AVERTISSEMENT de l'Auteur, mis à la tête de Ly a long-tems que mes Amis defirent de moi une Bibliothéque Choifie, c'est-à-dire, quelque chofe de plus fatisfaifant que ce qui a paru jusqu'ici fous le nom de Bibliothéque. Mais comme cet Ouvrage demande beaucoup de tems & de peine, j'avois toûjours fait difficulté de m'engager à y travailler. Enfin vaincu par leurs follicitations; j'en donne aujourd'hui dans ce volume un petit effay. Mon deffein n'eft pas d'y parler de toute forte de Livres; mais feulement de quelquesuns de ceux qui regardent les BellesLettres, ou qui ont fait & qui font encore aujourd'hui les délices de nos Sçavans. Je ne mefle dans cet Ouvrage aucune aigreur contre personne; & dans la cenfure que je fais de certains endroits de plufieurs Livres, je tâche toûjours de rendre justice au merite de leurs Auteurs. J'ay ajoûté dans cette feconde édition plufieurs chofes particulieres, qui par confequent ne déplairont pas à mes confreres les Bibliothécaires pour qui j'écris principalement. EXTRAIT DES ACTES des Sçavans publiez à Leipfik, année 1684. page 314. Touchant la Bibliothéque Choifie de M. COLOMIE'S. Nter eos qui ftudium adhibent, ut Libri qui pro dam operam præftare cœpit Paulus Colomefius Rupellanus, eruditionis atque induftriæ fuæ fpecimen infigne exhibens in libello hoc, ufu breviffimo, & non nifi centum Librorum hiftoriam referente. Eorum felectum fuo arbitrio fecit, nullo, qui appareat, materiarum ordine obfervato: Editiones tamen optimas notavit, &, ubi epicrifin addit, ea ufus eft moderatione, ut neque fe&tæ ftudia facile detegat, neque de maledicentia querendi anfam cuiquam præbeat, etfi errores aliquando non reticeat. Optamus itaque ut laborem fuum continuet Author doctiffimus, utque fit qui Gallicè fcripta Latinè vertat, nifi ipfe hac lingua inpofterum uti malit, ficut uti illâ in aliis fcriptis non dubitavit. PREFACE Pour cette nouvelle Edition. L A Bibliothèque Choifie de Colomiés a été imprimée plulicurs fois: La premiere à la Rochelle en 1682. in 8°. la deuxième à Amfterdam en 1700. in 8°. & la troifiéme à Hambourg en 1709. in 4°. avec les autres Oeuvres recueillies par M. Fabricius. Cet Ouvrage contient des anecdotes intéreffantes pour les Gens de Lettres ; & comme les exemplaires en font devenus rares, on a crû que le Public recevroit volontiers cette nouvelle Edition. On a fuivi la deuxième, ainsi que M. Fabricius a fait, parce qu'elle eft revûë & augmentée par l'Auteur. Mais la premiere contenant aufli quelque chofe de plus en certains endroits, il a fallu la confulter pour donner à celle-ci les avantages particuliers des deux autres. Il m'eft tombé entre les mains des Notes de Pierre Bonnet-Bourdelot fur cette Bibliothéque Choifie; on a trouvé encore après lui quelques Remarques à faire, & M. de la Monnoye, avant que la République des Lettres l'eût perdu, prit le foin de revoirces Notes, & d'y joindre les fiennes. Toutes ces Obfervations de différentes mains compofent un Commentaire dont le Texte de Colomies fembloit avoir besoin. Paul Colomiés nâquit en 1638. à la Rochelle, où fes Ancêtres s'étoient établis, & vivoient dans la Religion Proteftante. Sa Famille étoit originaire de Bearn. Il étoit fils de Jean Colomiés Docteur en Médecine, & petit fils d'un Miniftre. Il fit fes premieres études fous les yeux de fon pére qui étoit habile.. A l'âge de 16. ans, on l'envoya à Saumur faire fa Philofophie, & ía Théologie. Il y apprit l'Hebreu fous Louis Cappel. En 1664. il vint à Paris, où il contracta avec Ifaac Voffius une liaifon qui dura toute fa vie. Voffius l'emmena en Hollande, d'où il revint en France un an après. Il y de meura jusqu'en 1681. qu'il paffa en Angleterre, où Voffius le reçut encore chez lui. Il ne fut pas longtems à Londres fans y prendre du dégoût pour le parti Presbyterien ; il le marqua dans fon Theologorum Presbyterianorum Icon, qui lui fit bien des ennemis. Il panchoit davantage vers la Communion Episcopale, & il fut Lecteur d'une Eglife Françoise qu'on érigea à Londres felon le Rit des Epifcopaux. Colomiés demeura deux ans à Londres avec Voffius, enfuite il alla à Lambeth en qualité de Bibliothécaire de l'Archevêque de Cantorbéry Guillaume Sancroft. Ce Prélat s'étant atriré la difgrace de la Cour fut dépouillé de fon temporel en 1691, |