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priere que dit le Prêtre en montant à l'Autel, Aufer à nobis,quafumus Domine,iniquita es noftras, ut ad fanct a fanctorum puris mereamur mentibus introire. Lorfqu'au Chœur on baife le Texte de l'E vangile pendant le Credo, cette application de la bouche fur l'Evangile, porte à prononcer en même temps ces mots ore confiteor, & authi conféquent ces autres, corde credo, comme une fuite naturelle des premiers, fuivant ce que dit l'Apôtre, que la parole prêchée & annoncée » aux hommes, eft dans leur bouche & dans leur » cœur, qu'il faut confeffer de bouche cette loy & » cette doctrine & la croire de cœur (a) En mêlant l'eau au vin dans le Calice on difoit, Commixtio vini & aqua, ou, De latere Domini N. J. C. exivit fanguis & aqua ; & depuis on a dit, Deus qui humana fubftantie.... da nobis per hujus aquæ & vini myfterium, à caufe du mytere qu'on a trouvé à ce mêlange (b) (50). En rompant

Eglifes, comme à Sens, felon le M. de 1489. le Prêtre, au lieu de ces paroles, Introibo ad altare Dei, difoit (auffi comme l'on voit par rapport à son entrée à l'Autel) ces autres, Intret oratio mea in confpectu tuo Domine.

(a) Propè eft verbum in ore tuo & in corde tuo: hoc eft verbum fidei quod prædicamus. Quod fi confitearis in ore tuo... & in corde tuo credideris... corde enim creditur ad juftitiam, ore autem confeffio fit ad falutem. Rom. 10. 10.

(b) Cette Oraifon, qui fe difoit à l'Office de Noel, dès le v. fiecle, a été dans la fuite accommodée & appropriée au mêlange de l'eau & du vin, qui fe fait dans le Calice à la Meffe, par l'addition de ces mots, per bujus aque & vini myfterium, qui lui font fi propres en effet, & qui ont un rapport fi intime avec ce mêlange, qu'il n'eft pas poffible de les en féparer; jufques-là, que comme c'est le Diacre à Amiens, & un Chapelain à Lyon, qui mettent l'eau au Calice, c'eft aufli eux & non le Prêtre, qui difent l'Oraifon Deus qui humans fubftantias

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le pain-beny par morceaux, près l'Offrande, le Prêtre, felon le Miffel du Mans de 1546. difoit le v. Cognoverunt Dominum, & on répondoit In fractione panis. En polant pour la premiere fois l'Hoftie au pied du Calice fur le Corporal, le Prêtre, felon M. de Chartres de 1489. difoit In pace factus eft locus ejus,&habitatio ejus in Sion: Pendant l'encenfement des Offertes, le Prêtre dit ces paroles, Dirigatur, Domine, oratio mea, ficut incenfum in confpectu tuo, ou autres ou autres équiva lentes (par exemple, celles-cy qui fe difent à Auxerre, Stetit Angelus juxta aram templi, babens thuribulum aureum in manu fua) ; & en rendant l'encenfoir plein de feu au Diacre, Accendat in nobis Dominus ignem fui amoris & flammam aterna charitatis. Et à Milan, Ecce odor. En lavant les mains après l'Offrande, le Prêtre dit, Lavabo inter innocentes manus meas (51); & en ou, en quelles effuyant avant la Meffe, Da Domine virtutem, quesEglifes, amplius lava manibus meis ad abftergendam omnem maculam. me, &c. M. En mêlant le Corps & le Sang de N. S. dans le Noviom, Calice, il dit Hac commixtio.... Corporis & San- 1541. guinis Domini noftri Jefu Chrifti, &c. Et autrefois, en prenant le Calice, il difoit, par rapport aux deux Symboles, Corpus & Sanguis D.N.J.C. cuftodiat animam meam, &c. au lieu qu'à prefent on ne fait plus mention que du fecond Symbole, en ces termes, Sanguis D.N.J.C. cuftodiat animam meam, &c. quoique le Calice contienne toujours une portion de l'Hoftie, & par conféquent le Corps auffi-bien que le Sang. Le baifer de paix qui fe donne un peu avant la Communion, paroît avoir non-feulement déterminé cette formu

(a) Excepté chez les Chartreux, où ce mêlange na Le fait encore accompagner d'aucune parole.

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le Pax Domni fit femper vobifcum ( 52 ), ou Pax vobifcum, ou autre femblable (a),autrefois jointe en effet à ce baifer;mais avoir encore rapproché & comme ramené à lui à caufe de ces paroles, dona nobis pacem, l'Agnus Dei, qui prefque par tout autrefois le difoit plutôt piécifément après le Pax Domini fit femper vobifcum;en un mot,avant ces paroles, Hac commixtio & confecratio. En prenant la fainte Hoftie pour communier, le Prêtre dit pareillement Panem cœl Stem accipiam; en prenant le Calice, Calicem falutaris accipiam (paroles ufitées auffi par les Jacobins Paroles, qui (b), en prenant le Calice pour l'offrir) ; & enfin i caufe de en prenant du vin dans le Calice pour fe rinfer celles-cy qui la bouche, Qund ore fumpfimus. Autrefois à l'Aminte capia- blution, on difoit ces paroles, felon le M. de mus, fe di- Virsbourg, Lutum fecit Dominus ex fputo, & li

fuivent, pur

dans quelques Eglifes, en print les doigts.

