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LEY..

T. SHER-Jacques I. dans laquelle on lui permit de fe couvrir, quoiqu'on lui eût contefté pendant quelque temps cette liberté, parce qu'il étoit vêtu à l'Angloife.

De retour en Perfe il fut renvoyé de nouveau en Europe en 1616.. pour propofer encore, comme à fon premier voyage, une alliance con-tre le Turc, & on lui donna pour adjoint le Pere Redempt de la Croix,.

Carme.

Ayant paffé à Goa, dans le deffein de s'y embarquer pour Lisbonne, il fut obligé d'y attendre un an avant que de pouvoir parvenir à le faire. Arrivé à Lisbonne, il y fut mal. reçu; ce qui l'engagea à aller à Madrit, où par le crédit du Carme, il fut écouté plus favorablement. On y réfolut même, conformément à ses demandes, d'envoyer cinq Gallions. pour fermer la Mer rouge aux Turcs, à condition que le Roi de Perfe envoyeroit fes foyes par la voyé d'Or.. mus & des Indes, & reftitueroit Ba harem, Queixome, & le fort de Cor-

moran

Sherley futt retenu à Madrit;

où l'on convint qu'il refteroit juf- T. SHERYqu'à l'exécution du Traité, & l'on LEY.. envoya le P. Redempt avec quatre Gallions commandés par Ruy Freint d'Andrada. Mais ce Pere n'acheva pas fon voyage; il mourut en Guinée le 30 May 1619. de fievre, avec: quelque foupçon de poifon. Pour ce qui eft des Gallions, ils arriverent à: Ormus au commencement de Juin 1620.

On ne fait quand Sherley quitta. I'Efpagne; mais il eft fûr qu'il alla en Angleterre au mois de Janvier 1624. en qualité d'Ambaffadeur du Roy de Perfe. Le Caroffe du Roy l'alla prendre à Saxham, où il étoit debarqué, & il eut audience du Roy Jacques I. aux pieds duquel il mit fon Turban, car il étoit habil lé en Perfan, & commença fa haran-gue à genoux, mais le Prince le fit a lever & couvrir. Larrey tom. 3o. p.. 698. de fon Histoire d'Angleterre pré tend que ce fut mal à propos qu'il ôta fon Turban, & ajoute que le Roy corrigeant. fa faute l'avertit dẻ: le reprendre & de fe couvrir. Mais cette. Critique n'eft pas jufte; car:

LEY.

T. SHER-Finett, qui étoit Maître des Ceremonies, & par confequent exact en ces fortes de matieres, remarque que Sherley n'avoit ôté fon Turban ni devant l'Empereur ni devant le Roy d'Efpagne, lorfqu'il avoit été à leur audience; mais qu'il avoit été obligé de l'ôter devant le Roy d'Angleterre, afin d'avoir la permiffion de fe couvrir devant lui; ce qu'on ne lui auroit pas accordé fans cela, parce qu'il étoit né fujet d'Angle

terre.

Il avoit amené avec lui une bel

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le Circaffienne fort fpirituelle, nommée Therefe, qui étant née de parens nobles & Chrétiens avoit été mife par hafard dans le ferail du Roy de Perfe Cha-Abbas, dont elle avoit gagné les bonnes graces. Ce Prince voulant témoigner à Sherley fon affection, la lui fit époufer, & Sherley l'aima toute fa vie fort tendrement. Quelques uns ont dit qu'elle étoit fœur de la Reine de Perfe, mais Sherley prétendoit feulement qu'elle étoit fa parente, comme on le verra plus bas.

Elle accougha à Londres d'un fils

que la Reine Epoufe de Jacques 1. T. SHER& le Prince de Galles, depuis Char- LEY. les 1. lui firent l'honneur de tenir fur les fonds.

Sherley demeura à Londres jufqu'en 1626. qu'il lui arriva une avanture fort defagreable.

Il vint à Londres vers le milieu du mois de Fevrier de cette année un Perfan nommé Nogdi-Beg, ou Nogdi-Alli-Beg, qui fe difoit Ambaffadeur de Perfe. Les Marchands de la Compagnie d'Orient affecterent, pour chagriner Sherley, qu'ils n'aimoient pas, de le faire recevoir avec de grands honneurs, & le défrayerent.

Sherley accompagné du Comte de Cleveland, qui avoit époufé fa Niece, & de neuf ou dix Gentilshommes, du nombre defquels étoit Jean Finett, Maître des Ceremonies, alla voir le Perfan, qui ne falua le Comte du Cleveland, que quand on l'eut averti qui il étoit. Sherley avoit apporté fes Lettres de Créance du Roy de Perfe, qu'il avoit prefentées au Roy Jacques I. à fon arrivée en Angleterre. Il les

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LEY.

T. SHER- déplia, les porta à fes yeux, les mit fur fa tête, les baifa, & les prefentoit déja au Perfan, qui felon la coutume en devoit faire autant ̧ lorfque celui-ci fe leva tout à coup de fon eftrade, alla droit à Sherley, lui arracha les lettres, & après les avoir déchirées, lui donna un coup: de poing dans le vifage. Milord Cleveland fe mit entre deux, mais le fils du Perfan fecondant fon pere, s'approcha de Sherley, & lui donna encore deux ou trois coups. Les Gentilshommes Anglois porterent auffitôt la main à leurs épées, mais fans les tirer, fe contentant de dire au Perfan, que s'ils ne refpectoient en fa perfonne le Monar-que qu'il réprefentoit, ils n'épar gneroient ni lui ni aucun des fiens. Nogdi-Beg parut alors revenir de emportement, & dit qu'il étoit fâché d'en être venu à cet excès en leur prefence; & que ce qu'il en avoit fait n'avoit été que par un depit extrême contre une perfonne qui avoit ofé contrefaire le feing du Roi fon Maître, qui le mettoit toujours au haut des Lettres, & non

fon

pas

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