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car les Frégates font conftruites auffi pour être fines voilieres) il faut qu'il foit à même de fe défendre. C'est l'efpece de Bâtiment qui décide le plus fouvent dans ces fortes de combats. Si l'Ennemi eft fort & porte de gros canons, le Corfaire doit auffi en avoir, & plutôt d'un fort calibre qu'en grand nombre: ce qui eft plus avantageux, non-feulement à caufe du plus grand effet, mais auffi parce qu'ils laiffent plus de distances entr'eux pour la facilité de les manier & d'armer les avirons. Ces avirons fervent dans le combat pour faire présenter le Corfaire dans une pofition avantageufe, & pendant le calme pour fe retirer de devant l'Ennemi fupérieur. Le Corfaire doit bien marcher de toute forte de tems, & fur-tout bien virer de bord: particuliérement, il doit avoir une bonne mousqueterie, quelques petits canons ou pierriers pour envoyer de la mitraille, & être bien baftingué.

Pour ce qui concerne les petits Corfaires, comme ils ont fans ceffe à fe retirer de devant les Vaiffeaux de guerre, leur seul objet doit être d'avoir une marche fupérieure.

Outre ces qualités néceffaires pour le combat, le Corsaire doit avoir affez de cale pour pouvoir prendre les munitions de guerre & de bouche pour une campagne déterminée, en demeurant à fon

tirant-d'eau.

Il résulte de tout ceci que les qualités principales d'un Corsaire font de bien marcher & bien porter la voile par le gros tems.

On a vu dans le paragraphe 24, que pour remplir cet objet, il faut donner beaucoup de longueur & de largeur à proportion de la folidité de la partie fubmergée. Mais comme un Bâtiment d'une grande longueur & d'une grande largeur coûte beaucoup à conftruire, & exige, pour le manoeuvrer, un fort Equipage, on ne peut porter ces dimenfions auffi loin qu'il feroit néceffaire pour une grande fupériorité de marche, fans que les dépenfes de la conftruction & de la folde de l'Equipage qui iroient à un prix confidérable, ne surpaffaffent l'avantage qu'on en pourroit esperer. Et comme, en conftruisant un Corfaire, on a de certaines vues qui doivent fe remplir au moyen d'une certaine artillerie, c'est donc l'artillerie qui doit être le fondement de fes proportions.

Le déplacement d'un Bâtiment, dont on connoît la grandeur ainfi que le poids qu'il doit porter, n'eft pas difficile à trouver;

mais on ne peut, par la théorie feule & fans faire intervenir des connoiffances de pratique, déterminer la vraie valeur que doit avoir le moment de ftabilité.

Par la comparaifon de différentes efpeces de Bâtimens, on a trouvé qu'en général les Corfaires, tant grands que petits, ont la stabilité convenable lorfque la distance de leur métacentre au centre de gravité du Vaiffeau eft de 6 pieds; & comme, felon le paragraphe 11, ce centre de gravité doit fe trouver dans le plan de flottaifon, le métacentre doit être à 6 pieds au-deffus de la flottaison.

Les longueur, largeur, profondeur & déplacement doivent donc être dans un tel rapport entr'eux, & avec la quantité des poids, que le centre de gravité fe trouve dans la ligne de flottaison, & le métacentre 6 pieds au-deffus.

Mais comme ces proportions, &c. ne pourroient le trouver que par le moyen d'approximation, pour en faciliter la recherche, je donne ci-après des formules générales qui, d'après le poids, la nature & l'emplacement de l'artillerie, expriment les proportions de toutes fortes de Corfaires, depuis les Frégates les plus grandes, jusqu'au plus petit Yacht. J'ai, pour les grands Bâtimens, confidéré particuliérement la force de l'artillerie: quant aux moindres j'ai moins fait attention à l'artillerie, qu'au nombre d'Equipage qui en fait toute la force.

Ces formules font telles que tous les Bâtimens qui en proviendront, feront bons voiliers, & que les plus petits marcheront aussi bien que les plus gros.

S 28.

Comme le poids de l'artillerie & des munitions de guerre qui entrent dans le calcul & l'usage de ces formules, en est le principal fondement, j'ai d'abord cru devoir dreffer la table fuivante.

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Poids des canons & munitions qui doivent fervir pour les proportions des

Bâtimens Corfaires.

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On proportionne dans la table ci-deffus le poids du canon au poids du boulet ; & pour fuivre uniformément la loi des rapports croiffans entre les boulets & les canons, à mesure que ceux-ci deviennent plus petits, on a porté dans cette table plufieurs canons qui ne font point en ufage.

pas

De proportionner le poids du canon à celui du boulet, ce n'est fans doute la meilleure méthode; il doit être déterminé par d'autres circonstances: cependant, pour l'objet que l'on fe propose, on peut admettre ce procédé, d'autant mieux qu'il donne une folution fort approchée du poids ordinaire.

