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BAAL OU

B.

AAL ou BEL, en hébreu, seigneur, nom donné à diverses divinités du paganisme. Les Babyloniens et les Chaldéens adoraient leur idole sous le nom de Bel, et les Phéniciens avec les peuples voisins sous le nom de Baal. Ces deux noms ne diffèrent que par la prononciation, et ne se donnent jamais au vrai Dieu dans l'Ecriture. Le nom étant générique, a pu s'appliquer à Belus, à Jupiter, au Soleil, etc., et son idole être regardée comme le premier monument de l'idolâtrie. Les Israélites idolâtres brûlaient leurs fils en holocauste devant Baal. Les prêtres de Baal se faisaient des incisions avec des couteaux et des lancettes, jusqu'à ce que le sang en coulât. Baal est aussi le nom d'nn roi de Tyr, qui vivait 592 ans avant J.-C.

BAAN (JEAN DE ), né à Harlem en 1633, excella dans les portraits; il n'y a guère de cours dont les grands ne se soient fait peindre par lui. Lorsque Louis XIV était à Utrecht, il manda Baan pour le peindre; mais il s'en excusa, sur ce que cela pourrait lui faire tort dans l'esprit de ses concitoyens. Louis XIV ne l'en estima pas moins, et le fit même consulter sur l'achat de plusieurs tableaux. Le premier peintre de la cour de Frise, outré de voir que le prince avait mandé Baan pour le peindre, alla à la Haye exprès pour le tuer. Baan le reçut comme un artiste qu'il considérait, et, pendant qu'il lui montrait ses tableaux, ce forcené levait le bras pour le frapper d'un coup de poignard, lorsqu'un ami de Baan entra, et empêcha le coup: ce peintre inourut à la Haye, en 1700.

BAASA, fils d'Ahias, et roi d'Israël, fit mourir tous les princes de la maison de Jéroboam, et déclara la guerre à Asa, roi de Juda. Il s'abandonna ensuite à toutes sortes d'impiétés, et fit mourir le prophète Jéhu, qui lui avait annoncé la vengeance divine prête à tomber sur toute sa postérité. Il mourut 930 ans avant J.-C., et fut enseveli à Thersa.

BABEGAN. Voy. ARDSCHIR.

BABIN (FRANÇOIs), chanoine, grandvicaire et docteur d'Angers sa patrie,

s'est distingué par le Recueil des conférences du diocèse d'Angers, dont il a publié 18 vol. in-12, réimprimés en quatorze; auxquels il en a été ajouté deux en 1775. Cet ouvrage, qui a été continué par M. de la Blandinière, est utile aux directeurs de conscience. M. Babin mourut doyen de la faculté d'Angers, le 19 décembre 1734, à 83 ans. Il était depuis long-temps seul approbateur des livres dans l'Anjou.

BABINGTON (GERVAIS), né dans la province de Nottingham, fut élevé dans le collége de la Trinité à Cambridge, où il prit le degré de docteur en théologie. Il fut successivement évêque de Landaff, en 1591, d'Exeter en 1594, et de Worcester en 1597. Il légua ses livres à la bibliothèque de sa cathédrale, et mourut de là jaunisse en 1610. Ses OEuvres, dont la meilleure édition est de 1637, in-fol., contiennent des commentaires sur le Pentateuque, sur le Symbole et les Commandemens, et des sermons anglais.

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BABOU DE LA BOURDAISIÈRE (PHILIBERT), fils d'un financier, devint successivement évêque d'Angoulême et d'Auxerre et cardinal en 1561. Il mourut ambassadeur à Rome, en 1570, à 57 ans. Ce cardinal laissa un bâtard, nommé Alfonse, qu'il institua son héritier universel, en vertu d'une bulle secrète. Ses parens lui laissèrent avec peine les grands biens de son père; mais, par un jugement de la Rote, ils furent obligés de se contenter de 20,000 écus. Il s'est établi à

Rome, et y a laissé postérité.

BABOU DE LA BOURDAISIÈRE (JEAN), frère du précédent, fut gouverneur du duc d'Alençon, et maîtregénéral de l'artillerie. Il exerça cette charge avec intelligence, dans trois batailles consécutives; fut fait conseiller d'état en 1569, et mourut la même année. Sa femme, Françoise Robertet, quoique déjà âgée, épousa, en secondes noces, le maréchal Jean d'Aumont. Suivant Brantôme, elle était encore très-belle, et vivait en 1577. Le petitfils de Jean termina sa postérité mas

culine; mais il eut plusieurs filles mariées, e tre autres:

BABOU (FRANÇOISE), qui épousa, en 1559, Antoine d'Estrées, et fut mère de la belle Gabrielle. Cette dame avait quitté son mari pour suivre le marquis d'Alègre, Yves IV, à Issoire, dont il était gouverneur. En 1592, dans une émeute, ils furent tués l'un et l'autre, et jetés par la fenêtre. On lira avec étonnement ce qui en est dit dans les Observations sur le grand Alcandre, quand on fera réflexion que cette dame avait alors 33 ans de mariage et avait eu 9 enfans.

