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d'abord la France, & paffa de-là en R. AGRIItalie, où il efperoit trouver les COLA. moyens de fe perfectionner dans les connoiffances qu'il avoit acquifes. Il demeura pendant l'année 1476. & la fuivante à Ferrare, où il reçut plufieurs marques de la bienveillance & de la liberalité du Duc, Hercule Eft. Theodore Gaza y expliquoit Ariftote, & Agricola fut un de fes Auditeurs les plus affidus. Il fe fic lui-même entendre à fon tour, & quelques difcours qu'il prononça en public lui firent honneur, tant par rapport au ftile, que par rapport à la prononciation.

Lorfqu'il fut de retour dans fon pays, on lui offrit plufieurs poftes confiderables, mais l'amour des lettres les lui fit refufer. Il ne put cependant dans la fuite fe défendre d'accepter la Charge de Syndic ou de Confeiller de la ville de Groningue, qui l'envoya à la Cour de l'Empereur Maximilien I. Il y féjourna fix mois, & expedia heureusement les affaires dont il avoit été chargé ; mais n'ayant pas eu fujet de fe louer de la reconnoiffance de ceux qui

R. AGRI-l'avoient employé, il les abandonna & fe remit à voyager.

COLA.

Il avoit, pendant fon féjour à la Cour de l'Empereur, gagné l'amitié des Chanceliers de Bourgogne & de Brabant, qui firent tous leurs efforts pour l'engager au fervice de Mai ximilien, lui faifant efperer des poftes fort honorables; mais il préfera fon repos & fa liberté à tous les avantages qu'on pût lui proposer.

On lui offrit auffi à Anvers la Principalité de l'Ecole de cette ville, avec trois cens écus d'appointement; mais il refufa encore cet em ploy, croyant qu'il ne pourroit le remplir, fans que cela le détournât de fes études particulieres.

D'ailleurs il aimoit beaucoup à voyager, & ne vouloit point d'une vie trop fedentaire. Dans ses voyages il n'avoit d'autre compagnie que celle d'un valet, & de quelques bons livres. Il portoit toujours l'Hiftoire naturelle de Pline, les Epîtres de Pline le jeune, les Inftitutions de Quintilien, & quelques Ouvrages de Platon & de Ciceron; & ne marchoit jamais fans cette petite Bibliothe

que, laiffant ses autres livres chez R. AGRI

fes amis.

Mais enfin Jean Camerarius de Dalbourg, Evêque de Wormes, à qui il avoit enfeigné la langue Gréque, trouva moyen d'arrêter fes courfes en le retenant auprès de lui, par fes liberalités & fes manieres obligean

tes.

Agricola paffa auprès de ce Prélat le refte de fa vie, tantôt à Heidelberg, tantôt à Wormes. La Cour d'Heidelberg lui plaifoit beaucoup, & pendant qu'il y étoit, il compofa à la priere de Philippe Electeur Palatin, l'Hiftoire abregée des quatre Monarchies, dans laquelle il donna d'excellentes inftructions à ce Prin

ce.

Il enfeigna publiquement à Wormes la Philofophie & les Humanités, & il avoit toujours un grand nombre d'auditeurs, dont la plûpart étoient des Maîtres-ès-Arts. Il enfeigna auffi à Heidelberg, comme le témoignent Tritheme & Melanch

ton.

Il commença à étudier dans un âge affez avancé, la langue Hebraï

COLA.

R. AGRI- que,
COLA.

dans laquelle il eut pour maitre un Juif converti, que l'Evêque de Wormes entretint quelque temps chez lui, uniquement pour ce fujet. Il y faifoit de grands progrès, lorfqu'une mort prématurée vint le faifir à Heidelberg le 28 Octobre 1485, Il étoit alors âgé de 42 ans, & deux mois. Nous apprenons d'Erafme (a) qu'il mourut pour n'avoir pas été fecouru affez-tôt des Medecins.

Il fut enterré en habit de Cordelier dans l'Eglife des Freres Mineurs de cette ville, & Jean Reuchlin prononça fon Oraifon funebre.

La defcription que l'on fait de fon caractere donne à connoître que c'étoit un honnête homme, franc, fans envie, moderé, de belle humeur. Il ne fe maria jamais, quoiqu'il eût aimé, ou fait femblant d'aimer quelquefois. Il avoit dans fa jeuneffe réfolu de le faire; mais après y avoir fait de ferieufes reflexions, il abandonna ce deffein, non pas tant par la crainte des incommodités domeftiques, que par une pa

(a) Adagior. Chil. III. Cent. III. n. 62.

reffe

reffe naturelle, qui lui faifoit fentir R. AGRIqu'il étoit incapable de fe livrer aux COLA. moindres foins.

Il a été un des plus favans hommes du 15e fiecle. Voffius, Erasme, Vivés, Paul Jove, & plufieurs autres Auteurs ont répandu fur lui des louanges à pleines mains, & quoique ce qu'ils en difent fente trop le panegyrique, il faut avouer cependant qu'il a merité une partie des louanges qu'ils lui ont données. Catalogue de fes Ouvrages. Rodolphi Agricola, Frifi, Opera omnia, nunc demum ad Autographorum exemplarium fidem per Alardum Amftelredamum emendata, & addi. tis Scholiis illuftrata. Colonia 1539. in-4°. deux tomes. Il en avoit paru auparavant une édition bien moins ample à Anvers l'an 1511. in-4°. & enfuite à Bafle en 1518. in-4°. Les Ouvrages contenus dans le Recueil d'Alard, font les fuivans.

Dans le premier tome.

De Inventione Dialectica libri tres,
recogniti, & annotationibus illuftrati..
Cet Ouvrage fut d'abord imprimé à
Louvain l'an 15-16, par les foins
Tome XXIII.
Q

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