Un des Amis de M. le Préfident Bouhier, ayant bien voulu lui préfenter de ma part les Lettres qu'on vient de lire, il eut la bonté de me faire une Réponse, dont je fuis trop flatté pour résister à l'occafion & à l'envie, que j'ai de la rendre publique. XXX CINQUIE'ME LETTRE De M. le Préfident Bouhier, au fujet des Lettres précédentes. J'AL 'A1, Monfieur, bien des remerciemens à vous faire de vos curieuses Differtations fur l'objet des Amours du Comte Thibaut de Champagne. Je les ai lûes avec grand plaifir, & il me paroît difficile de ne fe pas rendre à vos raifons, contre le préjugé commun. Ainfi je doute que le P. le Pelletier s'obftine davantage à le défendre. Il eft furprenant que nos Hiftoriens en ayent cru auffi légerement Matthieu Paris dans une affaire, qui méritoit bien d'être examinée de plus près pour l'honneur c. 71 de la Reine Blanche. Mais le défaut de la plupart de nos Auteurs, est de manquer de Critique. Du refte, Pendroit de Borel, que je vous ai indiqué, ne méritoit pas que vous me fiffiez l'honneur de faire mention(a)de moi.Mes études ont toujours été fort éloignées du détail de notre ancienne Hiftoire, que je n'ai jamais eu le loifir d'approfondir > comme je l'aurois fouhaité, Pour l'Auteur de la Croisade de Saint Louis, dont vous m'avez envoyé un fragment, il a fuivi le préjugé commun, & a fait comme nos Romanciers modernes, qui brodent à leur gré les amours de nos Princes & Princeffes, fur le moindre indice qu'ils en trouvent. Mais quand on ne vous oppofera, que de pareilles autorités, vous ne ferez pas embarraffé de les couler à fond. Il est à désirer que vous vouliez bien nous donner une Hiftoire du Comte Thibaut plus exacte, que ce que nous en avons. Perfonne n'eft plus propre que vous à y réuffir. Je compte que nous aurons ici dans peu de jours M. de Sainte Palaye, & nous y (a) Pag. 62. |