BABOU, dame d'ALLUYE (ISABELLE), sœur de la précédente, épousa François d'Escoubleau, marquis de Sourdis; c'était une femme intelligente et rusée, qui sut endoctriner sa nièce Gabrielle d'Estrées, pour lui faire prendre sur le roi l'ascendant qu'elle y avait. Elle sut profiter de la faveur de sa nièce, et de l'amour qu'avait pour elle le chanceller de Chiverni, pour l'avancement de sa famille. Son mari, mort en 1602, fut chevalier du SaintEsprit, premier écuyer de la grande écurie. Un de ses fils fut cardinal et archevêque de Bordeaux. Voy. SourDIS, ESTAUGES; elle avait une autre sœur, mère de l'abbesse de Montmartre, voy. BEAUVILLIER; de sorte qu'on pourrait dire qu'il n'y a pas de famille où les femmes aient été plus utiles que dans celle-là.

BABOLENUS (SAINT), ou BABOLEIN, premier abbé de Saint-Maurles-Fossés, près de Paris, mort l'an 660.

vers

BABYLAS (SAINT), évêque d'Antioche, et l'un des plus célèbres martyrs de la primitive église, refusa à l'empereur Philippe, qui se disait chrétien, l'entrée de l'église des chrétiens, à cause de ses crimes, et surtout à cause de l'assassinat de l'empereur Gordien son pupille. Dans la persécution élevée contre les fidèles sous l'empire de Dèce, il fut mis à mort par ordre de ce prince, vers 251 de J.-C.

BABYLONIENS (L'EMPIRE DES) fut un démembrement du premier empire des Assyriens. Voy. ASSYRIENS. * Belesis contribue à

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* Nabonassar ou Baladan..

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* Merodac - Baladan, 721 On ne connaît que les noms de ses successeurs jusqu'à * Asar-Addon, roi d'As

syrie, qui conquit

cet empire en. 680 av. J.-C. Voy. les livres indiqués à Argos.

BACCALAR Y SANNA (VINCENT), marquis de Saint-Philippe, s'est fait un nom dans les emplois importans dont il fut chargé par Charles II et Philippe V, roi d'Espagne, dans la Sardaigne, où il était né. Il est mort à Madrid en 1727. Nous avons la traduction française de sa Monarchie des Hébreux, 4 vol. in-12; de ses Mémoires de Philippe V, 4 vol in-12.

BACCARELLES (GILLE), fameux peintre d'Anvers, excellait dans le paysage; Guillaume Baccarelles son frère, et plusieurs autres de cette famille, ont été aussi des peintres célèbres.

BACCHIARIUS, philosophe chrétien au 5 siècle, dont nous avons, dans la Bibliothèque des Pères, une savante lettre écrite à l'évêque Januarius, touchant la faute d'un moine qui avait abusé d'une religieuse.

BACCHINI (BERNARDIN, puis BENoir), l'un des plus savans hommes de son siècle, naquit à Borgo-San-Donnino le 31 août 1651. Il se fit religieux bénédictin, et prêcha avec succès en Italie; mais la faiblesse de sa santé l'ayant obligé de renoncer à la chaire, il se renferma dans son cabinet, et donna au public un grand nombre d'ouvrages en latin et en italien. Les plus considérables sont, 1o un Journal de littérature, depuis 1686 jusqu'en 1697, 9 vol. in-4°; 2o De sistrorum figuris ac differentia, Bologne, 1691, in 4o, réimprimé avec les notes de Tollius, Utrecht, 1696, in-4°, etc. Il mourut à Bologne le premier septembre 1721, à 70 ans.

