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V. Nouv. Litteraires, to. 10. pag. ISAAC DE 455.& Biblioth. Germanique, to. 1. LARREY, P. 222.

LOUIS FERRAND.

OUIS Ferrand nâquit à Tou- LOUIS

L lon le Octobre 1645• Il

3.

y FERRAND

étudia au College des Prêtres de l'Oratoire, & dès la jeuneffe, il fie paroître de grandes difpofitions pour les Sciences, & beaucoup de goût pour la pieté. Quelque temps après il alla à Lyon, où il forma le deffein de le faire Carme Déchauffé; mais un Ami à qui il ouvrit fon cœur, l'en détourna, & lui adreffa là-deffus une fort belle Piece en Vers. M. Ferrand s'étant donc rendu au confeil de fon Ami, ne fongea plus qu'à s'attacher fortement à l'étude ; & ayant fait connoiffance à Lyon avec un fçavant Ecclefiaftique, il apprit de lui l'Hebreu, & les Langues Orientales.

Il revint à Paris à l'âge de vingt ans. Un Libraire qui connoiffoit l'étendue de sa science, lui propofa de

Louis faire un voyage à Mayence, pour y FERRAND travailler à une traduction du texte Hebreu de la Bible. Dès qu'il y fut arrivé, fon merite y parut avec é clat l'Electeur de Mayence le fit fouvent manger à fa table, & l'honora d'une Médaille d'or.

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Ce fut à Mayence qu'il fit connoiffance avec feu M. l'Abbé de Gravelles, alors Refident pour le Roy en la Cour de l'Electeur. Cet Abbé le prit.fi fort en affection qu'il fe déclara fon Protecteur tant qu'il vêcut. Il lui donna même des marques plus fingulieres de fon eftime & de fon amitié à fa mort qui arriva en 1674 ; il ne l'oublia point dans fon Teftament.

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Le deffein qui avoit attiré M. Ferrand à Mayence, n'ayant pas réuffi, il revint en France, & étudia le Droit. Il prit enfuite des Degrés. à Orleans, & fut reçû Avocat au Parlement de Paris. Sa fcience le

fit eftimer de plufieurs perfonnes diftinguées par leur qualité, & par. leur merite, & particulierement de M. Colbert, qui l'honora de fa pro

rection.

Il trouva auffi dans l'illuftre fa- Louis mille de Meffieurs de Mefme, une FERRAND protection, qui non-feulement lui fervit d'appui dans le monde, mais lui procura auffi un libre accès dans la belle Bibliotheque de cette Maifon. M. le President de Mefme lui infpira le deffein d'employer l'érudition, qu'il lui connoiffoir, à quelque Ouvrage utile à la Religion. Un confeil fi fage & fi pieux ne fut point negligé par M. Ferrand, & produifit les Reflexions fur la Religion Chrétienne, qu'il donna en 1679.

Le Clergé de France reconnoiffant combien l'Auteur d'un Livre fi utile à l'Eglife, pouvoit la fervir dans la fuite, lui affigna dans l'Asfemblée de 1680.une penfion de huit cens livres. Cette liberalité a donné occafion à plufieurs autres Ouvrages qu'il a donné dans la fuite.

M. Ferrand au milieu de fes études ne laiffoit pas de s'appliquer à quantité d'affaires importantes. M. Boucherat Chancelier, l'attira auprès de lui au Marats en 1692.. Plufieurs perfonnes de diftinction,

Louis entr'autres Meffieurs le Camus, PreFERRAND mier Prefident de la Cour des Aydes; de la Briffe, Procureur General; de Crevecœur, Prefident à Mortier, voulurent faire liaifon avec lui; & ce fut avec le premier de ces trois celebres Magiftrats qu'il eût des entretiens fur le Canon du Concile de Trente, où il eft parlé des Mariages clandeftins. Il mit par écrit ces Entretiens, qu'il intitula Noctes Paludane, les Soirées du Marais, à caufe qu'il les avoit eûes le foir après foupé chez M. le Camus. Ces Pieces ont couru manuscrites.

M.Ferrand faifoit profeffion d'une pieté folide, & il en rempliffoit exactement les devoirs. Quelque attachement qu'il eût pour l'étude, il facrifioit volontiers une partie de fon temps aux perfonnes affligées, qui avoient recours à lui. Il eft mort le onzième de Mars 1699. âgé de 53. ans & demi, d'une maladie qui l'avoit attaqué le 3. Janvier precedent.

Les Ouvrages qu'on a de lui ș font:

1. Paraphrafe des fept Pfeaumes Penitentiaux

Penitentiaux. Cet Ouvrage qu'il fit LOUIS en 1664. à l'âge de 19. ans,fut le pre- Ferrand mier fruit de fa pieté.

2. Confpectus feu Synopfis libri Hebraici, qui infcribitur: Annales Regum Francia, & Regum domus Othomanica. Paris 1670. in-80. C'est une Lettre qu'il écrivit à M. l'Abbé de Bourzeis, où il lui faifoit un plan de ce Livre.

3. Reflexions fur la Religion Chrétienne, contenant les Propheties de Facob & de Daniel, fur la venue du Meffie, avec quatre Difcours le premier, du Senat des Fuifs le fecond; des Profelytes le troifiéme, des Paraphrafes Chaldarques ; & le quatriéme, de l'Année des Juifs. Paris 1679. in-12. 2. tom. Cet Ouvrage fort approuvé par les Sçavans, a été cependant attaqué par un Anonyme, dans un Ouvrage intitulé : Obfervations Critiques & curieufes,fur les Reflexions fur la Religion Chrétienne de M. Ferrand, Avocat en Parlement. Toulouse 1692. in-12. Mais un Docteur de Sorbonne prit la défense de M. Ferrand, outre les Obfervations de l'Anonyme, dans B

FERRAND

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