(a) Celle-cy, par exemple Habete vinculum pas cis, ou Fax Chrifti & Ecclefia fancta Dei, abundet in cordibus refiris. In dit plus communément à prefent Pax tecum. Bien plus, felon le Miffel de Troies du xv. fiecle, & celui d'Ausbourg de 155. le Prêtre en baifant l'Hoftie & prenant d'elle la paix, pour la donner enfuite aux autres, difoit, accipio vinculum pacis, &c. Mais ces paroles, dona nɔbis pacem, ont une telle liaison & un tel rapport avec le bailer de paix, qu'en quelques Eglifes à Clermont en Auvergne, dans la Congrégation de Bursfeld, &c. ), comme ce baifer ne fe donne point le Jeudy-faint à la Meffe, auffi y onet-on le don nobis pacem,pour lui fubftituer ces autres mots, miferere nobis, qui déja terminent le premier & fecond Agnus Dei,& qui autrefois terminoient pareillement le troifiéme, ainfi que cela s'obterve encore tous les jours à Rome, dans l'Eglife de S. Jean de Latran.

(6) Et auffi autrefois par les Moines de la Congrégation de Bursfeld par les Chanoines eguliers de l'Abbayie d'Effôme & de Notre Dame de Daoulas, dans l'Eglife de Paris, felon le M. de : 480. en celle de Noyon, fuivant le M. de 1f41. &c.

nivit

Metenf.

I

Eccl. Lugd.

It. M. Edus

nivit oculos meas, lavi, vidi & credidi Deo. En quelques Eglifes, le Prêtre marchant vers l'Autel, MS. Richar。 difoit, Deduc me Domine in viam mandatorum tuo- 1307. It. Sofm 1547. rum. Arrivé devant l'Autel, où d'ordinaire eft po- It. M MS. fe un Crucifix ou un Tableau, Ante confpectum S. Arnulph. divina Majeftatis tua. En y montant, Afcendo ad patrem meum & patrem veftrum, Deum meum & Deum veftrum. En ouvrant le Miffel, Aperi Domine M Vivar. os meum,ou Domine labia mea aperies;ou, Aperi mi- Mod. celebr. hi Domine Librum fapientia & intellectus. En mar- Miff. fec. uf quant avec le fignet, les differens endroits du Mad Miffel, Dignus fim Domine accipere Librum & enf. 1503. folvere fignacula ejus : & en fe fignant, avant que de commencer l'Introït, Per fignum Crucis de inimicis noftris libera nos Deus nofter. Suivant l'u fage de l'Eglife de Clermont en Auvergne, on chante aux Meffes de Requiem, qui fe difent pour les Evêques, le Graduel, Si ambulem in medio umbra mortis, avec le verfet, Virga tua & baculus tuus,ipfame confolata funt: par allusion, selon toutes les apparences, au bâton paftoral des Evêques; car à tout autre Défunt, on y employe un autre Graduel. Là par-tout il eft clair que ce ne font pas les paroles qui attirent les actions, mais les actions qui appellent les paroles.

Qui voudroit ainfi parcourir le refte des Pratiques & des Ceremonies de l'Eglife, & feuilleter les Miffels, les Sacramentaires, les Cérémo→ niaux, les Ordinaires, les Rituels, les Pontifi caux, &c. y trouveroit fans doute de femblables rapports des actions aux paroles, & des paroles aux actions. Et il ne faut pas que les Proteftans croyent pouvoir prendre droit de tout cecy pour infulter à l'Eglife Catholique'; car, non-feulement, chez eux comme chez nous, il se fait des Tome I.

actions par conformité aux paroles, ainfi que nous l'avons fait obferver fur le Chapitre 3. Remarque 2; mais Mathias Martinius, Proteftant, lui-même nous apprend que dans la plupart de leurs Eglifes, la cérémonie de la Cene finit par le Cantique Nunc dimittis. Et cela, ainfi que Martinius l'infinuë de refte, à caufe du rapport & de la convenance de ce mot dimittis (qui revient, comme l'on voit, à notre Ite, miffa eft,) avec le renvoy de l'assemblée.

DEMANDE.

Comment reconnoître fi c'est l'action qui amene la parole, ou fi c'est au contraire la parole qui appelle l'action?

REPONSE.

Voicy, ce me femble, par où on en pourroit ju ger. On trouve, par exemple, l'Exultet du Samedy-faint, expreffement marqué en de tres-anciens Sacramentaires, fans qu'il foit parlé en ces Sacramentaires; ni de mettre au Cierge-pafcal des grains d'encens, à ces mots, Sufcipe fande pater incenfi hujus facrificium vefpertinum; ni d'allumer ce Cierge à ces autres mots, rutilans ignis accendit; ni enfin, de faire brûler la lampe à ces de-là autres, pretiofa hujus lampadis on peut tres-bien conjecturer, à mon avis, que ces paro les qui compofent l'Exultet, font conftamment antérieures à ces fortes d'actions; & que par conféquent, les actions ont été dans la fuite déterminées icy par les paroles. Et au contraire, comme par les anciens Ordres Romains & quelques

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