BACCHUS, fils de Jupiter et de Sémélé. La fable porte que Jupiter, à la mort de Sémélé sa mère, le mit dans sa cuisse, pour achever ses neuf mois. Bacchus remporta de grandes victoires dans les Indes, et enseigna aux hommes l'art de planter la vigne, ce qui lui a fait donner le nom de Dieu du vin. On

dit aussi qu'il inventa l'art de moissonner et de négocier. Les anciens le peignaient jeune, avec un corps tendre et délicat, et le mettaient entre les plus belles divinités. On le représentait dans un char de triomphe, trainé tantôt par des panthères, tantot par des tigres. Il était accompagné de Silène, courbé sur un âne, et d'une troupe de satyres et de bacchantes. Les Scythes seuls ne voulaient point reconnaitre Bacchus, disant que c'était une chose ridicule d'adorer un dieu qui rendait les hommes insensés et furieux. Il punit Panthée, qui voulait s'opposer à ses solennités, et se transforma en lion pour dévorer les géans qui escaladaient le ciel. Les auteurs attribuent ordinairement le thyrse à Bacchus et aux bacchantes. C'était une petite lance ou bâton couvert de feuilles de vigne et de lierre mêlées ensemble, ayant au bout une pointe en forme de pomme de pin. Bochard croit que ce dieu est le même que Nemrod, et qu'il a été nommé Bacchus de Bar-chus, qui, en chaldéen, signifie fils de Chus. Les bacchanales se célébraient en son honneur, par toutes sortes de débauches. Les Bacchantes couraient vêtues de peaux de tigres, tout échevelées, tenant des thyrscs, des torches et des flambeaux ; elles poussaient des hurlemens effroyables, pour représenter ces femmes qui suivirent Bacchus à la conquête des Indes, et célébraient scs victoires.

BACCHYLIDE, fameux poète grec, natif de Julis dans l'ile de Cée, et le dernier des neuf poètes lyriques, si cé-, lèbres dans l'ancienne Grèce. Hiéron, roi de Syracuse, et Julien l'apostat, avaient une estime particulière pour les écrits de ce poète, à cause de l'excellence de ses maximes, et en particulier de celle-ci Que la chasteté est le plus grand ornement d'une belle vie. Bacchylide avait composé des hymnes, des odes et des épigrainmes, dont il ne nous reste que des fragmens, avec ceux d'Alcée. Il vivait environ 452 ans avant J.-C.

BACCIO, plus connu sous le nom de frère Barthélemi de Saint-Marc, ou de Savigniano, religieux de Saint-Dominique, et l'un des plus célèbres peintres de son temps, disciple de Roselli, de Léonard de Vinci, et de Raphaël, était ami intime de Jérôme Savonarole. Il

excellait surtout pour le coloris, et l'on admire son saint Sébastien. Il mourut le 8 octobre 1517, âgé de 48 ans.

BACCIO et BACCIUS (ANDRÉ), célèbre médecin du 16e siècle, natif de Saint-Elpidio, professait la médecine à Rome avec beaucoup de réputation en 156, et fut premier médecin du pape Sixte V. Les plus rares et les plus recherchés de ses ouvrages sont, de Thermis, Venise, 1571 et 1588, et Padoue, 1711, in-fol.; De naturali vinorum historiá, Rome, 1596, in-fol.; De venenis et antidotis, Rome, 1586, in-4°; De gemmis ac lapidibus pretiosis in S. Script. relatis, Rome, 1587, in-8°.; Tabula simplicium medicamentorum, Rome, 1577, in-4°.

BACCIO. Voy. BALDINI.

BACHAUMONT (FRANÇOIS LECOIGNEUX DE), né à Paris en 1624, d'un

président à mortier au parlement, y

fut conseiller-clerc. Il se trouva mêlé dans les intrigues du cardinal de Retz; mais il quitta bientôt ce tracas', pour se livrer à une oisiveté voluptueuse, avec les hommes les plus aimables de son siècle. Il ne nous reste de lui que ce voyage célèbre qu'il fit avec Chapelle, in-12. Il mourut en 1702, à 78 ans. Sa vieillesse fut aussi réglée que sa jeunesse avait été dissipée.

BACHAUMONT (LOUIS PETIT DE), parisien, s'occupa, dans sa vie, à différentes critiques sur le Louvre, sur l'Opéra, sur la place Louis XV, sur les salles de spectacles, sur la bibliothèque du roi. Il est auteur des Essais sur la peinture, 1752, in-8'; mais, après sa mort, arrivée au mois de mai 1771, on a dressé des Mémoires secrets, d'après les notes qu'il faisait depuis 1762, sur chaque événement, et sur les objets nouveaux de littérature, qui ont eu le plus grand succès, 1777, 6 vol. in-12; ce qui a engagé à les continuer, et cette continuation a l'intérêt convenable pour la soutenir; il y en a actuellement 24 vol.

BACHELIER (NICOLAS), Sculpteur et architecte de Toulouse, mais originaire de Lucques, rapporta, de ses voyages d'Italie, le bon goût, qu'il substitua au gothique. On admire en core, dans quelques églises de Toulouse, des sculptures de sa façon quoique défigurées par la dorure dont

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on les a couvertes: il travaillait au milieu du 16° siècle.

