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LIGER.

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J. J. SCA- & de miferable; S. Thomas de Pe dant &c. Son indulgence n'a pas été plus grande pour ceux de fon » temps, qui pour être fes inferieurs en beaucoup de chofes, ne laif» foient pas d'être diftingués par leur réputation & par leur merite. » Il dit que Jacques Cappel de Sedan, eft un Fou & un Ridicule'; Saville "Anglois, un Sot Orgueilleux; de Claves (Clavius) une Bête: Corneille Bertrand, un Opiniatre; Maldonat, un Plagiaire de Calvin & » de Beze; Alde Manuce, fils de » Paul, un miferable efprit ; Sibran

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dus Lubertus, un Ruftique ; Curior, » un mechant Pedant; Mercurialis » une groffe bête; Merula, un pau»ure efprit ; Water, un pauvre hom» me. Il traite Villalpandus, defprit * miferable, & de pauvre jugement; le Cardinal du Perron, d'Ambitienx, & de Bavard; Erycius Puteanus, & Wower de grands Conteurs de Sornettes; Robortel,& Meurfius de Pedans; Snellius le Pere » Afne ; Horman, de Plagiaire ; » Lindenbruch, de Fat Chriftman»nus, d'ignorant : Victorius, d'efprit

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5 commun & de peu de jugement, auffi J. J. SCAbien qu'Arias Montanus, Popma, LIGER. » & Lipfe. Pour achever, il compte Taubman, Delrio, Pafferat, pour » des ignorans ; les Lutheriens pour des Barbares, & generalement tous les Jefuites pour des Afnes, &c. Jules Cefar Scaliger fon pere eft mort Catholique; pour lui il embraffa les fentimens des Calviniftes. Gaffendi rapporte dans la vie de M. de Peirefe, que ce favant étant en Hollande en 1606. alla voir Scaliger, qui dans la converfation lui dit qu'il fouhaitoit venir mourir en France pour être enterré dans le même tombeau que fon pere. Sur quoi M. de Peirefe lui ayant demandé s'il vouleit mourir dans la même Religion que lui, il laiffa échapper quelques larmes, mais fans lui rien répondre.

Quoiqu'il ait paffé fa vie dans une fortune très-mediocre & avec trèspeu de bien, & qu'il declare luimême dans fes lettres, que depuis fa jeuneffe la pauvreté avoit été fa compagne fidelle, & qu'il n'efperoit pas qu'elle pût jamais le quir

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J. J. SCA-ter; il étoit cependant très-défintereffé & refufoit genereusement les préfens qu'on lui vouloit faire. Heinfius témoigne dans fon Oraifon funebre, qu'il ne voulut pas accepter une groffe fomme d'argent que Jane nin Ambaffadeur de France lui offrit, en le priant inftamment de la recevoir. On lit auffi dans le Naudaana que M. de Nevers allant en Hongrie, & paffant par la Hollande, le vifita, & voulut lui faire un grand préfent, mais que Scaliger le refufa honnêtement.

Catalogue de fes Ouvrages.

1. Conjectanea in M. Terentium Varronem de Lingua Latina. Parif. 1565. 1973. 1610. in-8°. Scaliger compofa cet Ouvrage à l'âge de 20 ans. Gerard-Jean Voffius prétend dans fa lettre 95, que fes conjectures font trop hardies, & qu'il n'a pas ufé de bonne foy, en fupprimant les anciennes leçons qu'il avoit trouvées dans les MSS. de fon Auteur; & ajoute que Pierre Vettori difoit que Jof. Scaliger étoit né pour corrompre les anciens, plûtôt que pour les corriger.

2. Nota in libros M. Terentii Var- J. J. SCA ronis de re ruftica, Dans plufieurs édi-LIGER tions de cet Ouvrage.

3. Caftigationes & Nota in Marcum Verrium Flaccum & Pompeium Feftum, de Verborum Significatione. Paris 1575, in-8°. On trouve à part dans cette édition les Notes d'Antoine Auguftin, qui avoient paru dans une Edition de ces Auteurs faite à Venife en 1560. in-8°. It Paris 1584. & 1593. in-8°. Avec de nouvelles notes de Fulvius Urfinus & d'autres.

4. Catulli, Tibulli, & Propertiz Poemata, ex recenfione & cum caftigationibus Jofephi Scaligeri. Parif. 1577. in-8°. It. Antuerpia 1.582. in8. On a ajouté dans cette édition les notes de Muret. It. Heidelberge 1600. in-8°. It. Lugduni 1607. in-16. Scaliger affure que les Savantes Remarques qui accompagnent ici les Poefies de Catule ont été achevées dans l'efpace d'un mois. Ifaac Voffius a prétendu dans le commentaire qu'il donna en 1684. fur le même Poete, que ce grand Critique s'étoit de temps en temps éloigné

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LIGER.

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J. J. SCA- du veritable fens de ce Poete. Sur quoi M. Bayle dans les Nouvelles de la République des Lettres de Juin 1684. p. 355. fait une reflexion fort jufte. Je ne fai, dit-il, fi l'on ne » pourroit point dire que Scaliger » avoit trop d'efprit, & trop de fcience pour faire un bon Com»mentaire; car à force d'avoir de >> l'efprit, il trouvoit dans les Auteurs qu'il commentoit, plus de fineffe & de genie qu'ils n'en » avoient effectivement; & fa profonde litterature étoit caufe qu'il voyoit mille rapports entre les penfées d'un Auteur, & quelque point rare Antiquité. De forte qu'il s'imaginoit que fon Auteur avoit fait quelque allusion à ce point d'antiquité, & fur ce pied-là il corrigeoit un paffage. Si on n'ai»me mieux s'imaginer que l'envie d'éclaircir un Miftere d'érudition > inconnu aux autres Critiques l'engageoit à fuppofer qu'il fe » trouvoit dans un tel ou tel paffa»ge. Quoi qu'il en foit, les Commentaires, qui viennent de lui, font pleins de conjectures hardies, » inge

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