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de la tradition de Jefus-Chrift même a). Ipfe Dominus tradidit, dit le Concile de Carthage III. cité plus haut. Après cela, & cet ufage n'étant conftamment, comme l'on voit, qu'une fuite & une expreflion de ce que Jesus-Christ a fait lui-même en inftituant le Sacrement (b); fera-t-il permis, à moins que l'Eglife, par des témoignages exprès & clairs comme le jour, ne déclare que telle a été fon intention & fa vûe; fera-t-il permis de donner encore à ce mêlange, non pour motif fecondaire & fubfidiaire ou pour raifon morale & fymbolique ( ce qui ne fouffre nulle difficulté), mais pour motif primordial & principal ou pour raifon propre & naturelle, de répréfenter ou l'Humanité de notre Seigneur jointe à la Divinité, our l'eau & le fang fortis enfemble de fon côté, ou enfin le peuple fidele uni à lui comme à fon chef; motif qui paroît d'autant moins avoir pu fervir du premier fondement à la pratique dont il s'agit, qu'il femble qu'on n'eût pas même encore envilagé l'eau, com

(a) Dominus accipiens panem, fuum Corpus confitebatur, & temperamentum Calicis (la liqueur mélée, ou, le vin trempé dans le Calice) fuum Sanguinem confirmavit, dit S. Irenée dans fon Traité contre les Héréfies, 1. 4. c. 8.

In Calice offerendo Dominica traditio fervetur, neque aliud fiat à nobis quàm quod pro nobis Dominus prior fecerit, ut Calix, qui in commemoratione ejus offertur, mixtus vino offeratur, dit S. Cyprien, Ep. 63. do après lui S. Augustin au 1. 4. de la Doctrine Chrétienne, c 21. Le Concile in Trullo, on v1. Generale,parle auffi de cet ufage, comme d'une tradition Apoftolique, fecundum traditum ab Apoftolis ordinem, Can. 32.

(b) Quod nos Dominus facere, exemplo & magifterio fuo docuit, dit encore S. Cyprien, au méme en◄ droit.

me le fymbole du peuple cette idée ne paroiffant être venue qu'après coup,& étant en effet référée par le Concile de Trente, après faint Cyprien, à l'Apôtre faint Jean,qui dit dans fon Apocalypfe c. 17. 14 & par conféquent plus de foixante ans après l'établiffement & la pratique même du mêlange, que » les caux font les peuples; aqua.... populi funt (a). Aufli faint Thomas,qui allegue quatre raifons de ce mêlange, ne reconnoît-il que la premiere pour être la vraye raifon d'inftitution; favoir, la pratique & l'exemple de Jefus Chrift & pour les trois autres, il les regarde comme des motifs fecondaires & furajoutez, & de pures convenances. « Le vin qui eft offert en ce Sacrement,dit ce faint Docteur doit être mêlé d'eau,« r.3.q.744 premierement, à caufe de l'inftitution: car on c a. i6. croit vraisemblablement que le Seigneur a «

(a) Te fay bien que quand S. Jean n'auroit point écrit, on auroit toujours pu dire, aqua populi funt; mais on ne fait pas fi cette idée. n'étant point autorifée ni confacrée par l'Ecriture, elle auroit donné lieu à la raison fymbolique, qu'on allégue communément du mêlange de l'eau au vin dans le Calice: au lieu que cette raifon eft expreffement rapportée par le Concile de Trente, après S. Cyprien, à ce que dit S. Jean dans l'Apocalypfe, que les eaux font les peuples. Cùm aque, in Apocalypfi B. Joannis, populi dicantur, ipfius populi fidelis cum capite Chrifto unio reprafentatur, dit ce faint Concile, Seff. xxij. du Sacrifice de la Meffe, chap. 7. Enforte que la particule cùm, étant icy, comme l'on voit, caufative, il est . vray de dire que le mêlange de l'eau au vin dans le Calice répréfente l'union du peaple fidele avec Jefus-Chrift anx termes & felon l'efprit du Concile, que parce qu'il eft marqué dans l'Apocalypfe, que l'eau fignifie le peuple; & c'eft conftamment là qu'il paroît que l'Eglife, auffi bien que S. Cyprien ont pris cette idée myftique, & à quoy il s'en faut tenir, jufqu'à ce qu'il plaife à l'Eglife de nous en dire davantage.

étably ce Sacrement avec du vin mêlé d'eau, » fuivant la coutume du païs où il vivoit. Secon » dement, parce que ce mêlange d'eau & de vin »répréfente fort bien la Paflion du Seigneur, en » laquelle on lit effectivement que l'un & l'autre, » c'est-à-dire le fang & l'eau, font fortis enfem» ble de fon côté. Troifiémement,parce qu'il eft » propre à fignifier l'effet de ce Sacrement, qui » eft d'unir le peuple Chrétien à Jesus-Christ. » Quatrièmement, parce qu'il a rapport au dernier » effet de ce Sacrement, qui eft l'entrée à la vie » éternelle.