BACHERIUS ou BAKERÉ (PIERRE), religieux dominicain, natif de Gand, et professeur de théologie à Louvain, mort en 1601, âgé de 84 ans. Les plus curieux de ses ouvrages sont, Jurgium conjugale contra reformatorum gentem, Gand, 1585, in-4°.; Speculum militiæ christianæ, in -8°.

BACHET (CLAUDE-GASPARD ), seigneur de Mesiriac, était de Bourg-enBresse, d'une famille noble et ancienne. La faiblesse de sa santé l'obligea de sortir des jésuites. Il savait les belles lettres et les mathématiques, et fut reçu de l'académie française. Il mourut le 26 février 1638, à 57 ans, laissant plusieurs enfans. Son principal ouvrage est sa Traduction de huit héroïdes d'Ovide, avec de trèssavans commentaires, 1715, 2 vol. in-8°; une traduction de Diophante, 1621, in-fol.

BACHIEVEN (W. R.), professeur d'astronomie et de géographie, et pasteur à Maëstricht, qui a publié des cartes et autres ouvrages relatifs à la géographie, très-estimés, est mort en 1783.

BACHONIUS (REINIER), habile professeur de droit à Heidelberg, sortit de cette ville après que le duc Maximilien de Bavière en eut cassé l'université, en 1622. Il revint ensuite, et s'étant fait catholique après le rétablissement de l'université, sa chaire lui fut rendue. Il mourut vers 1631. On a de lui plusieurs ouvrages sur les matières de jurisprudence.

BACHUISEN, célèbre peintre hollandais dont on estime les dessins et les tableaux. Il était né à Embdem en 1631, et est mort en 1709. Il excelle surtout dans les marines. Son coloris est suave, son dessin correct, et ses compositions pleines de feu. Le roi de Prusse, le grand-duc de Florence, et le czar Pierre, visitèrent ses ateliers, et lui achetèrent des tableaux pour orner leurs palais.

BACHYLIDE. Voy BACCHYLIDE. BACKER (JACQUES), né à Harlingen en Frise, en 1608, avait la plus grande facilité à peindre le portrait. Il a fait aussi quelques tableaux d'histoire; on estime celui du Jugement dernier, dans l'église des carmes d'An

vers. Il est mort en 1641. Ce peintre dessinait parfaitement le corps des femmes, et ses dessins sont fort chers.

BACICI (JEAN-BAPTISTE GAULI, surnommé LE), célèbre peintre Italien, naquit á Gênes en 1639 : après avoir étudié les principes de la peinture dans sa patrie, il alla à Rome, où il excella dans le portrait. La coupole de Jésus à Rome est de lui, et on ne peut se lasser de l'admirer. Il mourut en cette dernière ville en 1709. Il était Don coloriste, et excellait à rendre les raccourcis. On lui reproche de l'incorrection et du mauvais goût dans les draperies. La vivacité que l'on voit dans ses ouvrages était dans son caractère. Il donna un jour un soufflet à son fils, qui alla se noyer dans le Tibre. Le Bacici en fut inconsolable.

BACOER (JACQUES), excellent peintre, natif d'Harlingen, réussissait principalement à faire des portraits.

BACON (ROBERT), savant théologien anglais, et l'un des plus célèbres professeurs de l'Université d'Oxford, mort en 1248, composa des gloses sur l'Écriture et plusieurs autres ouvrages.

BACON (ROGER), célèbre religieux anglais, de l'ordre de Saint-François, au 13° siècle, appelé le docteur admirable, s'appliqua principalement à l'astronomie, à la chimie et aux mathématiques. I lia amitié avec tous les savans de son temps, et découvrit une erreur considérable dans le calendrier, dont il proposa en 1267 la correction au pape Clément IV. Bacon décrivit la chambre obscure, et toutes les espèces de miroirs propres à augnenter ou à diminuer les objets. Il fit un grand nombre de miroirs ardens. On prétend même qu'il connaissait le télescope et la poudre à canon, qui ont été regar dés comine d'une invention plus moderne. Bacon excellait encore dans la médecine, dans la perspective et dans les mécaniques. Il fit dans toutes ces sciences un grand nombre de découvertes très utiles. On voit dans son Grand-œuvre les progrès qu'il avait faits dans les arts. On dit qu'il fut accusé de magie, et que son général le fit mettre en prison; mais il en sortit après s'être justifié. Il retourna à Oxford, où il mourut en 1294, âgé de 78 ans. Son Opus majus a été imprimé à Londres en 1733, in-fol. Il a été imprimé

Lyon, 1557, in-12, un recueil de traités d'alchimie en français, parmi lesquels il s'en trouve deux de Roger Bacon.

