LOUIS PRIVILEGE. COUIS PAR LA GRACE DE DIEU, ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE: à nos amés & féaux Confeillers les Gens tenant nos Cours de Parlement, Maîtres des Requêtes ordinaires de notre Hôtel, Grand-Confeil, Prévôt de Paris, Baillis, Sénéchaux, leurs Lieutenans Civils, & autres nos Jufticiers qu'il appartiendra, SALUT. Ayant jugé à propos de confirmer, par notre Réglement du vingt-quatre Avril de la préfente année, l'établiffement formé en mil fept cent cinquante-deux d'une Académie de Marine à Breft, & voulant exciter, autant qu'il eft poffible, le progrès des Sciences & des Arts relatifs à la Marine, & encourager les travaux littéraires des Membres qui compofent ladite Académie; Nous avons cru devoir lui accorder nos Lettres de Privilege de faire imprimer tous les Ouvrages qu'elle pourra produire. A ces causes, nous avons permis à ladite Académie, & nous lui permettons, par ces préfentes, de faire imprimer, par tel Imprimeur qu'elle voudra choifir, & autant de fois que bon lui femblera; de faire vendre & débiter, par-tout notre Royaume, pendant le tems de douze années confécutives, à compter du jour de la date des préfentes, les recherches & obfervations journalieres, ou relations annuelles de tout ce qui aura été fait dans fes Afemblées; & les traités ou mémoires des Particuliers qui la compofent, & qui auront été lus dans lesdites Aemblées, & adoptés par ladite Académie, après avoir fait examiner lefdits Ouvrages, & qu'ils auront été jugés digne de l'impreffion. Faifons défenfes à tous Imprimeurs, Libraires & autres, de quelque qualité & condition qu'ils foient, d'en introduire d'impreffion étrangere dans aucun heu de notre obéiffance: comme auffi d'imprimer ou faire imprimer, vendre, faire vendre, débiter ni contrefaire lefdits Ouvrages, ni d'en faire aucuns extraits, fous quelque prétexte que ce puiffe être, fans la permiffion expreffe & par écrit de ladite Académie, ou de ceux qui auront droit d'elle, à peine de confifcation des exemplaires contrefaits, de trois mille livres d'amende contre chacun des contrevenans, dont un tiers à Nous, un tiers à l'HôtelDieu de Paris, & l'autre à ladite Académie ou à celui qui aura droit d'elle, & de tous dépens, dommages & intérêts. A la charge que ces préfentes feront enregistrées tout au long fur le Regiftre de la Communauté des Imprimeurs & Libraires de Paris, dans trois mois de la date d'icelle; que l'impreffion deídits Ouvrages fera faite dans notre Royaume, & non ailleurs, en beau papier & beau caractere, conformément aux Réglemens de la Librairie, & notamment à celui du 10 Avril 1725, à peine de déchéance du préfent Privilege: qu'avant de l'expofer en vente, le manufcrit qui aura fervi de copie à l'impreffion defdits Ouvrages, fera remis dans le même état où l'approbation y aura été donnée, ès mains de notre très-cher & féal Chevalier, Garde des Sceaux de France LE SIEUR HUE DE MIROMENIL; qu'il en fera enfuite remis deux exemplaires dans notre Bibliothéque publique, un dans celle de notre Château du Louvre, un dans celle de notre très-cher & feal Chevalier, Chancelier de France, LE SIEUR DE MAUPEOU, & un dans celle dudit fieur Hue de Miromenil: le tout à peine de nullité des préfentes; du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir ladite Académie & fes ayans caufes, pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la copie des préfentes, qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin defdits Ouvrages, foit tenue pour duement fignifiée, & qu'aux copies collationnées par l'un de nos amés & féaux Confeillers-Secrétaires, foi foit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huiffier ou Sergent fur ce requis, de faire, pour l'exécution d'icelle, tous Actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Chartres Normandes & Lettres à ce contraires. Car tel eft notre plaifir. DONNÉ à Paris le dix-feptieme jour de Mai, l'an de grâce mil fept cent foixante-quinze, & de notre Regne le deuxieme. Par le Roi en fon Confeil, LE BEGUE. Régistré fur le Registre XIX de la Chambre Royale & Syndicale des Libraires & Imprimeurs de Paris, numéro 234, folio 442, conformément au Réglement de 1723, qui fait défenfes, article IV, à toutes perfonnes de quelque qualité & condition qu'elles foient, autres que les Libraires & Imprimeurs, de vendre, débiter, faire afficher aucuns Livres pour les vendre en leurs noms, foit qu'ils s'en difent les Auteurs ou autrement; & à la charge de fournir à la fufdite Chambre, huit exemplaires preferits par l'article 108 du même Réglement. A Paris, le 16 Juin 1775. Saillant, Syndic. AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. LEs propofitions de géométrie, d'algebre & de méchanique pour lefquelles on trouve des renvois dans le courant de cet Ouvrage, doivent fe chercher dans le Cours de Mathématiques de M. Bézout. Il y a auffi des renvois au Traité du Navire & à l'Analyse dé montrée; le premier de ces deux Ouvrages eft de M. Bouguer, l'autre