin praconium (d'où on d'abord fait praonium, puis pronium, & enfin prône) qui fignifie cry public, proclamation, annonce, publitation; parce qu'en effet on public au Prône les Fêtes & des Jeunes de la Semaine, les Bans de Mariage, &c.

Tome I.

B

fortes de perfonnes ne peuvent fe trouver, l'Of frande failant partie de la Meffe des Fideles; mais ce n'eft pas toujours la faute des Curez, c'eft fouvent celle de leur Rituel, qui marque le Prône après l'Offerte, au lieu de le mettre après l'Evangile, précisément où le Miffel-Romain place le Sermon (a). Il y en a même qui le reculent jufV. leRituel (a) Feu M. de Harlay, Archevêque de Rouen, vouloit dece Prelat auffi qu'on plaçât le Prone immédiatement après l'Evande 1640. gile, quelque chofe que diffent au contraire lesRubriques de fon Miffel. C'eft ainfi que fur d'autres points, les Evêques appliquez, connoiffant que les Rubriques n'ont en effet de force & d'autorité, qu'autant qu'ils trouvent bon de leur en donner, favent les corriger & les redreffer dans l'exécution & dans la pratique, lorfque, foit par la faute des Copiftes & des Imprimcurs, ou par l'ignorance même des Rubricaires, elles s'écartent de l'efprit & des véritables regles de l'Eglife. Bien plus, dans les cas mêmes où les Rubriques fe trouvent conformes à d'autres Rubriques plus anciennes, & d'ailleurs font marquées expreffément dans le Pontifical Romain, dont l'autorité cependant paroît aujourd'huy fi grande & l'ufage fi univerfel, la plupart des Evêques ne laiffent pas d'en pratiquer quelques-unes, tout differemment de ce qu'elles font énoncées dans ce Pontifical. Comme, par exemple, de préfenter leur Anneau à baiser aux Miniftres nouvel lement ordonnez, avant que de les communier, au lieu de donner leur main, fuivant cette difpofition du Pontifical: Priufquam Communionem fumat, manum Pontificis Hoftiam tenentem, ofculatur Comme encore de charger les nouveaux Confirmez, de dire fur le champ, Pater, Ave & Credo, quoique la Rubrique por te feulement, que les parains & maraines feront avertis d'apprendre toutes ces prieres à leurs filleuls & filleules. Patrinis Matrinis annuntiat quòd inftruant filins..

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doceant eos Credo in Deum Pater nofter & Ave Maria, quoniam ad hoc funt obligati.

La récitation à voix intelligible du Canon de la Meffe, affez ordinaire parmy les Evêques peut être auffi citée en exemple du pouvoir qu'ils ont fur les Rits & fur les Rubriques. Il faut bien prendre tout cecy comme dés

qu'après la Secrete (a), fans faire d'une part attention que cette priere n'a pris le nom de diftinctions; autrement les Prêtres du fecond ordre, feront tentez de copier icy les Evêques & d'en faire autant. Ce n'eft pas que les Evêques s'arrogent le droit de changer à leur gré les pratiques, principalement celles qu'ils ont une fois reçues eux-mêmes & établies; mais c'eft qu'occupez à des devoirs plus effentiels & plus importans, en un mot ne pouvant tout faire par eux-mêmes, ils fe repofent ordinairement du foin des Cérémonies extérieures & indifferentes, fur leurs Chapellains ou Aumôniers, qui, peu inftruits ou moins attentifs, leur font quelquefois fur cela prendre le change. Et pour venir en particulier à ce qui fe paffe en quelques Diocefes à la Confirmation, on prétend qu'un Prelat ayans chargé un de fes Aumôniers de la commiffion de luy dreffer un petit Pontifical commode & portatif dont toutes les Rubriques fuffent retranchées, & qui contint feulement les formules des prieres néceffaires pour les fonctions Epifcopales; cet Aumônier laiffant à part tout le rouge de cette Rubrique du Pontifical (que même, felon toute apparence, il ne lut point du tout): Expedita itaque Confirmatione, Pontifex fedens, acceptâ mitra, patrinis & matrinis annuntiat quòd inftruant filios fuos bonis moribus, quòd fugiant mala faciant bona, & doceant eos Credo in Deum Pater nofter & Ave Maria, quoniam ad hoc funt obligati; il n'en referva que ces mots, qui y font marquez en noir, Credo in Deum, Pater nofter, Ave Maria. Ce qui fit que comme, faute de Rubrique, on ignoroit l'ufage de ce fymbole & de ces prieres, on les mit tout naturellement fur le compte des nouveaux Confirmez, & on les leur fit réciter. Et de là, dit-on, cette pratique s'eft introduite d'abord dans les Diocefes où on eft venu à fe fervir de ce Pontifical abregé, & puis par communication en d'autres.

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(a) Il y a fur cela, dit-on, à Orleans, un ufage affez bizarre, qui eft que le Prône fe differe jufqu'après l'Offrande du peuple & cela, affure-t.on, pour ne pas faire deux voyages dans la Nef; c'eft-à-dire, n'y pas retourner pour recevoir les Offrandes des femmes, après. avoir déja été pour le Prone.

le

Secrete, comme on verra plus bas, que de ce qu'elle étoit récitée après le renvoy & la fortie de ceux à qui on faifoit un myftere & un fecret du Sacrifice; & fans confiderer d'un autre côté, que, comme ils font obligez de referver pour commencement de la Préface, ces derniers mots de la Conclufion de la Secrete, Per omnia fecula feculorum, ils mettent entre ces mots & le refte de la Secrete, dont cette Conclufion devroit être à peine féparée d'une virgule, un fi grand intervalle,qu'on ne s'apperçoit plus du tout de la liaifon que tout cela doit avoir enfemble; enforte que, quand le Curé defcend de chaire & vient à l'Autel, on ne fait précisement ce qu'il veut dire par ce per omnia, ni à quoy fe rapportent ces paroles, qui même femblent tenir au Prône, & faire une fuite & comme un même tiffu, avec ce que le Curé vient immédiatement de dire en chaire. A la Meffe du Couronnement de l'Empereur, on tombe dans le même inconvenient. que nous avons marqué plus haut, en ce que les Electeurs& autres Princes & Ambaffadeurs Proteftans,ne fortent qu'au per omnia de la Préface, & fe trouvent par conféquent à l'Offrande, dont toutefois ils devroient être exclus par les regles de l'Eglife. Ce n'eft pas que dans un Concile de Lyon,tenu au commencement du VI. fiecle, l'on voit qu'il eft permis à un nommé Estienne, & à fa femme Palladia, privez l'un & l'autre de la communion de l'Eglife, pour raifon d'inceste d'affifter aux prieres de la Meffe,jufqu'à la Secrete, appellée dans ce Concile, Orario Plebis. (a)

(a) La Secrete paroît nommée Oratio plebis, de ce qu'en effet il n'y a régulierement que le peuple fidele, appellé d'ordinaire Plebs dans les écrits des Sainte

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