Le Concile de Trente voulant rendre raison de la même cérémonic, ainfi que nous avons déja vû, va auffi dès l'abord au fait, & commence comme S. Thomas, pour marquer le principal motif & la caufe originaire, & paffe enfuite aux raifons de convenance & aux fens fymboliques. Et même S. Cyprien,qui le premier paroît avoir allegorifé fur cette pratique, en difant que quand on mêle de l'eau au vin dans le Calice, on répréfente l'union du peuple fidele avec Jefus-Chrift, n'en vient à cette forte de fens & d'application, qu'après avoir fait obferver que ce mêlange eft de la tradition & de l'inftitution de Jefus-Chrift. In Calice offerendo Dominica traditio fervetur....ut Calix.... mixtus vino offeratur. Et c'est par où ce faint Docteur convainquit & condamna en effet les Aquariens,qui,par ignorance ou par fimplicité n'employoient que de l'eau dans le Sacrifice. Au lieu que s'il ne leur cut oppofé que fa raifon myftique; comme ces fortes d'applications font arbitraires & de purs fignes d'inftitution, & incapables par conféquent de fervir de preuve, ne feroit jamais venu à bout de les perfuader.

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DEMANDE.

Que fait-on fi ces raifons qu'on appelle de convenance & de fimple rapport, ne font point des raifons propres, naturelles & néceffaires : fi elles ne font point les vrayes caufes, les caufes prochaines & immédiates de la pratique dont il s'agit, & fi le fils de Dieu ne s'eft point en effet déterminé par de femblables motifs, à mettre de l'eau dans fon vin à la derniere Cene a

REPONSE.

C'est tout juste parce qu'on n'en fait rien, que nul Evangelifte, ni Apôtre, ni Concile, ni Pere ou Docteur de l'Eglife, enfin ni Tradition, ne nous marque quoi que ce foit fur toutes ces vûes de notre Seigneur, & qu'on ignore fur cela ses intentions, qu'il ne lui a pas plu de nous révéler ; c'eft pour cela qu'on n'a point de fondement de lui attribuer précisément aucun de ces motifs. Seulement S. Thomas & quelques autres Docteurs,ainsi que nous avons déja vû, veulent que notre Seigneur en ait ufé de la forte, pour se conformer à la coutume du pays, fecundùm morem illius terra. Raifon nue, fimple & naturelle, & qui par conféquent s'offre d'abord & faute la premiere à l'efprit: au lieu que les raifons allégoriques & fymboliques; comme elles font médiates & éloignées, & que fur tout elles dépendent entierement du deffein & de l'intention de ceux qui les employent & les inftituent, c'cft de leurs Auteurs mêmes qu'il faut apprendre ce qu'ils ont voulu defigner & faire entendre par

ces fortes de métaphores & d'allufions" my ftiques.

51. En lavant les mains après l'Offrande, il dit, Lavabo inter innocentes manus meas. ] Que fi communément le Prêtre continue le verfet, Ut audiam vocem laudis,&le refte qui paroît pourtant n'avoir nul rapport avec l'ablution des mains; c'eft que, voulant s'occuper de quelques paroles édifiantes pendant le refte de cette ablution, il est tout naturel qu'il fuive celles qu'il a commencées à l'occafion de l'ablution même. C'est ainfi que quoique la priere qui fe fait pendant l'encenfement à la Meffe, ne revienne à cette action, que par le verfet Dirigatur, Domine, oratio mea,ficut incenfum, in confpectu tuo; on ne laiffe pas, pour accompagner tout l'encensement, fur tout au Rit Romain,de continuer ces mots, Elevatio manuum mearum facrificium vefpertinum. Pone, Domine,cuftodiam ori meo, oftium circunftantia labiis meis, &c. En de certaines Eglifes,comme à faint Arnoul de Mets,on s'en tenoit icy uniquement au v. Lavabo. Les Chartreux & les JaA quoy fe cobins vont jufqu'à cet autre exclufivement, Ne perdas cum impiis, Deus, animam meam. Encore cette autre le verfet précédent, Domine, dilexi decorem domis Rubrique du tue,n'eft-il qu'à dévotion chez les Chartreux, qui 1620.- peuvent en demeurer à Ut audiam vocem laudis& do manus la. enarrem univerfa mirabilia tua. Tel étoit auffi l'anvabo cue cien ufage de l'Eglife de Lyon, felon cette Rubri à-dire avec Si vis,potes dicere, Domine dilexi decorem le vfuivant, donûs tuæ.... fin minus, non eft de neceffitate *. andiam Tant il vray qu'on n'étoit touché que des de même au- expreffions qui ont icy rapport au lavement des

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