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U. EM- Il donna alors un fi grand luftre à l'Ecole de Leer, qu'elle furpaffa celle de Norden, où les Lutheriens ne purent jamais reparer le déchet où elle tomba par``la destitution d'Emmius.

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Ils avoient auffi chaffé de Groningue plufieurs perfonnes, qui étoient. dans les fentimens de Calvin. La conformité de fortune fit que ceux d'entre ces exilés, qui fe retirerent à Leer, lierent une amitié très-étroite avec Emmius; & cela fut caufe que lorfque la ville de Groningue s'affocia avec les Provinces-Unies & qu'elle fongea à rétablir fon College, il fut recommandé par tant de perfonnes, qu'on jetta les yeux fur lui pour lui en donner la conduite, & qu'on lui adreffa une vocation pour cela, en lui accordant le pouvoir de faire les Reglemens, & d'établir les Maîtres qu'il juge, roit à propos.

Il prit poffeffion de cet employ l'an 1594, à l'âge de 47 ans, & l'exerça près de vingt années confecutives, au bien & à l'avantage de la jeuneffe, que l'on envoyoit en

U. EM

foule de toutes parts à cette Ecole.
Pendant ce temps il fut follicité MIUS.
par les villes de Dordrecht & de Len-
warde d'accepter un emploi fem-
blable avec des appointemens plus
confiderables, & celle d'Emden lui
en offrit un autre plus lucratif. Mais
comme il n'étoit point intereffé, il
les remercia de leurs offres, & dé-
meura toujours attaché à fon Ecole
de Groningue.

Les Magiftrats de cette ville ayant erigé en 1614. leur Ecole en Academie, donnerent à Emmius une chaire de Profeffeur en Hiftoire & en Langue Gréque,& le choifirent pour premier Recteur de cette Academie.

Il en fut un des plus beaux orne-. mens par fes favantes leçons, qu'il fit toujours avec exactitude jufqu'à ce que les infirmités de la vieilleffe le contraignirent de ne plus paroître en public.

Il ne devint pas inutile pour cela, ni à la République des Lettres ni à l'Academie de Groningue: il continua à compofer differens Ouvrages, & à aider de fes fages confeils le Senat Academique dans tou

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U. EM-tes les affaires de confequence. Car c'étoit un homme dont l'érudition ne faifoit pas tout le merite; il favoit auffi donner des confeils aux Princes mêmes. Guillaume Louis Comte de Naffau, Gouverneur de la Province de Frife & de celle de Groningue connoiffoit fon habileté en ce genre, puifqu'il le confultoit fouvent dans des affaires importantes, & qu'il fe conformoit prefque toujours à fes avis.

Il mourut à Groningue le y Decembre 1625. au commencement de fa 79° année.

Les Magiftrats firent mettre fon portrait dans la maifon de ville, & Henri Alting lui dreffa cette Epitaphe, qui a été gravée fur fon tombeau.

Immortali Memoria Clariss. & pientiff. fenis, Ubbonis Emmii, Frifii Grethani: primi Academ. Groning. Rectoris, Theologi Sinceri, Philologi eximii, Hiftorici abfoluti, Viri prudentia fingularis, qui per omnem vitam fua forte contentus, labore indefeffo, de Ecclefia ac Republ. pàtria quam optime meritus, vere pia demum ac pla

cidiff. morte defunctus, heic corpore U. EMquiefcit.

Margareta à Bergen, vidua, & liberi fuperftites, Moerentes H. M. P. Vixit in terris an. 78. dies 4. Abiit in Calos an. Chriftiano 1625. die 9 Decembris Jul.

Catalogue de fes Ouvrages. 1. Opus Chronologicum novum, complectens Rerum Chronologicarum libros v. Canones Chronicos, & Chronologiam Romanam. Groninge 1619. in-fol. Cette chronique eft fort fuccincte; ce font même plutôt des Tables Chronologiques fort nues & fort féches, qu'une Hiftoire ou une Chronique. Elle eft peu lûe aujourd'hui, & peut-être ne l'a-telle pas été beaucoup en fon temps. On trouve à la tête de l'Ouvrage des difcuffions Chronologiques, qui ne font pas à negliger. (L'Abbé Lenglet, Methode pour l'Hiftoire.)

2. Appendix Genealogica, illuftran do operi Chronologico adjecta. Groninga 1620. in-fol. Ce font des Tables difpofées d'une maniere fort nette.

3. Vetus Gracia illuftrata, com plectens defcriptionem Gracia, res geftas Tome XXIII.

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MIUS,

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U. EM- Græcorum, ftatum Rerumpublicarum Græcarum. Lugd. Bat. Elzevir 1626.. in-8°. 3 vol. Emmius, qui vit commencer ou peut-être finir cette édition, mit par écrit le 6 Decembre 1625. trois jours avant fa mort ce qu'il en penfoit. L'Imprimeur, ditil, a fait deux fautes. re. Il a mis mon Ouvrage in-8°. contre la promeffe qu'il m'avoit faite de l'imprimer in-fol. & a rendu ainfi inutiles des tables Chorographiques que j'avois dreffées avec beaucoup de foin en cette forme, pour y être inferées, & dont le livre a indifpenfablement befoin. 2o. Il a fait traîner fi fort en longueur l'impreffion, que le chagrin qui m'eft furvenu par la mort de mon fils Egbert, & enfuite mes infirmités m'ont empêché de travailler à une ample préface que j'avois deffein de compofer lerfque le livre feroit prêt à paroître, & dans laquelle j'aurois fait une comparaifon entre les anciennes Répu→ bliques Gréques, & celles d'à prefent, montrant ce qu'il y a de bon & de mauvais dans les unes & les autres. L'Ouvrage d'Emmius a été

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