On trouve d'ailleurs dans cette table, aux deux colonnes A & C,, le poids des canons, qu'il faut multiplier par le nombre de ceux que

doit porter le Corfaire dont on fe propofe de faire le plan. On fait, dans le calcul, ce poids total des canons égal à A & à C. On peut admettre qu'un boulet de 24* pefe 29 livres de viun pied cubique de fer de cette efpece pefant 440 livres : on a suivi le même rapport pour les autres boulets.

vres ,

Dans le calcul fuivant, on eftime que le poids d'un homme eft de 170 livres livres = 2,7 pieds cubiques d'eau de mer, fur le pied de 63 livres par pied; le poids d'un homme avec fes effets = 4 pieds cubiques; les vivres, futailles, le bois pour lui apprêter à manger pendant un mois = 189 livres = 3 pieds cubiques; l'eau, y compris les pieces, pour 15 jours = 112 livres = 1,78 pieds cubiques.

D= le déplacement du Vaiffeau en dehors des membres; B = le poids de fa partie, au-deffus de la flottaison, y compris les mâts, vergues, voiles, gréement; a la distance du centre de gravité commun de ces poids, à la flottaison; c = la diftance du centre de gravité de tous les canons, auffi à la flottaison. On eftime le centre de gravité des canons à une distance du feuillet du milieu, d'un tiers de hauteur de fabord pris en deffus. On eftime de même la distance du centre de gravité des canons de gaillards, au feuillet du fabord de l'avant du gaillard d'arriere, être auffi d'un tiers de hauteur de leur fabord. Pour centre de gravité des pierriers, on prend celui du pierrier du milieu. = la largeur du Bâtiment, en dehors des membres ; y la demi-largeur, & x = la longueur de l'étrave à l'étambot de dehors en dehors; d= la profondeur du Vaisseau, prise au couple, de la ligne de flottaifon à la rablure. On peut auffi eftimer le nombre de l'Equipage être = 3,763 As dont le poids est = 10,16 A3, & avec leurs effets = 15 15 4. Les k mois, & l'eau pour la moitié de ce tems, futailles, bois, &c. compris, = 18 × k A3.

vivres pour

Pour pouvoir observer un certain ordre entre ces Bâtimens, on a fuppofé les plus grands approvifionnés pour un plus long tems que les petits en conféquence, on peut : faire k =

A

2,756

; pour lors

*Ces boulets paroiffent un peu plus forts que les nôtres.

18 x k × A X

+ A = K

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=

6,534 × 4. Si tous ces poids 15 4+6,534 4

13

le déplacement fera bien proportionné, D étant = 6,84 × c2 × K”. Alors on peut faire le poids B =

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-

=

21

D20 6,281

& la

a B + c Q

Faifons C + 10,16 × As = Q, & foit le centre de gravité du déplacement au-deffous du plan de flottaifon d'une quantité encore inconnue (m); on exprimera, fuivant le paragraphe 7, le moment de ftabilité par Jy3dx − (m + a) B − (m + c) Q * ; mais comme } Sy3 dx = (m + 6) D, felon le paragraphe précédent, (m+6) D (m + a) B (m + c) Q = 6 D: de-là m = D−(B+Q)° Il faut prendre garde en faifant fon plan, que le centre de gravité de la partie fubmergée ne defcende pas plus bas que de cette quantité; il vaudroit mieux qu'il fût plus haut: car fi on le faifoit baisfer, la stabilité en diminueroit; il en fera le contraire, s'il monte.. On a auffi trouvé que (m+6) D ou fy3 dx peut être 73 x 20

x10

X 4

=

26

&z= ; de-là (m + 6) D = & ainfix= (341,8×(m+6);

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X x D). L'aire de la flottaison fupérieure doit être =

*

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Pour que fy3dx − (m + a) B (m+c) Q fût l'expreffion du moment de ftabilité, il faudroit que tous les objets au-deffous de la flottaifon, favoir, la charpente de la carene, & ce que contient la cale jufqu'au niveau de l'eau, euffent leur centre de gravité confondu avec celui du déplacement; or, il eft plus bas pour la charpente de la carene, on a le fond du Vaiffeau; pour ce que contient la cale, on a le left; ces deux objets concourent à baiffer le centre de gravité des poids qui doivent s'exprimer par D — (B+Q). Que le centre de gravité de ces poids foit plus bas que celui du déplacement d'une quantité = ♪, l'expreffion du moment de stabilité doit être 3 sy3 d x + ♪ × (D − (B+Q)) (m + a) B− (m + c) Q (§ 8): ce qui fait varier m encore fuivant . En faisant descendre le centre de gravité de la partie submergée, c'est-à-dire, faifant m plus grande, il y aura de l'avantage, parce que & augmentera dans un plus grand rapport. Voyez la note, page 22.

Le déplacement & les dimenfions principales auxquels nous fommes affujettis pour nos Frégates, ne permettent pas toujours que le métacentre fe trouve à 6 pieds au-deffus de la flottaifon: mais nous retrouvons la ftabilité néceffaire en diminuant l'acculement de la varangue.

l'aire

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