du Pere Reynaud; on les trouve chez tous les Libraires affortis. J'ai auffi cité mon Efai fur l'Architecture navale. Il fe vend à Breft, chez R. Malaffis, Imprimeur de la Marine; & à Paris chez Durand, neveu, rue Galande. Ce Traité de Construction-ci est divifé par paragraphe auxquels on renvoie pareillement. Φ La lettre grecque par-tout où on la rencontre, fignifie maitre couple; il eft marqué un peu différemment dans les planches. Quelques Lecteurs pouvant defirer de voir, dans l'original ArchiLectura navalis, &c. les planches que j'en ai extraites, il eft bon de dire ici que les figures 43, 44, 46 & 50 qui font à la fin de cette Traduction, fe trouvent dans la planche xxxvij, No. 6 de ce grand Ouvrage en deffin, Architectura, &c.; les figures 45 & 51, dans la planche xxxviij, No. 7 ; les figures 47, 48 & 49, dans la planche xxxj, No. 1. Les planches 11 à 14 de cette Traduction, contenant les figures 38 à 42, font les planches 12 à 15 du Texte, contenant les mêmes figures, mais marquées des nombres 46 à 50. Ce changement provient de la fuppreffion d'une théorie dont je rends compte dans la note de la page 127. J'ai jetté un grand nombre de notes dans le courant de cette Traduction, qui, j'ofe m'en flatter, feront trouvées utiles. l'Académie de Marine en a déjà porté un jugement avantageux. M. de Chapman a mis à la fin de fon Traité, une table de cubes pour fervir aux calculs de ftabilité comme elle eft d'un usage journalier, & qu'il eft important que l'on puiffe compter fur fon exactitude, j'ai vérifié ces cubes depuis le premier jufqu'au dernier, ce qui eft une befogne affez longue & faftidieuse; le defir feul d'être utile m'a pu faire vaincre le dégoût d'un pareil travail. Je puis répondre de cette table, où, au furplus, je dois dire que j'ai fait très-peu de corrections. CHAPITRE I. Du déplacement du Vaiffeau, & du centre de gra page 1. vité dudit déplacement. CHAPITRE II. De la ftabilité ou de l'effort en oppofition à l'inclinaison.. CHAPITRE III. Du centre de gravité du Vaiffeau même, ou confidéré comme un corps hétérogene. page 17. page 24. CHAPITRE IV. De la réfiftance que le Vaiffeau en mouvement éprouve de la part de l'eau. page 33. CHAPITRE V. Du centre d'effort du vent fur les voiles, & de for mouvement par rapport au centre de gravité du Vaiffeau. page 53. CHAPITRE VI. Des dimenfions & des différentes formes de VaifJeaux. page 70. CHAPITRE VII. Des proportions des Bâtimens pour la Course. p. 83. CHAPITRE VIII. Proportions des mâts & vergues pour les Bâtimens marchands. page 96. CHAPITRE IX. De différens objets qui appartiennent à la partie pratique de la Conftruction. page 104. CHAPITRE X. Sur la qualité, dans les Vaiffeaux, d'être ardent. p. 125. CHAPITRE XI. Du jaugeage & de l'arrimage, avec des inftructions fur ces objets, & auffi différens détails importans concernant les mu nitions de bouche, pourfervir à faire les emménagemens ou foutes. p. 156. TRAITÉ DE LA CONSTRUCTION DES VAISSEAUX, Avec des Eclairciffemens & Démonftrations touchant l'Ouvrage intitulé ARCHITECTURA NAVALIS MERCATORIA, &c. CHAPITRE PREMIER. Du Déplacement du Vaiffeau & du centre de gravité dudit Ďéplacement. LED SI. E Déplacement est le vuide que le Vaiffeau fait dans l'eau tranquille par le volume de fa carene, en raifon du poids qui l'y plonge. Plus le Vaiffeau eft chargé, plus il plonge dans l'eau, & plus A il en déplace, & le poids du Vaiffeau eft égal à celui du volume d'eau qu'il déplace. Quand on connoît le poids de la coque & du gréement, & que l'on connoît auffi le déplacement, on a le poids de la charge, & vice versa. Delà on voit la néceffité de bien connoître la quantité de ce déplacement: c'eft particulierement néceffaire dans les Vaiffeaux de guerre & Corfaires; & comme on en connoît la nature du left & du chargement, qui eft toujours conftante dans ces fortes de bâtimens, on a des élémens plus déterminés pour leur donner les meilleures qualités, tant du côté de la stabilité, que de celui du fillage. L'imperfection des méthodes dont on s'eft fervi jufqu'ici pour calculer ce déplacement, m'a engagé à donner celle qui fuit, & à l'éclaircir par des exemples, afin que les perfonnes qui s'occupent de la conftruction des Vaiffeaux, la trouvant fort fimple, ne foient plus déformais étonnées par la quantité de calculs où engagent les autres méthodes. Trouver la furface d'un Plan compris dans une ligne courbe. Soit HIKLO une portion d'une ligne parabolique. Tracez les lignes AH, BI, CK, &c. perpendiculaires à la ligne AG * & à diftances égales entr'elles; tirez enfuite la droite H K. Alors IR eft un diametre & HR, RK des ordonnées de la parabolique HIK. Soit AH, BI, CK, DL, &c. =a, b с d,e,f,g; & A B = BC, &c. = m. Alors l'aire du trapeze AHKC=mx (a+ & l'aire de la partie parabolique HIKRH + c) - X (b_a+c) x 2 m 2 ** -2412 C xm. Alors l'aire de la surface A HIK C—m×(a + c ) + 4b. a+46 + cm. * Cette ligne AG doit être perpendiculaire à l'axe de la parabole. ** Alg. 366; Mech. 95. |