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où il trouva trois miffionnaires de fa compagnie qui alloient le joindre aux Moluques fur les lettres AN. 1547. qu'il avoit écrites pour avoir du fecours. Il n'en partit que fur la fin de l'année après avoir procuré aux Portugais du roïaume de Malaca par les prieres & par les avis, le gain d'un combat naval contre le roi d'Achem qui regnoit au Nord de la grande ille de Sumatra, ennemi particulier de la religion chrétienne. Enfin il arriva à Goa au commencement de l'année 1548. pour y régler les affaires des Indes.

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AN. 1548.

I.

lemagne au fujet

du concile à Bou

logne.

Trid. lib. 10. cap.

ment. lib. 19. pag.

694.

De Thou hift.

hunc an.

an. n. I.

LIVRE CENT QUARANTÈ-CIN QUIE ME.

L

E pape Paul III. craignant que l'affaire de la tranflation du concile à Boulogne, n'eût Le pape écrit des fuites fâcheufes de la part de l'empereur, qui aux évêques d'Al vouloit abfolument qu'on le rétablit à Trente, & de la tranflation confiderant qu'il feroir dangereux de s'attirer le reffentiment des prélats d'Allemagne qui lui avoient Pallav. hift.conc. déclaré par leur lettre, qu'ils feroient obligez de 10. n. 2.&fiq prendre fans fa participation d'autres mefures, il Sleidan in com- leur écrivit le premier de Janvier 1548. & après avoir tâché dans cette lettre de fe juftifier fur la lib. 5. n. 1. ad tranflation du concile à Boulogne, il dit aux préSpond. ad hunc lats d'Allemagne, que s'il ne leur a pas répondu plûtôt, c'est parce que le cardinal Madrucce étoit venu à Rome pour traiter de cette affaire, & que fes demandes & celles de l'ambaffadeur Mendoza s'accordant avec leur lettre, il étoit naturel de ne leur point répondre avant que de le faire à l'empereur. Il ajoute qu'il leur envoïoit une copie de la réponse faite à ce prince, par laquelle ils pourroient connoître les mefures qu'on devoit prendre, avant que de rien ordonner fur le retour des prélats à Trente, qu'on s'attendoit qu'ils donneroient dans cette occafion des preuves de leur équité, & de leur amour pour la verité & la pour justice, qu'il les exhortoit fort en confidération de leur ancien attachement au faint fiége, à s'appliquer au rétablissement de la paix dans l'églife, & de la vraie religion en Allemagne. Qu'il les

prioit de confiderer attentivement les demandes des prélats de Boulogne, d'y venir eux-mêmes, AN. 1548. ou du moins d'y envoïer leurs procureurs pour y continuer le concile, ou en confulter avec eux s'il falloit agir autrement.

Sur ce que les prélats d'Allemagne avoient dit, que fi le concile n'étoit pas rétabli à Trente, ils prendroient d'autres mefures fans fa participation, il répond qu'il ne peut rien foupçonner de mauvais ni d'eux ni de l'empereur, dont l'integrité & la conftance pour le bien lui étoient fi connuës. Que fi néanmoins il s'en trouvoit quelques-uns qui vouluffent attenter fur l'autorité du Saint fiége, au mépris du vicaire de JefusChrist, il ne pourroit les en empêcher, JesusChrist l'aïant prédit; mais qu'ils devoient aufsis'attendre que leurs entreprifes feroient inutiles, le faint fiége étant fondé fur un rocher inébranlable.

L'empereur qui connoiffoit la fermeté du pape, avoit envoïé à Boulogne deux célébres jurifconfultes François de Vargas Mexia, & Martin Soria de Velasco, qui y arriverent dès le vingt-cinquiéme de Novembre 1547. Leur commiffion eft dattée du vingt-deuxième d'Août de la même année, & par conféquent quatre mois avant que l'ambassadeur Mendoza eût reçu la réponse du pape à Rome. L'empereur par fes ordres les chargeoit de faire leurs proteftations, parce qu'il prévoïoit l'inflexibilité du pape & qu'on ne réduiroit les Proteftans que par la force à fe foumettre au concile; que d'ailleurs les peres lui

II. François de Var

gas & Martin de
Velafco envoiez à

Boulogne.
Pallav. lib. 10.

cap.11. n. 1.