BACON (NICOLAS), chancelier d'Angleterre, sous la reine Élisabeth, était habile dans la jurisprudence et dans la politique. Il mourut le 20 février 1578, à 69 ans.

BACON (FRANÇOIS), baron de Verulan, vicomte de Saint-Alban et chancelier d'Angleterre, naquit à Londres en 1560, de Nicolas Bacon dont il vient d'être parlé. C'était un excellent philosophe, un savant théologien, un humble historien, un jurisconsulte profond, un agréable poète, et l'un des plus beaux génies de son siècle. Il était affable, honnête et libéral; mais il ne parvint à la dignité de chancelier que par des bassesses. Fade adulateur des Buckingham et des autres ministres, il scellait sans distinction tous les édits qu'on luiprésentait. Sur les plaintes du peuple, le parlement se plaignit de la corruption de la chancellerie. Il fut accusé d'avoir souffert que ses domestiques prissent de l'argent des personnes dont les affaires étaient pendantes devant lui; et ayant avoué une partie des faits, nié les uns, et pallié les autres, il fut privé des sceaux, condamné à une amende de 40,000 livres sterling, et renfermé à la Tour de Londres, d'où il sortit quelque temps après. Réduit à une extrême pauvreté, il écrivit une lettre très-touchante à Jac

ques Ier, roi d'Angleterre, par laquelle il le priait de le secourir, de peur, ditil, qu'il ne fût contraint à porter la besace; et que lui qui n'avait souhaité de vivre que pour étudier, ne fût obligé d'étudier pour vivre. Le roi lui remit l'amende, et lui donna des lettres d'abolition. C'est après sa disgrâce qu'il composa la plupart de ses ouvrages. Il mourut le 9 avril 1626, à 66 ans. Ses Essais de politique et de morale ont été traduits en français, et imprimés à Paris en 1734, in-12. Cette traduction est estimée. Le petit Traité de Bacon, intitulé de Justiliá universali, sive de fontibus juris, a été imprimé à Paris en 1752, chez Vincent, in-16. Les Anglais, dont il fait aujourd'hui l'admiration, comme inventeur de la nouvelle philosophie, ne veulent plus entendre parler de ses faiblesses.

II sont donné une magnifique édition de ses ouvrages, tant latin qu'anglais, Londres, 1740, 4 vol. in-sol., et 1765, 5 vol. in-4.Ses ouvrages de philosophie en latin, ont été imprimés plusieurs fois en vol. in-fol.

BACON PHANUEL), docteur en théologie d'Oxford, fut curé de Balden, et y mourut le 2 janvier 1783. 11 est auteur d'un poëme estimé, intitulé The artificial Kite, 1718. Il a publié aussi plusieurs pièces dramatiques, les Taxes, les inutiles, l'Oculiste.

BACONTHORP (JEAN DE), ainsi appelé du lieu de sa naissance, dans le comté de Norfolk, provincial des carmes en 1329, mort à Londres en 1346. Il fut un savant théologien, distingué par le titre de Docteur ré olu. On a de lui Commentarius in IV libros sententiarum, imprimé très-souvent, mais joint à ses Quodlibeta quæstiones, Cremone, 1618, in-fol; Compendium legis Christi, Venise, 1527, in-fol.

BACOUE (LÉON), natif de Casteljaloux, après avoir abjuré la religion prétendue réformée, entra dans l'ordre de Saint-François, et fut ensuite évêque de Glandève, puis de Pamiers. Il publia en 1671, in-4°, un poëme latin sur l'éducation d'un prince, et mourut le 13 février 1694, en sa 94° année.

BACQUET (JEAN), avocat du roi de la chambre du trésor, à Paris, et savant jurisconsulte du 16e siècle, a laissé un grand nombre d'ouvrages estimés, sur lesquels Claude de Ferrières a fait des remarques. Il mourut en 1597, du chagrin d'avoir vu rompre en place de Grève son gendre Charpentier, médecin, et fameux ligueur. La dernière édition des œuvres de Bacquet est de Lyon, 1744, 2 vol. in-fol.

BADE (LOUIS - GUILLAUME, prince de), général de l'empereur, se distingua à la bataille de Gran, et à toutes celles qu'il livra aux Turcs, en qualité de général dans la Hongrie, pendant les années 1689 et 1691. L'empereur l'opposa ensuite aux Français, contre lesquels il n'eut pas des succès si brillans; mais il ne fut point vaincu. Il sut contenir les Français, et prendre quelques villes en leur présence. Ce

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