페이지 이미지
PDF
ePub

Traité de l'excellence des Rois & J. Bi du Royaume de France, pour prou- GNON. ver que les Rois de France doivent avoir la préfeance fur tous les autres Rois, qui lui attira bien des applaudiffemens. Il le dedia au Roi Henri IV. qui l'engagea par ordre exprès à pouffer plus loin fes recherches fur cette matiere.

Mais la mort funefte de ce Prince arrivée peu de temps après, interrompit ce projet, & détermina même M. Bignon à fe retirer de la Cour. Ce ne fut pas cependant pour longtemps; il y fut bientôt rappellé à la follicitation de Nicolas le Fevre, nouveau Précepteur du Roi Louis XIII. & ne put fe défendre d'y demeurer jufqu'à la mort de cet ami. Il travailla dans cet intervalle à l'Edition des Formules de Marculphe.

En 1614. il fit un voyage en Italie, & y vifita par tout les plus illuftres d'entre les Savans, qu'il convainquit par fa préfence de ce que la Renommée leur avoit appris de plus incroyable en fa faveur.

Le Pape Paul V. Iui donna des marques fingulieres de fon eftime;

GNON.

J. BI-le Cardinal de Sainte-Suzanne, qui' n'étoit alors que Secrétaire des Brefs, établit avec lui un commerce d'amitié très-étroite, & le celebre FraPaolo, charmé de fa converfation l'arrêta quelque temps à Venise pour en profiter.

,

Au retour de ce voyage, M. Bignon fe donna tout entier aux exercices du Barreau, où fes premieres actions eurent un grand fuccès.

Son pere le fit pourvoir en 1620. d'une Charge d'Avocat General au Grand Confeil, dans les fonctions. de laquelle il furpaffa tout ce qu'on pouvoit attendre de lui, & il s'acquit une fi grande réputation, que le Roy quelque temps après le nomma Confeiller d'Etat, & enfin Avocat General au Parlement, à la place de M. Servin, fur la fin de l'année 1625.

Tout le monde applaudit à ce choix; le Clergé même, qui avoit nommé des Deputés, pour prier le Roi de faire revivre en fa faveur l'ancien Droit, fuivant lequel un des Avocats Generaux devoit être Clerc, ayant fçu le choix que le

[ocr errors]

Roi avoit fait de M. Bignon, ne fe J. Br-
contenta pas de renoncer à fes pré- GNON..
tentions en faveur de cet illuftre
Magiftrat, mais deputa encore vers
fa Majefté pour lui en faire des re-
mercimens, & vers M. Bignon, pour
l'en feliciter.

En éffet jamais cette importante
place n'avoit été remplie plus digne-
ment: car fans parler de fes talens
naturels qu'on y vit briller dans
toute leur étendue, il fignala en
mille occafions fa vigueur à foute-
nir les interêts du Parlement, for
zele inviolable pour la justice, &
fa fermeté inébranlable contre tou-
tes les attaques de la faveur. Vertus
dont fes envieux entreprirent de
lui faire des crimes, après la Haran-
gue fincere, quoique refpectueufe,
qu'il prononça devant le Roi Louis
XIII. feant en fon lit de Juftice;
pour la verification de quelques E-
dits. Mais ce Prince juftement pré-,
venu en fa faveur, oppofa la par-
faite connoiffance qu'il avoit de fes
bonnes intentions, aux complots &
à l'avidité des gens d'affaires dechaî
nés contre fa trop grande probité.

GNON.

J. BI- En 1641. refolu de ne plus vaquer
qu'aux emplois qui l'occupoient
dans le Confeil d'Etat, il ceda fa
Charge d'Avocat General à M. Bri-
quet, fon gendre.

L'année fuivante le Cardinal de
Richelieu, quoiqu'affez mal inten-
tionné à fon égard, le fit nommer
Grand Maître de la Bibliotheque du
Roi, dans la perfuafion que le Pu-
blic le deftinoit par avance à cette
Charge, & feroit choqué qu'elle fûr
remplie par un autre. L'Amour que
M. Bignon avoit pour les Lettres, la
lui fit accepter, & fon défintereffe.
ment lui fit refufer dans la fuite
celle de Surintendant des Finances.

M. Briquet, fon gendre, étant more en 1645. il fut obligé de reprendre fa Charge, pour la conferver à fon fils, & continua de l'exercer jufqu'à fa mort, quoique de premier Avocat General, il fût devenu le fecond.

Il fut outre cela employé à d'autres affaires importantes pour l'Etat. On fait combien il eut de part l'Ordonnance de 1639. & avec combien d'équité il exerça les Commif

[ocr errors]
[ocr errors]

fions de l'Arriereban, des Amortif- J. BI-
femens & du Domaine, qui lui fu- GNON.
rent confiées en differens temps. La
Reine Anne d'Autriche l'appella pen-
dant fa Regence aux Confeils les
plus importans.

Ce fut lui qui accommoda les
differends de Meffieurs d'Avaux &
Servien, Plenipotentiaires à Mun-
fter, & qui travailla avec Meffieurs
de Brienne & d'Emery au Traité d'Al-
liance avec la Hollande en 1649. Il
fut auffi choifi en l'année 1651. pour
regler la grande affaire de la fuccef-
fion de Mantoue, & en 1654. pour
conclure le Traité avec les Villes An-
featiques.

Enfin ce grand homme, qui avoit toûjours fait fervir la pieté de bafe aux autres vertus, qu'il avoit conftamment pratiquées, finit par une mort précieufe devant Dieu, le cours d'une vie fi glorieufe aux yeux des hommes.

d'un

Il mourut le 7 Avril 1656. Afthme, dont il avoit été attaqué dès l'Automne précedent, mais qui ne lui fit point ceffer fes fonctions ordinaires. Il étoit alors dans fa 67€ année.

« 이전계속 »