De Thou lib. 5. Belcar, ut fuprà 25. n. 8.

lib.

aiant dénoncé, que s'il ne leur rendoit pas réponAN. 1548. fe fur le retour des peres de Trente à Boulogne, ils continueroient les feffions & publieroient la fuite des décrets fur la doctrine; ce prince voulut les éviter le fchifme.

III.

Ils demandent à être écoutez dans

Pallav. ut fup.

II n. 2.

Sleidan in comment. lib. 19. p.

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De Thou lib. 5.

12. I.

Fra-Paolo liv. 3.

arrêter

pour

Ces deux députez parurent dans une congrégaune congrégation. tion tenue le feiziéme de Janvier, & demanderent à être entendus. Les peres après en avoir déliberé, renvoïerent l'affaire au légat de Monté, qui ne voulant pas s'expofer par un refus ni à la colere de l'empereur, ni au mécontentement du pape, jugea à propos d'admettre les deux envoïez à l'audience. Ils entrerent donc, & présenterent au fécretaire du concile les ordres de l'empereur, dans lefquels ce prince difoit ; que fe voïant obligé de protefter pour la défense de l'église & de la religion contre certaines personnes qui se difoient légats apoftoliques, & contre une certaine affemblée de prélats à Boulogne, qui prenoit le nom de concile; & ne pouvant faire fes proteftations lui-même, parce qu'il étoit trop éloigné, il avoit nommé les deux procureurs pour la faire en fon nom. Il faut remarquer que la lettre de l'empere étoit adreffée Conventui Patrum Bononia, à l'assemblée des peres de Boulogne. Vargas qui portoit la parole, demanda enfuite qu'on admît leurs notaires & les témoins. Les peres firent fortir les deux députez pour déliberer entr'eux ; &

il

y eut alors partage de fentimens. Les uns opinant pour l'affirmative; d'autres ne voulant pas qu'on reçût les notaires & témoins qui étoient étrangers, pour suivre l'exemple des confiftoires

de Rome, où l'on observoit exactement cette régle, & infistant sur la dignité du concile que l'em- AN. 1548. pereur combattoit par le titre de fa lettre. On ftatua de prendre un delai de deux jours pour répondre précisément aux députez, parce qu'alors l'affemblée feroit plus nombreuse; & on leur fit fçavoir cette déliberation par les évêques de Matera, & de Naxe ou Naxos; mais les procureurs firent inftance pour être admis dans ce jour; & on le leur accorda : ils furent donc reçus avec deux notaires & cinq témoins à condition que ce qu'ils diroient ne feroit point infcrit dans les

actes.

,

I V. Précautions des

avant que

d'entendre les dé

reur.

Pallav. lib. 10.

cap. 11. n. 4.
De Thou hift.
ibidem.

La précaution que prirent les peres avant que d'entendre les deux procureurs, fut de faire lire par le fécretaire, que quoiqu'on ne pût contrain- peres dre par aucun droit le concile à leur donner au- putez de l'empedience, étant envoïez par l'empereur à une certaine affemblée d'évêques nullement légitime, & non pas un vrai concile de Boulogne ; néanmoins ils vouloient bien les entendre,en proteftant qu'on n'en pourroit tirer aucun avantage contr'eux, & que leur complaifance ne leur porteroit aucun préjudice à l'avenir; de plus qu'il feroit permis aux prélats de continuer le concile déja commencé, & d'ordonner contre ceux qui ne voudroient pas reconnoître fon autorité, les peines qui font prefcrites par les faints canons fuivant la rigueur des loix. Vargas demanda que cette protestation des peres fût mife dans les actes publics, avant qu'on l'entendit; enfuite il leur dit que puifqu'ils avoient vû les lettres de l'empereur fon Vuu iij

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