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Vient au secours tout à propos :
La Mere en alarmes s'approche,
Lui tâte au front; & qu'eft cela?
Il brûle! Ah comme le voilà!
On me tuera mon Fils, je gage;
Les Précepteurs, & les Régens,
Sont fans mentir de fottes gens;
Voyez un peu le bel ouvrage
Aller réduire en cet état

Un Enfant foible & délicat !
Hé! n'ont-ils point de conscience,
Qu'il vive, & point tant de fcience,
Affez en fçaura-t'il toûjours:
Petit Fils, je vous fais défense
D'ouvrir un Livre de huit jours.
JE réponds pour lui par avance
Qu'il fera bien obéïffant :
On rit de cela dans l'enfance;
Mais dans la fuite on s'en reffent.
Que pour un Fils doux, careffant,
Une Mere ait de la tendreffe, of
La chose est juste, on y confent,
Il en faut au pauvre Innocent;

Mais gardons-nous de la foibleffe,
On nuit à force de careffe,

Et l'on étouffe en embraffant.

PEUT-ESTRE fuis-je trop fincere Allant ainfi philofophant,

Et fais mal ma cour à l'Enfant,
En faisant leçon à la Mere ;

Mais la leçon eft necessaire :
Excufez, charmant nourriffon
Quand je me tairois pour vous plaire,
La raifon la lui fçauroit faire,
Et je n'y mets que la façon.

APRE'S cela Dieu vous préserve,
De plus grand mal que celui-ci ;
Que dans les biens qu'il vous réserve
Il vous délivre de fouci,

Et que long-tems il vous conserve,
Et moi votre Aftrologue aufsi.
Je le fuis, s'il en fut au monde,
Je dis Aftrologue parfait,
Il s'agit de prouver le fait,
Et voici fur quoi je me fonde.
Ou j'ai dit vrai fur le futur,

Ou j'ai dit faux, l'un d'eux eft fûr.
Si j'ai dit vrai, prenons courage,
Je fuis Aftrologue en ce cas :
Si j'ai dit faux, c'eft grand dommage,
Mais après tout je n'y perds pas;
Je le fuis encor davantage,

A MONSEIGNEUR

L'ARCHEVEQUE

DE BOURGES,

En lui préfentant le jour de fa fête un bouquet de fleurs faites de coquillages.

Lorfque pour un bouquet dont vous eft dû l'hom~

mage

Nous vous offrons, Seigneur, un fimple coquillage,
Jaloufe de fes droits Flore nous dit: pourquoi
Ne s'adreffoit-on pas à moi ?

Faire un bouquet eft mon partage.

Mais je crois fans la méprifer

Que mon bouquet vaut bien les lis & les jonquilles Dont elle eut pû nous amuser.

Si j'en dis trop elle doit m'excufer,

Chacun autant qu'il peut fait valoir fes coquilles, Les fleurs qu'elle fait naître & prodigue au printems Ont leurs beautez, mais n'ont qu'un tems.

Peut-être celles-ci font moins vives, moins belles,

Malgré tout ce que l'art leur donna d'ornement;

Mais elles feront immortelles,

Et le refpect, l'amour, le tendre attachement Dans notre cœur le feront avec elles.

« ÀÌÀü°è¼Ó »