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E. PA- pieces, qui font veritablement de VILLON. M. Pavillon. L'Editeur a mis à la tête des deux éditions un Eloge Hiftorique de l'Auteur, qui eft fuivi de fon difcours de Reception à l'Academie Françoife.

T. CORNEILLE.

V. Son Eloge par M. l'Abbé Tallemant dans le premier volume de l'Hiftaire de l'Academie des Infcriptions; celui qu'on a mis à la tête de fes Oeuvres, où l'on trouve quelques particularités, qui ne font point dans le premier.

THOMAS CORNEILLE.

T

HOMAS Corneille naquit à Rouen le 20 Août 1625. de Pierre Corneille Avocat du Roy à la Table de Marbre, & de Marthe le Pefant fille d'un Maître des Comptes.

Il fit fes claffes aux Jefuites, & il y a apparence qu'il les fit bien. Ce qu'on en fait de plus particulier,' c'eft qu'étant en Rhetorique, il compofa en vers Latins une piece, que fon Régent trouva fi fort à fon gré,

qu'il l'adopta, & la fubftitua à celle T. CORqu'il devoit faire déclamer par fes E- NEILLE. coliers, pour la diftribution des Prix. Lorfqu'il eut fini fes études, il vint à Paris, où l'exemple de Pierre Corneille, fon frere aîné, le tourna du côté du Théatre.

Son debut fut heureux, & Timocrate, une de fes premieres Tragedies, eut un fi grand fuccès, qu'on la joua de fuite pendant fix mois. Le Roy vint exprès au Marais pour en voir la représentation : & le zele de quelques amis de Corneille alla jufqu'à vouloir lui perfuader d'en demeurer là, comme s'il n'y avoit eu rien à ajouter à la gloire qu'il avoit acquife, & qu'il eût beaucoup rifqué à la vouloir foutenir par de nouvelles productions. Mais d'autres pieces qu'il donna dans la fuite n'eurent pas moins d'applaudiffemens.

Du Tragique fublime, qu'il avoit d'abord employé, il passa à des Caracteres, qui plus naturels, & plus à la portée de nos mœurs, quoique toujours héroiques, n'avoient cependant pas encore été placés fur la fcéne Françoife. Ariane & le Comte Tome XXIII.

M.

NEILLE.

des

T. COR- d'Effex, qu'il compofa dans ce goût, enleverent tous les fum.ges qu'elles parurent, & le Public ne s'eft point refroidi à leur égard; on les reprefente encore avec fuccès.

Le Tragique ne lui fit point negliger le Comique;il commença par mettre au Théatre plufieurs pieces Efpagnoles, dont on ne croyoit pas qu'il fût poffible de conferver l'efprit & le fel, fi l'on vouloit les dégager des licences & des fictions, qui leur font particulieres, & que nôtre Scéne n'admet point; & d'un comique outré, il en fit un fimple & inftructif.

Il s'exerça auffi à la Poefie chantante, & nous avons de lui- deux Opera.

I

Il perdit le 1 Octobre 1684. Pier-re Corneille fon frere, avec lequel. une estime & un amour reciproques, des inclinations & des travaux à peu près femblables, les engagemens de la fortune, ceux même du hazard tout enfin fembloit avoir concouru à l'unir. Ils avoient époufé les deux fœurs, en qui fe trouvoit la même difference d'âge, qui étoit entre eux.

Il y avoit des enfans de part & d'au- T. CORtre, & en même nombre. Ce n'étoit NEILLE. qu'une même maison, & un même domeftique. Enfin après plus de 25 ans de mariage, les deux freres n'avoient pas encore fongé à faire le partage des biens de leurs femmes biens fitués en Normandie, dont elles étoient originaires comme eux, & ce partage ne fut fait que par une neceffité indifpenfable, à la mort de

Pierre Corneille.

L'Academic Françoise crut ne pouvoir mieux reparer la perte qu'elle fit alors, qu'en lui donnant pour fucceffeur un frere, qui marchoit fur fes traces. Thomas Corneille y fur reçu le 2 Janvier 1685.

Depuis ce temps-là il donna au Public differens Ouvrages, dont je parlerai plus bas, & qui lui ouvrirent une entrée dans l'Academie des Infcriptions, où il fut admis, quand il plut au Roy en 1701. de l'augmenter par un nouveau Reglement. Son âge déja fort avancé ne l'empêcha pas de fe rendre très-regulierement aux Affemblées. Il perdit la vûe bientôt après; mais cet accident

NEILLE

T. COR- ne diminua rien de fon affiduité. D'autres infirmités fuccedant infenfiblement à la perte de fes yeux, on le déchargea en 1705. des travaux de l'Academie, dont l'entrée, le droit de fuffrage, & toutes les autres prérogatives lui furent confervées fous le titre de Veteran.

Lorfque l'impreffion de fon Dictionnaire Geographique, qui parut en 1708. eut été achevée, il fe retira à Andely, petite ville de Normandie, où il avoit du bien. Il y mourut la nuit du huit au neuf de Decembre 1709. âgé de 84 ans.

Il avoit joui toute fa vie, fi l'on en excepte les cinq ou fix dernieres années, d'une fanté égale & robufte, malgré fon application continuelle au travail. Il eft vrai que perfonne ne travailloit avec plus de facilité. On dit qu'Ariane, fa Tragedie favorite, ne lui avoit couté que dix-fept jours, & qu'il n'en avoit donné que vingt-deux à quelques

autres.

Il étoit d'une converfation aifée: fes expreffions vives & naturelles la rendoient legere, fur quelque fujet.

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